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Solitude française à Vilnius

Quand ils ne parviennent pas à surmonter les divergences qui les opposent sur un dossier, les diplomates se fendent de « communiqués communs » rédigés de telle sorte que chaque partie peut en faire l’exégèse du contenu qui lui est favorable.

C’est à cet exercice que se sont conformés les ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l’Union européenne qui se sont entretenus à Vilnius en Lituanie sur le conflit syrien. Pour ne pas accabler la France dont ils ne partagent pas l’ardeur belliqueuse qui lui a fait opter pour sa participation aux côtés de l’Amérique à une action militaire en Syrie qu’ils désapprouvent parce que n’ayant pas obtenu l’aval onusien, les 27 autres pays membres de l’UE se sont entendus sur un communiqué dont le flou du contenu permet à la France d’en faire état comme exprimant sa réussite qui serait d’avoir rendu moins tranché leur refus de la suivre sur la voie de l’engagement militaire. Ce dont Paris ne se prive pas en affirmant ridiculement qu’elle est parvenue à infléchir en faveur de sa position celle de ses 27 partenaires européens.

Pourtant en décortiquant le contenu du communiqué européen, l’on ne trouve nulle formulation qui a valeur d’approbation de l’intervention militaire décidée par le binôme franco-étasunien. Il a fait certes état que l’Union européenne est favorable à une « réponse internationale claire et forte » à l’usage en Syrie des armes chimiques mais en aucune façon comme les Etasuniens et les Français sont déterminés à la faire unilatéralement sous la forme de bombardements. Fabius a joué sur le mot « réponse » pour s’en aller clamer que les Européens ne s’opposent plus à cette perspective. Son « triomphalisme » n’est pourtant que de façade qui ne parvient pas à masquer pour les observateurs et analystes objectifs que la France est dans un isolement européen que la réunion de Vilnius a mis en évidence.

Si Paris était parvenue effectivement, comme le prétendent François Hollande et Laurent Fabius, à faire « bouger » les lignes à Vilnius, l’on aurait entendu des ministres ayant participé à la réunion européenne soutenir que cela a été le cas et certains Etats de l’UE faire savoir qu’ils ne seraient plus hostiles à l’action militaire hors du parapluie onusien. Pour les milieux évoqués ci-dessus, le résultat de la rencontre de Vilnius n’a pas débouché sur ce que les Français ont déclaré en attendre, et que se sont ces derniers qui ont été contraints d’atténuer leur attitude belliciste et François Hollande à reporter sa prise de décision française s’agissant de bombardements à après la publication du rapport des experts de l’ONU et le vote sur la question par le Congrès. Preuve pour eux, s’il en faut, qu’il a été procédé à un rétropédalage dans la position française qui s’est imposé à François Hollande au constat que l’Europe ne prend pas pour argent comptant les « preuves » exhibées par Paris pour justifier le recours à l’action militaire contre le régime syrien. Pour eux, en tout cas, le président français a mis la France dans une situation plus que délicate vis-à-vis de ses partenaires européens en ayant ignoré leurs réserves et réticences et avoir cherché à les mettre devant un fait accompli dont il a pensé qu’ils le légitimeraient quand il fera appel à leur fidélité à la solidarité européo-occidentale.

L’ampleur de la crise internationale suscitée par le conflit syrien a pourtant rendu moins automatique le reflexe d’alignement inconditionnel auquel il s’attendait d’où la solitude dans laquelle il a placé son pays. Face à cette réalité, l’argument que la France s’exprime et agit en tant qu’interprète de la « communauté internationale » n’est que rhétorique redondante n’ayant plus d’effet nulle part.

Kharroubi Habib

»» http://www.lequotidien-oran.com/index.php++cs_INTERRO++news=5187462
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