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J’ai fait un rêve : l’Occident ne mettra pas à mort Bilad Cham

« À ma terre meurtrie de sang et de souffrances
Berceau d’Humanité, berceau de mon enfance
Pour que cesse l’horreur des combats et des armes
Je dédie mes mots, ma révolte, mes larmes...
A celles qui psalmodient des versets ou des psaumes
J’en appelle au printemps, à l’odeur du jasmin
Pour que la Liberté éclaire ton chemin....Syrie ! »

Poème lu sur le Huffington post

Après le refus du Parlement britannique de participer à une action militaire en Syrie, les États-Unis sont plus que jamais esseulés mais restent convaincus de la nécessité d’une intervention contre le régime de Bachar al-Assad. François Hollande droit dans ses bottes a quant à lui assuré sa ´´détermination à agir en Syrie´´ malgré une opinion publique défavorable à 64% selon un sondage BVA et une opposition qui demande un vote. Le président Obama n’a même pas parlé de l’accord du Conseil de sécurité, il pense passer outre si le Congrès est d’accord.

Pourquoi Obama temporise ?

Parmi les boutefeux, le sénateur américain John McCain dénonce la volonté du président Barack Obama de procéder à des actions "limitées" en Syrie.

"’Apparemment, le président veut une sorte de frappe cosmétique, lancer quelques missiles et dire : ça y est, on a réagi", a lancé l’élu républicain sur la chaîne NBC. "Il s’agit du même président qui, il y a deux ans, disait que Bachar al-Assad devait quitter le pouvoir. C’est aussi le président qui a dit que l’utilisation d’armes chimiques constituait une ligne rouge. Peut-être que la ligne était tracée à l’encre invisible ?"

Le président étasunien Barack Obama a pris le monde par surprise en annonçant sa décision de principe de frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme. "Barack Obama est embarrassé. Il tergiverse parce qu’il ne sait pas quoi faire. Il faut qu’il trouve une solution pour conserver sa crédibilité sans engager les États-Unis dans une affaire dont on ne sait pas comment il sortirait. La Chambre des représentants indique que les débats sur la Syrie au Congrès étasunien débuteront la semaine du 9 septembre...

Pour justifier ces tergiversations américaines, l’historien François Durpaire explique que la décision britannique de ne pas s’engager aux côtés de Barack Obama a beaucoup pesé. "Les États-Unis peuvent faire une guerre sans l’ONU, mais ils ont déjà plus de mal à faire une guerre sans la Grande-Bretagne", a-t-il affirmé au micro de France Info. Ce changement de direction soudain traduit la volonté de Barack Obama de gagner du temps et des soutiens avant de s’engager dans ce conflit, au risque d’apparaître indécis et hésitant dans sa gestion des conflits internationaux. Certains, sénateurs républicains comme John McCain et Lindsey Graham, ont d’ores et déjà averti qu’ils voteraient contre toute résolution trop timorée, qui ne viserait pas à ébranler le pouvoir de Bachar Al-Assad.

Pour autant après la défection de la Grande-Bretagne sauvée par son Parlement, on apprend que même Israël est réticente sur la méthode. En effet, une équipe de choc israélienne s’est rendue d’urgence, lundi 26 août, à Washington pour faire part à l’administration Obama de ses doutes sur l’intérêt et l’efficacité d’une action militaire contre la Syrie. C’est même un véritable conseil de guerre israélien de haut niveau, dirigé par le conseiller à la sécurité nationale Yaakov Amidror, qui s’est déplacé aux États-Unis. (1)

Selon certains officiels étasuniens, les Turcs, avec les Israéliens et les Saoudiens, auraient dit à Barack Obama que s’il ne se décidait pas à réagir à l’usage d’armes chimiques et biologiques, le président perdrait toute crédibilité à l’égard de l’Iran. Peut-être que la solution se fera lors de la rencontre du G20 entre Vladimir Poutine et Barack Obama. Un pis-aller à défaut d’un mandat en bonne et due forme du Conseil de sécurité, inenvisageable.

Enfin, pour le politique Ziad Madjed, les Occidentaux pensaient que le domino syrien allait tomber facilement : « Les États-Unis et leurs pairs occidentaux espéraient au début du conflit que la Syrie « constitue un piège pour l’Iran et le Hezbollah. [...]. Or, cette hypothèse ne tient plus [...]. Aujourd’hui, Téhéran contrôle une partie du pays, tandis que les zones libérées risquent de basculer dans le chaos, avec une présence accrue des djihadistes. [...] Cela commence à inquiéter de plus en plus les Américains ». En effet, au côté de l’armée régulière de Bachar el-Assad, des « brigades internationales » formées de pasdarans, de combattants du Hezbollah et de chiites irakiens sont présentes aujourd’hui sur le sol syrien. En face, les rebelles syriens, soutenus par certains pays étrangers, tentent de se battre sur deux fronts, dont celui interne des groupes jihadistes comme « l’État islamique d’Irak et de grande Syrie » (Al-Dawla al-islamiyya fi al-irak wal-sham) ou encore le front al-Nosra » (2).

L’alignement de la France, une tradition de la gauche

Le président français tient à « punir » le président Assad, le choix délibéré de ce mot est là pour blesser, on punit un élève, un être inférieur à soi. Curieusement, les pouvoirs de gauche ont une propension à casser de l’Arabe et à le punir. Souvenons-nous de la gauche de Guy Mollet (SFIO) et d’un certain François Mitterrand qui s’était illustré pour avoir condamné à la guillotine 200 patriotes algériens pendant la révolution. À la même période s’alliant à la perfide Albion et avec l’aide d’Israël, ils partirent « punir » l’Egypte en 1956. Vingt-cinq plus tard, le même Mitterrand devenu président est allé guerroyer dans les sables irakiens en 1991. Il n’est donc pas étonnant que l’actuel président continue le sacerdoce en allant punir Bachar Al Assad. Pour la vérité, la France a eu tout de même son heure de vérité en 2003 quand le président Chirac a refusé l’aventure que lui a proposée Bush. Le discours de Villepin est resté dans les annales.

Pour l’histoire, les anciens se rappellent de la tendresse de la France à leur égard. Après les accords iniques de Sykes-Picot, La bataille de Khan Mayssaloun fut livrée le 24 juillet 1920 en Syrie, par l’armée française commandée par le général Henri Gouraud qui écrase l’armée syrienne menée par Youssef al-Azmeh, ministre de la Guerre du roi constitutionnel de Syrie, Fayçal ben Hussein. Cette bataille est considérée comme la fin du rêve nationaliste panarabique. Après la bataille, on dit que le général Gouraud appelé le « Saigneur », en rentrant à cheval dans la Mosquée des Omeyyades et foulant le catafalque du tombeau de Saladin, en 1919 à la tête du corps expéditionnaire français. aurait dit : « Saladin ! Réveille-toi ! Nous sommes revenus ! » Il aurait même ajouté : « Le petit fils de Godeffroy de Bouillon est devant toi, où sont les tiens ? » Près d’un siècle après, la sensation d’appartenir à la race des élus est toujours là. Il serait intéressant de savoir ce que fera le président Hollande si le président Obama sauvé par le refus du Congrès – décide de ne pas attaquer la Syrie....

Qu’en pensent les Arabes de la mise à mort de l’un des leurs ?

D’une façon ou d’une autre, les révolutionnaires des printemps arabes ont dans leur feuille de route la préservation des intérêts de l’Occident et ceux d’Israël et on dit que tout ce qui est en train de se faire est pour le bénéfice exclusif d’Israêl. Ainsi, en avalisant les 13 points du Protocole de Doha de novembre 2012 -secret, comme l’étaient les Accords Sykes-Picot de 1916 – l’opposition syrienne pro-occidentale s’est engagée, notamment, à « geler » les relations économiques et militaires de Damas avec Moscou, Pékin et Téhéran ; à ne faire valoir les droits de la Syrie sur le plateau du Golan que par des moyens uniquement politiques – on l’aura compris, des négociations en trompe-l’oeil qui ne déboucheront sur rien.

Pourtant, les chrétiens d’Orient sont unis contre une intervention. Même dans les rangs des chrétiens opposés à Bachar al-Assad, le rejet de frappes étrangères est net. De plus, nous dit René Naba, il en est de même des personnalités syriennes opposées au régime de Damas : « Deux personnalités syriennes de premier plan, Moaz Al Khatib, l’ancien chef de la coalition de l’opposition syrienne, un religieux nationaliste qui a démissionné de son poste pour protester contre les ingérences du Qatar dans les affaires de l’opposition, ainsi que Haytham Mannah, chef de l’opposition démocratique syrienne ont mis en garde contre les graves répercussions d’une intervention occidentale dans un pays au nationalisme chatouilleux. M. Mannah n’a pas hésité à mettre en doute la version occidentale de l’usage de l’arme chimique en territoire syrien. (...) Tous les nouveaux alliés de l’Occident dans la sphère arabo-musulmane se trouvent en état de perfusion permanente, de Hamid Karzaï, (Afghanistan) à Mahmoud Abbas (Palestine) à Saâd Hariri (Liban) à Ahmad Jarba (Syrie), y compris les pétromonarchies du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et le Qatar, parmi les principaux foyers de la régression et de la répression dans le monde, les principaux d’islamophobie dans le monde et néanmoins les meilleurs amis des « Grandes démocraties occidentales ».(3)

Tous les potentats du Golfe avec le Maroc qui en plus est membre du Conseil de sécurité, pour le mois d’août, veulent abattre le régime. La Tunisie, l’Egypte, la Jordanie et l’Irak seraient contre. Le vote de la résolution le 3 septembre ne se fera donc pas à l’unanimité : l’Algérie, le Liban et L’Irak ont déjà émis des réserves. Quant à l’Égypte, "elle a mis en sourdine son opposition à toute solution militaire en Syrie" sous la pression de Riyad qui lui a récemment versé une aide d’urgence de 5 milliards de dollars.

Dans un article publié le 6 août dernier, le journal libanais Al-Akhbar résumait le plan du prince saoudien pour le conflit syrien. Selon des responsables politiques du Moyen-Orient qui l’ont rencontré, Bandar ben Sultan s’est donné huit mois pour armer et renforcer les rebelles syriens dans le but d’équilibrer les forces entre les belligérants sur le terrain. (...) Le prince espère que les rebelles réalisent des percées dans le nord, notamment dans la région d’Alep, et dans le sud, où ils tentent de convaincre le roi Abdallah de Jordanie de laisser passer armes et combattants dans la région de Deraâ. (...) (4)

Un autre scoop : on apprend que les rebelles et les résidents locaux à Gouta accusent le prince saoudien Bandar bin Sultan d’avoir fourni les armes chimiques à un groupe rebelle lié à Al-Qaîda. selon de nombreux entretiens avec des médecins, des résidents à Gouta, des combattants rebelles et leurs familles, le tableau est différent. Beaucoup croient que certains rebelles ont reçu des armes chimiques par l’intermédiaire du chef du renseignement saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et sont responsables de l’attaque au gaz. (...) Ingersoll a fait référence à un article dans le quotidien britannique The Daily Telegraph au sujet de négociations secrètes russo-saoudiennes alléguant que Bandar avait offert au président russe Vladimir Poutine du pétrole bon marché en échange de son abandon d’Assad. Bien que l’Arabie Saoudite ait officiellement affirmé qu’elle soutenait les rebelles plus modérés, le journal a rapporté que des fonds et des armes ont été discrètement acheminés à des groupes radicaux, simplement pour contrer l’influence des islamistes rivaux soutenus par le Qatar. (5)

Le rêve de la paix

A la façon de Martin Luther King avec son discours d’il y a cinquante ans, je me prends à rêver à la paix, à la préservation de ce peuple et de la civilisation universelle qu’il représente. Après l’acharnement contre Babylone, et contre la civilisation abbasside, celui contre Ugarith, les prophètes des religions révélées, la civilisation des Omeyyades ternira définitivement un Occident qui a peut être le monopole de la mort mais qui ne saurait imposer un magistère moral par la force, la prédation, le chaos et l’injustice qui consiste à renier des droits à une vie décente.

Malgré tous les plans échafaudés dans les officines contre les peuples faibles du fait de l’incurie de leurs dirigeants arabes plus soucieux de garder le pouvoir que d’offrir une alternative crédible à la nation arabe, il arrivera un moment où, par un effet boomerang, ces nations prédatrices auront à rendre des comptes car il n’y a pas dans l’Histoire des civilisations des « fins de l’histoire » qui ne soient suivies de déclin comme l’avait si bien prédit Ibn Khaldoun, le père de la sociologie universelle dans son oeuvre majeure : « Ma Mouquadima, Introduction à l’histoire des Berbères »

Chems Eddine CHITOUR

1. http://www.slate.fr/story/76912/israel-doute-efficacite-frappes-syrie

2. http://www.slate.fr/story/76970/syrie-revirement-americain

3. http://www.renenaba.com/syrie-dix-ans-apres-lirak-la-syrie/?utm_source=feedburner&utm_ medium=email&utm_campaign=Feed%3A+enpointdemire+%28En+point+de+Mire+-+Ren%C3%A9+Naba% 2C+Actualit%C3%A9+et+Flashback%29&utm_content=Yahoo%21+Mail

4. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/ International/2013/08/27/013-syrie-conflit-arabaie-saoudite-bandar-ben-soultan-washington-barack-obama.shtml

5. http://www.legrandsoir.info/exclusif-temoignages-syriens-a-gouta-ce-sont-les-rebelles-fournis-par-l-arabie-saoudite-qui-sont-a-l-origine-de-l-attaque.html


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Cet ouvrage propose au lecteur sept chapitres consacrés à quelques-uns des révolutionnaires les plus importants d’Amérique latine et caribéenne : Simón Bolívar, José Martí, Ernesto Che Guevara, Hugo Chávez, Fidel Castro et Evo Morales. L’Amérique latine et caribéenne offre depuis le début des années 2000 l’image de peuples qui sont parvenus à repasser à l’offensive, dans les conditions historiques très difficiles qui sont celles de ce début de XXIe siècle. C’est cette puissante mobilisation (…)
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« Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie bourgeoise, mais son évolution en temps de crise. »

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