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Big Brother vous a à l’oreille !

Désormais on le sait. On en a même la preuve. Les États-Unis n’ont pas d’amis. Ou si peu : le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Certes, ce pays n’a jamais fait mystère de la prépondérance de ses intérêts nationaux dans la conduite de ses relations internationales. Mais les révélations sur la réalité de l’activité d’écoute de la NSA viennent de provoquer le réveil en sursaut d’une Europe stupéfaite d’apprendre qu’en étasunien, “allié” ne veut pas forcément dire “ami”.

Apprendre que l’Allemagne est autant écoutée par “Big Brother” que l’est la Chine a certainement de quoi troubler sur le Vieux continent. En France, c’est De Gaulle qui prend sa revanche sur l’atlantisme exalté de Sarkozy ! L’Élysée était écouté depuis au moins son prédécesseur et l’entrée de la France dans l’Otan ne lui a pas épargné la surveillance électronique à laquelle est finalement soumise la terre entière.

Si, au-delà du geste parjure d’espionner ses propres “amis”, les agences étasuniennes remplissent là une fonction traditionnelle des États. Cette fonction n’est pas régie par la seule finalité sécuritaire ; elle concerne les intentions politiques des concurrents et, comme on le voit désormais, des partenaires, leurs politiques et projets économiques, leurs activités de recherche, etc. Mais cette surveillance ne concerne plus les seuls États, leurs responsables et leurs institutions ; il s’agit d’un système d’écoute universelle qui n’épargne même pas le simple citoyen, du leader le plus influent au quidam le plus insignifiant. Elle ne pose plus la seule question de précarité sécuritaire, et donc de souveraineté, pour les pays surveillés ; elle pose la question des libertés et de la vie privée des individus à l’échelle de l’humanité entière.

L’on ignore encore l’ampleur de la crise qui ne manquerait pas de naître de ces révélations. Cependant, si l’Europe interpellera certainement les États-Unis en termes de rupture du contrat de confiance, la vraie question qui se pose désormais est celle du droit des puissances à exploiter les progrès des nouvelles technologies pour mettre, à leur guise, l’ensemble de l’humanité sous surveillance audio et vidéo. La situation dénoncée par les révélations de Snowden est bien plus scandaleuse que celle que rapportent les documents dérobés par le soldat Manning et diffusés par le site WikiLeaks. Là, il s’agissait d’épanchements volontaires de diplomates et de personnalités devant leurs hôtes américains ; ici, il s’agit de mise sur écoute de personnes, influentes ou pas, à leur insu.

On redoutait et dénonçait le détournement commercial des informations personnelles de leurs utilisateurs par les réseaux sociaux ; voilà qu’il faut craindre l’espionnage de nos communications privées par une puissance technologique ! De ce point de vue, l’Histoire retiendra peut-être l’initiative d’Edward Snowden de révéler les activités attentatoires aux libertés individuelles de la NSA comme un acte inaugural d’une cause démocratique universelle, une cause rendue urgente et universelle par l’usage des TIC à des fins de police politique.

Et c’est peut-être ce qui gênera le plus la puissance américaine : l’introduction, dans le débat de politique internationale et des droits de l’Homme, de la question de l’utilisation abusive de la puissance technologique contre le droit à la protection de la liberté et de la vie privée des citoyens du monde.

»» http://www.cameroonvoice.com/news/news.rcv++cs_INTERRO++id=11505
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