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Egypte : les Frères jouent leur va-tout

Le ressort populaire et en train de se tendre en Egypte, en prévision de la journée du 30 juin. Sa détente risque d’être décisive pour le pouvoir des Frères musulmans, qui ne se sentent pas du tout d’humeur à écouter la raison qui impose qu’ils doivent tenir compte de leur faillite politique. Ils préfèrent la fuite en avant et l’affrontement.

À leur tour, ils ont recours à des démonstrations de force, contre la masse des contestataires, majoritaires à tout point de vue, si nous considérons leur capacité de mobilisation et la ténacité dont ils font preuve. Certains « experts en sécurité », cités par la presse égyptienne, prédisent l’apocalypse. Dans leurs « analyses », ils invoquent les « black blocs », ces commandos de jeunes révolutionnaires nés pour riposter à la violence policière, qui ont la particularité de naître à l’occasion des manifestations et de se disperser par la suite, et les supporters des clubs de football connus pour leur combativité, dont ils ont fait preuve lors du soulèvement contre Hosni Moubarak. « Ils seront extrêmement dangereux », dit-on. De plus, selon un « expert », cité par Al-Ahram Hebdo : « Nous avons deux camps qui se haïssent et qui sont prêts à se battre, si on ajoute à cela le fait que le port d’arme illégal est devenu un phénomène courant en raison du vide sécuritaire depuis la révolution, les chances de voir se déclencher des guerres de rues ne sont pas du tout exclues ».

De tels propos, s’ils ne sont pas tenus pour semer la peur, vont certainement à contre-courant de la volonté des Egyptiens d’obtenir le respect auquel ils ont droit, de la part d’un Président qui les traitent par le mépris et qui les accusent de cibler une révolution où les Frères ont été invisibles, quand ils n’ont pas comploté pour la briser jusqu’au bout. Mohamed Morsi se cramponne au pouvoir, « issu des urnes » et n’en démord pas, au risque de plonger le pays dans un maelstrom aux conséquences imprévisibles, avec à la clé une soutien indéfectible de la « communauté internationale », comprendre les États-Unis, qui sont inquiets de la tournure que pourraient prendre les choses en cas de chute de leurs précieux alliés dans la région. Car le Tamarod (rébellion) ne s’est radicalisé qu’en réaction aux dangers représentés par la stratégie de sa confrérie, en termes d’aggravation de la précarité socio-économique de dizaines de millions d’Egyptiens, par une soumission obséquieuse à la politique néolibérale du camp atlantiste. Auquel, le grand Frère vient de démontrer son allégeance en décrétant la rupture des relations diplomatiques avec la Syrie et par le respect scrupuleux des accords avec l’entité sioniste.

Une attitude naturelle en phase avec les intérêts fondamentaux de la bourgeoisie conservatrice qu’il représente. Ont tort ceux qui concluent que son alignement, sur la politique syrienne de l’OTAN, doit être rapporté à son intention d’obtenir le feu vert pour mater le peuple égyptien, alors qu’elle découle de l’engagement fondamental des Frères musulmans contre les nationalismes, arabes en particulier, en étroite relation avec l’offensive impérialiste, cela depuis l’irruption de la confrérie sur la scène.

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DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la (…)
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