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Thème : Egypte

Régression dans le monde arabe : l’habit fait-il le moine ?

Rorik DUPUIS VALDER
La scène est bien connue : lors d’un discours datant de la fin des années 1950, le président égyptien Gamal Abdel Nasser raille ouvertement les dirigeants des Frères musulmans qui entendent imposer à toutes les femmes le port du voile dans l’espace public, avec cette ironie typiquement égyptienne — ou nassérienne — qui fait aussi de l’exercice politique une plaisante démonstration de l’esprit, bien loin de la lourdeur bureaucratique actuelle. Leader indépendantiste tout à la fois panarabe et panafricain, homme de convictions social et fédérateur, Nasser avait su défendre une Égypte moderne, phare politique, artistique et intellectuel du Moyen-Orient, influençant en grande partie le voisin libyen, Mouammar Kadhafi, et sa « troisième voie » théorisée au milieu des années 1970 dans le fameux Livre vert. Avant que l’OTAN et ses alliés des pétromonarchies n’envahissent en 2011 Tripoli, laissant derrière eux des dizaines de milliers de victimes parmi les civils, et plongeant le pays (…) Lire la suite »
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Gaza : l’Égypte tergiverse, sans toucher à sa relation avec Israël

Chérif AYMAN
Depuis le 7 octobre, l’Égypte brille par son silence sur la situation à Gaza. En plus d’une faible mobilisation de la rue et des médias, le Caire semble accepter le diktat israélien sur la limitation des entrées et des sorties des aides et des personnes par Rafah. Bien qu’une opération militaire terrestre semble se dessiner dans le sud de la bande, il y a peu de chance que le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi monte au créneau. Bien que la guerre lancée par Israël contre la bande de Gaza soit la plus violente depuis son retrait en 2005, l’Égypte - seul pays ayant des frontières avec l’enclave palestinienne - n’a pas haussé le ton dans ses déclarations, sauf lorsqu’il a été question du déplacement des Palestiniens vers le Sinaï. Ce changement a été perçu dans les milieux non officiels à l’approche du lancement d’une opération terrestre contre Rafah et de l’occupation de l’axe de Salah Al-Din – ou route de Philadelphie. .Depuis le début des bombardements israéliens sur la (…) Lire la suite »

L’accord saoudo-égyptien sur les îles de la mer Rouge profite à Israël (Al Jazeera)

Jonathan COOK
Tel Aviv pourrait utiliser le capital diplomatique que lui a valu sa validation de l’accord Tiran et Sanafir pour obtenir du soutien sur la question palestinienne. Deux petites îles inhabitées, Tiran et Sanafir, gardent l’entrée du golfe d'Aqaba, entre l'Egypte et l'Arabie Saoudite. C'est la seule porte d'entrée d'Israël à son port d'Eilat, au sud, et à ses routes commerciales vitales avec l'Asie du Sud-Est. Il y a exactement 50 ans, les restrictions égyptiennes sur les transports israéliens dans le détroit de Tiran ont contribué au déclenchement de la guerre israélo-arabe de 1967. Malgré une sérieuse opposition, le parlement égyptien a approuvé ce mois-ci le transfert des deux îles de la mer Rouge à l’Arabie Saoudite. En retour, Riyad doit fournir des milliards de dollars de prêts et d'investissements pour soutenir l'économie chancelante de l'Égypte. Mais tandis que le transfert provoquait de grosses manifestations en Égypte, les opposants arguant que cela revenait à « (…) Lire la suite »

La Russie va acheter "d’occasion" les porte-hélicoptères du Mistral à l’Egypte

Moon of Alabama
Les voitures neuves sont souvent proposées par les constructeurs dans leurs catalogues à des prix élevés. Les concessionnaires automobiles ont imaginé un truc pour contourner les prix catalogue et vendre plus de voitures : ils « vendent » la nouvelle voiture à des hommes de paille pour un jour ou deux. Ces voitures sont qualifiées de voitures de « démonstration » ou de voitures déjà-immatriculées. La « voiture d'occasion » est rendue au concessionnaire qui la vend à l'acheteur initialement prévu à un prix inférieur au prix catalogue du fabricant. Il semble qu’on soit en train de recourir à un artifice de ce genre, bien que ne comportant pas de prix, pour ce qui concerne deux navires de guerre qui ont défrayé la chronique : La France a accepté de vendre à l'Egypte les deux porte-hélicoptères Mistral qui étaient à l'origine destinés à la Russie. ... Le contrat des Mistral, d'une valeur de 1,2 milliard d’euros (1,3 milliard de dollars), a été signé par DCNS / STX de France et (…) Lire la suite »

Egypte, Hollande en VRP marchand d’armes.

François CHARLES
Petit commerçant Après avoir refusé de les vendre au pays qui les lui avait commandé, Hollande n'a rien trouvé de mieux, au "hasard" de son invitation en Egypte, de proposer au maréchal Al Sissi et accessoirement à l'Arabie Saoudite, comme outils de pacification, les deux bateaux de guerre qu'il a donc désormais sur les bras. En effet, invité d'honneur à l'occasion de la rénovation-extension du canal de Suez, non content d'essayer de placer ses "invendus, François Hollande s'est également transformé en représentant de commerce pour les entreprises françaises, celles liées directement au complexe militaro-industriel français comme Dassault, Safran, Thalès...sans oublier, évidemment, DCNS.(1) On le sait, l'Egypte, depuis le ralliement spectaculaire de l'Administration Sadate aux intérêts américains, a toujours été considérée comme le pion indispensable sur l'échiquier occidental de la "stabilité" dans une région particulièrement sensible. Les miettes tombées de la table... (…) Lire la suite »

Les secrets de l’avalanche de milliards de dollars sur l’Égypte

Nasser KANDIL
Du 13 au 15 mars courant s’est tenue à Charm el-Cheikh « la Conférence sur l’avenir de l’Égypte ». Quatre pays du Golfe ont promis des investissements et une aide de 12,5 milliards de dollars, et le Caire aurait signé des contrats d'investissements directs d'un montant de 36,2 milliards. Plusieurs ministres occidentaux ont fait le déplacement, dont le chef de la diplomatie américaine John Kerry [1]. Certains analystes se sont demandé quel était le but de ce soutien financier, éminemment politique, des Pays du Golfe et de l’Occident, notamment des États-Unis. Éviter le rapprochement entre l’Égypte et la Syrie dans leur lutte commune contre le terrorisme et les Frères Musulmans ? Éloigner l’Égypte de la Russie ? Empêcher l’Égypte de jouer son rôle historique dans la région du Moyen-Orient et le Monde arabe ? Pour M. Nasser Kandil, sans nier toutes ces hypothèses qui pourraient paraître contradictoires, ce qui s’est passé en Égypte est en relation directe avec ce qui se passe (…) Lire la suite »

Moubarak acquitté, démocrates emprisonnés... Al Sissi dégage !

Abla Merzougui Lahket, François Charles
"Ils ont innocenté l'assassin...!" C'est par ces cris que, le soir même, plusieurs milliers de manifestants ont accueilli le scandaleux verdict rendu par le tribunal qui avait à juger Moubarak pour ses crimes. Blanchi ! L'ex dictateur est ressorti "non coupable" de la mort des 850 victimes, tuées par ses forces de répression lors des manifestations qui avaient conduit à son renversement. Innocent aussi des accusations de corruption et détournement de biens publics, pourtant avérées, avec la complicité de son ministre du pétrole. En effet, ces deux là, exportant clandestinement du gaz égyptien à destination d'Israël à un prix inférieur au cours du marché, engrangeaient de faramineuses sommes d'argent sale. Délit de détournement et de vol de richesses nationales, désormais annulé par la cour ! Un jugement inique qui a révolté la jeunesse, les universités et le monde du travail. Du côté de la présidence, le Maréchal Al Sissi, de retour d'un séjour officiel en France où il fut (…) Lire la suite »

Égypte – Du colonel Gamal Abdel Nasser au Maréchal Abdel Fattah Al-Sissi

Jean-Pierre Estival

L’incroyable épopée de l’armée égyptienne… Ou comment, de Nasser à Al-Sissi, l’armée, pivot de la nation égyptienne, a toujours joué un rôle primordial. Le retour au pouvoir des militaires en Égypte aurait même reçu l’assentiment du peuple… Une analyse fouillée, originale et engagée du récent « coup d’État » qui a mis fin au printemps égyptien.

Sans Gamal Abdel Nasser il n’y aurait pas de grande armée égyptienne. Nasser a été le prototype des grands hommes qui ont eu un rendez-vous avec l’Histoire et d’abord avec celle de son peuple. Ne disait-il pas souvent qu’il y avait dans l’Histoire de grandes situations qui avaient attendu en vain leur héros ? L’Égypte, et au-delà, les peuples arabes se sont reconnus longtemps en lui et l’ont adopté comme un messie. Il n’y aurait pas eu non plus d’armée égyptienne de grande ampleur si l’Égypte colonisée et monarchique n’avait pas vacillé en 1952. Jusqu’à sa mort, en 1970, Nasser incarna la grandeur d’une civilisation arabe qui se rebellait après des siècles d’humiliation et d’occupation. C’est lui qui, après avoir fondé le mouvement des officiers libres renversera le roi Farouk en 1952 et accédera au pouvoir ; puis, le référendum de 1956 lui ouvrira la voie de la présidence. Il mènera alors une politique socialiste et panarabe appelée nassérisme. Pour mener sa politique (…) Lire la suite »

Al Sissi, fossoyeur de révolution

Abla Merzougui Lahket
Non, Al Sissi n'est pas Nasser Parce qu'il prétend lutter contre le fanatisme, le terrorisme et les frères, le Maréchal Al Sissi, l'homme fort de l'armée et du régime, aime à se donner une image proche du grand leader que fut Gamal Abdel Nasser. celui-ci eut, c'est vrai, lui aussi, maille à partir avec les frères musulmans, pour autant, comparaison n'est pas raison et en l'occurrence, disons clairement que le parallèle s'arrête là. En effet, là où l'un, foncièrement et farouchement anti-impérialiste luttait, aux côtés des palestiniens, contre l'édification d'un état raciste en Palestine aux ordres de Washington et pour un état palestinien laïc et ouvert à tous, l'autre n'est que le piètre continuateur des accords de paix, de la reconnaissance de l'état d'Israël et de la défense des intérêts US dans la région : soutiens diplomatiques, économiques et financiers, accords militaires ... (1) Poursuivant dans les pseudo similitudes, notons que jamais Nasser n'eut besoin, pour (…) Lire la suite »

L’Égypte sous une dictature militaire sanglante

Robert BIBEAU

Comment s’effectua le déploiement de la lutte de classe de l’instance économique vers les instances politique et idéologique dans le soulèvement de la classe ouvrière égyptienne entre 2005 et 2014 ? La lutte de classe des ouvriers égyptiens, amorcée par des grèves sauvages illégales, mais légitimes,

De la révolte à la répression fasciste La lutte de classe des ouvriers égyptiens, amorcée par des grèves sauvages illégales, mais légitimes, pour le maintien du pouvoir d’achat, contre la misère, se sont enlisée dans le marécage des combats intercapitalistes opposants la faction Moubarak et la faction post-Moubarak, toutes deux alliées de l’armée soutenues par l’impérialisme étatsunien ; et d’autres factions bourgeoises, que faute de mieux nous identifierons comme « islamistes », soutenues par l’Émirat arabe du Qatar et par le Royaume wahhabite saoudien. La classe bourgeoise dirige tout dans les sociétés capitalistes, y compris les organisations de masses du prolétariat et la mission de la petite bourgeoisie infiltrée aux postes de commande du mouvement ouvrier est de dévoyer les luttes des ouvriers. La petite bourgeoisie égyptienne, soutenue par les médias sociaux et par les ONG de proximités, est accourue sans déparer apporter sa duplicité dans la mêlée de cette échauffourée (…) Lire la suite »