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Le Qatar voulait la tête de Lakhdar Brahimi

L’émissaire de l’ONU sur le point de démissionner

L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, serait sur le point d’annoncer sa démission, départ dont discuteraient en ce moment les cinq membres influents du Conseil de sécurité.

L’histoire s’est encore renouvelée quand des parties extérieures au conflit s’efforcent de bloquer toute possibilité de trouver une solution à la guerre qui déchire et endeuille la Syrie depuis plus de deux ans.

Cela a été le cas du premier émissaire spécial de l’ONU, l’ancien secrétaire général de l’organisation internationale, Kofi Annan, contraint de rendre le tablier en avril 2012.

Aujourd’hui, une telle issue est envisagée par Lakhdar Brahimi, actuel médiateur et envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, qui serait sur le point d’imiter son prédécesseur, face à l’impasse où se trouve le dossier syrien, délibérément bloqué par le Qatar - qui a imposé la rébellion syrienne à la Ligue arabe à la place de l’État syrien et fait obstacle à toute initiative allant dans le sens d’un consensus national syrien.

Aussi, les déclarations se sont-elles multipliées ces quarante huit dernières heures quant à « l’imminence » d’une démission de M.Brahimi de son poste. Il est patent qu’un départ de M.Brahimi - dans des conditions similaires qu’a connues son prédécesseur, Kofi Annan, lui-même confronté à l’obstacle qatari et contraint de partir devant l’inanité de ses efforts - aggraverait la situation dès lors que l’absence d’un interlocuteur crédible entre les belligérants syriens, rendrait vaines toutes les tentatives de trouver une issue au conflit.

En fait, cette situation a été sciemment provoquée et recherchée par le Qatar, qui a tout fait ces deux dernières années pour précipiter l’effondrement du régime de Damas, portant à bout de bras une opposition hétéroclite qui ne représentait qu’elle même - selon les appréciations même de ses soutiens les plus déclarés tels que les États-Unis qui n’ont pas manqué de le dire, excédés par les divisions de cette opposition et la montée en puissance du courant jihadiste- qui attend de la communauté internationale qu’elle se batte pour elle en Syrie et qu’elle la lui livre pieds et poings liés.

C’est exactement ce que réclame la rébellion syrienne que le Qatar a imprudemment intronisé comme membre de la Ligue arabe en lieu et place de son occupant légitime, l’État de Syrie.

C’est en fait cette décision qui a fait réfléchir l’émissaire de l’ONU, lequel estime que désormais sa mission de médiation n’avait plus d’objet dès lors que les autorité syriennes - sans la Syrie aucune solution ne pouvant être envisagée - aient annoncé la semaine dernière qu’elles allaient mettre fin à leur coopération avec l’émissaire de la Ligue arabe (M.Brahimi, émissaire de l’ONU, est également celui de la Ligue arabe) après l’attribution de son siège à l’opposition armée (la rébellion syrienne financée et armée par l’étranger et les monarchies du Golfe).

Déjà compliquée, la situation est devenue désormais inextricable dès lors que des pays tiers, notamment le Qatar, se sont totalement impliqués, induisant l’impasse du dossier syrien et son pourrissement. Situation qui ne travaille pas pour le peuple syrien pris en otage par la rébellion armée et par ses financiers et sponsors internationaux.

Des diplomates au fait du conflit syrien ont indiqué que Lakhdar Brahimi veut démissionner « parce qu’il a l’impression que la Ligue arabe a pris un autre chemin que celui de l’ONU », explique un diplomate proche du Conseil de sécurité.

M.Brahimi, connu dans les milieux diplomatiques internationaux, comme un diplomate incorruptible et un homme de haute probité, ne s’est pas laissé impressionner par le Premier ministre qatari, cheikh Hamad bin Jassim Al-Thani - qu’il a d’ailleurs vertement remis à sa place - qui tenta de lui tracer une « feuille de route » dans le conflit syrien.

Mais ce n’est pas la première fois que l’incorruptibilité et la haute valeur morale du diplomate algérien sont attaquées de front par ceux qui n’ont pu le faire plier.
Il en a été ainsi, il y a quelques années, lorsqu’il y eut une véritable levée de bouclier contre le diplomate algérien, émissaire spécial - déjà - de l’ONU pour l’Irak. Lakhdar Brahimi, a été « coupable », d’après ses censeurs, d’avoir dit haut et fort ce que le monde feutré et aseptisé de la politique et de la diplomatie internationales, pensait tout bas : Israël est aujourd’hui un fléau pour le monde et lui fait courir les plus grands risques de guerre. Un constat que le plus inapte des diplomates peut faire pour peu qu’il observe un minimum d’honnêteté intellectuelle.

M.Brahimi n’a rien inventé quand il dit que la politique israélienne constitue un danger pour la stabilité du Proche-Orient. Ces propos, qui seraient passés pour anodins s’ils concernaient n’importe quel pays au monde, deviennent un crime dès lors qu’ils révèlent l’aspect scélérat des actions des dirigeants israéliens dans les territoires palestiniens occupés. Qu’avait donc dit de si rédhibitoire M Brahimi ? Il avait eu le tort, selon ses censeurs, d’avoir qualifié la politique israélienne de « poison pour la région ».

On peut, sans se tromper, dire qu’aujourd’hui la politique du Qatar envers la Syrie, constitue un « poison » pour la région et même pour le monde, pour peu que la situation dérape avec l’implication de nombreux acteurs dans le conflit syrien.

Ahmed HASSAN-BEY

http://www.lexpressiondz.com/internationale/173369-le-qatar-voulait-la...

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