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Quoi, un capitalisme à visage humain ?

« Par définition, dessein et pratique, le capitalisme est un système qui concentre le pouvoir économique entre les mains d’une minorité à l’exclusion de la majorité ». (Anita Roddick)

Historiquement, en temps de conflit, de crise politique et sociale aigüe, il est de norme que nos « dirigeants » exhortent les émotions humanitaires, d’exaltation ou d’apaisement, pour mobiliser ou renforcer la solidarité nationale du peuple. Dans tous les cas de figure, les victimes éventuelles des décisions prises par nos « dirigeants », du haut de leurs tours d’ivoire, deviennent pour un temps les grands serviteurs de la nation, des héros qui se sont sacrifiés pour la patrie, la liberté et la démocratie, etc. Paroles, paroles et ça ne coûte rien. (Jamais il n’est mention des privilégiés et des intérêts d’argent).

Et il est, à l’occasion de crises économiques, certains opportunistes « bien-pensants », intellectuels, politiciens (surtout la « pas gauche » PS), qui se demandent si « le capitalisme se doit être plus à l’écoute, plus sensible et « humain », face aux perceptions et difficultés des citoyens » ?

Imaginez : le capitalisme sympa et une société sans luttes des classes. Le pied, quoi !

Ce qui étonne, c’est qu’il y en a d’assez arrogants pour oser avancer une telle proposition. L’Histoire nous démontre que c’est pour le moins naïf, sinon hypocrite. Car si le capitalisme pouvait effectivement avoir une quelconque qualité « humaine », on le saurait depuis le temps. Ou lors ce ne sont que des « larmes de crocodile ». Autant se demander s’il existe des assassins gentils ou un cancer sympathique…
Prétendre « humaniser » capitalisme, c’est comme vouloir transformer un Lion sauvage en un petit chaton domestique. C’est contre-nature, aussi bien en pratique que physiquement. D’abord, est-ce que le Lion, « roi de la jungle », voudrait devenir un petit chaton ? Je ne pense pas, car il a une place privilégiée dans la nature. Pourquoi voudriez-vous qu’il l’abandonne ?

Et puis, même si c’était possible, le Lion deviendrait quoi ? Il faudrait lui trouver un autre nom, puisqu’il n’est plus un « Lion ». Un « Lionchat », peut-être ? De même avec capitalisme. S’il fallait et si on pouvait supprimer du capitalisme tout ce qui est de caractère « capitaliste » (l’exploitation, l’injustice et son aspect inique) il cesserait d’exister « en tant que tel » et il faudrait lui trouver une autre désignation. « Socialisme », peut-être ?

Il a été dit et répétée maintes fois que capitalisme est fondamentalement incompatible avec la démocratie, et n’a donc rien à voir avec justice et humanité.

(Freedman et l’école de Chicago :) « …les forces économiques - l’offre et la demande, l’inflation et le chômage - s’apparentent aux forces de la nature, fixes et immuables.. .

…Freedman envisageait de déstructurer la société et rétablir un capitalisme pur, purgé de toutes ingérences, réglementations gouvernementales …

… On voit bien que le modèle économique de Freedman a besoin de conditions totalitaires pour être imposé dans son expression la plus pure » (Naomi Klein).

Alors ? Ca nous rappelle des choses ? Evidemment que oui. Il faut être aveugle pour ne pas voir l’étroite complicité entre nos institutions, technocrates, bureaucrates et politiques, avec l’élite des finances et d’argent, dans une lutte féroce contre les citoyens et l’intérêt général.

Depuis quelques années, les organisations de charité et autres ONG n’ont cessé de se multiplier. Parallèlement à l’accélération rapide d’accumulation de richesses de l’élite privilégiée, les difficultés économiques et sociales des masses ne font que se détériorer, comme témoigne le taux de pauvreté, chômage et sans abris, qui devient la norme dans nos sociétés dites riches.

Le capitalisme « global » n’a pas d’allégeance, de conscience culturelle ou sociale, donc pas de sentiments, car son terrain de chasse est la planète et son seul but le profit et l’enrichissement d’une élite minoritaire.

Surtout, venant de la bouche de nos « dirigeants » et autres « valets » du système, l’évocation des sentiments humaines n’est qu’une duperie pour mieux exploiter la crédulité des gens en essayent d’expurger le capitalisme de ses « péchés », comme la confession chez les catholiques ; ça fait du bien d’en parler, pour mieux continuer comme avant. Le citoyen n’est qu’une statistique, dispensable, manipulé, exploité, rejeté et ostracisé en fonction des circonstances.

C’est une illusion de l’esprit et une aberration idéologique des réformistes, « social-démocrates », de prétendre qu’il est possible de domestiquer, d’aménager, de rendre plus aimable le capitalisme. Il ne peut y avoir de « capitalisme conciliant » : ce n’est pas dans sa nature. Au contraire, le capitalisme « global » a évolué pour s’accaparer tous les pouvoirs et libertés et d’agir à sa guise.

Les discours opportunistes, populistes, qui prétendent critiquer les excès du capitalisme sont monnaies courante surtout pendant les élections, mais tombent dans la désuétude très vite après. Car nos dirigeants, sans honte et sans vergogne, font ce qu’ils savent faire le mieux ; manger dans la main de leur maitre, le « capital ».

« Mi Lion, mi chaton », « mi figue, mi raisin »… ceci n’est qu’une parabole linguistique et non l’expression d’une « réalité physique » ou d’une théorie scientifique, dialectique, pour un système économique. La réalité c’est, ou l’un ou l’autre. Voilà le choix qui est devant nous.

Alors ? Qu’en est-il du capitalisme à visage humain ? Moi, je ne vois rien que la misère humaine, l’exploitation, les guerres, les assassinats, l’esclavage, la corruption, l’insécurité, le chômage, la famine, la destruction de l’environnement et des ressources naturelles, (je m’excuse si j’en oublie).

Si le Diable existait, il aurait créé le capitalisme.

Si Dieu existait, il l’aurait empêché.

Mais comme je suis athée, c’est à nous, les « humains » de nous en débarrasser.

Je vous salue.

ADSkippy

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