La création de l’impérialisme européen tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’a été possible qu’avec l’aval des Etats-Unis car la grande bourgeoisie des pays à l’origine de cette création n’était plus assez forte pour enrayer la poussée démocratique et socialiste inspirée par l’URSS.
C’est donc pour cette raison politique que la bourgeoisie qui avait soutenu le national-socialisme allemand a du solliciter l’appui de la réaction extérieure contre les formes sociales montantes. Aussi, la France comme de nombreux pays qui furent livrés en pâture aux nazis, a dû accepter la présence sur son sol, des armées étasuniennes jusqu’au moment où l’impérialisme européen a pu voler de ses propres ailes mais toujours sous la tutelle de la maison mère à Washington.
Mais les objectifs actuels que s’emploie à faire aboutir la grande bourgeoisie sont les mêmes qu’il y a 60 ans et ils sont clairement énoncés, n’en plaise à ceux qui restent des fervents partisans de l’Europe comme espace social de paix après des siècles de conflits.
Pour la bourgeoisie, il s’agit bien de maintenir un espace capitaliste d’exploitation maximum pour des profits maximum et de poursuivre sa politique de guerres impérialistes et de recolonisation agressive des espaces perdus dans les années 60, même si la domination post coloniale sur l’Afrique a toujours été omniprésente.
Ceci veut bien dire que cette trahison de la bourgeoisie française n’est pas une nouveauté ni une découverte, c’est le renouvellement sous des constitues à peine différentes des trahisons passées quand elle voyait en Hitler, le nouveau gendarme capitaliste de l’Europe capable de mettre au pas l’Union Soviétique qui était une menace pour le capital tant national que mondial.
Aussi, force est de rappeler que les défections nationales pour trahir les intérêts de la Nation par la bourgeoisie n’est pas un hasard ni un épiphénomène. C’est bien la vérification dans les faits de cette loi de l’histoire qui dit que toute classe sociale dominante qui s’est émancipée pour ses propres intérêts opportunistes et organisées pour ses propres intérêts financiers, se détache de la Nation, elle devient un corps étranger qui fait obstacle à la souveraineté ainsi qu’au développement progressiste d’un pays.
Parler de nation aujourd’hui est classé comme tabou, pourtant c’est bien la classe ouvrière qui dans sa fonction ascendante de progrès social a fait de ses propres mains la Nation afin de devenir un jour « elle-même la Nation » comme l’écrivaient Marx et Engels dans le Manifeste du parti Communiste.
La lutte de classe pour l’intérêt collectif, la défense de la souveraineté nationale ne sont donc pas des préceptes nationalistes-chauvins et ultra droitiers quand ils s’inscrivent dans la solidarité internationaliste et la fraternité dans la classe même, surtout quand la bourgeoisie, pour défendre ses propres intérêts de classe, livre la Patrie à des puissances étrangères tant politiques que financières et pourfend les travailleurs issus de l’immigration après les avoir exploités aux pires conditions et les actes d’entraides internationales.
C’est là toute la lumière qui doit nous éclairer tant théoriquement que pratiquement avec ce qui s’est passé en Grèce puis à Chypre dernièrement. La défense corps et âmes de nos droits, de nos conquis sociaux, des acquis des luttes ouvrières depuis la création du capitalisme moderne est une tâche pour garantir notre indépendance, elle est inséparable de la bataille permanente à mener pour la sauvegarde de la Paix.
Aussi, on comprend mieux le refus de ce gouvernement social-libéral, pieds et poings liés au dogme de l’impérialisme européen ultralibéral, quand on lui demande la nationalisation des entreprises qui licencient ou qui délocalisent, pour sauver des emplois, des familles, des compétences et un outil de travail nécessaire à la Nation, ou même pour des raisons spéculatives et boursières.
On comprend mieux la haine viscérale de la bourgeoisie occidentale et de ses valets politiques, à l’encontre des expériences progressistes dans les pays d’Amérique Latine, caribéenne et centrale, qu’ils qualifient de populistes et démagogiques dans un monde re-mondialisé et sous domination du billet vert étasunien et des armées impérialistes dirigées depuis le Pentagone.
Quand les capitalistes français furent battus par le Front Populaire en 1936, c’est sans tabou qu’ils affichaient leur préférence : « Plutôt Hitler que le Front Populaire » comme les capitalistes d’aujourd’hui pensent sans tabou : « Plutôt le FN que le FdG ».
La bourgeoisie avec l’aide de ses valets politiques s’est toujours vautrée dans le sang et la répression, dans la boue de la collaboration, dans les affres du fascisme, pour défendre ses intérêts de classe.
C’est bien pour défendre leurs intérêts de classe dominante que les capitalistes français ont livré bataille en 1871 contre la Commune de Paris avec le soutien des aristo-capitalistes allemands, et que les capitalistes allemands ont été soutenus de 1918 à 1923, par les capitalistes français et anglais contre la Révolution prolétarienne possible en Allemagne après la chute de l’empire. Les capitalistes sont concurrents mais alliés quand il y a des menaces et la nécessité de défendre leurs intérêts de classe.
Aujourd’hui, ceux qui s’évertuent à nous donner des leçons de patriotisme et se droguent du « produire français » et du « patriotisme économique », se piquent aussi au chauvinisme et au nationalisme étendu à l’Europe contre des envahisseurs venus d’Asie et d’Amérique du Sud.
Ce ne sont pas les travailleurs qui ouvrent des usines dans les pays à bas coût de productions et sans droits sociaux, mais bien ces « entrepreneurs » qui ont la confiance de notre Président.
En effet comment peut-on parler de l’unité nationale pour se soustraire aux réalités de la lutte des classes et comment peut-on défendre des « entrepreneurs » qui ne sont que des capitalistes en quête de dividendes cosmopolites pour remplir leurs coffres forts ou des actionnaires que plus rien n’attache à la conception de la Patrie si chèrement défendue par les travailleurs contre toutes ingérences de puissances étrangères, politiques et financières, qui s’accaparent, pillent et fuient en laissant des champs de ruines.
Quand François Hollande ose proposer subjectivement l’ « Union des trahis et des traîtres » il faut savoir opposer objectivement l’ « Union de toutes celles et ceux qui refusent la trahison pour lutter contre les organisateurs de la trahison et du pillage »
On ne peut laisser les pilleurs de la bourgeoisie s’emparer des outils de production pour ensuite les délocaliser ou les rendre improductifs afin de monopoliser.
Notre tâche est donc de porter des coups de plus en plus rudes à cette bourgeoisie apatride pour ses profits, en expliquant aux travailleurs que leurs ennemis de classes ne sont pas les travailleurs des autres pays, mais la classe bourgeoise propriétaire des monopoles, des moyens d’échanges mondialisés et de la finance internationale, et leurs outils politiques et financiers que sont le FMI, l’OMC et la BCE sous domination extrême des USA et de la FED.
Mais l’ennemi c’est d’abord notre propre bourgeoisie nationale qui voudrait avec ses idéologues, les hypocrites du Parti Socialiste et les sournois du FN et de l’UMP, détourner la classe ouvrière, la désunir et la morceler, car à l’instar d’un Cahuzac, elle sait que la lutte des classes est une réalité et que la classe ouvrière est le véritable danger et son véritable et seul ennemi.
D’où la nécessité d’un Parti Communiste et d’un syndicalisme de classe et de masse, forts.
Les Cahiers communistes :
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n°41/29/03/2013
Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.