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Thème : Etat/Nation

Pour le retour de l’État et de ses services, au côté des citoyens

Jean-Marc GARDES
C'est comme l'océan à marée basse : on a l'impression que l'eau se retire et laisse la plage à nu. À écouter le « feuilleton » télévisé, en ce moment (ce mot est écrit à la mi-mars), c'est-à-dire à regarder tous les soirs le J. T. d'Antenne 2 à 20H00, ce n'est plus une impression : c'est une réalité qui se dessine. Chaque soir, ou presque, nous est donné un nouvel exemple, un exemple différent, du retrait de l'intervention de l’État dans un des domaines qui lui étaient dévolus. Dévolus par la loi, par l'organisation sociale, etc. Ainsi, pour ne citer que ces derniers, que j'ai encore en tête : – la délivrance des permis de construire. Autrefois assurée par l’État, aujourd'hui transférée aux communes (au motif de réduire la dépense publique). Transférée aux communes, et donc assurée par elles, avec ce risque, pointé, dans le reportage télévisé : délivré, oui, mais apparemment pas toujours de façon objective ou impartiale selon l'identité des demandeurs. – Ainsi encore de la (…) Lire la suite »

« De facto, l’Etat Français n’existe plus » Parties I et II.

Valérie Bugault

Observateur Continental a demandé à Valérie Bugault, docteur en droit de préciser son appel récemment fait à tout le monde mais essentiellement aux forces de l'ordre pour agir et sauver la France et son peuple. Dans cette qualité de docteur en droit, elle a créé une théorie unifiée de l'entreprise, laquelle reprend et réactualise les fondamentaux théoriques de la « participation », jamais mise en oeuvre en France à ce jour. Ancienne avocate fiscaliste, en omission depuis 2009, reconvertie, dès cette époque, dans la géopolitique juridique, elle considère que c'est un sujet essentiel et trop longtemps passé sous silence qui va, dans les années qui viennent, reprendre la place fondamentale qui est la sienne dans les analyses de politique et géopolitique.

Partie I. Est-ce que votre appel signifie que nous sommes en Troisième Guerre mondiale ? Valérie Bugault : On pourrait présenter les choses comme cela mais il faut alors immédiatement préciser qu’il s’agit d’une Guerre d’une nature nouvelle. Cette guerre n’est pas menée militairement par un ou des Etats contre un ou plusieurs autres Etats. Cette guerre est conduite, au sein même de chacun des Etats, par une oligarchie compradore accapareuse – elle-même menée par le modèle défini par les dirigeants globalistes de la Cité de Londres (mélange de banques globales, de multinationales à leurs ordres sous anonymat, d’anciennes familles régnantes et de grands industriels ralliés à la banque) – contre les populations desdits Etats. Il faut immédiatement ajouter, à des fins de clarté du débat, que les populations constituent, en elles-mêmes, historiquement le concept d’Etat ; c’est-à-dire que les populations sont intrinsèquement les éléments constitutifs de la notion politique d’Etat. Il (…) Lire la suite »
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Seule la souveraineté est progressiste

Bruno GUIGUE
Lors du 25ème sommet des pays membres de l’Organisation de l’unité africaine, le 26 juillet 1987, le président du Conseil national révolutionnaire de Burkina Faso dénonçait en ces termes le nouvel asservissement de l’Afrique : “Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l'argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos Etats et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l'Afrique auprès des bailleurs de fonds.” La dette du tiers-monde est le symbole du néo-colonialisme. Elle perpétue le déni de souveraineté, pliant les jeunes nations africaines aux desiderata des ex-puissances coloniales. Mais la dette est aussi l’odieuse martingale dont se repaissent les marchés financiers. Prélèvement parasitaire sur des économies fragiles, elle enrichit les riches des pays développés au détriment des pauvres des pays en voie de développement. “La dette (...) dominée par l'impérialisme est une (…) Lire la suite »
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Qu’est ce que la Nation ?

Georges GASTAUD

Par Georges Gastaud, auteur de Patriotisme et internationalisme (2010) et Marxisme et Universalisme (2015).

De divers côtés, y compris chez certains progressistes engagés dans la lutte patriotique contre l’Union Eeuropéenne, on voit ressurgir la vieille idée que la nation française n’a véritablement émergé qu’avec la Révolution française. Bien entendu, ces camarades n’ont pas tort de considérer que sous sa forme éminente et pleinement « constituée » – pour reprendre un adjectif célèbre de l’Abbé Grégoire – la France n’est devenue une véritable communauté nationale qu’avec l’engagement des « Patriotes » contre l’Ancien Régime, la prise de conscience nationale du peuple français prenant toute sa portée universaliste à Valmy où « l’armée des savetiers et des avocats » terrassa l’armée professionnelle des rois européens au cri mille fois répété de « Vive la Nation ! ». Bien entendu, il est bon face aux Le Pen et autres Sarkozy de clamer cette vérité que la véritable constitution de l’État-nation s’est faite dans et par la dynamique antimonarchique, anticléricale et antiseigneuriale de la (…) Lire la suite »

Menaces sur l’État-nation

Ammar BELHIMER
Un récent ouvrage de l’universitaire canadien, le professeur Michel Chossudovsky, connaît un énorme succès sur la Toile altermondialiste (*). Il remet au goût du jour une ancienne thèse soutenant que les différents conflits auxquels nous assistons aujourd'hui en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Palestine ou ailleurs, relèvent d’un même agenda d’une simplicité ahurissante qui témoigne de la poursuite de l'hégémonie mondiale des États-Unis et de leurs alliés de l'Ouest sur les autres régions du monde. La préface de l’ouvrage revient sur la notion de « globalisation de la guerre » comme projet hégémonique combinant les opérations militaires et de renseignement dans le Moyen-Orient, en Europe de l'Est, en Afrique sub-saharienne, en Asie centrale et en Extrême-Orient. L'agenda militaire américain est entièrement dévoué à la déstabilisation et la violation de la souveraineté des Etats. « Dans tous les pays analysés, l'intention a été de détruire, déstabiliser et appauvrir des pays (…) Lire la suite »

Un Etat qui règne au dessus du volcan

Jacques PHILIPPONEAU, René RIESEL

Le constat est désormais banal : la société–monde s’abîme dans ses crises. Jamais dans l’histoire une société n’avait imaginé prévoir si précisément l’agenda de son effondrement. Que ce soit l’ampleur du réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, l’empoisonnement généralisé de la planète ou la certitude de futurs Fukushima, chaque mois amène son lot de détails sur les contours et le timing de l’inéluctable.

On y avait accoutumé les populations. Les États et leurs supplétifs verts se faisaient rassurants. Ils en faisaient leur affaire : il y aurait encore de beaux jours, moyennant une désagréable mais inévitable période d’adaptation. Des « décroissants » s’en remettaient à l’Etat pour imposer les restrictions et la rééducation utiles au retour de la joie de vivre. Tout ceci a volé en éclats en moins d’une décennie. Ce qui n’avait pas été calculé c’est la vitesse d’expansion du chaos géopolitique lié à la guerre mondiale pour le contrôle des ressources naturelles (pétrole, uranium, terres rares, terres agricoles, eau), la somalisation qui court maintenant d’Afrique en Afghanistan, et surtout l’ampleur et la rapidité, que la crise financière de 2008 a seulement fait entrevoir, de la désintégration sociale précipitée par la mondialisation de l’économie. Ce ne seraient toutefois là qu’inconvénients mineurs pour un système qui entend gérer ce chaos sans (…) Lire la suite »

L’État social, une conquête du peuple-classe critiquée par la gauche et la droite !

Christian DELARUE

L'Etat social est une conquête provisoire du mouvement ouvrier qui luttait surtout pour le socialisme d'inspiration marxiste avec divers sous-groupes. C'est certes une conquête insuffisante et limitée mais cet État avec son aspect de classe pro-capitaliste a néanmoins du céder, après 1945 surtout, des institutions et des espaces sociaux (services publics, sécurité sociale) ainsi que des droits économiques et sociaux conséquents.

Dans la même dynamique, la démocratie délégataire de plus en plus ouverte fut aussi une conquête du même mouvement ouvrier qui luttait pour une autre démocratie, une démocratie socialiste. Parallèlement, l'État social est critiqué par les libéraux et les grands possédants qui fustigent la montée du collectivisme, de la démocratie, des droits économiques et sociaux au profit du seul État de police, voire pour certains - les plus riches - une absence totale d'État, ce dernier étant alors remplacé par des milices privées et des armées privées. Cet État garantie simplement la liberté, les contrats, les investissements et la propriété. Quasiment rien de plus. Point d'État social et, derrière, point d'État fiscal ! Il importe alors dans la critique de l'État de ne pas hurler avec les loups ! État social et République sociale On semble oublier à gauche que, de Christophe Ramaux à Supiot, l’Etat social a trouvé la théorie de sa place. Ne parler que d’Etat capitaliste ne pouvait (…) Lire la suite »
Quand la « loi pour soi » devient le « soi pour loi »

Alain Supiot. Grandeur et misère de l’État social.

Bernard GENSANE
Il y a deux ans, j’ai rendu compte dans les colonnes du Grand Soir du livre d’Alain Supiot L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total. Dans ce fort ouvrage, l’auteur expliquait en quoi le nouvel ordre économique mondial avait quelque chose de fasciste. Il citait Hitler, pour qui « Les richesses, par la vertu d’une loi immanente, appartiennent à celui qui les conquiert. Ceci est conforme aux lois de la nature. » Mais, dans le même temps, il rappelait que les démocraties parlementaires ne pouvaient être dédouanées. L’Exposition universelle de Chicago en 1933 s’ouvrait sous l’égide du slogan : « La science trouve, l’industrie applique, l’homme s’adapte. » Si l’individu ne s’adaptait pas, il était dégraissé, purgé, considéré comme une maladie parasitaire. Supiot terminait son ouvrage par une analyse de cette plaie du XXIe siècle, le nouvel individualisme identitaire : « Ceux qui sentent le sol institutionnel se dérober sous leurs pieds cherchent appui ailleurs : (…) Lire la suite »

Les ennemis : la bourgeoisie et sa protection étasunienne.

Comité de Base

L’impérialisme étasunien est devenu le plus puissant et a pris en main la direction du camp impérialiste et antidémocratique. La bourgeoisie française, en tant que classe et pour ses intérêts de classe, s’est placée dans ce camp après l’échec de la tentative de création d’un premier impérialisme européen élargie à l’eurasie entre 1938 et 1945.

La création de l'impérialisme européen tel que nous le connaissons aujourd'hui, n'a été possible qu'avec l'aval des Etats-Unis car la grande bourgeoisie des pays à l'origine de cette création n'était plus assez forte pour enrayer la poussée démocratique et socialiste inspirée par l'URSS. C'est donc pour cette raison politique que la bourgeoisie qui avait soutenu le national-socialisme allemand a du solliciter l'appui de la réaction extérieure contre les formes sociales montantes. Aussi, la France comme de nombreux pays qui furent livrés en pâture aux nazis, a dû accepter la présence sur son sol, des armées étasuniennes jusqu'au moment où l'impérialisme européen a pu voler de ses propres ailes mais toujours sous la tutelle de la maison mère à Washington. Mais les objectifs actuels que s'emploie à faire aboutir la grande bourgeoisie sont les mêmes qu'il y a 60 ans et ils sont clairement énoncés, n'en plaise à ceux qui restent des fervents partisans de l'Europe comme espace social (…) Lire la suite »

Une société au pas Moonwalk

Gaëtan PELLETIER

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage de lucidité et d’imagination. Elle ne se questionne plus sur leur fonctionnement, sur leurs ratés, sur leurs manières de faire.

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l'illusion par ses mouvements corporels qu'il est en train de marcher vers l'avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l'avant, mais se déplaçant en arrière) donne l'impression qu'il flotte. Wiki. Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l'illusion d'avancer ? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales. Si l'industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique. En fait, elle ne crée que l'illusion de mouvement. Mesures et changements La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu'est devenu l'appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées. Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu'il ne reste alors qu'à les dire. C'est la première tendance : le mot remplace de (…) Lire la suite »