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Notre « pov’ » pouvoir d’achat s’est « cassé »

La composition du mortel cocktail était connue : chômage, stagnation des salaires. En rajoutant une nouvelle dose de pression fiscale, le pouvoir d’achat déjà malmené par celui qui s’était présenté en 2007 comme « son président » s’est cassé net. Pour la première fois depuis 1984, et ce n’est pas fini.

Les chiffres publiés mercredi par l’Insee, pourtant souvent sujets à caution, sont aussi désolants qu’attendus. Dans ses comptes nationaux, l’institut estime que le pouvoir d’achat des Français a fléchi de 0,8% au quatrième trimestre et de 0,4% sur l’ensemble de l’année.

Ramenée à un niveau individuel (par « unité de consommation ») la baisse est encore plus marquée à 1% après un recul de 0,1% du pouvoir d’achat individuel en 2011.

Le chiffre vient s’ajouter à celui de la croissance, qui a connu en 2012 la stagnation avec trois trimestres négatifs (sauf les mois d’été où ceux qui ont pu partir en congés ont permis un léger rebond en consommant). Le quatrième trimestre, nous le savons, n’a pas été glorieux avec une baisse de 0,3 du Produit Intérieur Brut.

Les analystes, dans leur ensemble, pointent la hausse des impôts engagée par le gouvernement Hollande. L’impact fiscal sur le pouvoir d’achat a été particulièrement cruel au quatrième trimestre 2012 avec en fer de lance la contribution exceptionnelle sur la fortune (on s’en console) mais surtout avec les réévaluations liées au barème de l’impôt sur le revenu.

Là , ça tape dur et partout puisque ces dernières ont induit une augmentation générale et de très douloureux chèques libellés au nom du Trésor.

Pas très habile, au deuxième trimestre, au moment où la France voyait son économie se paralyser, l’alternance socialiste voulant frapper fort tout de suite a pris des décisions draconiennes de ponction fiscale. Pour rassurer les marchés autant que Bruxelles.

SARKO : UNE TAXE PAR MOIS

« Pépère » a donc voulu jouer les « Tonton ». François Mitterrand, en 1984 avait pris le tournant de la rigueur. Mais n’oublions pas, non plus, que Sarko en cinq ans avait créé, en douce, en moyenne une nouvelle taxe par mois…

Et si on sauve les meubles avec une baisse de 0,1% de la consommation en 2012 c’est uniquement parce que les Français ont puisé à tour de bras dans leurs bas de laine. Mais ces derniers vont commencer à terriblement s’alléger pour l’année en cours.

Et le chômage ne va pas améliorer les choses même si Pépère, qui doit s’exprimer jeudi soir à la télévision pour rassurer les foules, entend conserver son objectif « d’inverser la courbe » de ce fléau. Ca ne coûte rien de le dire, sauf des points dans les sondages avant les municipales de 2014.

Comme le souligne le quotidien Libération, pourtant souvent très gentil avec Pépère, la seule croissance durable en ce moment c’est celle du chômage. Avec un 22e mois de hausse consécutive.

Sous Sarkozy le nombre de demandeurs d’emplois avait augmenté de 576.000 (en cinq ans). En sept ans (de 1981 à 1988), Mitterrand en avait vu 616.000 de plus et Giscard un million de plus pendant son septennat.

Donc, la joie, très mesurée, qui a suivi la victoire socialiste est en berne. Et ce n’est pas le contrat d’Airbus annoncé la semaine passée qui panse l’angoisse des ménages. La photo de groupe n’a pas vraiment atteint ses objectifs.

En mars, selon l’Insee, l’indice du moral des ménages s’est replié de deux points à 84, plombé par le sentiment qu’on les Français de la détérioration éminemment prévisible de leur niveau de vie (moins 5 points) et de leur situation d’emploi.

Allez, Pépère va peut-être nous annoncer ce soir une nouvelle détaxation des heures supplémentaires.

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