Évidemment, Chartrand n’est pas un fin limier de la politique internationale, même s’il use ses savates depuis longtemps sur les tarmacs. Le Président de la deuxième puissance économique mondiale en sursis et de la première puissance militaire en péril - menacée à tout instant de défaut de paiement, de banqueroute et de mise aux enchères aux plus offrants - n’a tout simplement pas le temps pour les faux fuyants. Si Obama ne cherchait qu’à gratifier les sionistes d’un sourire, il n’aurait pas fait ce voyage et il serait resté sagement à Washington où son entourage grouille d’hystériques sionistes à qui il pouvait sourire tout son saoul. Non, ce personnage important se déplace là -bas pour un motif autrement conséquent, et ce n’est pas non plus pour autoriser aux fous de la centrale militaire-nucléaire de Dimona de lancer seuls une attaque contre l’Iran. La Chine, la première puissance commerciale mondiale ne l’accepterait pas.
S’il s’agissait - comme le propose le charlatan et d’autres reporters présents - de réaffirmer l’amour éternel de l’Amérique pour Israël, un appui étatsunien franc et public à la colonisation rampante en Cisjordanie saccagée aurait été mieux avisé que ce voyage inusité. De toute façon, chacun subodore que l’éternité amoureuse entre les deux comparses, a débuté en 1967 et s’« éternisera » jusqu’au moment de la mise au banc des États-Unis d’Amérique. A quoi servirait un parrain américain sans le sou à un ami israélien gobe-sous ?
Il faut chercher ailleurs que dans le panégyrique des médias à la solde - dans les textes glanés chez l’État-major du Mossad ou dans ceux des communiqués diffusés par les ateliers de propagande du gouvernement israélien - la cause et les motifs de cette visite diplomatique - sachant que la diplomatie est la poursuite de la guerre par d’autres manières -.
A sa descente d’Air Force One, Barak Obama s’attarde longuement devant le nouvel arrivant au gouvernement - le « centriste » Yaïr Lapid - marquant sa préférence outrecuidante pour l’opposant à Bibi le soupirant. Le Premier étatsunien est venu ici appuyer son désir d’en finir avec la fronde du Likoud ; vérifier si son allié nucléarisé est bien fidélisé ; constater l’étendue des dommages collatéraux que lui inflige la Chine, son adversaire ascendant au Levant.
Cette région du Proche-Orient doit être remise en ordre de marche - la Turquie intégriste se réconciliée avec son ami sioniste théocratique - avant de pousser plus avant vers l’Iran, le Pakistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et au bout de cette route du nouvel oléoduc d’Orient - suintant le carburant - la Chine impériale, déjà première puissance industrielle et commerciale mondiale. Voilà l’un des enjeux de ces jeux de coulisse et de cette visite - la contre-révolution n’est pas un dîner de gala, disait un célèbre penseur chinois.
Il y a fort à parier après la nomination de Jim Kerry au Secrétariat d’État et de Chuck Hagel au Secrétariat à la défense nationale - pardon, à l’agression internationale - que la bande des irréductibles à « Bibi » aura intérêt à jeter du lest, ou alors qu’elle se cherche prestement un nouveau commandant ou un nouveau tuteur payant (dollar contre yuan).
Prévoyez que sous peu la Cisjordanie déchiquetée puis rapiécée (à peine, type réserve indienne canadienne) sera offerte à Abou Mazen du Fatah et que Gaza l’emmurée sera offerte au Hamas en peine. Si ces deux-là acceptent cette trahison comme transition, le pouvoir sioniste à Jérusalem n’aura plus qu’à contresigner cette paix des adjudants sous les applaudissements de la « communauté internationale » sur les gazons d la Maison Blanche et au suivant… sus à l’Iran en passant par la Syrie qui - malheureusement pour l’OTAN - n’en finit plus d’agoniser et de résister tant et tant aux massacres djihadistes et aux bombes chimiques « humanitaires » - grâce au soutien de l’Iran, de la Russie et de la Chine justement. Le Vent d’Est souffle dorénavant vers l’autre continent.
Évidemment, cette machination des grands ne pourra avoir raison de la juste résistance du peuple palestinien que si les factions dominantes en Palestine occupée ont raison des factions d’opposition. Déjà , elles s’agitent dans les fumées du narguilé et ne laisseront certainement pas passer cette occasion de tasser leurs compagnons d’armes. Personnellement, je prendrais le pari que ce complot anti-palestinien ne réussira pas davantage que les précédents.
L’État capitaliste monopoliste théocratique israélien doit être abattu pour que naisse de ses cendres et sous la direction du prolétariat un nouvel état laïc, multiethnique, démocratique et socialiste sur l’ensemble des terres libérées du protectorat britannique.
Robert Bibeau
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