Il arrive que l’on rencontre encore l’opinion dantesque selon laquelle l’affrontement final aura lieu entre le FN (le fascisme) et le FDG (le progressisme)…
... De même qu’à l’issue de l’élection présidentielle, on a pu entendre les griefs du Front de gauche à l’égard des socialistes qui l’ont laissé seul affronter le péril FN.
La récente péripétie électorale devrait éclairer rétrospectivement le Front de gauche sur la stratégie d’alors du PS, et rassurer le électeurs quant à l’avenir de la France.
Dimanche dans la 2e circonscription de l’Oise, abstention massive (67,2% d’abstention), défaite de la candidate PS qui ne rassemble pas 12,5% des inscrits et, donc, est éliminée. Le second tour verra un duel entre l’UMP et le FN.
« En 1998, j’ai été élue, alors que M. Mancel (UMP) avait fait une alliance publique avec le Front national, donc pour moi, ce sont les mêmes », a déclaré la candidate PS qui s’est refusé dimanche à donner une consigne de vote, estimant que le choix entre le candidat UMP et celle du FN se résumait à une option entre « la droite extrême et l’extrême droite ».
« On a toujours dit qu’il fallait appeler à voter au second tour pour un candidat républicain. Je ne pense pas que Jean-François Mancel soit républicain. Je connais ses accointances et ses relations très proches avec le Front national. Il n’y aura aucune consigne de vote » a précisé la vaincue.
Ce qui ne gêne pas Harlem Désir qui, lui, a noté que la 2e circonscription de l’Oise « a toujours été à droite » et que la participation « a été extrêmement faible » : en conséquence la direction du PS a énergiquement réagi dans la soirée, disant « (prendre) acte » de l’élimination de sa candidate, Sylvie Houssin, et a appelé « sans hésitation à faire barrage au Front national » lors du second tour.
L’exemple est passionnant en ce qu’il nous dessine l’avenir électoral. Pour ceux qui redouteraient encore les succès futurs du FN, le message des responsables du PS est limpide quoique en contradiction avec celui de sa candidate :
Vous n’avez rien à craindre de notre future déroute, vous n’aurez qu’à voter à droite pour faire barrage au FN.