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Capriles offense les endeuillés

Venezuela : le candidat de l’opposition attaque la famille de Hugo Chávez (Jungewelt)

Le chef de l’opposition Henrique Capriles Radonski, dimanche dernier à Caracas Foto : Carlos Garcia Rawlins / Reuter

Les élections du 14 avril prochain au Venezuela verront s’affronter l’actuel président en exercice, Nicolás Maduro, et le candidat de l’opposition, Henrique Capriles Radonski. Lundi 11 mars, ils ont déposé officiellement leur candidature à la succession de Hugo Chávez, décédé le 5 mars dernier, auprès du Conseil national électoral (CNE).

L’opposition, regroupée au sein de la «  Table d’unité démocratique » (MUD), n’a convoqué ni assemblées ni réunions pour désigner son représentant. C’est par un simple twitt qu’elle a offert à Capriles d’être à nouveau candidat à la présidence. Le gouverneur de l’Etat fédéral de Miranda l’avait déjà été lors des élections du 7 octobre dernier, mais il avait été nettement distancé par Hugo Chávez. C’est aussi sur twitter que Capriles a répondu qu’il demandait un délai de réflexion, annonçant qu’il ferait part de sa décision dimanche soir. Auparavant, l’aile extrémiste des opposants au gouvernement avait exigé le renoncement à la désignation d’un candidat et le boycott des élections.

Pourtant, Capriles a accepté d’être désigné, tout en mettant en doute l’action du CNE et de la Cour suprême lors d’une allocution à Caracas. Il en a aussi profité pour tenir des propos infamants à l’égard de la famille du président décédé. Ainsi, il a soutenu que Chávez ne serait pas mort le mardi précédent, mais déjà en décembre. Ses proches auraient fait tout un «  cirque » autour de son cadavre dans le but de permettre au gouvernement de gagner du temps. En plus, il a demandé à Maduro s’il avait «  appris à pleurer dans des cours de théâtre à Cuba ». En effet, lors de ses apparitions officielles ces derniers jours, le président en exercice n’a souvent pas pu retenir ses larmes. Capriles a appelé le «  peuple chaviste » qui occupe la rue à rentrer à la maison : «  Chávez n’est plus là , et personne ne pourra vous le rendre. Pour moi, qui suis croyant, c’était la décision de Dieu. »

Les déclarations de Capriles ont suscité colère et indignation dans les files, longues de plusieurs kilomètres, de tous ceux qui souhaitent se recueillir devant le cercueil ouvert du Comandante exposé à l’académie militaire. Maduro a donc été contraint d’appeler les gens à ne pas céder aux provocations. La déclaration du candidat de l’opposition visait à provoquer le chaos et attiser la violence. On évalue à plus de cinq millions le nombre des Vénézuéliens qui ont déjà passé devant le cercueil de Chávez ou ceux qui sont encore en marche. La famille de Chávez a déclaré qu’elle étudiait la possibilité de déposer plainte contre Capriles.

Quelques heures auparavant, le parti communiste du Vénézuela (PCV) avait annoncé son soutien à Maduro. La conférence nationale convoquée en urgence, un «  petit congrès », a décidé à l’unanimité de désigner le chef d’Etat en exercice comme candidat. Elle a souligné l’enracinement dans la classe ouvrière de l’ancien conducteur de bus et syndicaliste ainsi que ses succès dans la politique internationale du Vénézuela au cours des six ans où il a été ministre des affaires étrangères. Maduro, qui était arrivé au siège du comité central du PCV en compagnie de nombreux ministres, a commenté sa désignation dans un discours émouvant, soulignant, les larmes aux yeux : «  Je ne suis pas Chávez, je suis un fils de Chávez ». Il a demandé aux communistes de le soutenir et de l’accompagner moralement dans la poursuite de la construction du socialisme. Il a rendu hommage à l’histoire «  presque parfaite » du PCV, auquel personne ne peut reprocher ni corruption ni implication dans des affaires néfastes pour le pays : «  Dire de quelqu’un qu’il est un communiste, c’est dire de lui qu’il est honnête et modeste. »

Article original : http://www.jungewelt.de/2013/03-12/002.php

Traduction DG pour le Grand Soir

URL de cet article 19733
   
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