RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Malaise aérien algérien !

Pour de nombreux Algériens, il était particulièrement choquant d’apprendre de la bouche d’un ministre français que leur gouvernement a accordé un droit de survol sans limite aux avions français engagés dans la guerre au Mali. Quand on fait durant des mois un discours anxiogène sur les risques d’une intervention étrangère, le moins que puissent faire les responsables du pays est de donner une explication aux Algériens. On espère qu’ils sont suffisamment « connectés » pour lire les commentaires des Algériens qui expriment leur malaise, leur doute et leur perplexité.

Il n’est pas inutile de rappeler que la majorité des Algériens était foncièrement hostile à Mouammar Kadhafi au début des événements de Benghazi mais qu’elle a changé car elle ne supportait pas de voir les avions de l’Otan de retour au Maghreb. Les autorités algériennes n’ignorent rien du réflexe de rejet quasi automatique qu’ont de nombreux Algériens à l’idée d’un retour, même passager dans les airs, de l’armée française. « On veut bien faire la paix avec la France, on n’aime toujours pas l’armée française », disait hier un vieux monsieur qui n’avait pas la mémoire courte. Certes, il n’est pas dans les habitudes des responsables algériens de s’expliquer devant les Algériens, ils continuent à penser que la seule « opinion » qui compte est celle des chancelleries et des médias étrangers. Mais ils devraient se rendre compte qu’Internet est une chose « neuve ». Et que des citoyens qui n’ont pas accès à des médias lourds s’y expriment directement aussi. Et lourdement.

Espérons, encore une fois, que les services d’information des différentes autorités jettent un regard sur les explications « spontanées » qui sont faites de la décision algérienne annoncée par Paris. Quand les autorités ne font pas l’effort pédagogique d’informer et d’expliquer et qu’elles laissent à la communication - de guerre - du gouvernement français le soin de le faire, même les moins critiques éprouvent un fort malaise. Il ne manquerait plus que ce soit Paris qui nous annonce que l’Algérie s’engagera plus avant dans le conflit malien ! Certes, les autorités algériennes n’avaient pas les moyens d’empêcher la guerre décidée par Paris et adoubée par les Américains. Le porte-parole des Affaires étrangères a fait le minimum syndical en langue de bois diplomatique pour expliquer aux Algériens qu’il s’agit d’une décision « souveraine du Mali ». Et que notre pays soutenait les autorités de Bamako face aux attaques des groupes djihadistes.

On aura compris à travers cette langue de bois que les autorités algériennes signifiaient qu’elles renonçaient à la démarche défendue depuis des mois et qu’elles convenaient que le groupe Ançar Eddine n’est plus fréquentable. Mais si l’on fait l’effort minimal d’expliquer - et de justifier - des décisions prises par des Etats étrangers, on se serait attendus à ce qu’on en fasse au moins autant s’agissant d’une décision de l’Etat algérien d’autoriser le « survol sans limite » de son territoire. Ce n’est tout de même pas une mesure technique mais un acte politique qui positionne clairement l’Algérie dans une guerre qu’elle a, officiellement, cherché à éviter. Ce n’est pas une question de « pure forme ». Les Algériens ont tout simplement droit à une information claire émanant des autorités de leur pays. Ils ont droit également à des explications sur la politique de l’Algérie au Sahel. Et ils veulent savoir jusqu’à quel point notre pays va-t-il être impliqué ou s’impliquer dans cette guerre française au Mali. Ce n’est pas trop demander !

M. Saadoune

http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5177990

URL de cet article 18975
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Le Grand Marché Transatlantique : La menace sur les peuples d’Europe
Raoul Marc JENNAR
« Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. » Ces mots confiés par David Rockefeller au magazine américain Newsweek, le 1 février 1999, fournissent la clé pour comprendre ce qui se passe depuis une trentaine d’années et qu’on appelle « mondialisation néolibérale ». Déléguer au secteur privé la maîtrise des choix ou, pour l’exprimer à la manière pudique de journaux comme Le Monde ou Les Echos, « redéfinir le périmètre de l’Etat », c’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Tout ce qui est sage a déjà été pensé : il faut essayer seulement de le penser encore une fois. »

Goethe

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.