RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Europe, subir ou résister ?

Depuis la fin de l’année 2009, des grèves, des manifestations ainsi que des mouvements sociaux s’enchainent en France, en Italie, au Portugal, en Irlande, en Grande Bretagne ou en Espagne, et le mouvement des indignés a même traversé l’Atlantique. Car partout, la logique du profit, sous le couvert de « la main invisible du marché », du slogan de « la concurrence libre et non faussée » ou du « gagnant gagnant » permet aux marchés financiers et au grand capital de spéculer sur la dette des Etats qu’ils ont eux même créée et se préparent pour le dépeçage final.

Partout en Europe, les différents gouvernements, qu’ils soient de droite ou socialistes, tentent de briser les noyaux de résistance émergeants parmi leurs populations. Ils souhaitent copier le modèle mis en place par Margareth Thatcher qui a brisé les syndicats pour ensuite engager des réformes dont le peuple anglais ne s’est jamais remis. Il s’agit d’amplifier l’offensive généralisée contre les compromis sociaux que la bourgeoisie et le patronat ont été obligés d’accepter à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la majorité des pays européens.

En France, le Medef et sa chef madame Parisot, qui est une fervente défenseuse du système capitaliste et n’oublie pas d’en vanter les bienfaits à chaque passage à la radio ou à la télé, nous prennent franchement pour des imbéciles, en reprenant la doctrine patronale du travail qui coûte trop cher. Comme le disait Joseph Goebbels « si vous répétez un mensonge suffisamment longtemps il devient une vérité ». Et ce mensonge mille fois répété permet de passer sous silence que ce qui coûte cher, c’est en réalité ce que le capital prend au travail, c’est la rémunération des actionnaires, les dividendes distribués, les stock-options et les parachutes dorés.

Pourtant cette crise résulte de décisions et de choix politiques : dumping fiscal, socialisation des pertes et privatisation des bénéfices, insécurité sociale et transfert des richesses produites vers les paradis fiscaux, dont l’on nous a dit qu’ils n’existent plus. Sous prétexte de mondialisation, l’on nous dit qu’on est obligé d’en passer par là , l’on met en concurrence les salariés pour savoir qui acceptera de travailler pour le moindre coût possible, pendant que le grand patronat est en concurrence pour savoir qui gagnera le plus. Sous la pression et la voracité des actionnaires les coûts de production doivent être compressés à l’infini.

Partout en Europe l’on fait croire aux citoyens de chaque pays qu’ils sont les seuls à protester, que les autres pays ont accepté la réalité de la situation, alors qu’en vérité dans chaque pays le mécontentement gronde et gagne du terrain. Mais les classes dirigeantes nous parlent surtout de l’urgence à répondre, dans une situation de crise, aux exigences des marchés, des agences de notation ou du FMI, alors que le véritable problème est celui de la répartition des richesses.

La propagande a fait beaucoup de dégâts et nombreux sont ceux qui pensent qu’il est impossible de changer le système parce que les lois ne le permettent pas. Mais si les capitalistes ont été capables de faire des lois pour gérer leurs affaires, pourquoi un gouvernement populaire ne pourrait pas faire des lois pour gérer les affaires des citoyens ? Ce que des lois ont fait, d’autres lois peuvent le défaire.

Nous avons une petite classe, européenne et privilégiée, qui s’est enrichie comme jamais au cours de ces dernières années, qui soutient tous les puissants de ce monde, les régimes corrompus, qui votent des lois pour elle-même et pour les intérêts de ses amis, nous avons une classe qui est solidaire pour elle, et nous, nous n’arrivons pas à structurer et à coordonner nos résistances. Nous acceptons toutes ces régressions ou la stigmatisation de certains pays uniquement parce que, pour le moment, nous pensons que cela ne nous concerne pas directement ou peut-être croyons nous qu’il n’y a pas d’autre alternative !

Sur conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2013/01/07/l-europe-subir-ou-resister/

URL de cet article 18887
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Europe Israël : Une alliance contre-nature
David CRONIN
Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il n’y a pas de moyen plus violent de coercition des employeurs et des gouvernements contre les salariés que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, qui lance des grenades lacrymogènes ou ce que vous voulez. Rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté tout simplement d’affirmer une dignité, d’affirmer la possibilité d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses.

Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.