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Les "liaisons dangereuses" d’Ursula von der Leyen.

Dans 2 semaines environ, auront lieu les élections européennes. Pour les peuples et les travailleurs, l’Union européenne (UE) est au coeur d’une crise profonde et leur divorce avec celle-ci est largement consommé. Le 16 mai à Montauban dans une réunion de militants de la CGT en Tarn et Garonne, Jean-Pierre Page a dans une intervention évoqué l'Union Européenne, l'extrême droite et la fascisation, le nouveau rapport des forces international.

La crédibilité politique, économique, sociale, culturelle des institutions Européennes a en effet considérablement régressé. Des clivages et des divisions de plus en plus nombreux sont apparus entre les pays membres et touchent tous les domaines, social, sécuritaire, réfugiés, économique, monétaire, etc. La corruption à travers le rôle de milliers de lobbies atteignent autant la Commission de Bruxelles et sa présidente que le Parlement lui même. Pour exister, l’U.E cherche à combler son fonctionnement antidémocratique en recourant à un autoritarisme, elle s’en prend aux libertés fondamentales. Comme on le voit en Ukraine, au Proche Orient ou à l’égard de la Chine sa servilité à l’égard des Etats-Unis illustre combien cette crise existentielle tient à la nature même de ce qu’est l’U.E. Comme à ses débuts, les institutions européennes poursuivent une évolution consistant à entretenir un voisinage consanguin avec les forces politiques les plus rétrogrades de l’extrême droite néo fasciste. L’U.E vacille sur ses bases, elle est isolée et on ne saurait parier sur son avenir. En fait, celle-ci est sans perspective, le pire est à venir.

Par ailleurs, cette évolution incontestable de l’Europe n’est pas indifférente à un début de changement significatif des rapports de forces dans le monde. Elle en est même un révélateur.

Plus de 30 ans après la destruction de l’URSS et des pays socialistes d’Europe de l’Est, le pouvoir unipolaire mis en place par les Etats-Unis avec le soutien de leurs vassaux européens est aujourd’hui ouvertement contesté. Le système dominant se lézarde et il faut en prendre la juste mesure. L’impérialisme doit faire face à un désaveu grandissant et à une mise en cause des peuples, des travailleurs, y compris ceux de son propre camp, en particulier la jeunesse. De plus, de nombreux États en voie de développement cherchent à se dégager de cette volonté hégémonique que l’on cherche à imposer, quoi qu’il en coûte. Cette tutelle étouffante que l’Occident exerce par tous les moyens, y compris par les guerres et même la menace d’une Troisième Guerre Mondiale. C’est significatif en Ukraine avec cette guerre contre la Russie qui est lourde de menaces nucléaires et pour laquelle Étasuniens et Européens exigent que l’on se batte jusqu’au dernier Ukrainien pour le plus grand profit du complexe militaro-industriel et au prix d’une régression sociale comme d’un coût humain sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

En fait, le déclin du système occidental dominant ne cesse de s’élargir face aux résistances des peuples. Le rôle de ces derniers est déterminant dans ce changement. C’est ce que l’on voit en Palestine et à travers l’extraordinaire mouvement de solidarité mondiale dont la résistance de la nation palestinienne bénéficie. C’est aussi le cas à travers une nouvelle génération de combats émancipateurs face au colonialisme, que l’on peut constater en Afrique de l’Ouest, dans plusieurs pays d’Amérique Latine et d’Asie et plus récemment en Nouvelle Calédonie, et ce après Mayotte ou les arrogances néocoloniales et racistes françaises sont devenues insupportables. La rencontre de juillet 2023 du Groupe d’initiative de Bakou (Azerbaïdjan) avec le Mouvement des non-alignés et 14 mouvements politiques indépendantistes des dernières colonies françaises y compris de Polynésie, qui luttent pour une véritable décolonisation et l’autodétermination en est une importante illustration.

Des alliances anti-hégémoniques

C’est le cas aussi des alliances anti hégémoniques qui se nouent et qui bouleversent la géopolitique. C’est ce que l’on peut vérifier avec la montée en puissance de plusieurs pays émergents avec le rôle pivot joué en leur sein par la Chine dans le cadre de cette alliance politique, économique, financière et bientôt monétaire des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). En janvier 2024, celle-ci s’est renforcée par l’adhésion de cinq nouveaux membres dont l’Iran et l’Arabie Saoudite, d’autres États sont candidats comme le Venezuela et l’Algérie. On peut également noter au plan monétaire et commercial ce mouvement à la dé-dollarisation, à la vitalité spectaculaire du marché de l’or, et à l’abandon massif par la Chine des bons du trésor EU qu’elle détenait comme la création de nouvelles institutions internationales parallèles à celles de Bretton Woods. Cette évolution illustre le choix d’un nombre toujours plus grand de pays en faveur d’un nouvel ordre économique international. Nombreux sont ceux qui, dorénavant, entendent affirmer leur indépendance afin d’exercer leurs décisions souveraines sur leurs ressources comme sur leur choix politiques et le contenu de leur développement économique et social.
Il convient donc de se poser la question des causes et la signification profonde de ces changements inédits. Ils s’accélèrent et vont déterminer l’avenir des relations internationales dans la toute prochaine période. Ceux-ci sont fondamentalement caractérisés par des contradictions internationales de plus en plus aigües. D’une part le camp occidental s’obstine et s’arcboute : « si nous baissons la garde, le monde libéral disparaitra » alerte Francis Fukuyama. D’autre part le vaste monde que l’on nomme abusivement le Sud global se rebelle, il ne manque pas de soutiens ! Dans cette conflictualité mondiale qui s’aggrave la division internationale du travail qui avait prévalu est devenue intenable. C’est le cas entre dominants et dominés, entre besoins de développement et financiarisation mondialisé, entre inégalités et accumulation de richesses et de privilèges aux mains de quelques parasites, entre nations qui portent un projet de justice sociale et de coopération gagnant/gagnant et celles pour qui la recherche du profit maximum exige de détruire les conquêtes sociales et économiques. La cause principale de cette crise, n’est pas tant la forme qu’elle prend, même si on ne saurait la négliger, elle tient au fond et à ce qu’elle démontre quant à la nocivité d’un système anachronique qui n’est rien d’autre qu’un capitalisme devenu totalement périmé et incohérent au regard des exigences de devenir de l’humanité.

Par conséquent, la perspective immédiate qui domine est celle d’une période de grandes turbulences à l’issue incertaine. Ce désordre violent va croître ! Hyper inflation, sur endettement, inégalités sans précédents, tensions sociales de toutes sortes, avenir et statut des réfugiés, conflictualités menaçantes et guerres de haute intensité vont contribuer à une instabilité politique chronique. Cela va bouleverser l’ordre des choses partout et tout particulièrement dans des pays comme les Etats-Unis dont la fragmentation de la société est déjà extrême, ce que vont illustrer les prochaines élections présidentielles. Ce n’est là, probablement, que la partie émergée de l’iceberg.

Des libertés fondamentales menacées

Face à cette tendance, la mise en cause des libertés fondamentales, que chacun peut constater, se poursuit partout. En fait, elle ne cesse de s’aggraver de manière inquiétante. Elle est une des caractéristiques de cette violence d’État à laquelle Emmanuel Macron et son gouvernement ont recours de manière systématique. Elle s’abat brutalement sur les travailleurs dès lors qu’ils expriment leurs revendications, sur les jeunes et même sur des parlementaires. Depuis le mouvement des gilets jaunes, la police mais également la justice avec la magistrature font preuve d’un zèle digne de tout régime dans lequel les libertés démocratiques ont été interdites.

C’est pourquoi l’on peut dire aujourd’hui que ce néofascisme n’a nul besoin de bandes armées pour détruire des organisations politiques et syndicales, ou pour en finir avec les conquêtes ouvrières. Tout simplement par ce que les gouvernements qui se sont succédés s’en sont chargés. Ainsi les partis sont atomisés, les syndicats sont minorés, les institutions représentatives sont dorénavant intégrées à l’Union Européenne qui leur interdit toute réflexion critique ou action indépendante : c’est ainsi qu’on encadre le fonctionnement des parlements nationaux. C’est aussi le cas en orientant les récits des médias à travers un modèle caricatural de pensée unique, répété en boucle et uniformément, autant que par le contrôle et la répression tatillonne des réseaux sociaux et la pratique systématique de l’amalgame. L’objectif est de museler tout espace de liberté d’expression, comme le veut la directive du commissaire européen Thierry Breton ou encore comme l’illustre l’affaire Guillaume Meurice, cet humoriste suspendu de Radio France pour avoir osé critiquer le criminel de guerre Netanyahou.

Pour chercher à remobiliser l’opinion électoralement et socialement la plupart des forces politiques et syndicales agitent l’épouvantail de la menace de l’extrême droite néo-fasciste. On en parle en soi sans relation avec les causes réelles de l’influence qui est la sienne. On ne la stigmatise pas, tout au contraire on la dédiabolise y compris en la respactibilisant et en assurant sa promotion médiatique.

En France, on assiste de la part des politiciens, de syndicalistes et d’experts de plateaux à la mise en place d’une forme d’union sacrée. Elle se veut consensuelle et n’entend jamais évoquer les raisons véritables à l’origine des ressentiments légitimes d’un grand nombre de travailleurs et de citoyens tout comme au besoin d’une alternative politique véritable. Ainsi, plutôt que de mettre en question le fond on préfère faire diversion et parler d’autre chose. Pour ce faire, on dresse un écran de fumée sur le désastre économique, social et politique, les menaces sur la paix, les libertés individuelles et collectives que représente la politique du gouvernement tout comme celle de l’Union Européenne. Dans les faits l’objectif est de sauver le système capitaliste en crise profonde en lui accordant une nouvelle rémission afin qu’il puisse poursuivre sa malfaisance et cela au besoin en recourant aux pires idées réactionnaires.

Qu’elles sont les germes de l’extrême droite ?

En fait, pour étouffer les résistances, l’élite dirigeante en France comme dans la plupart des pays européens a besoin des extrémistes de droite et des néofascistes. C’est pourquoi, c’est bien la bourgeoisie qui créé délibérément ce climat politique obscurantiste et rétrograde dans lequel les germes de l’extrême droite et du fascisme peuvent se développer. D’autant que dans les faits leur programme est identique.

D’ailleurs, ensemble, ils le mettent en pratique et collaborent étroitement. Cela n’est nulle part plus évident que dans la répression brutale des mouvements sociaux et le rejet de toute politique sociale, par l’instrumentalisation de l’insécurité, par la persécution des réfugiés ou des manifestations contre le génocide à Gaza. On peut le vérifier dans les votes à l’Assemblée nationale comme au Parlement européen. Ainsi la violence des mesures gouvernementales contre l’immigration a même fait déclarer à Marine Le Pen que le gouvernement avait trouvé son inspiration dans le programme du Rassemblement National. Elle voyait là une victoire idéologique. Le Premier ministre Gabriel Attal s’apprête d’ailleurs à renouveler cette approche à travers un dispositif autoritaire sur la suppression d’allocations sociales aux familles au nom de la sécurité à l’école.

Dans ces conditions, la responsabilité de la montée de l’extrême droite incombe entièrement aux forces politiques et économiques qui déterminent actuellement la politique en France comme c’est le cas au niveau européen. Par conséquent l’idée que la montée de l’extrême droite peut être stoppée en votant pour ces partis de gauche, verts, sociaux-démocrates ou libéraux et conservateurs, est une dangereuse illusion. La réalité est tout autre. La lutte contre l’extrême droite n’est pas une question d’arithmétique électorale, mais de dynamique des luttes de classes. C’est ce que nous enseigne l’histoire ! Les premiers combats contre l’occupation hitlérienne de la France et la collaboration de Vichy se firent à travers des manifestations ouvrières qui revendiquaient du savon et du pain. Ne l’oublions pas. La meilleure manière de lutter contre l’extrême droite véhiculée par le partenariat d’Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et du patronat s’est de lutter pour les revendications et une rupture véritable avec le capitalisme et son idéologie mortifère. Mais bizarrement, là, les confédérations syndicales sont aux abonnés absents.

En définitive, la politique d’Emmanuel Macron tout comme celle de Bruxelles ou des forces d’extrême droite sont des choix mis au service du capital financier mondialisé dont la fonction est de poursuivre le pillage du travail et des ressources naturelles sous toutes ses formes en Europe comme dans les pays en développement et dans le reste du monde. Ainsi en va-t-il de la fonction de la dette qui est le moyen dont use et abuse les économies occidentales pour enrichir plus encore cette sangsue qu’est devenu le système financier mondial. C’est pour cela et pour rien d’autres que l’on entend créer les conditions nécessaires à la mise en place d’un État policier dirigé contre l’ensemble de la classe ouvrière. En fait, la responsabilité de la montée de l’extrême droite dans les élections en France et en Europe, ce sont bien les politiques mises en œuvre par les principaux dirigeants européens dans leurs pays respectifs, et ce quelque soit leur appartenance politique et les complicités dont ils bénéficient. Il est consternant de remarquer qu’aucun syndicat ne met en question ceux qui, par le contenu de leurs décisions, sont à l’origine de l’influence de l’extrême droite.

Ursula Von der Leyen complice de l’extrême droite

C’est d’ailleurs si vrai qu’en Europe, Ursula Von der Leyen travaille depuis longtemps en étroite collaboration avec la néofasciste Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres italien, qui est également la présidente des CRE ( Groupe parlementaire des conservateurs et réformateurs européens à laquelle adhère la plupart des forces de l’extrême droite politique). Ainsi, Von der Leyen a appliqué le récent durcissement de la législation européenne en matière d’asile en s’inspirant des décisions de Giorgia Meloni. Von der Leyen, entend même aller plus loin en reprenant à son compte le système que vient de mettre en place le premier ministre britannique de refoulement des réfugiés sans distinction de nationalité vers le Rouanda.

En réalité, les principaux représentants actuels de la Commission de Bruxelles comme du Parlement européen se préparent à coopérer étroitement avec les partis d’extrême droite. On ne fait plus mystère dans cette configuration que ces partis seront appelés à jouer un rôle important après les élections, tant au Parlement européen qu’à la Commission européenne. Le fameux pare-feu contre l’extrême droite, ou cordon sanitaire, qui ont toujours été une fiction, tombera alors définitivement. Pendant ce temps, les médias vont continuer à amuser la galerie avec les performances électorales supposées des uns ou des autres ou la perspective d’un débat M. Le Pen/E. Macron. Ces jeux politiciens ne sont faits que pour détourner l’attention des gens. Ils contribuent à respactibiliser ceux que l’on présente comme des adversaires mais qui en fait sont les acolytes et les associés d’un même système de dupes.

Ursula Von der Leyen, celle là même qui aux côtés du Chancelier allemand a reçu une longue standing ovation et un soutien inconditionnel de la part de tous les délégués du 15e Congrès de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) à Berlin est la seule candidate des conservateurs du Parti populaire européen (PPE). Elle s’apprête ainsi à être réélue à la tête de la Commission avec les voix des extrémistes de droite. Il va sans dire que ces derniers exigeront un prix sous la forme de concessions politiques et de postes importants au sein de l’UE. Que diront alors ceux qui parlent de la menace fasciste mais qui en fait sont les idiots utiles d’un système qui, dans l’histoire et depuis, a montré qu’il était capable de recourir aux politiques les plus extrémistes y compris la guerre pour maintenir l’exercice d’un pouvoir totalitaire.

Dans cette perspective et pour satisfaire leur soif de profits, de pillage des matières premières et de marchés, l’UE et ses États membres sont une fois de plus prêts à commettre les pires crimes en poussant plus loin leurs engagements en faveur de la guerre en Europe. Comme aux États-Unis ou le budget de la défense approchera cette année les 1000 milliards de dollars, le complexe militaro industriel occupe une place centrale au cœur des économies européennes et Nord-américaines.

L’interventionnisme de l’OTAN et de l’UE

L’interventionnisme de l’OTAN est partout encouragé. On se prépare à des guerres de haute intensité. Ainsi, avec 172 milliards d’euros, Bruxelles aura investi plus d’argent que les États-Unis pour alimenter la guerre en Ukraine contre la Russie. Par ailleurs, l’Union Européenne soutient inconditionnellement Israël et le tragique génocide à Gaza que Netanyahou applique en forme de solution finale du problème palestinien. Avec les Etats-Unis, l’UE participe à l’encerclement militaire de la Chine et au renforcement des alliances militaires en Asie du Sud-Est. C’est dans ce contexte que Macron, après avoir obtenu le soutien du Parlement français en faveur de nouveaux crédits militaires pour le régime nazi de Kiev, souhaite impliquer des forces militaires françaises dans le conflit ukrainien. Il entend également partager et mutualiser le système français de défense nucléaire avec l’Union Européenne au mépris de tous les principes de souveraineté. Il en va d’ailleurs de même avec le siège de la France au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

L’Europe, et donc la France, répercute les coûts de la guerre et du militarisme sur la classe ouvrière et les jeunes. Ce point est important car, outre sa fonction qui est de soumettre le monde du travail à de nouvelles contraintes au nom d’une prétendue solidarité européenne au nom de laquelle il faudrait se préparer à la guerre, Bruxelles entend attiser partout dans le monde la conflictualité aux côtés de Washington. C’est le cas en Ukraine, mais c’est aussi le cas dans de nombreux pays aux marches de la Russie en Géorgie, en Moldavie, en Arménie mais aussi à Chypre, en Serbie et dans les Balkans, c’est encore le cas au Proche au Moyen Orient ou les enjeux économiques pour le contrôle des sources d’énergie ou des corridors terrestres et maritimes sont évidents.

L’élargissement des prérogatives de l’OTAN, l’augmentation des crédits militaires, l’usage illégal des sanctions économiques et financières, les mesures innombrables de coercitions comme on le voit contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua constituent une autre facette de cet arsenal autoritaire. Pour sa part le système onusien est instrumentalisé, présenté comme obsolète, on met en cause le multilatéralisme et la Charte des Nations Unies elle-même. Par tous les moyens et à n’importe quel prix, le camp occidental cherche à déstabiliser par le chaos en se livrant aux ingérences, en procédant directement aux changements de régime, et ce partout ou son pouvoir est contesté. Il le fait au besoin en recourant aux forces les plus extrémistes, comme avec la recette ultra libérale des “ Chicago Boys ” de Milton Friedman. On les avait déjà vu on les revoit encore en Argentine ou ils inspirent la politique du néofasciste Javier Milei qui, heureusement, se heurte à une forte opposition populaire.

Le Monde change vite

Pour le camp occidental, le problème, pourrait-on dire, c’est que le monde change vite et même très vite. En fait nous sommes à un tournant qui implique d’autres choix, ceux en faveur du développement, de la justice sociale, de la coopération, de la paix. En fait tout ce qui s’oppose à la logique destructrice et prédatrice de l’Occident capitaliste. Le déclin auquel nous assistons est donc le reflet d’une contestation d’un système d’agression et de pillages qui a fonctionné jusqu’à présent dans un rapport de forces international qui en apparence semblait immuable mais qui aujourd’hui voit son pouvoir totalitaire ouvertement contesté.

En fait, les intérêts de la majorité des peuples ne peuvent être compatibles avec l’appât du gain et les aspirations impérialistes de la classe dirigeante. Là est la contradiction principale. Cela exige pour le mouvement ouvrier, pour les forces progressistes et le syndicalisme en particulier, d’en prendre conscience afin de contribuer de manière indépendante à ce que les peuples, les travailleurs se prennent en charge, s’engagent afin de se réapproprier une autre manière de concevoir leur engagement syndical et politique. Il s’agit pour le monde du travail de soutenir toutes actions visant à briser le pouvoir des banques et des sociétés multinationales, des institutions financières et affaiblir par tous les moyens les pouvoirs du système impérialiste à commencer par le nôtre. Il faut avoir pour cela l’ambition de développer une solidarité internationaliste de notre temps avec toutes les forces sociales et politiques qui non seulement contestent la domination du capital mais entendent rompre avec celui-ci.

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