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Réélection d’Obama : A la poursuite du « fordisme » perdu

Un seul homme n’incarne pas une réussite ni ne modifie une culture aussi sclérosée et têtue que le rêve américain qui risque de devenir le cauchemar de la planète. L’illusion de retrouver le «  pouvoir » américain est impossible dans le contexte actuel. La division de politique interne étant déjà gangrenée, il est chimérique de penser que le «  patient » se remette à courir à la vitesse d’un Ford et de sa réussite du début du 20e siècle. Les facteurs historiques ne sont plus là . Au tournant d’un siècle qui introduisit la machine, Ford eut le coup de génie du «  repetatur » : la chaîne de montage.

La Chine a poussé le concept jusqu’à  sa limite avec la même méthode que Ford : utiliser et manipuler de la main-d’oeuvre désirant sortir de sa misère.

Ce garçon de ferme né deux ans avant la fin de la guerre de Sécession dans un petit bourg du Michigan, Greenfiel Township, aujourd’hui Dearborn, édifia en quelques décennies bien plus qu’un gigantesque réseau industriel. Il révolutionna les techniques de pro ­duction, inventa et perfectionna un nouveau type de gestion d’en ­treprise et procéda à de multiples manipulations mécaniques qui le menèrent à la création de « l’attelage sans chevaux » qui fit sa gloire : le Modèle T. C’est sous son influence que l’automobile, alors un objet de luxe réservé à une élite nantie, devint accessible à un plus grand nombre. Ses capacités de gestion, de créativité et de direction firent de lui, dix ans après la fondation de la Ford Motor Company, l’un des hommes les plus riches, les plus puissants, les plus célèbres et les plus emblématiques des États-Unis. Entre le président des États-Unis et Henry Ford, bien des Américains choisissaient ce dernier comme l’homme le plus représentatif de leur nation et celui auquel ils s’identifiaient le plus volontiers, car il incarnait le « rêve américain ». Plus qu’une célébrité, Ford était devenu un symbole, un mythe, une image vivante de cette Amérique victorieuse, pays des opportunités, à la pointe du progrès technique et de la modernité, cette Amérique en compétition active avec les premières puissances industrielles européennes.

L’invention et la généralisation de la chaîne d’assemblage furent à l’origine du succès de Ford, dont le nom devint vite synonyme de méthodes de production les plus avancées et les plus efficaces au monde. Il avait soutenu avec ferveur l’évolution de l’économie vers un système de production et de consommation de masse fondé sur des prix bas, des salaires élevés et d’importants volumes de production.

Mais le « fordisme » - ainsi nommé - ne se résume certes pas à des techniques de production et de gestion, aussi nouvelles et révolutionnaires qu’elles pussent être, et Ford en avait très clairement conscience. Comme le notait Antonio Gramsci, dès la mise en place de ce système qu’il assimilait au taylorisme et qu’il couplait à la notion d’américanisme, le fordisme entreprit une restructuration globale et complète de la société, encadrant les ouvriers et leurs familles dans tous les domaines de leur vie et influant grandement sur les modes de pensée et les comportements de ces hommes et femmes dont l’existence se résumait à leur tâche journalière.Source

Tout mouvement nouveau, que ce soit en art ou en affaires, résulte d’un contexte non seulement interne, mais mondial aux facteurs de plus en plus multiples et complexes. On ne refera pas un nouveau Ford, ni la révolution musicale des Beatles. C’est en cela que les étasuniens rêvent : refaire. L’emprunt et le copier-coller du modèle ne peut se produire sans un changement radical de la mentalité même étasunienne.

C’est là que le bât blesse : Car c’est une mentalité cultivée, assise sur ses acquis, certaine d’un «  rôle de leader mondial », alors qu’elle ne l’est plus.

Sclérosée.

La «  noblesse » étasunienne est si sûre d’elle, qu’elle est désormais aveugle et a voté pour le borgne.

De surcroît, elle s’acharne, toute enveloppée dans son image et son déni chronique qu’elle ameubli d’un décorum hypocrite.

L’effritement de la sculpture du mode de vie

Si les États-Unis ont sculpté le reste de la planète et qu’encore, aujourd’hui, rêvent les pauvres et les affamés d’une «  sortie de misère », il faut se rappeler que dans le même temps, ce pays a utilisé son pouvoir pour un nouvel impérialisme économique et sournois. Et qu’il continuera pour assurer son train de vie…

Le rêve américain est d’avoir sorti son pays de la misère des crises successives, mais il a consacré sa réussite à un impérialisme prétentieux et sanguinaire.

La culture «  dermatique » étasunienne en a hypnotisé plusieurs.

Comme le chrome des pare-chocs des voitures des années 50.

Au point d’en faire un fascisme inconscient planétaire. Le clinquant a fini par laminer la richesse des cultures des la diversité mondiale.

Monoculture.

La dette étasunienne 

Au mois de juin 2012, après un cliché, des «  spécialistes » vantèrent la dette américaine alors au tableau qui suit :

Trois économistes de la Banque des règlements internationaux ( située à Bâle, en Suisse, c’est la "banque des banques centrales" . Elle sert de pivot pour les systèmes de transactions internationales et coordonne les relations entre les banques centrales) se sont penchés sur la question de la dette. Et, surtout, sur ses effets réels sur l’économie.

Première conclusion : l’endettement a des effets positifs sur l’économie. Plus encore, l’endettement est une source de croissance et de stabilité. Mais, trop c’est comme pas assez… Les affaires.com

En six mois, la dette passa à 16,000 milliards de dollars. Les spécialistes et les analystes «  journaliers » ont tendance à nous faire un tableau qui ne bouge pas. Comme filmer une rivière arrêtée. C’est ce que nous voyons tous les jours au journal télévisé.

La réalité, elle, bouge.

Un spécialiste arrêté est un imbécile en mouvement…

Des fous et des foules


Discours d’Obama

Hitler s’adresse à une foule enthousiaste sur l’Heidenplatz à Vienne après que l’Allemagne a annexé l’Autriche (l’Anschluss). Autriche, 15 mars 1938.

Hitler avait enrichi l’Allemagne, donné une idéologie de nation «  parfaite » et, sans doute, les allemands des années 30 ont-ils profité de cette courte ère d’enthousiasme et de réussite sociale.

Non, Obama n’est pas Hitler. Mais en cousant toutes les malversations camouflées de la politique extérieure des États-Unis, la nouvelle race aryenne n’est pas une couleur de peau ou une race : c’est un mode de vie. Le seul qui soit «  bon »…

Les nazis ont procédé à la mort de millions de juifs en quelques années.

Les États-Unis, depuis la dernière guerre (1939-45) ont combien de victimes à leur actif au nom de l’implantation de la démocratie ? Ou de la course aux richesses et aux viols constants des pays ?

En quoi donc ce pays est-il «  supérieur » et possesseur de vérité en matière de conduite au plan mondial ?

Et quel est l’avenir de ce pays, de cette nation agitant des drapeaux, avec sur leurs billets de banque imprimé le «  IN GOD WE TRUST » ?

Le «  fordisme » renouvelé (sic)

La propagande intérieure et extérieure étasunienne, aux coûts de milliards de dollars, a sans doute créé la plus grande chaîne de montage au monde : celle de produire un citoyen hyper-consommateur, envoûté, magnétisé, peu importe le pays. Mais celui-ci servira à une race de gens qui clameront leur réussite personnelle comme modèle.

On exporte…

Le rêve de Ford était de produire des voitures et modifier une certaine mentalité.

Le rêve étasunien, en ce 21e siècle, est de «  produire » une pensée unique, un mode de vie unique, car la richesse telle que perçue comme «  roulement », encoffre le bonheur dans des liasses de papier.

Confirmée historiquement comme le modèle à suivre, peu importe le prix, en argent ou en vies humaines, le pays est aujourd’hui aux prises avec un échec inlassablement démenti en vertu d’un souvenir, d’un passé mal compris, sourd et aveugle au reste du monde.

Dans la mythologie grecque, Écho ne comprenait que la dernière syllabe des mots qu’elle entendait. Incapable d’exprimer son amour à Narcisse.

Et c’est ainsi que sans une réelle capacité d’exprimer son amour, Narcisse s’extasie devant lui-même.

Il se désire lui-même…

Gaëtan Pelletier

8 novembre 2012

La Vidure

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