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Tunisie : « Mehreziagate » : une offense à la République !

« La République vit de justice ; elle pourrait mourir d’oppression ! »

La très médiatique Mehrezia Laadidi, élue en octobre dernier sur la liste d’Ennahdha à la circonscription France 1, accède à la première vice-présidence de l’ANC sans difficulté aucune eu égard de ses compétences et ses écrits ! Comment peut-on accorder une fonction aussi importante à une personne qui se déclare carrément française ? N’a-elle pas annoncé en 2009 : « Je suis originaire de Tunisie mais maintenant je suis une citoyenne française ». Parle-elle vrai ou ment-elle ? Quelle que soit la réponse, Mehrezia est piégée ! Rien d’étonnant si elle réclame d’être payée en Euro au tarif européen (plus de 5000 Euro (11,000 DT). Le plus inquiétant de ce triste épisode de Mehrezia c’est qu’elle avait nié catégoriquement qu’elle touchait autant d’argent et a promis de publier ses bulletins de paye pour prouver sa bonne foi ! Le journal officiel l’a démenti et Mehrezia touche bel et bien en euro le montant mentionné ci-dessus. Le tunisien moyen se pose la question suivante : les hommes et les femmes politiques ont-ils le droit de mentir ?

D’abord définissons le mensonge : « acte par lequel on dissimule volontairement ce qu’on sait être la vérité. »

Française comme elle aime l’être, Mehrezia doit avoir lu et étudié Kant qui dans son essai sur le mensonge rejette le prétendu droit de mentir. « Le mensonge est mauvais en soi. Pour Kant, un mensonge est un mensonge. Kant associe au mensonge la trahison d’un engagement. Il considère que si l’on tolère le mensonge, il n’y a plus de promesse possible. Mentir ressemble à trahir une promesse. La véracité étant un " devoir formel de l’homme à l’égard de chacun ". C’est ce devoir qui fait du mensonge une action. Comme la promesse, le mensonge est un acte d’engagement. »

Kant condamne sans recours Mehrezia pour ses mensonges répétés. Des actes indignes de la part d’une femme pieuse et d’une citoyenne française ! Elle doit présenter des excuses officielles du haut du "perchoir" de l’Assemblée pour le mal fait à tous les tunisiens et tunisiennes et annoncer sa démission de cette ANC parce qu’elle a menti tout simplement et le mensonge n’est pour le moment une forme d’art !

Revenons maintenant au fond du problème : comment est-il possible d’augmenter les indemnités des constituants dans des proportions injustifiables ? L’ANC dispose-t-elle des prérogatives pour décréter de telles " augmentations faramineuses" ? Comment peut-elle justifier des écarts de salaires entre les constituants ? L’ANC, en faisant ces arrangements n’a-elle pas empiéter sur les prérogatives du gouvernement ? Tenant compte du vide constitutionnel, cette affaire doit être élucidée par le tribunal administratif qui aura pour charge de porter un jugement sur ces décisions à la lumière des textes en vigueur, en particulier les dispositions de la « petite constitution » supposée remplacer la Constitution de 59 durant la deuxième transition qui s’achèvera le 23 octobre prochain.

Moralement et sur le fond ces augmentations sont injustifiées (1) eu égard du déficit du budget de l’Etat qui risque de se situer dans la fourchette de 9 à 10 % voire plus, (2) de l’état de pauvreté en Tunisie (plus de 25%) et du taux de chômage des jeunes qui avoisine 42%, (3) du rendu impitoyable voire minable de l’ANC : (a) la Constitution aurait dû être rédigée en espace de deux mois au plus et validée par le peuple en un mois, (b) pourquoi l’ANC a oblitéré le code électoral et l’administration électorale : deux outils d’une importante cruciale pour organiser, d’une manière juste et transparente, les prochaines élections.

Techniquement et sur la forme, l’ANC n’est pas autorisée à revoir, en ce moment précis, les indemnités des constituants et que les dispositions de la « petite constituante » en particulier n’autorisent nullement le président de la Constituante à signer une décision de ce genre.

Pour notre part, nous condamnons avec force ces abus de la part de la Constituante et demandons à l’UGTT de se constituer partie civile, pour défendre les intérêts de la masse laborieuse qui se fait piller à travers ces augmentations injustifiées et abusives. L’Association tunisienne pour la transparence financière (ATTF) doit aussi tenter une action citoyenne pour annuler le décret autorisant ce détournement de fonds.
Erreur stratégique que d’augmenter d’une manière inconséquente et arrogante les constituants. Un mépris du peuple, du bon sens et du savoir-faire !

Bref, en attendant le 23 octobre prochain, de beaux jours nous attendent, comme le dirait Samuel Beckett !

Mustapha STAMBOULI

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