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Tunisie : Une Question-Réponse qui en dit long sur Moncef Ben Salem, notre Ministre « annoncé » de l’Education !

D’abord, nous reproduisons, ci-dessous, une Question-Réponse extraite d’une interview donnée par Moncef Ben Salem au Journal en Ligne « Nawaat » :

http://nawaat.org/portail/2006/05/01/2-entrevue-avec-le-professeur-moncef-ben-salem/

Pour ce qui concerne les Mérites Scientifiques de notre Ministre « annoncé » de l’Education, nous invitons le lecteur à se reporter à l’Article de Mohamad Jaoua, paru le 15 juin 2011, dont la référence est :

http://www.leaders.com.tn/article/douagi-et-le-mathematicien?id=5198

« Nawaat : En règle générale, il n’y a pas d’enseignement sans politique éducative. Et si le niveau en Tunisie est arrivé à un tel point en comparaison avec le passé, cela veut dire que derrière cette réalité il y a une politique, ce qui voudrait dire que cet état de fait est voulu ou non ?

Moncef Ben Salem : En effet, l’intervention politique est claire et évidente, particulièrement en ce qui concerne les matières littéraires. Il existe un texte d’Ali Douagi, qui est enseigné en cinquième année primaire, en huitième année préparatoire et en troisième année secondaire. Pourquoi ce texte pour trois niveaux ? En fait, la religion y est tournée en dérision. Ce texte se moque de celui qui enseigne le Coran et touche de la part de ses élèves une contribution financière. Qui est cet Ali Douagi ? Il fait partie du groupe de « Taht Essour » qui se saoulent, égorgent des chats pour les manger et ramassent les mégots et disent « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Ils donnaient des noms aux petits et aux grands mégots. Ali Douagi a reçu la décoration de la réalisation culturelle à l’ère du 7 novembre au plus haut niveau du pouvoir. Honte à la Tunisie qui décore les clochards et les idiots et ignore les scientifiques. Moi, je n’ai bénéficié d’aucun honneur à côté de cet Ali Douagi. »

Peut-être que notre futur Ministre de l’Education ignore-t-il que le groupe « Taht Essour », où l’on y trouve l’écrivain, le poète, le musicien, l’humoriste,… a induit, entre les deux guerres, la plus formidable Renaissance Intellectuelle, Culturelle, Politique et des Droits de la Femme de notre Pays. Pour s’en convaincre, il suffit de mentionner que ce Groupe comprend, entre autres, et outre Ali Douagi, Abdelaziz el-Aroui, Abou el Kacem Chebbi, Tahar Haddad, Hédi Jouini, Abderrazek Karbaka, Mustapha Khraïef, Hédi Laâbidi, Zine el-Abidine Snoussi, Khemaïs Tarnane,…

Dans ce contexte, il convient, peut-être, de rappeler à notre Ministre « annoncé » de l’Education que le Code du Statut Personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956, moins de cinq mois après la proclamation de l’Indépendance du Pays, fut le fruit d’un long combat qui a commencé au début du XXème par l’émergence, en Tunisie, d’un Mouvement Féministe dont la figure emblématique est, effectivement, Tahar Haddad (1899-1935), membre du groupe « Taht Essour » . Dans son livre «  Notre femme dans la Charia et la société », paru en 1930, il a présenté un audacieux programme de réforme de la société ayant comme épine dorsale l’émancipation de la femme. En effet, il a appelé dans cet ouvrage, à libérer la femme de la polygamie et de la répudiation, et à jeter les fondements de l’égalité entre l’homme et la femme. Malheureusement, ses idées, trop en avance pour l’époque, furent sévèrement critiquées, aussi bien par les milieux conservateurs que par les milieux nationalistes, milieux qui ont orchestré, à son égard, une campagne de dénigrement tellement violente qu’il a été contraint d’interrompre ses études de Droit entamées en 1928. Par la suite, le Mouvement de Libération Nationale, conduit par Bourguiba et ses compagnons et où des Militantes Féministes furent de plus en plus présentes, a réhabilité Tahar Haddad et a adopté, avant l’Indépendance, ses idées, adoption qui a conduit au CSP. Le CSP a interdit la polygamie et la répudiation et a permis, entre autres, aux femmes de gérer librement leur vie, sans aucune tutelle, en particulier pour ce qui concerne le mariage et le divorce. En outre, ce Code introduit, implicitement, bien que timidement, une exception tunisienne non négligeable dans le Monde Musulman, à savoir : la Sharia n’est pas la source obligée du Droit Tunisien. Pour ce qui concerne le Voile, Tahar Haddad a comparé son port à "la muselière qu’on met aux chiens pour les empêcher de mordre". Evidemment, le « chien », ici, c’est l’Homme (le Mâle), et la muselière (du Mâle) est portée, à distance, par la Femelle !

Faut-il, aussi, rappeler, à notre Ministre « annoncé » de l’Education que l’auteur du Quatrain final de notre Hymne National est, encore, un membre du Groupe « Taht Essour », à savoir Abou el Kacem Chebbi [mon oncle maternel de lait, soit dit en passant]. Ce Quatrain qui dit :

"Lorsque le peuple un jour veut la vie

Le destin se doit de répondre

Aux ténèbres de se dissiper

Aux chaînes de se briser"

Quatrain que nous avons scandé, oh ! Combien de fois, dans nos révoltes, dans nos manifestations, au milieu des bombes lacrymogènes et des balles réelles des Brigades Spéciales du Dictateur déchu, Quatrain que nos Martyrs ont crié jusqu’à leur dernier souffle, Quatrain que le Parti Islamiste Ennahdha [Parti arrivé en tête des élections à l’Assemblée Nationale Constituante et auquel appartient le Ministre « annoncé » de l’Education] projette de faire disparaître de notre Hymne National, car, prétend-il, son contenu est contraire au dogme de la Prédestination !

En conclusion, le Ministre « annoncé » de l’Education devrait faire, d’urgence, sa « Révolution Culturelle », s’il veut éviter d’entendre «  Dégage » !

Salah HORCHANI

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