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La rasque française en Libye

Le petit Napoléon, un temps l’étoile montante du Directoire, dérangeait bien des troublions avides de mettre la main sur le pouvoir afin de s’assurer le partage des prébendes et des « royautés », des cachets et des loyautés parmi leur clan bourgeois - aristocratique (Eh oui ! Ils n’avaient pas tous été guillotinés contrairement à ce qu’on vous laisse penser).

COMPENDIUM DE L’IMPÉRIALISME FRANCAIS

Le petit Napoléon, un temps l’étoile montante du Directoire, dérangeait bien des troublions avides de mettre la main sur le pouvoir afin de s’assurer le partage des prébendes et des « royautés », des cachets et des loyautés parmi leur clan bourgeois - aristocratique (Eh oui ! Ils n’avaient pas tous été guillotinés contrairement à ce qu’on vous laisse penser). Le dit Napoléon fut donc invité à manifester son talent et sa cupidité « libératrice » contre les mamelouks (un peuple bâtard et inhumain, pensait le Directoire) implantés en Égypte, une pomme de discorde entre les deux puissances colonisatrices (France et Britannique).

Bien peu d’historiens français décrivent l’équipée carnassière napoléonienne pour ce qu’elle fut - un massacre colonialiste contre un peuple autochtone afin de distraire un concurrent encombrant. L’historiographie française a toujours le talent de présenter les dictateurs étrangers comme des tyrans et les siens comme des libérateurs ou des pacificateurs.

Et ils récidivent les nationalistes chauvins, apologistes de la grandeur de l’empire français. Dernièrement, un tout petit Napoléon des balcons (Neuilly-sur-Seine) - pâle imitation du grand massacreur des peuples du XIXe siècle - ils font avec ce qu’ils ont sous la main les malandrins - a cru bon de lancer une opération aéroportée contre le peuple d’à -côté (les libyens, à côté des mamelouks, aujourd’hui devenus égyptiens).

Le petit Blingbling belliqueux affréta donc son porte avions et astiqua ses canons pour porter l’agression jusqu’aux portes d’Al Khoums, histoire de massacrer un peu de ces Arabes récalcitrants qui se soulèvent spontanément depuis quelque temps. Une petite guerre de rapine vite faite ne pouvait pas faire de mal à la glorieuse marine, à l’armée et à l’aviation françaises désoeuvrées depuis la fin de l’échauffourée contre la Côte d’Ivoire enfin « pacifiée » à la canonnière blindée…façon XXIe siècle, c’est-à -dire avec tout plein de verbiages « humanitaires »… mais dites donc, où est passé Kouchner, l’autre compère ? L’armée impériale française avait une autre occasion d’étaler son armement et de démontrer ses talents. Que de ventes juteuses pour les ci-devant !

Et pensez donc, le petit aspirant « Führer » ne pouvait mieux choisir son terrain d’agresseur. Son ami et concurrent Berlusconi, de fort mauvaise posture, en mode majeur dans le lit de quelques mineures, n’était pas en position de répliquer à la capture de sa chasse gardée. Berlusconi fut pris le pantalon raccourci tout comme son ami Kadhafi.

Mais voilà que le Gengis Khan de notre temps avait mal jaugé son adversaire qui s’avéra infiniment plus pervers que ses congénères. Ben Ali avait fui précipitamment, (avec la caisse) et on avait fait passer ce déplacement pour une conquête « révolutionnaire ». Moubarak s’était fait tirer l’oreille (les sommes à piller étant plus consistantes) mais l’armée locale était venue à bout de ses réticences à force d’allonger les prébendes et suite à quelques soulèvements populaires - contrôlés - qui laissaient présager le pire. Pour le Ramadan anticipé le Rais avait pris sa retraite dans sa datcha de Charm el Cheikh. Depuis, le terminal de Rafah est toujours fermé et l’armée égyptienne sanguinaire s’active à massacrer les vrais révoltés de la place Tahrir ainsi que les gazaouïs dans leurs tranchées (loin des caméras de l’étranger).

Mais voilà que le Guide de la Jamahiriya n’acceptait pas qu’on le liquidât et s’accrochait à son émirat qui pourtant ne lui avait été concédé qu’a condition de loyauté. Vous avez parfois de ces affidés qui s’attachent aux privautés attachées à leur principauté.

Pourtant, l’armée et les services secrets français s’étaient dépensés sans compter. Soulèvement « populaire spontané » des « révoltés » de Benghazi bien formés, bien armés (comme vous savez, vous tenez tous quelques canons anti-blindés sur votre propriété, on ne sait jamais qui vous aurez à bombarder), mercenaires affrétés tout frais héliportés du côté des puits de Benghazi. Le moment était approprié, le drapeau de la royauté stipendié fut hissé ; allons peloton de la libération au secours de notre roitelet obsolète. Pourtant, rien n’y faisait, les renforts recrutés parmi les insurgés d’Afghanistan, d’Irak, du Qatar et du Soudan ne parvenaient nullement à « libérer » la contrée en faveur de ce roi abhorré.

L’AGRESSION DE L’OTAN

C’est le moment que choisit le « grand conquérant » pour réclamer secours à son ami et concurrent qu’il avait jusqu’à présent négligé de manière éhontée. Ce qui n’était d’abord que guerre de conquête pour le repartage d’une néo-colonie entre rivale de second lit devint pomme de discorde entre grands comparses de l’OTAN - appelée à la rescousse pour trancher le différend et renverser le « tyran » - pas celui de Paris, celui de Tripoli - puis, mettre au pouvoir un sous fifre plus accommodant. La guerre ne fut pas aisée et de fait elle n’est toujours pas terminée.

Pourtant, le petit mécréant et son acolyte Cameron sont venus, ils ont vu mais ils n’ont pas encore vaincu et mal leur en prend car maintenant ils ont un véritable soulèvement paysan entre les dents et personnellement je parie que ces deux là se ridiculiseront tout autant qu’un insignifiant qui, du haut d’un porte-avion désarmé, avait annoncé, il y a dix ans passés, la fin des combats en Afghanistan…ils n’en finissent plus de tomber les soldats de l’amirauté depuis « la fin » des atrocités commandées…par le Pentagone.

LE NÉO-COLONIALISME FRANCAIS

L’impérialisme français a dirigé les activités d’agression en terre libyenne. Et même si l’OTAN - l’organisation de collusion des assoiffés de profits, de ressources naturelles et de marchés - est intervenue pour sauver la mise, il demeure que la classe capitaliste monopoliste française assume la première responsabilité dans cette rasque* et ces massacres de civils libyens et c’est elle, cette classe parasitaire française, qui se présente la première à la curée pour le partage du butin spolié (1).

Il n’est nullement question ici de disculper l’impérialisme étatsunien, leur maître à penser moderne et ancien, mais on ne doit pas dissimuler la responsabilité de sa propre bourgeoisie impérialiste nationale derrière de pseudo analyses complaisantes et compatissantes. Les puissances impérialistes collaborent et s’affrontent pour défendre les intérêts de leur propre clan national. L’impérialisme français est sanguinaire (Indochine, Algérie, Afrique noire) et il doit être renversé comme celui du lilliputien canadien, de la perfide Albion et de la sanguinaire Washington. Allons, enfants de la Patrie, votre heure de gloire est arrivée et votre pire ennemi est à vos côtés.

Mes ennemis je les connais bien - mes « amis » je n’en sais rien - camarades, préservez-moi des miens.

Robert BIBEAU

* Rasque = bourbier

(1) L’impérialisme canadien, sous Harper, a aussi participé à l’agression et est imputable pour ce crime de guerre contre le peuple libyen.

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