RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Empire et Dénaturation humaine monstrueuse…

Il n’y a pas d’empire neutre ou inoffensif, l’empire, tout empire, est, par essence et non par accident, fatalement monstrueux, tératogène et agresseur. Le bellicisme n’est donc pas contingence dans le fonctionnement d’un empire mais sa nécessité mécaniste, en tant que la violence est immanente à la nature de la puissance conquérante impériale, émanation naturelle de ses fondements logiques. CLM

J’appelle empire, tout système de politique socio-économique d’un État, d’un groupe d’États associés ou encore d’une entité pluri-étatique supranationale procédant en Super-État avec une propension à vouloir sans cesse élargir ses limites en dominant voire effaçant la suprématie, l’autonomie et la spécificité des altérités rivales ou non par la conquête politico-idéologique soit directement en usant de la force soit discrètement, via des institutions interposées.

Les empires renvoient à l’ogre de l’histoire, à la volonté de règne par la fondation d’essences étatico-nationales puissantes et conquérantes. L’Histoire - cette évolution spatio-temporelle et imaginaire des sociétés, vu le mythologique l’empreignant - est aussi, malheureusement, le lieu des empires bâtis sur la ruine de toute humanité internationale. Histoire d’agression et de pillage, histoire d’asservissement pour le règne de quelques-uns érigés en maîtres d’un monde qui est pourtant l’apanage naturel de tous. Il s’ensuit, qu’il est totalement aberrant et vicieux (alors que l’on évoque peu les héros libérateurs), de faire tel qu’on le fait, l’ovation des empires du passé et l’exaltation des empereurs et des héros conquérants et génocidaire, affublés d’angélisme dans les livres d’histoire et les documentaires médiatiques instrumentalisant l’histoire au profit des impérialistes et des faiseurs d’empire plus ou moins boiteux d’aujourd’hui. Mais c’est l’èthos même des idéologues et de leur presse que d’user du discours vicié de l’idéologie selon un mode de performativité et de pseudo-évidence dans la « réalité » virtuelle des médias pour créer un monde illusoire si fortement perçu à travers les images et illustrations médiatiques omniprésentes, qu’il évacue et subvertit la vérité des faits et des choses pour mener et réifier les masses et les foules au profit des oligarques.

On dit beaucoup de choses des empires, on a même changé les titres et prédicats pour adjectiver voire dissimuler la nature impériale de certains États, et la sémantique déictique et performative de la nomination nécessairement idéologique des États - vu la rumination pseudo-démocratique soutenant que la monarchie avec l’existence d’un empereur ayant cédé le pas à la république et à la dissolution du droit divin monarchique - voudrait nous faire accroire que le concept d’empire est devenu caduc au temps de l’État dit de droit ! Mais Rome fut une grande civilisation du droit tout en ayant été un abîme de tyrannies et de prédations.

De toute façon, impériale ou non, l’institution sociale élabore ses lois selon ses propres besoins de contrôle des individus par la minorité du pouvoir. Les lois ne permettent jamais que ce que veut le trône oligarchique, n’autorisent que ce qui ne nuit guère aux structures du groupuscule maître du système.

En Histoire comme ailleurs, le faire ne change pas juste par le discours mais par une conscience évoluant et dépassant les causes mentales et comportementales, qui expédie telle pratique à la poubelle du refus et de l’inadmissible. Mais les hommes et les peuples avec les États qu’ils s’octroient n’ont guère évolué hors du champ de la volonté d’agression et de domination ! La force du discours officiel, l’artefact du mot institutionnel qui, tout en ne créant guère ce qu’il dit - façonne les personnalités et enfante les univers parallèles de l’idéologie où tout le mensonge du monde empreint les esprits devenus choses et jouets des structures - est l’arme des meneurs oligarques maîtres de ces structures.

Pis encore, la conquête des connaissances de toutes sortes, tant des sciences naturelles et médicales, des techniques et technologies que les théories et expérimentations des sciences humaines et sociales permettant de mieux connaître et de manipuler plus finement les hommes, est mise à contribution dans la construction behaviorale des individus pour des empires qui ne disent pas leur nom. Je le dis ici de manière formelle, le comportement impérial est en soi, une folie criminelle, et tout empire devrait être dissout pour le bien de l’humanité. C’est la création d’empires militaires et économiques, la volition d’être puissance voire superpuissance planétaire, ces mégalomanies collectives des sociétés et nations soutenant l’État et s’identifiant à lui, qui engendrent le mal infernal de l’agression avec ses hécatombes et génocides récurrents tout au long de l’Histoire. Car c’est toujours, hélas, en écrasant autrui, en le dominant que l’on s’affirme et se reconnaît Puissance ou Superpuissance mondiale !

Hier emblématisés sur le visage de l’empereur, aujourd’hui, dilués sous la kunée des structures où les pervers prédateurs de l’économie sévissent en toute discrétion, les empires opèrent toujours pour le pire de leurs victimes sans même apporter le meilleur à leurs propres ressortissants
L’humanité déviée et corrompue avec toutes ses sauvageries sous-animales, ses monstruosités pulsionnelles, atteindra-t-elle jamais l’autre rive où la rage infrabestiale de dévoration de sa propre espèce - sorte d’autophagie suicidaire - et le besoin des uns de se faire supérieurs aux autres et de les dominer par la violence et la prédation, seront à jamais jetés aux cloaques des abominations historiques pour ne plus avoir droit de cité !?

En vérité, je crois qu’une bonne part des hommes et leurs sociétés, sont encore pires que des fauves infectement féroces qui ne songent qu’à écraser et dévorer l’autre pour se sentir grands et s’étendre encore et encore dans une obsession, un délire pathologique de faux infini ! Pour conclure provisoirement cette question essentielle en tant qu’elle pose le problème même de l’essence humaine et de sa vocation espécielle, je reprendrai ici cette maxime inédite :


Va, sois Humain avant d’être grand, car grandeur sans Humanité n’est que tératogénie mortelle, déviance abortive de ta nature et de ta vocation, dénaturation parturiente de tous crimes et horreurs !

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

URL de cet article 14236
   
Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours
Howard ZINN
Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce qui nous fait avancer, ce sont nos sources. Ce sont des gens, sans doute, qui sont à l’intérieur de ces organisations, qui veulent du changement. Ce sont à la fois des figures héroïques qui prennent des risques bien plus grands que moi et qui poussent et montrent qu’ils veulent du changement d’une manière, en fait, extrêmement efficace.

Julian Assange - Wikileaks

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.