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Imbroglio afghan

Les annonces de retraits de troupes OTAN d’Afghanistan que ce soit par OBAMA ou par SARKOZY (qui l’a suivi fidèlement) ne signifient nullement que la guerre s’achève mais au contraire qu’elle s’éternise qu’elle coûte cher et qu’elle est sans issue en termes militaires puisque les précédentes augmentations d’effectifs n’ont eu aucun effet.

Le récent assassinat d’un demi-frère du Président KARZAà souligne le caractère chaotique de la situation. Comme le rappelle le texte qui suit publié sur le site des nationalistes pakistanais (traduction COMAGUER) WALI KARZAà était un élément clé du dispositif étasunien en Afghanistan et sa disparition montre la faiblesse de leur position.

Un article du correspondant à Kaboul du quotidien britannique THE INDEPENDANT publié le 16 Juillet confirme cette faiblesse. Pour les nationalistes pakistanais l’assassinat serait consécutif à une « querelle ». Le terme anglais feud peut aussi se traduire par vendetta et le doute restait permis sur les mobiles réels du crime. THE INDEPENDANT avance une hypothèse : L’assassin était lui aussi un agent de la CIA d’où la confiance que lui accordait WALI KARZAà mais il a été retourné par les talibans.

Cette hypothèse est-elle en contradiction avec celle avancée par les nationalistes pakistanais qui voit le meurtre orchestré à Washington ?

Pas nécessairement. La CIA peut avoir considéré que WALI KARZAà ne convenait plus à la tâche, qu’il était par exemple trop gourmand sur ses commissions sur l’héroïne, qu’il jouait trop sa propre carte et avoir décidé sa liquidation. Il est en effet une règle absolue dans le grand banditisme c’est que le pouvoir absolu du chef de gang est un pouvoir de vie et de mort autant sur ses lieutenants que sur ses rivaux et que pour chaque arrêt de mort qu’il prononce, il choisit lui-même le bourreau.

Ahmed Wali Karzaï et l’Empire Afghan secret de la CIA

L’Afghanistan est aujourd’hui le plus grand terrain de jeux de la CIA dans le monde, loin des yeux indiscrets des médias US et du Congrès. Le meurtre du Wali Karzaï crée un grand trou dans le dispositif de la CIA dans le pays occupé.

Rapport spécial - Mardi 12 Juillet 2011 - WWW.PAKNATIONALISTS.COM

Kaboul, Afghanistan " Le demi-frère du président Hamid Karzaï et le faiseur de rois de Kandahar était un agent de la CIA. Il était aussi un symbole de l’empire secret en expansion de la CIA en Afghanistan.

L’Afghanistan est aujourd’hui la dernière base libre d’opérations de la CIA dans le monde. L’Agence est plus libre ici que partout ailleurs, y compris aux Etats-Unis. En l’espèce, l’Agence de renseignement complote ici contre les puissances régionales comme la Chine, le Pakistan et la Russie et finance ces plans grâce au commerce de l’opium à l’abri des contrôles du Congrès.

Aucune position n’est plus avantageuse pour la CIA que celle-ci. D’où l’insistance de l’Agence pour rester dans la région et résister à tout retrait des États-Unis ou à tout arrêt de la guerre en Afghanistan.

UN ATOUT

Ahmed Wali Karzaï symbolisait le mode de fonctionnement des États-Unis en Afghanistan. La totalité de l’occupation américaine de l’Afghanistan continue d’être basée sur des accords secrets avec des tueurs de l’ombre et des producteurs de drogue. Ces alliés des États-Unis sont corrompus jusqu’à l’os. Leur maintien au pouvoir démentit les déclarations roses de Washington sur les droits de l’homme, la démocratie et une nouvelle ère en Afghanistan.

La CIA a toujours trouvé facile de traiter avec de tels personnages parce qu’ils aidaient l’Agence à faire le sale boulot qu’elle ne peut pas faire autrement de façon légale.

L’Agence avait besoin de personnes comme Wali Karzai pour l’aider à cultiver l’opium pour financer ses opérations secrètes dans la région qui ne soient pas sanctionnées par le gouvernement US ou le Congrès. Les Talibans ont mis fin à ce commerce mais la CIA l’a rétabli après 2002 pour financer son empire secret en plein essor en Afghanistan loin des yeux indiscrets de Congrès qui contrôle le budget de l’Agence.

La relation de la CIA- avec Wali Karzaï aurait pu continuer sans interruption sauf conflits politiques internes à Washington.

La Couverture de Karzaï n’a pas été enlevée en Afghanistan, mais à l’intérieur des États-Unis, quand à Washington les rivalités sur la politique afghane du président Obama ont conduit quelqu’un à mettre au jour les relations étroites de la CIA avec les mauvais éléments dans le pays occupé.

Le rusé jeune Karzaï est devenu un homme menacé depuis ce jour.

La junior Karzaï a été tué par un assistant digne de confiance, très probablement suite à une querelle.

Sa mort représente une perte énorme pour la CIA à un moment difficile, créant un vide immense dans les bastions Pachtounes du sud de l’Afghanistan. Il s’apparente à l’ouverture d’un front pour la CIA et pour les militaires US dans leur propre arrière-cour au moment où ils ont le moins besoin d’une telle diversion.

Le message que son meurtre envoie à l’élite dirigeante soutenue par les U.S.A est dévastateur. Il dit que ni la CIA ni les militaires US ne peuvent vous protéger si vous êtes leur allié en Afghanistan.

Il n’y a aucune menace immédiate pour l’occupation US en Afghanistan après la mort de M. Karzaï, mais sa valeur symbolique ne peut être niée.

C’est un signe de plus du commencement de la fin.

COMAGUER

URL de cet article 14218
   
Claude Lanzmann. Le Lièvre de Patagonie. Paris : Gallimard, 2009.
Bernard GENSANE
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