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Chavez doit vivre

Je sais, je sais, je vais me faire lyncher et je n’aurais plus aucun avenir syndical, politique, ni professionnel. Tant pis pour ma carrière... Mon oncle en exploitait une, de pierres, et n’est jamais devenu riche.

Ma vieille culture "rouge" et mon attachement atavique au "culte de la personnalité", m’ont conduit à envoyer un message à Chavez, reproduit par de nombreux médias et sites "alternatifs". Voilà mon "égo surdimensionné" satisfait, comme disent fraternellement quelques camarades bien intentionnés, et inquiets pour leurs petites parcelles dérisoires de pouvoir... On a la famille que l’on peut. Qui plus est, on vient de solder à Intermarché du charisme pour 10 euros le kilo... Pourquoi s’en priver ? Et puis : "tu n’es jamais dans "la ligne"... Je ne suis pas cheminot !! J’en connais qui le sont quelle que soit la ligne et sans ambition... Comme l’on ne peut changer de peuple, changeons de canne à pêche....

Je sais, je sais, ce sont les peuples qui font l’histoire, spontanément, horizontalement, sans partis, sans leaders et le mouvement social et syndical doit rester à sa place : social et spectateur... Ce n’est pas son boulot que de se mêler d’alternatives politiques, de rechercher de nouvelles formes d’articulation avec le
"politique"... Laissons aux professionnels de la politique leurs compétences. Ils le font plutôt bien. Marcos et Toni Negri nous ont appris que rien ne sert de prendre le pouvoir...

Je sais, je sais... Donc, sur les recommandations angéliques de l’ambassadeur (Jésus) du Venezuela et des conseillers de Chavez (Ramonet, Cassen, l’Evêque), j’ai envoyé une lettre ouverte au comandante Chavez, pour qu’il se remette rapidement des agressions de Colomb.

Contre un chèque de 2.123.000 bolivares, je lui dis qu’il est "indispensable". Terrible aveu d’échec. Il n’a pas été capable en treize ans de préparer la relève, d’élaborer un "modèle" de socialisme, d’organiser des primaires. Il a préféré des référendums "révocatoires" goulaquiens, fliquer la population en quadrillant le
pays de "conseils communaux"... Nous , en France, à l’histoire plus longue, il y a belle lurette que nous l’avons fait, que nous avons des bilans, des modèles et des grilles de lecture révolutionnaires clés en main...

Chavez parle beaucoup de "révolution", mais ne la fait pas. Tricheur !! J’ai proposé de lui envoyer des conseillers de la "gauche de gauche" française pour l’éclairer... Pour éclairer Chavez, pas le peuple. Il n’a pas besoin "d’avant garde" ni de leaders visionnaires, charismatiques. Au diable le populisme !!

Je dis à Chavez qu’il est "indispensable" ("génie de l’Amazone" !! hier "des Carpates" !).

Je sais, je sais, c’est politiquement incorrect. Nul besoin d’avoir un cancer grave pour mal le digérer. Je lui dis qu’il s’est choisi un destin, au lieu de faire carrière... Le con !

J’ajoute qu’il a rendu "visibles" les invisibles"... Populisme !! Que chacun reste à sa place !! Un ami "radical" m’a dit qu’il se contentait de mettre la "rente pétrolière" au service de la justice sociale. Ca, c’est de "l’urgence sociale", pas le socialisme, le vrai, l’étatisation des moyens de production et d’échange... J’insulte le président en le traitant de "symbole". Tous les jours, il me déprime, moi qui nécessite du courage, il me montre que même avec de la volonté politique, aucun changement n’est possible. La faim, l’analphabétisme, la pauvreté, sont génétiques.

Je sais, je sais... Les droites, les oligarchies, beaucoup d’universitaires libres, les gauches pragmatiques et d’opérette, le haïssent. Il y a de quoi ! Issu de rien, de grosses lèvres, métissé d’Indien et de Noir, militaire, orateur démago, autocrate, "fou", "dictateur", "singe"... Si des gens si peu désintéressés, altruistes, le détestent tant, c’est bien qu’il doit y avoir des raisons. Il a perdu 14 élections sur 15, mais est passé en force. Sur le référendum européen, Sarko n’aurait jamais osé ! Mon vieux père "rouge" me disait : "si la bourgeoisie te flatte, te déeskanise, tu peux en être fier". Il est mort "stalinien".

Je sais, je sais... Le dictateur de Caracas, au parler vulgaire, utilise, depuis janvier 2005, le gros mot "socialiste", sans le définir !! Quel culot ! Que ne parle-t-il pas le "lutte des places", d’"excellence" pour les travailleurs exemplaires, les lècheculards...

Aveuglé par mon dogmatisme, je le traite de "drapeau", vilain compliment à double manche , et lui déclare :*"si quelqu’un doit vivre, c’est vous"*... tant pis pour les autres !! Chavez hallucine. Il se prend pour Bolivar, qui n’avait pas de "pensée sociale" ânonnent de nombreux amis historiens européens, qui rejettent "l’euro centrisme", et quelques sectes Idex et Labex en révolution. Tenons en compte que ces peuples n’ont pas nos traditions, notre culture, nos Lumières, nos QI...

Je demande à ces éminents universitaires (l’un a déclaré un jour en Commission de Spé "qu’un communiste ne pouvait accéder à l’Université parce que "non objectif"), brillants intellectuels, journalistes indépendants, défenseurs de la liberté et des droits de l’homme, de patienter... Les libérateurs : la CIA, l’Eglise, l’oligarchie, les médias, les grands propriétaires, les droites et quelques "guérilleros" repentis, se préparent, après la Lybie, à libérer le Venezuela lors de la présidentielle de 2012, à remettre chacun à sa place et le pays à l’endroit. A rassurer enfin Washington. Une "arrière-cour" doit rester une "arrière-cour" !!

VIVA CHAVEZ, CARAJO !!

PALANTE "COMANDANTE"

Un universitario francés que aun cree en la revolución ,"dogmatico", "estalinista", arcaico"... Tremendos anacronismos.

Salud Hugo.

Jean Ortiz

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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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