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Le capitalisme tue-t-il, ou non, les nations ?

«  Ce monsieur Bihr propose entre autres, d’euthanasier la nation. Il ne doit pas penser bien différemment de Mélanchon », me dit un de mes correspondants en réponse à mon mail où, sous le titre : «  Contre tous les anticommunismes », je proposais à lire deux articles, il est vrai copieux, de Alain Bihr : «  Le triomphe catastrophique du néolibéralisme » et «  A la croisée des chemins ».
«  Euthanasier la nation ! », bigre, me suis-je dit.
Je ne connaissais pas l’article que Alain Bihr titrait effectivement : «  Pour une euthanasie de la nation. »
Il mérite effectivement toute une réflexion, c’est-à -dire, avant tout, d’en prendre connaissance dans son intégralité.

QU’ENTEND-ON PAR EUTHANASIE ?

J’ai trouvé ceci : à l’origine, l’euthanasie, qui vient du grec, désigne l’acte mettant fin à la vie d’une autre personne pour lui éviter l’agonie. Il était ajouté : dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, l’euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer le décès d’un individu atteint d’une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables, particulièrement par un médecin ou sous son contrôle.
L’affaire s’éclaircissait (en un sens) quelque peu puisqu’elle renvoyait à un débat qui revient régulièrement au premier plan devant une opinion publique assez partagée puisqu’il s’agit de mettre fin volontairement, mais dans les conditions précisées, à la vie d’une personne.
Mais, cependant, avec l’article de Alain Bihr, la proposition d’euthanasie concernait, non plus une personne mais une «  nation ». Ce n’est plus tout-à -fait la même chose. Cela renvoie à la mort d’un pays, d’un peuple, d’une culture, d’identités...
Bref, une tout autre dimension, dans laquelle nous ne sommes plus dans la conception d’une éthique personnelle mais devant un ensemble tout à la fois théorique, politique, social, économique, culturel...

LES NATIONS ATTEINTES D’UN MAL INCURABLE ?

Selon Alain Bihr, et si je comprends bien son titre, il en viendrait à penser que la nation française, voire les autres nations également, sont atteintes d’un mal incurable qui justifierait que l’on mette fin à la nation concernée par ce mal, et également aux autres...
Un second temps de réflexion me conduisait cependant à considérer, qu’entre la mort d’une personne et la mort d’une nation, il peut y avoir quelques différences. La mort d’une personne, c’est une fin, mais peut-on imaginer la mort et la fin d’un pays , d’un peuple, d’une économie, d’une société, d’une culture, entité qui vient des profondeurs de siècles d’histoire et a plutôt tendance à continuer à vivre quels que soient les aléas, même dramatiques, auxquels elle a été confrontée jusqu’alors...
Il fallait en conséquence prendre connaissance de la totalité de la démarche et des motivations d’Alain Bihr. J’allais directement à sa conclusion, c’est là que l’on trouve souvent le fin mot de l’histoire...

SE TRANSCENDER EN UNE UNITE POLITIQUE SUPERIEURE

Je vous livre donc cette conclusion :
«  La nation a été une belle idée et une grande réalité. Elle n’est plus l’une depuis que l’extrême droite nationaliste en a fait son fonds de commerce. Elle est de moins en moins l’autre depuis que la dynamique du capitalisme, après l’avoir forgée et pris appui sur elle, tend à en faire craquer le cadre de partout.
«  Pour autant, même si elle se meurt, la réalité nationale n’est pas encore morte. Certains se refusent même à sa mort, la vivant sur le mode de l’apocalypse.
«  Pour éviter que la crise finale de l’Etat-Nation ne donne paradoxalement prise à une renaissance de nationalismes d’autant plus virulents et potentiellement criminels qu’ils sont dépourvus de prise sur le devenir historique, il s’agit d’euthanasier la nation : de lui assurer une belle et bonne mort, en lui permettant de se transcender en une unité politique supérieure, qui recueillerait ce que son héritage contient de meilleur, qu’elle n’est plus en mesure d’assumer elle-même. »

LA NEGATION DE LA NEGATION

Cet énoncé de Alain Bihr est un résumé rapide mais les dernières lignes sont significatives : elles me font penser immédiatement à la mort et à la résurrection...Mais, je ne crois pas en la résurrection, au moins celle des êtres humains. Une société, c’est autre chose, c’est une autre réalité, je l’ai déjà dit. Et la démarche de Alain Bihr me rappelle plutôt celle de Marx que l’on connaît sous le nom de «  négation de la négation » : la communauté communiste primitive, la négation de cette communauté par différentes sociétés à domination de classe qui se succèdent, et une nouvelle négation qui amène au communisme de l’époque moderne.
Au fond, la démarche de Alain Bihr n’a pas le mérite de l’originalité : la nation que l’on connaît, qui est niée, se transcende en une unité politique supérieure.

RIEN N’EST ETERNEL

Que cette démonstration puisse étonner des lecteurs qui voient l’avenir dans le retour au passé n’est pas pour m’étonner. Mais, pour ma part, je pense fortement que rien n’est éternel, que tout naît, grandit et se développe, gagne la maturité, puis amorce un phénomène inverse qui conduit à la mort.
Dans un autre ouvrage, «  Le crépuscule des Etats-Nations », Alain Bihr explicite sa démarche comme le résultat de la refondation d’un projet émancipateur. Il se propose de penser l’une des contradictions les plus étonnantes de l’époque présente, celle qui voit renaître les mouvements nationaux et nationalistes du processus qui tend à invalider le cadre de l’Etat-Nation, à savoir la transnationalisation de l’économie.
«  Il fournit, montre la présentation de l’ouvrage, l’occasion de se pencher sur certains mécanismes majeurs par lesquels cette transnationalisation dépossède les Etats de leur capacité d’intervention sur le terrain économique et social, quelquefois avec leur propre complicité.
«  Tandis qu’inversement, cela permet de se plonger dans l’univers du nationalisme dans ce qu’il peut avoir de plus étroit, mais aussi, par moments, de plus délirant.
«  Sur cette tâche analytique s’articulent des prises de position politiques. »

LA REFONDATION D’UN PROJET UNIFICATEUR

La présentation poursuit : «  Contre toute forme de nationalisme, fut-il républicain, d’une part ; mais aussi contre l’abandon aux prétendues vertus des autorégulations marchandes prôné par le libéralisme, fut-il social, ce qui est recherché ici, et proposé en définitive, c’est la refondation d’un projet émancipateur au-delà d’un cadre national désormais trop étroit, qui ne brade pas pour autant les acquis politiques et sociaux accumulés par deux siècles de luttes civiques et sociales dans ce cadre.
Ainsi, les conclusions de l’article de Alain Bihr que j’évoquais plus haut sont-elles au moins claires et nettes.
«  Les éléments revendicatifs qui suivent, dit-il, s’inscrivent explicitement dans cette perspective...
«  D’une part ils répondent à ce que nous savons être les urgences sociales actuelles, telles qu’elles résultent de trois décennies de dégradation continue de la situation des travailleurs que la pression redoublée des politiques néolibérales sous l’effet de la phase actuelle de la crise risque encore d’aggraver.
«  D’autre part, si aucune de ces revendications ne se situe, à proprement parler, par elle-même, au-delà du capitalisme, une lutte résolue pour les réaliser serait cependant susceptible d’engendrer une dynamique révolutionnaire.
«  Enfin, il s’agit de tirer parti du discrédit profond dans lequel, à la faveur de la brusque aggravation de la crise qui vient de se produire, sont tombées non seulement la gestion néolibérale du capitalisme en crise, mais encore le capitalisme lui-même.

LES ELEMENTS REVENDICATIFS D’ALAIN BIHR

Alain Bihr énumère alors les propositions dont il parle. Rappelons qu’il écrit cela en 2008.

 Le SMIC à 1500 euros nets. Ecrasement de la hiérarchie des salaires et, plus largement, des revenus professionnels, qui doit être comprise au maximum entre 1et 3. Indexation des salaires sur les progrès de la productivité.

 Suppression des stocks options et des «  parachutes dorés » pour dirigeants d’entreprises. Gel des dividendes au niveau de la rémunération du livret A : il n’y a pas de raison que les gros rentiers gagnent proportionnellement plus que les petits épargnants !

 Suppression de toutes les niches fiscales et du «  bouclier fiscal ». Alignement de la contribution fiscale et sociale des revenus patrimoniaux sur celle des revenus du travail. Forte augmentation de taux d’imposition de la fortune. Ramener le taux d’imposition des sociétés à 50%. Suppression de toutes les exonérations de cotisations sociales.

 Institution d’un «  bouclier social » : un revenu minimal garanti par personne équivalent à 75% du SMIC ; une garantie de protection sociale pour toute personne résidant en France. Abolition des dettes de tous les ménages dont les revenus par personne ont été au cours des années antérieures inférieurs à ce minimum.

 Réquisition de tous les logements vides pour les mettre à la disposition des «  sans-logis » et des «  mal logés ». Blocage des loyers. Lancement d’un vaste programme de construction de logements sociaux de qualité, aux normes écologiques renforcées. Renforcement des droits et des ouvoirs des locataires ; constitution de comités de locataires dans le secteur du logement social.

 Annulation des mesures de déremboursement et des franchises médicales instituées au cours de ces dernières années. Réorganisation de l’ensemble de la médecine de ville autour d’un réseau de centres de soins polyvalents. Hausse du budget des hôpitaux publics destinée à leur permettre de faire face à leur mission de service public. Conventionnement des seuls médecins libéraux et cliniques privées respectant les tarifs de la Sécurité sociale. Socialisation des industries pharmaceutiques.

 Annulation des «  réformes » de l’assurance vieillesse de 1993 et 2003. Réduction à 35 ans (y compris la durée de formation au-delà de la formation obligatoire et les périodes de chômage) de la durée des cotisations nécessaires pour bénéficier d’une pension intégrale, dont le montant doit être égal à 75% du salaire moyen sur les dix meilleures années de cotisation, sans pouvoir être inférieur au SMIC. Indexation des pensions sur le salaire moyen. Interdiction de la constitution de toute espèce de fonds de pension.

 Socialisation de l’intégralité des banques et des compagnies d’assurance (évidemment sans indemnisation de leurs actuels propriétaires : ce sera notre manière de leur «  faire payer la crise » dont ils sont les premiers responsables !). Constitution sur cette base d’un fonds social d’investissement au bénéfice des services publics, des équipements collectifs, du secteur de l’économie sociale et des entreprises autogérées.

 Socialisation de toutes les industries stratégiques, à commencer par les industries pétrolières et nucléaires, leur reconversion devant faire l’objet d’un débat et d’une décision démocratiques.

 Socialisation et développement des services publics et des équipements collectifs sous le contrôle de comités composés de salariés et d’usagers. Institution de la gratuité de ces équipements et services.

 Récusation et annulation de la dette publique de tous les Etats, à commencer par celle des Etats périphériques.

 Arrêt de l’ignoble chasse aux étrangers et fermeture immédiate des centres de rétention. Droit de vote de tous les étrangers résidant en France à toutes les élections.

LA SOCIALISATION : VERS L’AUTOGESTION ?

«  Qu’il soit clair cependant, ajoute Alain Bihr, que cet ensemble de revendications et d’objectifs n’a aucune prétention ni à l’exhaustivité ni à se substituer à ceux qui pourraient être élaborés par les travailleurs eux-mêmes dans le cours de leurs luttes. Nous faisons en effet pleinement confiance dans l’imagination des travailleurs en lutte pour en inventer d’autres, plus pertinentes et plus radicales encore. »
Alain Bihr précise également ce qu’il entend par socialisation : les entreprises concernées doivent devenir la propriété de la société dans son ensemble (en général je parle moi d’appropriation sociale), leur possession effective passant entre les mains de leurs travailleurs organisés en conseils d’établissement élisant leur direction en leur donnant mandat, lesquelles directions sont responsables devant les conseils et révocables par eux à tout moment. Bref des dispositions qui évoquent effectivement l’autogestion, au mois l’amorce d’un processus.

UN BON COMMENCEMENT

Ainsi, voilà donc un bon commencement de ce que pourrait être une première étape pour que la nation puisse «  se transcender en une unité politique supérieure, qui recueillerait ce que son héritage contient de meilleur, qu’elle n’est plus en mesure d’assumer elle-même ».
Reste à examiner comment une nation se transcendant pourrait s’inscrire dans la mondialisation, une mondialisation qui ne serait plus dominée par les principales puissances capitalistes

LA CRISE DE L’ETAT-NATION

Soyons bien clairs : la crise de l’Etat-Nation est indéniable. La mondialisation capitaliste est bien une réalité qui tue les nations. Il n’est que d’évoquer les compétences de l’Etat européen d’aujourd’hui et les conséquences pour les pays européens : est-il vrai ou non que 80% des lois votées par l’Assemblée, encore dite «  nationale », ne sont que la traduction dans la législation «  française » de directives européennes ? Est-il vrai ou non que cette traduction est obligatoire ? Et donc est-il vrai que le peuple français est dépossédé pour l’essentiel des prérogatives qui font qu’il est un peuple et une nation ?
Est-il vrai ou non que nombre de décisions concernant tous les peuples sont prises dans les différents G (G8, G9, G12, G20, ...) et que les peuples sont là également mis devant le fait accompli ?
Et quels sont les moyens réels d’intervention des peuples dans la plupart des organismes internationaux qui prennent tous les jours des décisions qui les concernent tous, FMI, Banque mondiale, ONU et différents organismes qui en dépendent, mais aussi OTAN et autres pactes plus impériaux les uns que les autres ?
Pauvres peuples, pauvres nations !

LA REALITE NATIONALE N’EST PAS ENCORE MORTE

«  La réalité nationale n’est pas encore morte », dit Alain Bihr. Certes. Mais elle est effectivement bien mise à mal !
Alors comment en sortir ?
Pour ma part, je vois deux maîtres-concepts fondamentaux, à conjuguer sous toutes leurs formes. Et, comme le fait Alain Bihr pour d’autres aspects, ce doit être aux travailleurs, aux peuples d’en déterminer les formes, les chemins de l’autogestion ne peuvent s’arrêter aux frontières qui subsistent encore.
Coopérations, échanges internationaux, en tous domaines, sous toutes les formes, bien évidemment dans un cadre autre que le cadre capitaliste qui met principalement les peuples en concurrence au lieu de les unir, y compris dans la prise de décisions communes. Diviser pour régner demeure la règle capitaliste, à l’intérieur des nations comme dans les échanges internationaux !

L’INTERNATIONALISME PROLETARIEN, LES COOPERATIONS

Depuis Marx, les peuples cherchent d’autres formes de coopérations : «  Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». C’est bien cela l’internationalisme prolétarien dont parle Alain Bihr.
Aussi, je vois ces coopérations et échanges sous des formes souples, volontaires, et donc profitables aux peuples concernés. Elles peuvent être bilatérales, multilatérales, voire concerner tous les peuples et nations de l’humanité. Et, en tout cas, sans «  systèmes d’Etat » comme le dit Bihr : on ne va pas réintroduire l’étatisme au plan international alors que l’on serait parvenu à s’en défaire au plan national !
Bien évidemment, dès qu’il y a coopération, ne serait-ce qu’entre deux pays, et même si cette coopération est bien librement consentie par les peuples concernés, la souveraineté de chaque peuple est modifiée : il faut l’accord des deux peuples pour décider. Et, à plus forte raison si les coopérations concernent plusieurs nations ou pays, cette souveraineté est encore davantage partagée. Et si certaines coopérations s’établissent au niveau de l’humanité tout entière, je pense que les peuples sauront trouver les formes nouvelles qui respecteront chacun d’entre-eux, contrairement aux organismes actuels qui modélisent la mondialisation capitaliste et font prévaloir les intérêts des impérialismes les plus puissants.

LE PARTAGE DES DECISIONS

En tout cas, l’avenir des peuples, des nations, ne peut se décider par quelque mesure administrative que ce soit. En Europe même, des pays, des peuples ont pu disparaître par décisions de traités, par annexions, en fonction des ambitions des pays voisins, la constitution d’empires...Et l’histoire a fait qu’ils sont réapparus. Quelque chose de plus fort, de plus puissant, a fait que...
Les peuples et les nations, avec leurs caractéristiques principales, même si elles se modifient avec le temps, continueront à exister longtemps encore. Les «  us et coutumes », c’est-à -dire les civilisations, les cultures, les identités propres à chaque peuple, cela met du temps à se modifier. Certes, avec le développement des échanges que connaît notre temps , les relations, les connaissances réciproques s’accélèrent, s’approfondissent, même les alimentations se modifient, s’enrichissent, les modifications s’accélèrent. Il n’empêche...Je pense que là plus qu’ailleurs il faut laisser du temps au temps, ne rien précipiter ! Je me répète, en ce domaine comme en d’autres, c’est aux peuples eux-mêmes à décider de leur avenir, de l’avenir de leurs relations...

LA REBELLION DES PEUPLES EUROPEENS

Je ne voudrais pas terminer ces quelques réflexions sans évoquer la rébellion des peuples européens contre le carcan étatiste-capitaliste qui s’est mis en place sous la conduite de gouvernements de «  droite » ou de «  gauche », qui s’est accéléré notamment après ce que l’on a appelé la «  chute du mur de Berlin ».
En 2005, plusieurs des peuples européens, dont le peuple français, se sentant violés, ont récusé Le projet de TCE et les divers traités constitutifs de la dite «  Union européenne ».
Le peuple français n’est jamais revenu sur sa décision.
La constitutionnaliste Anne-Marie Le Pourhiet, d’autres encore, ont dénoncé l’adoption du Traité de Lisbonne comme un coup d’Etat et considéré que le chef de l’Etat était passible de la Haute-Cour de Justice.
Pour ma part, je dis qu’un coup d’Etat ne peut être ni accepté ni reconnu !
Aux dernières élections européennes, les peuples européens ont confirmé leur opposition puissante à la construction européenne en s’abstenant massivement, à 60% s’agissant du peuple français.
Les institutions européennes sont bien caduques depuis 2005.
La réalité de la victoire des peuples finira bien par s’imposer à tous ceux qui ont cautionné et continuent à cautionner le coup d’Etat.
Les événements de ces derniers jours confirment que les peuples, la jeunesse, n’entendent pas se laisser priver de ce qu’ils ont gagné !

Michel Peyret
26 mai 2011

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