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Il croyait envoyer un scud, c’était un boomerang !

Le dessinateur préféré de Plantu « se réfugie » à Cuba.

Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, voir :
http://www.legrandsoir.info/Plantu-ne-s-est-pas-plante-il-a-regle-un-compte-en-douce-Et-voici-lequel.html

http://www.legrandsoir.info/Quant-Plantu-recoit-une-dotation-d-une-dictature.html

Rappel succinct pour le lecteur pressé :

En janvier, Plantu commet un dessin insinuant que la fille de Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est pareil. Devant le tollé, assez général, Plantu explique alors qu’il reproche à JLM d’avoir refusé de qualifier Cuba de dictature. Et il met Mélenchon au défi de rencontrer Angel Boligan, dessinateur cubain « réfugié au Mexique », alors présent en banlieue parisienne pour une exposition internationale de dessins organisée par Plantu.

Le co-président du Parti de Gauche ayant un autre calendrier dont pas une seule étape ne saurait être fixée par un dessinateur qui le croque avec un brassard rouge de sinistre mémoire, la confrontation n’eut pas lieu.

De son côté, et bizarrement, Plantu n’a pu produire un mot de confirmation de ses dires par son invité qu’il a mêlé à ce différend.

Ceux qui connaissent les dessins de Boligan, marqués par une grande impertinence et une belle liberté de ton, pouvaient donc en déduire que, soit il avait refusé de suivre Plantu dans son mauvais procès fondé sur le mensonge, soit Plantu, prudent, ne l’avait pas informé de l’utilisation politique qu’il faisait de lui.

Entre-temps, LGS a mené une enquête qui lui a permis de découvrir que Boligan a choisi librement de s’installer au Mexique en 1992 et qu’il n’a pas fui un pays où il n’a jamais été inquiété.

Le soufflé plantuiste étant retombé, l’exposition cartooning de Noisy le Grand étant close, Boligan est retourné au Mexique. Puis, il a rebouclé ses valises pour repartir où ? Chez Plantu ? Mauvaise réponse : à Cuba. Pour la « XVIIème biennale internationale du dessin d’humour » qui a lieu dans son village natal.

affiche biennale

Et Boligan nous l’annonce avec jubilation sur son blog (voir son texte ci-après) où il évoque son impatience d’y retrouver des dessinateurs du monde entier pour « fêter notre amitié et l’humour au rythme des tambours, des pinceaux et du rhum cubain ».

Le journal culturel cubain en ligne Cubarte (consulté le 17 mars) rend compte de cette rencontre en précisant qu’un prix y sera attribué pour lequel ont été sélectionnés 181 dessins de 101 dessinateurs de 21 pays : Cuba, Chypre, la Grèce, la Turquie, la Russie, la Colombie, le Brésil, la Jordanie, l’Argentine, l’Iran, l’Ouzbekistan, l’Ukraine, la Serbie, la Belgique, la Thaïlande et l’Allemagne qui sera la pays le plus représenté après Cuba. On dirait bien que la France, et donc notre grand Plantu, n’en sont pas.

On tirera de cette série d’anecdotes des enseignements généraux :

  Ne jamais croire, sans l’avoir vérifié, ce que les médias disent de Cuba.

  Aucun média n’a cherché à vérifier les dires de Plantu et ceux qui nous ont lus n’en soufflent mot (à quelques exceptions près, hors des médias à forte audience).

  Toujours remarquer la solidarité entre les faux journalistes : Plantu a menti, mais c’est un confrère.

  Le talent n’est pas forcément corrélé avec le tirage du journal où un dessinateur s’exprime. Plantu n’est pas un aigle du pinceau, ni de l’esprit, ni de l’éthique.

  A mordre sans arrêt la main qui se tend pour « fêter notre amitié et l’humour », la France s’exclut des lieux culturels où d’autres pays européens sont à l’honneur.

Dessin de Plantu

Pour finir, rappelons que LGS a écrit ceci à Plantu le 17 février :

« Nous avons été à l’origine d’un article sur le prix qui vous a été attribué par le Qatar. Cet article affirmait notamment trois choses :

 vous avez accepté ce prix

 ce prix est doté de 10.000 euros

 vous avez prononcé à l’occasion un discours vantant la liberté de la presse au Qatar.

Or, il nous a été communiqué que vous niez tout ou partie de cet article, mais nous n’en trouvons aucune trace.

Pouvez-vous nous indiquer le cas échéant où vous auriez apporté un tel démenti afin que nous puissions en prendre connaissance et en informer nos lecteurs ?

Bien à vous,

Le Grand Soir ».

Bien entendu, nous n’avons pas reçu de réponse.

Vladimir Marciac.

PS. Le dessin de Plantu qui illustre cet article n’a rien à voir avec cette affaire. Mais il nous dit qui est Plantu.

Laissons la haine et notons ci-dessous l’amour et la reconnaissance exprimés par Boligan pour Cuba, son pays natal.

EN COMPLEMENT :

Lu sous la plume de Angel Boligan sur son blog (traduction de Manuel Colinas pour LGS). http://www.boligan.com/index.php

« XVII º BIENNALE INTERNATIONALE DU DESSIN D’HUMOUR. CUBA, 2011
SAN ANTONIO DE LOS BAà‘OS (PROVINCE DE LA HAVANE)

LA BIENNALE

Depuis 1979, à San Antonio de los Baños, (ma ville natale), à Cuba, se tient la Biennale Internationale de l’Humour et c’est en 1979 également que fut inauguré le premier Musée International de l’Humour du continent, à ce jour le musée probablement le plus complet de toute l’Amérique Latine pour ce qui est de son fonds d’oeuvres originales puisque leur nombre dépasse les dix mille, oeuvres qui retracent tant l’histoire de l’humour cubain que l’itinéraire des artistes des cinq continents qui ont participé aux biennales successives. Cette biennale est un concours international de dessinateurs de presse et une fête populaire qui remplit de fierté les habitants de cette ville, mais c’est aussi un des rares espaces (non virtuels) très attendu par un très grand nombre de dessinateurs de presse - et pas seulement d’Amérique Latine - un lieu où nous pouvons nous retrouver et vivre quelques jours ensemble, fêter notre amitié et l’humour au rythme des tambours, des pinceaux et du rhum cubain.

Alors que je n’avais que 14 ans, cette biennale, ce Musée, furent l’étincelle qui alluma la mèche de ma carrière de dessinateur de presse et elle ne s’est jamais éteinte depuis 30 ans.

RENDEZ-VOUS LES 27, 28 ET 29 MARS DANS LA VILLE DE L’HUMOUR, A CUBA. NOUS Y SERONS ! »

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