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Les solutions existent : elles passent par la création d’une Assemblée Constituante

Nul n’en doute plus à présent, les évènements que vivent actuellement les populations de certains pays sont historiques, et c’est avec l’espoir de grands changements que les opposants à l’autoritarisme se rendent en masse réclamer leurs droits, le plus souvent au péril de leurs vies. Mais derrière l’espoir suscité par cet hypothétique renouveau, les soulèvements populaires qui parcourent notre planète vont devoir se confronter au plus grand défi qui soit : celui de refonder les bases d’une alternative crédible, et ce avant la reprise du pouvoir par l’une des "élites" habituelles, toujours en embuscade.

C’est qu’il n’est pas simple de changer de régime en un instant. Et d’ailleurs, c’est sans doute l’une des premières raisons expliquant la plupart des échecs des révolutions précédentes. Car pour qu’une révolution ait une chance d’aboutir à l’objectif qu’elle s’est fixée, elle doit avoir déjà préparé ce qui suivra, et être capable de le rendre effectif le plus rapidement possible. Que ce soit dans le sens d’une nouvelle dictature ou dans celui d’une démocratie, les institutions nouvelles doivent être prêtes à fonctionner, ce qui implique un grand travail de réflexion préalable. Pour l’instauration d’une véritable démocratie, il ne suffit pas d’un complot réunissant quelques "initiés" dans un endroit glauque, mais plutôt d’une visibilité extrême rassemblant au grand jour un maximum de conspirateurs. Cette réunion, on la nomme "Assemblée Constituante", car elle est destinée à écrire une nouvelle Constitution, Constitution qui établira les règles de fonctionnement du nouveau régime.

Avant d’en arriver là , la future Assemblée Constituante devra donc être formée, ce qui nécessite une réflexion approfondie sur son mode de fonctionnement, ainsi qu’une légitimité populaire assez large pour rassembler les idées, débattre, s’organiser de la manière la plus démocratique possible. Pour se faire, des nombreuses initiatives existent et ne demandent qu’à se développer, et il suffirait seulement qu’on y croit pour qu’elles se mettent à se concrétiser.

Au départ il y donc un questionnaire. Pour ceux qui n’ont pas suivi cette initiative, vous en trouverez l’explication ici. Ce questionnaire est important, car il représente la première étape du processus constituant. Une fois le nombre de réponses requis atteint, il sera alors possible de dégager de ces réponses (ou parfois des questions, ou propositions) quelques grandes lignes directrices, en même temps que quelques sujets de débats et de réflexions sur certains points qui ne font pas consensus. De ces interprétations et discussions devrait ressortir un texte, sorte de «  charte » à respecter par les futurs candidats au poste de «  Constituant ».

C’est ici qu’intervient une autre initiative, qui complète et prend le relais du questionnaire, afin de rassembler en un même lieu tous les participants à ce processus : un forum, intitulé "groupe de travail sur une Assemblée Constituante". Sur ce forum peuvent déjà être débattus les problèmes posés par le questionnaire, débats qui pourraient donc aboutir à la rédaction de la «  charte » évoquée plus haut. Un consensus obtenu (à une date fixée, car il faut bien avancer), il serait alors possible de lancer une consultation validant ce texte, pour lancer ensuite un appel à candidatures.

Une fois cet appel à candidatures lancé et une date de clôture définie (une date ou un nombre donc, suivant les réponses au questionnaire), il s’agira alors d’organiser les élections (on verra donc sous quelle forme), et de choisir une date pour le début des travaux de l’Assemblée (une grande réunion par exemple). Je rappelle à cette occasion que la rédaction d’une Constitution n’est pas une mince affaire, car elle déterminera l’équilibre des pouvoirs à venir, les liens entre un éventuel parlement et le gouvernement, les prérogatives de la justice, les modalités d’élections, etc, le tout sans autoriser les faiblesses qui ont permis les abus que nous connaissons aujourd’hui.

Mais si l’écriture d’une nouvelle Constitution doit servir de base au futur régime qui nous gouvernera, il ne faut pas négliger la réflexion sur les principes qu’elle doit incarner, c’est à dire la reprise (ou la refonte) d’une «  nouvelle » déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, capable d’intégrer les véritables enjeux et problématiques de notre temps. J’avais déjà tenté d’imaginer à quoi elle pourrait ressembler (ici), mais la création d’une sorte de «  wikio » sur le sujet pourrait permettre d’engager une réflexion plus globale, plus universelle, plus participative sur les valeurs que la future Constitution devra défendre. Il ne faut pas oublier que les lois seront votées selon les règles définies par la Constitution, et les principes selon lesquels elle a été rédigée en sont donc l’essence même. Cette réflexion peut s’engager dès maintenant et devra être soumise à l’attention de l’Assemblée Constituante, parallèlement, conjointement et en accord avec ses travaux.
 
Lorsque les travaux de l’Assemblée seront engagés, il serait bon également d’étudier les "modèles" de Constitution dont nous disposons, ainsi que les travaux en cours actuellement, comme ceux du PlanC de monsieur Chouard, avec sa "wikiconstitution" et son forum spécialement dédiés.

Il faudra aussi trouver le moyen de faire la «  navette » entre les citoyens et l’assemblée, afin que les deux parties soient informées des actions des uns et des autres, ce qui peut s’exercer au moyen des cahiers de doléances faisant remonter les revendications «  locales », et d’une sorte de «  bulletin d’information » sur les travaux en cours, participatifs, et consultables par tous.

Lorsque l’Assemblée sera élue et les débats engagés, il ne nous restera plus qu’à mettre en place les votations (toujours sur internet ?), et choisir une date pour le référendum qui clôturera les travaux de l’Assemblée Constituante.

Après cela, nous pourrons enfin, avec calme mais avec la force d’une légitimité accordée par un peuple souverain, exiger le départ de ceux qui l’ont usurpé pendant tant d’années... et commencer à rêver- pourquoi pas ?- d’offrir aux peuples une nouvelle voie, celles qu’ils décident de tracer les uns avec les autres, et plus les uns contre les autres.

Mais en attendant, il faut nous engager, et cela commence peut-être par un simple questionnaire, comme creusant le premier sillon d’un champ immense dont la qualité de la récolte dépendra :les solutions existent, il ne nous reste plus qu’à les réaliser.

 
Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

http://lavoiedespeuples.unblog.fr

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