RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Stéphane Hessel. Indignez-vous !

En petit soldat du sarkozysme, le magistrat Philippe Bilger (qui a son rond de serviette chez Marianne.fr), ne s’y est pas trompé. Des gens de droite achètent, s’offrent, lisent et apprécient le livre de Stéphane Hessel. « Il est urgent de refroidir les délires », intime l’étincelant substitut général à ceux qui ont peut-être mauvaise conscience d’avoir confié le pouvoir au serviteur bling-bling du capitalisme financier, adepte de la dolce vita.

L’opuscule (28 pages) de Stéphane Hessel n’apprendra rien à ceux qui appartiennent à la gauche de gauche : ils connaissent tout du parcours extraordinaire (devant lequel Bilger s’incline, quoique avec ironie) de cet ambassadeur de France, grand résistant, torturé par la Gestapo, déporté en camp de concentration, membre de la commission chargée d’élaborer la Déclaration universelle des Droits de l’homme, proche de Mendès-France, puis de Mitterrand, inspiré par les plus hautes valeurs défendues par Camus et par la notion de responsabilité sartrienne ; mais surtout, ils sont pleinement conscients de la dénonciation des « délires » qui fait rager le partisan des peines plancher voulues par Sarkozy

A 93 ans, « à la toute dernière étape de sa vie », nous dit-il, Hessel est resté fidèle aux idéaux de sa jeune maturité, ceux, pour faire simple, du Conseil National de la Résistance. La mise en oeuvre de ces grands principes après la Deuxième Guerre mondiale, Denis Kessler, l’ancien gauchiste et ami intime de Strauss-Kahn, a voulu la « défaire méthodiquement » pour anéantir le pacte social qui avait permis, justement sans trop de casse, la reconstruction.

Une France en ruine put se permettre, nous rappelle Hessel, un plan complet de Sécurité sociale, une retraite permettant à tous les travailleurs de finir dignement leurs jours, la nationalisation des principales sources d’énergie, l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie. De quoi donner de l’urticaire à notre grand magistrat zozotant. Aujourd’hui, la question de la protection des travailleurs est (provisoirement ?) réglée. L’accès à des soins de qualité est devenu un privilège, surtout depuis les ordonnances Juppé de 1995, puis la loi Douste-Blazy de 2004 qui écartèrent les représentants des travailleurs de la gestion des caisses primaires.

Le passage le plus poignant de ce petit livre est consacré au martyre des Palestiniens, des habitants de Gaza en particulier. Quand il se tourne vers le Proche-Orient, Bilger « préfère mille fois les affres d’un Finkielkraut aux suavités partisanes d’un Stéphane Hessel ». Parce qu’il bénéficiait d’un passeport diplomatique, ce dernier put se rendre dans la « prison à ciel ouvert », peu après l’opération " plomb durci " . Mille quatre cents morts, principalement des civils. Cinquante blessés dans l’armée israélienne. Une massue pour écraser un papillon, comme disent les Anglais.

La violence est un échec, disait Sartre. Mais c’est un échec inévitable parce que nous sommes dans un univers de violence, souvent à front renversé, comme quand les autorités israéliennes qualifient des marcheurs pacifiques palestiniens de « terroristes non-violents » !

Longue vie à ce vaillant vieillard. Un grand homme libre.

Montpellier, Éditions Indigène, 2010

URL de cet article 12393
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi météorologique des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« LIBERTE. »

George W. Bush - Janvier 2005
mot prononcé 40 fois lors de son discours d’investiture qui a duré 20 minutes,
soit une moyenne d’une fois toutes les 30 secondes...

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.