RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Arabie-Saoudite : Quand l’idéologie se confronte à la vie.

Il y a une constante dans la vie des sociétés humaines, elles ne peuvent indéfiniment être bridées. Elles peuvent accepter un temps le diktat, lorsque celui-ci répond un tant soit peu à un rapport de force donné et/ou correspond à un état de développement économique, social et culturel précis.

Mais le système qui paraissait parfait, atteint toujours un seuil où il devient intenable. Se produisent alors des poussées du bas vers le haut qui finissent par le faire imploser, soit pour atteindre à un état qualitativement supérieur de gouvernance, soit de façon chaotique, lorsque les alternatives ne correspondent pas à une recomposition harmonieuse.

Ce phénomène est en train d’être observé en Arabie soumise à l’idéologie pointilleuse des Al-Saoud, puisée dans le Wahhabisme, une version rigoriste de la religion, plus en phase avec l’austérité morale bédouine. Grâce au pétrole, la monarchie a pu asseoir son hégémonie, son partage sur un pays vierge de toute trace des apports de la modernité.

Durant des dizaines d’années, le progrès humain sur le plan strictement matériel a pu s’implanter et transformer graduellement le mode de vie. La technologie de pointe en matière de communication aussi. Sur le plan économique des bouleversements notables ont modifié les rapports sociaux, par leur individualisation surtout, donc par la quasi disparition des liens tribaux et l’émergence de l’individu en tant qu’unité de consommation confrontée à la concurrence et privée de la solidarité qui prévalait. Pendant que des besoins universalisés se propagent au rythme des changements de l’environnement et de l’élévation du niveau de vie.

L’accès aux biens de consommation occidentaux aura un effet radical sur la perception des gens, qui veulent se mettre à l’heure de ce qu’ils peuvent voir à travers les télévisions satellisées, tandis que la tradition prend les allures d’un carcan étouffant. C’est elle qui va subir les premières frondes d’une population de moins en moins encline à être minorée et à subir les exactions d’une police des mœurs qui est la preuve ultime d’une dictature plus préoccupée d’embrigader, depuis que s’est délité le sentiment religieux. Ainsi le quotidien en Arabie est fait de luttes sourdes contre le Wahhabisme et il n’est pas exclu que les craquements qu’il connaît vont finir par s’amplifier et le faire imploser. Car il est établi que jusqu’au sein de la très large famille régnante les transgressions au rigorisme et les voix qui le dénoncent sont très nombreuses.

Des signes viennent illustrer sa perte d’emprise. Le trafic d’alcool et de drogue qui a pris des proportions qui ne permettent plus de taire les saisies et la répression qui sévit. Sans qu’une inversion, même minime, de la tendance soit constatée. Le dernier événement rapporté par la presse implique même des chancelleries en poste dans le royaume, qui alimentent les locaux en produits officiellement prohibés. Des diplomates béninois ont été limogés par leur gouvernement pour avoir pratiqué un commerce d’alcool. Sur un autre plan et concernant les libertés fondamentales, l’interdiction faite aux femmes de conduire est en voie d’être battue en brèche, puisqu’elle est devenue intenable. Elles peuvent déjà sortir du territoire national sans que leur mari ou " tuteur légal " soit averti. Un frémissement visible, qui cache certainement une lame de fond grondante.

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/190114/les%20debats.htm
URL de cet article 24148
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Un autre capitalisme n’est pas possible
Rémy HERRERA
Le capitalisme est en crise. Il pourrait même s’agir d’une des plus graves crises de l’histoire moderne. Et pourtant, à suivre l’actualité au jour le jour, l’opinion publique peut avoir le sentiment que cette crise est déjà derrière nous. Or, le pire est sans doute encore à venir, malgré les propos rassurants tenus et les aménagements envisagés. En effet, la réactivation annoncée de l’intervention étatique a notamment pour objet la négation de la nature de biens publics à la fois gratuits et libres de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(CUBA) "Tant qu’il y aura l’impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l’argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"

Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.