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Auteur : Benito PEREZ

Colombie : L’illusion et les menaces.

Benito PEREZ
Le Courrier, mardi 30 mai 2006. Attendue, la victoire d'Alvaro Uribe dès le premier tour de la présidentielle est encore plus nette qu'on ne le craignait. L'indéfectible allié de Washington a su rallier 7millions de Colombiens à son message martial : la guerre civile (le terrorisme, en langage « uribien ») ne cessera que par la défaite militaire de la guérilla (des terroristes, donc). En plaçant des cohortes de militaires sur les grands axes de circulation, Alvaro « Main dure » a réalisé un coup de maître. Après une décennie d'insécurité chronique autour des grandes villes, le président sortant a su créer l'illusion presque parfaite d'un retour à la normale. D'autant que des statistiques taillées sur mesure ont enjolivé le tableau. La mise en scène de la démobilisation des Autodéfenses unies de Colombie (AUC) a fait le reste ; nombre de Colombiens ont vu en ce grand fermier l'homme fort dont le pays aurait besoin. Tant pis si les exactions policières et militaires se sont (…) Lire la suite »

L’Amérique latine progressiste passe un test décisif en Bolivie.

Benito PEREZ
Le Courrier, mercredi, 3 mai 2006. Le président bolivien Evo Morales a tenu sa principale promesse électorale : la nationalisation des hydrocarbures. Une ère aussi cruciale que délicate s'ouvre pour le pays andin. « Avec cette mesure, nous jouons notre survie. » Le vice-président bolivien Alvaro Garcà­a Linera n'est pas du genre à se jouer des mots. En décrétant lundi la nationalisation des hydrocarbures puisés dans le sous-sol bolivien, le gouvernement d'Evo Morales a ouvert une période d'incertitude pour l'avenir de son projet politique. Radical, déjà qualifié en sous-main de « confiscatoire » par les sociétés affectées, le décret bouleverse bien des droits acquis. A La Paz, on scrute attentivement les réactions des sociétés transnationales (STN) et de leurs parrains. Prononcée symboliquement un 1er Mai, cent jours après la prise de pouvoir de M.Morales, la décision a pris tout le monde par surprise. Si les milieux pétroliers se doutaient que quelque chose se tramait au (…) Lire la suite »

Colombie : Alvaro Uribe affronte sa pire crise à six semaines du scrutin.

Benito PEREZ
Elections truquées, Etat infiltré par les paramilitaires et les « narcos », assassinats de militants, plan pour renverser Chávez... les accusations d'un ancien des services secrets mettent le président en difficulté. Le Courrier de Genève, jeudi 13 avril 2006. « Le plus grave scandale vécu par la Colombie depuis l'affaire Samper [3]. » Depuis presque deux semaines, l'hebdomadaire colombien Semana suivi de ses confrères font souffler un vent de tempête sur le gouvernement d'Alvaro Uribe. Alors que le président pensait voguer vers une tranquille réélection le 28 mai prochain, un ancien cadre des services secrets s'est mis à table, dépeignant un Etat infiltré par les paramilitaires et la mafia. Nerveux, le président a nié en bloc, s'attaquant durement à une presse « frivole » et « irresponsable ». Rafael Garcà­a, qui fut jusqu'en 2004 directeur informatique du Département administratif de sécurité (DAS), affirme notamment que Jorge Noguera, chef de ce service de renseignement (…) Lire la suite »

Pérou : « El loco » fait tourner la tête aux Péruviens.

Benito PEREZ
Le Courrier, samedi 8 Avril 2006. La montée en puissance du nationaliste Ollanta Humala inquiète ou enthousiasme les Péruviens. Dimanche, lors du premier tour de la présidentielle, ils diront si cet ancien militaire - qui se présente comme le candidat des pauvres - a une chance de renforcer le bloc antinéolibéral sud-américain. C'est une campagne un peu folle qui s'achève demain au Pérou, avec le premier tour de la présidentielle et l'élection du Congrès. Alors qu'en janvier, les Péruviens voyaient la conservatrice Lourdes Flores assurée de succéder à Alejandro Toledo, la montée en puissance d'un sulfureux outsider, Ollanta Humala, a mis le pays sans dessus dessous. Aux derniers pointages, cet ancien militaire au discours nationaliste et antinéolibéral devrait récolter un tiers des suffrages et affronter soit la candidate de la droite, soit l'ex-président social-démocrate Alan Garcia, lors d'un second tour très indécis. Figure « antisystème » Au milieu des yo-yo de la (…) Lire la suite »

CPE : Licencier n’a jamais créé d’emploi.

Benito PEREZ
Le Courrier, jeudi 16 Mars 2006. La Journée d'action convoquée aujourd'hui par les lycéens et les étudiants confirmera si l'opposition au Contrat première embauche (CPE) continue de gagner du terrain. Avec près d'une Université sur deux paralysée et une mobilisation croissante dans les lycées, le premier ministre français a du soucis à se faire pour son plan de lutte contre le chômage des jeunes. Même s'il sait que le temps - et l'échéance des examens - joue en sa faveur. En passant en force à l'Assemblée nationale en pleines vacances scolaires, Dominique de Villepin avait espéré s'éviter le piège d'un mouvement social toujours imprévisible. La manoeuvre aurait pu lui sourire ; les âpres débats opposant étudiants grévistes et non grévistes montrent que le réflexe contestataire de la jeunesse n'est plus vraiment dans l'air du temps. Pourtant, l'ampleur du mouvement étudiant -appuyé par les syndicats et plébiscité par les sondages- s'explique sans peine. Malgré son discours sur (…) Lire la suite »

Chili : Quand la fièvre de l’or fait fondre les glaciers.

Benito PEREZ
Le Courrier, jeudi 23 février 2006. Dynamiter trois glaciers millénaires pour creuser une mine d'or ? Lorsque l'écho de cette histoire est parvenu à la rédaction, on a d'abord cru à une « légende urbaine » (rurale en l'espèce...), ces fameux hoax qui pullulent sur Internet. Pourtant l'affaire est sérieuse. Très sérieuse même, pour la région semi-aride du Valle del Huasco (à 600 km au nord de Santiago du Chili), qui reçoit ses précieuses eaux de la Cordillère des Andes. C'est là , au lieu-dit Pascua Lama, à 4600 mètres d'altitude, que la Barrick Gold Corp. veut extraire la bagatelle de 600 000 tonnes d'or en dix ans. Un chantier devisé à 1,5 milliard de dollars, sans compter les mines annexes projetées ou déjà réalisées en Argentine toute proche. L'ennui pour cette firme canadienne - numéro deux mondial de la mine d'or - c'est qu'une partie du pactole dort sous les glaciers Toro I, Toro II et Esperanza (!), imposants géants bleu et blanc, que les écologistes chiliens (…) Lire la suite »

Une, deux, trois Bolivie... La déferlante Evo Morales.

Benito PEREZ
Le Courrier, mardi 20 décembre 2005 S'il vivait encore, Ernesto « Che » Guevara fumerait certainement un bon Havane à la santé d'Evo Morales ! Car ce que le plus célèbre des guérilleros n'a pu conquérir par les armes, un solide paysan aymara, qui fréquenta à peine l'école, l'a obtenu dimanche par les urnes. Et avec quel panache ! Malgré les pressions étasuniennes, des médias défavorables et les incessantes campagnes de dénigrement, Evo Morales a pratiquement obtenu la majorité absolue dès le premier tour. Quel que soit le décompte final, nul doute que le leader du Mouvement au socialisme (MAS) sera le premier indigène d'origine populaire à diriger un Etat américain. Trente-huit ans après la débandade des rebelles du « Che » dans la jungle de Santa Cruz, le rêve d'une nouvelle Bolivie est bien vivant. Certes, comme nous l'écrivions samedi, le plus dur est à venir. Vingt ans de réformes néolibérales et cinq cents de colonialisme meurtrier ne s'effacent pas d'un coup de baguette (…) Lire la suite »

Elections 18 décembre : Evo Morales peut-il changer la Bolivie ?

Benito PEREZ
Le leader du Mouvement au socialisme est aux portes de la présidence. Figure de proue d'un mouvement social qui a jeté deux présidents en deux ans, le paysan aymara parviendra-t-il à faire de la Bolivie une République pour tous ? Le Courrier, samedi 17 décembre 2005. Ce week-end, l'Amérique latine a les yeux braqués sur la Bolivie. Plus précisément sur un petit homme trapu, paysan aymara devenu leader social, en passe de remporter le premier tour d'une élection présidentielle déjà qualifiée d'historique. Evo Morales, puisque c'est de lui qu'il s'agit, agrégerait plus d'un tiers des intentions de vote, selon les sondeurs, 5-6 points de mieux que son principal adversaire de droite Jorge « Tuto » Quiroga. Un écart à mettre au conditionnel, puisque depuis l'irruption du Mouvement au socialisme (MAS) dans l'arène politique bolivienne en 1997, les sondages l'ont systématiquement sous-estimé. Autant dire que la victoire du leader indigène lors de ce scrutin est attendue... pour autant (…) Lire la suite »

« La Colombie vit un coup d’Etat permanent »

Benito PEREZ
Le Courrier de Genève, samedi 10 Décembre 2005. SALE GUERRE Alvaro Uribe a annoncé qu'il briguera, en mai prochain, un second mandat présidentiel. Il se présente désormais comme l'homme qui a désarmé les paramilitaires. Avec les ONG, Nicolas Joxe dénonce une sinistre « farce » et parle d'enracinement de ces milices subordonnées à l'armée. C'est désormais officiel. Le président colombien briguera un second mandat lors des élections de mai 2006. Plébiscité par les sondages, porté à bout de bras par Washington, Alvaro Uribe ne doute pas un instant de sa bonne étoile. N'a-t-il pas fait chuter les statistiques de la violence et repoussé la guérilla dans la jungle ? Pour son nouveau mandat, celui qui se faisait appeler « Main dure » veut être porteur de paix. Sa politique de démobilisation des paramilitaires, appuyée, depuis cet été, par une loi d'amnistie, en attesterait. Ce tableau idyllique fait pourtant tousser plus d'un Colombien. A l'ombre du régime, loin des écrans TV, (…) Lire la suite »

Liliane Blaser, une histoire bolivarienne.

Benito PEREZ
Portrait - Réalisatrice, anthropologue, directrice d'une école de cinéma, Liliane Blaser capte depuis trente ans les convulsions du Venezuela populaire. Un regard engagé et parfois critique sur le processus bolivarien et sur Hugo Chávez. Le Courrier, samedi 19 novembre 2005. Sa blondeur trahit des origines exotiques. Un père qui laissa son Helvétie natale en 1948, pour l'Eldorado pétrolier de l'époque. En visionnant ses films, le doute pourtant s'efface. Liliane Blaser respire à pleins poumons la cause du petit peuple vénézuélien. « Mes documentaires se nourrissent des gens, pour ensuite alimenter la réalité. C'est un va-et-vient constant », théorise la cinéaste, gestes à l'appui. Depuis trois décennies, sa caméra saisit les convulsions sociales, les espoirs et les défaites populaires. Sa patte, son oeil de sociologue, psychologue et anthropologue, les transforment en de purs joyaux. Pamphlets didactiques, emplis d'humour et d'humanité. Arrivée le matin même de Caracas, (…) Lire la suite »