« Il arrive que l'on aime les Algériens, mais certainement pas pour leur caractère. Plus sûrement pour leur douloureuse et glorieuse histoire, leur guerre de Libération nationale... » - René Naba
Après avoir décrit ce que fut l'invasion coloniale, nous allons présenter ci-dessous comment les cinquante ans d'indépendance ont été vécus par les Algériens. Souvenons-nous de l'épopée de la libération d'un peuple, tout était permis. Nous étions libres ! Le monde nous regardait avec envie et respect. L'aura de la Révolution fut planétaire, des thèses étaient soutenues aux Etats-Unis et l'Algérie faisait l'objet de toutes les sollicitudes. Alger vibrait au rythme de la décolonisation. Alger était la Mecque des révolutionnaires. Il n'était pas rare de croiser Nelson Mandela, Samora Matchell, Amilcar Cabral et même Le Che fut du voyage. Souvenons-nous les années soixante, la vague de décolonisation a donné l'illusion que les pays étaient réellement indépendants et que tout était permis, la (…)Lire la suite »
« Quand l'homme aura fait tomber le dernier arbre, contaminé le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, il s'apercevra que l'argent n'est pas comestible ! » - Proverbe indien
Pendant près d'une semaine, la planète des crédules a été tenue en haleine par des médias qui nous ont présenté le Sommet de Rio comme le sommet de la dernière chance. Mieux, nous avons eu en prime le communiqué final avant la réunion des grands de ce monde. Cependant, et curieusement, en l'espace de deux mois, trois rapports venant de la Banque mondiale, de l'OIT et du Pnue ont minutieusement mis en condition l'opinion internationale sur la convergence quant à la nécessité d'aller vers l'économie verte. Nous allons les présenter après un état des lieux, 20 ans après Rio.
Le procès de l'économie brune
En vingt ans, lit-on sur Agoravox : « La population mondiale a augmenté de 26%, 12% de la biodiversité totale a disparu, les émissions de CO2 ont augmenté de 36%, 300 millions d'hectares de forêts ont (…)Lire la suite »
« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l'apparence de la solidité, à ce qui n'est que du vent. (...) Dans les temps futurs, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » George Orwell
Dans une boutade restée célèbre, on expliquait à un citoyen lambda ce qui distinguait le communisme du capitalisme. Le premier serait l'exploitation de l'homme par l'homme et le second exactement le contraire ! On s'aperçoit qu'on avait à choisir entre la peste et le choléra. Dans une contribution précédente, j'avais pointé du doigt le fait qu'à des degrés divers l'indignation était planétaire mais que les méthodes différaient. Le ras-le-bol mondialisé est une réalité. Si les médias aux ordres ont soigneusement étouffé les révoltes des sans-voix mais pas sans droits dans les pays occidentaux, nous voulons, à travers cette contribution, amplifier, malgré l'étouffement, cette rumeur qui enfle pour un ordre plus juste. C'est (…)Lire la suite »
« De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. » - Coluche
Cette citation de Coluche s'applique à merveille aux intellectuels qui, en France, dictent la norme au nom d'une légitimité dont il faudra bien un jour s'intéresser à son « fond rocheux ». Chacun sait, en effet, que le microcosme intellectuel en France est squatté par certains intellectuels que l'on pourrait qualifier d'organiques au sens d'Antonio Gramsci, qui pensent que leurs élucubrations est parole d'Evangile et qu'à ce titre, elles doivent formater l'imaginaire des Français de toutes conditions que cela soit l'auditeur distrait qui écoute une station de radio ou celui qui prend son temps de regarder les émissions audiovisuelles.
C'est un fait que, pratiquement sur toutes les chaînes, on ne voit qu'eux, à croire que la richesse culturelle se résume à ces « certitudes » martelées en boucle. Est-ce à dire que la pensée intellectuelle française est tellement stérile qu'elle n'a que (…)Lire la suite »
« Il faut relever ce peuple, il faut cesser de le parquer dans son Coran, comme on l'a fait trop longtemps par tous les moyens possibles, il faut lui inspirer, dans ses enfants du moins, d'autres sentiments, d'autres principes, il faut que la France lui donne, je me trompe, lui laisse donner l'Evangile, ou qu'elle le chasse dans les déserts, loin du monde civilisé... Hors de là , tout sera un palliatif insuffisant et impuissant ». (C. Lavigerie : Lettre pastorale du 6 avril 1868).
Après la conquête physique, conquête où les militaires français, avec à leur tête, les vaincus de Waterloo, comme de Bourmont, ce fut le tour du projet de conquête morale confiée aux colons et aux hommes d'Eglise. Il n'était pas de ce fait étonnant comme le note M.Lacheraf, « le comportement des colonisateurs prolongeant celui des Croisés du Moyen Age, dont on se réclamait noblement comme d'un titre de gloire impérissable, ne se fut trouvé dans cette longue chaîne de permissivités, d'agressions (…)Lire la suite »
« On a tué, massacré, violé, pillé tout à l'aise dans un pays sans défense, l'histoire de cette frénésie de meurtres et de rapines ne sera jamais connue, les Européens ayant trop de motifs pour faire le silence (...). Rien n'est plus contraire aux intérêts français que cette politique de barbarie. » Jean Jaurès citant Clémenceau (Chambre des députés, 27 mars 1908)
Dans cette deuxième partie de notre récit sur ce que fut la colonisation, nous allons revenir rapidement sur la situation qui prévalait à la veille de l'invasion coloniale. Après la chute de Grenade en 1492, les puissances ibériques (Espagne et Portugal), se renforcent économiquement et militairement. Les Espagnols s'emparent de plusieurs ports du littoral algérien et obligent les villes de Ténès, Mostaganem et Cherchell de payer tribut, Alger livra l'île qui contrôlait sont port. Alger ou El-Djazaïr était un petit port peuplé d'environ 20.000 habitants, sa population s'est accrue fortement avec l'arrivée des Juifs et (…)Lire la suite »
« A l'instant qu'un peuple se donne des représentants il n'est plus libre » - Jean Jacques Rousseau (Du Contrat Social)
450 députés pour 25 000 candidats 500 observateurs internationaux qui sont là pour surveiller que l'on ne triche pas, atavisme hérité de Naegelen. 44 partis politiques dont 21 qui ont deux mois d'existence et que l'on connaît qu'à travers des sigles. Leur dénominateur commun est qu'ils sont tous pour la justice, la bonne gouvernance certains pour le retour aux sources d'autres pour l'infitah avec tous la récurrence d'un discours attrape jeunesse. Cette dernière étant à des années lumières du microsome actuel L'unanimisme de tous les partis politiques est total quant au fait que la rente réglera tout et tout le temps Avons-nous fait le bilan de ces vingt ans d'errance ?
Ces élections promises déboucheront-elles sur une vision claire de l'avenir avec au préalable, sur les invariants et les consensus qui transcendent les partis ? Et ces dizaines de partis, comme (…)Lire la suite »
« Dites à tous les enfants ! Et dites-le à tous les pères et mères : nous avons une chance de partager l'espoir sur la Terre. » « Ensemble, nous allons vivre, chaque frère et chaque soeur, petits enfants de l'arc-en-ciel et d'une terre fertile »
40 000 Norvégiens se sont réunis jeudi à Oslo pour interpréter une chanson haïe par Anders Behring Breivik en signe de défiance envers l'extrémiste de droite.
Un petit pays de 5 millions d'âmes est en train de donner des leçons d'humanisme. Devant les déclarations d'une cruauté et d'une stupidité confondantes débitées pendant son procès par Anders Breivik, le pouvoir norvégien répond par le droit, l'extraordinaire dignité et la rare intelligence pour juger Breivik. Dès le lendemain de la tuerie, le Premier ministre social-démocrate avait déjà affirmé avec force que le massacre renforçait la foi de son pays dans les valeurs de tolérance, d'ouverture et de démocratie. Les autorités norvégiennes ont refusé dans cette affaire toute (…)Lire la suite »
« Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier. » - Proverbe hébreu
L'Occident, dit-on, est rivé sur les droits de l'homme qui sont bafoués en Syrie, sur les massacres dont se serait rendu coupable Omar el Bechir contre le Soudan-Sud. De plus, on pousse l'Iran dans ses derniers retranchements. Pendant ce temps, paisiblement, Netanyahu annonce la régularisation de colonies sur le territoire de Cisjordanie réduisant inexorablement la Palestine à un certain nombre de quartiers dans un ensemble totalement juif. « On nous dit que les condamnations internationales pleuvent après l'annonce par Israël de la construction de 1100 logements dans la colonie juive de Gilo à Jérusalem-Est occupé et annexé. Pour les Palestiniens, c'est une provocation de plus, quelques jours après la demande palestinienne pour la reconnaissance d'un Etat à l'ONU. 'En annonçant ces nouvelles colonies, Israël dit 'non' à la reprise des négociations, à la solution à deux Etats, a (…)Lire la suite »
« Il faut faire l'Union du Maghreb. C'est tout à fait possible. Comment pourrais-je penser autrement alors que, même si je suis né en Algérie, même si j'ai été le chef de la rébellion algérienne, ma mère et mon père étaient tous deux Marocains. » Ben Bella (Déclaration au journal Jeune Afrique en mai 2011)
On a tout dit de Ben Bella dans sa dimension politique en Algérie mais connaît-on l'homme multidimensionnel notamment dans sa « deuxième carrière » après sa libération en 1980 ? Premier président de l'Algérie indépendante, élu en 1963 avant son renversement par Boumediene, il a payé son engagement de 23 ans de prison, dont une dizaine dans les geôles françaises. Dans cette contribution nous allons donner la parole au président Ben Bella et reprendre en honnête courtier sa pensée déclinée lors de trois interviews qu'il a faites.
Ben Bella et l'apport des intellectuels français à la Révolution algérienne
Pour rappel, durant la Seconde Guerre mondiale, il combat dans l'armée (…)Lire la suite »