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Auteur : Paul ARIES

La gratuité des transports en commun urbains et péri-urbains, c’est non seulement possible mais nécessaire en Île de France comme ailleurs

Paul ARIES
Le jour même où parait dans la presse nationale un appel pour une civilisation de la gratuité inspiré de l’ouvrage de Paul Ariès Gratuité vs capitalisme, la droite parisienne et les technocrates s’insurgent contre toute idée de gratuité. Que Valérie Pécresse prenne position contre la gratuité des transports en commun dans la région Île de France n’est une surprise pour personne. Que le Syndicat des transports en Île de France publie, également, un rapport commandité par Valérie Pécresse contre la gratuité est dans l’ordre des choses. Ce comité, mené par Jacques Rapoport, ex-patron de SNCF Réseau et ancien dirigeant de La Poste, considère que « la gratuité totale des transports collectifs aujourd'hui se traduirait par la perte directe de 3,3 milliards d'euros de recettes tarifaires versées directement par les usagers ». Ce technocrate n’a pas laissé de bons souvenirs aux usagers des TC, lorsqu’il était directeur général de Kéolis Lyon, opérateur du réseau des transports publics de (…) Lire la suite »

La croisade contre la gratuité

Paul ARIES

Le Grand Soir poursuit la publication des « belles pages » du livre Gratuité vs capitalisme de Paul Ariès (Larousse). Les choses bougent sur le front de la mobilisation continue en faveur de la gratuité : après la parution du livre début septembre, le 1er octobre sera lancé un appel national pour une civilisation de la gratuité et le samedi 5 janvier se tiendra à Lyon le Forum national de la gratuité !

La croisade contre la gratuité La croisade contre la gratuité a ses grands prêtres (recrutés dans toutes les écoles de pensée), ses églises (lobbies et autres think tank qui poussent à la marchandisation), ses actions de grâce (la charité et le conservatisme compassionnel), son paradis et son enfer, ses pénitences (les tarifs sociaux) et son dogme sacré, la célèbre « tragédie des communs » que récite tout converti. Cette croisade a certes remporté une bataille mais pas encore la guerre. La légende de la tragédie des communs L’écologiste Garnett Hardin (1915-2003) entendait apporter la preuve, en publiant, en 1968, dans la revue Science, son célèbre texte La tragédie des communs, que l’humanité serait totalement incapable de gérer une ressource sous forme de commun. D’abord utilisé pour dénoncer l’inefficacité des systèmes staliniens, cette thèse fut généralisée sous la forme d’une nouvelle doxa : l’accès libre à une ressource limitée engendrerait inexorablement sa (…) Lire la suite »

Vers la gratuité des services funéraires

Paul ARIES

Extraits du livre Gratuité vs capitalisme (Larousse, septembre 2018).
Ce texte reprend la conférence prononcée par Paul Ariès devant les élus et militants de la France Insoumise lors des Amfis 2018.

La gratuité des services funéraires renoue avec la longue tradition conduisant à ne plus concevoir la mort comme une affaire strictement privée mais également comme une affaire publique. Peut-être ne refoulerait-on plus alors les inégalités sociales devant la mort dont notre pays reste scandaleusement champion ? Peut-être parviendrait-t-on mieux à construire un récit collectif autour de la mort, donc finalement de la vie ? Le cimetière est, certes, un lieu de paix et de communion entre les morts et les vivants mais il fut d’abord dans l’histoire un lieu de ségrégation et de violence. La réflexion sur la laïcisation des pratiques funéraires s’ouvre, sous la Révolution, face à l’exclusion qui frappe de très nombreux citoyens. Le clergé catholique dénie à des catégories entières le droit d’être enterrées : les morts-nés, les enfants morts sans baptême, les voyageurs à la religion inconnue, les suicidés, les francs maçons, les excommuniés, les usuriers, les libre penseurs (athées), (…) Lire la suite »

Pour un plan B écolo et social à la SNCF !

Paul ARIES

Signez et faite signer la pétition nationale "Pour un plan B écolo et social à la SNCF !"

Pour apporter votre soutien écrire à planbecoloetsocialpourlasncf@gmail.com

Salariés et syndicalistes de la SNCF et usagers de ce service public, mais aussi signataires de l’appel à la convergence antiproductiviste, nous exigeons un grand débat public sur le devenir du chemin de fer. Le statut des cheminots, loin d’être un obstacle à la transition écologique, est la condition du développement d’un grand service public ferroviaire. La France compte déjà deux fois moins de lignes ferroviaires (30000 km) qu’à la création de la SNCF (60000 en comptant les lignes locales). La France est en retard par rapport aux autres pays comparables. Le rail ne représente plus que moins de 10 % des trafics de personnes et de marchandises alors que ce mode de transport est le plus écologiste, le moins dangereux et, potentiellement, le plus juste socialement. Le rail ne représente que 2% de l’énergie consommée par les transports et 1 % seulement des émissions de gaz à effet de serre. Au moment où le gouvernement abandonne le projet de Notre-Dame-des-Landes, il est (…) Lire la suite »
Les pays pauvres, terrains de jeu pour des gosses de riches

Le Dakar, la poursuite du colonialisme par d’autres moyens

Paul ARIES

Les idolâtres du Dakar savent-ils qu’existe un fil rouge entre les premiers circuits coloniaux du XIXe siècle et ce rallye de la honte symbole de tous les conflits ?

L’aventurier (sic) au volant de sa voiture, de sa moto ou de son camion sait-il que ses lointains prédécesseurs soutenaient eux aussi « apporter la civilisation » aux barbares ? Aux origines du Dakar se trouvent non seulement le Paris-Dakar mais le Nice-Dakar-Lac Tchad-Congo en motocyclette du début du XXe siècle. Le chroniqueur de la Revue des sports mécaniques ne fait alors pas dans le dentelle : « Je ne suis pas négrophile ! J’aime le bon noir doux et spontané […] Que parmi les noirs, il y ait une élite intellectuelle digne de respect, égale aux blancs, je ne le nie point, mais ce qui nous blesse c’est de voir la généralité de nos “frères noirs” assimilée à nous-mêmes » . Quelques décennies plus tard c’est le raid Brazzaville-Pointe-Noire, toujours vendu comme une « mission » pas encore qualifié d’humanitaire mais de civilisatrice : « Les indigènes se précipitaient au seuil des cases, regardant curieusement cette caravane pétaradante, des gosses crasseux essaient de courir après (…) Lire la suite »
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Les rêves de la jeune Russie des Soviets, une lecture antiproductiviste de l’histoire du stalinisme

Paul ARIES
(Préface de Pierre Zarka, ancien directeur de L’Humanité) (Editions Le Bord de l’eau, septembre 2017, 335 pages, 22 euros) Rencontre avec Paul Ariès Les Zindigné(e )s : Vous publiez, le 15 septembre 2017, à l’occasion du centenaire de la révolution d’Octobre un ouvrage préfacé par Pierre Zarka et que Jean-Luc Mélenchon a qualifié d’ambitieux. Votre livre renvoie dos à dos les analyses de droite comme de gauche, « antitotalitariennes » ou nostalgiques d’une tragédie stalinienne qui n’a pas seulement tué des millions d’humains mais jusqu’à l’idée même de communisme et de révolution. Vous semblez convaincu que rien ne sera possible si on ne solde pas cette expérience en produisant une critique encore plus forte que celle des droites. Paul Ariès : Je propose en effet une lecture antiproductiviste de l’histoire de l’URSS puisque l’échec n‘était pas inscrit dans les gènes de la révolution d’Octobre et ne doit rien au retard de la Russie ni à l’encerclement capitaliste. (…) Lire la suite »
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Même avec Benoit Hamon.... le Parti "socialiste" ? Non merci !

Paul ARIES

Faire de la politique impose d’avoir une bonne mémoire.
La victoire de Benoit Hamon est certes préférable à celle de Manuel Valls, mais elle ne doit nullement servir le temps d’une élection présidentielle à rosir ou à verdir un parti "socialiste" devenu un obstacle au changement.

La victoire de Benoit Hamon prouve simplement que nous avons eu raison depuis 2012 de dénoncer ce parti faussement "socialiste" mais vrai fossoyeur de la gauche et de l'écologie. Méfions-nous des illusions qui consisteraient à croire qu'une union sacrée serait possible avec ce parti qui a trahi pendant 5 ans ses engagements pris devant le peuple. Méfions-nous des illusions qui consisteraient à chercher un "accord de papier" qui ferait oublier les trahisons du PS. Le Parti de Benoit Hamon reste un obstacle au changement. La victoire de Benoit Hamon ne permet pas d'absoudre le PS. Ce n'est pas un problème de personne mais d'idéologie. La victoire de Benoit Hamon ne nous rendra pas amnésique. La victoire de Benoit Hamon ne recycle pas le PS à gauche et ne le rend pas davantage soluble dans une véritable écologie. Benoit Hamon a toujours été un dirigeant socialiste à la mémoire sélective. Auteur en 2011 d'un excellent ouvrage intitulé "Tourner la page" dans lequel il avait des (…) Lire la suite »
Lettre ouverte à Jean-Luc, Benoît et quelques autres pour sortir du vrai/faux débat sur le revenu universel

Défendons la gratuité du service public !

Paul ARIES

Au moment où la question du revenu d’existence revient dans le débat aussi bien à droite de l’échiquier politique qu’au sein des forces de gauche et écologistes, Paul Ariès lance un appel au nom de l’Observatoire International de la Gratuité.

Nous appelons les forces de gauche et écologistes et notamment La France Insoumise à sortir du vrai/faux débat sur le revenu d’existence ou universel. Cette question nous divise parce que nous n’allons pas assez loin dans la mise en cause des fondements du système capitaliste et du productiviste. La France à genoux économiquement, mais debout politiquement, avait su en 1944 instaurer la sécurité sociale qui n’était pas une simple roue de secours face aux accidents de la vie, mais le fondement d’une autre conception de la société. C’est pourquoi nous ne parlons pas des services publics mais du service public. Alors que la France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui nous devons mettre au cœur de nos combats la défense et l’extension de la sphère de la gratuité du service public et de nombreux biens communs, par souci de répondre aux urgences sociales, écologiques, politiques, mais aussi pour commencer à changer la société dans le sens d’une transition vers l’éco-socialisme. (…) Lire la suite »
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États-Unis : la victoire de la haine sur l’espoir.

La victoire du protofascisme sur la corruption des élites... démocrates et républicaines.

Paul ARIES

Seul Bernie Sanders aurait pu faire gagner l’Amérique des pauvres contre l’Amérique des riches !

A défaut d’un grand projet émancipateur les naufragés du système ne pouvaient que voter pour celui qui transpire la haine, les pauvres ne pouvaient que se tromper de colère. Ils ne pouvaient qu’ajouter la lèpre au choléra.

Pauvre Amérique. Pauvre monde. Tant que les gauches mondiales resteront aphones, les protofacismes auront de beaux jours devant eux. Nous payons au XXIe siècle le prix fort de ce que fut au XXe siècle la tragédie historique que fut le stalinisme. Ceux qui trouvaient le bilan de l’URSS globalement positif ont démonétisé jusqu’au mot de socialisme, de communisme, de révolution et d’écologie politique. Nous aurons besoin de temps pour reconstruire un espoir à gauche mais ce temps nous fait défaut. Les gauches françaises doivent dans l'urgence tirer toutes les leçons de la tragédie nord-américaine. Seul un projet politique de rupture d’avec le capitalisme, d’avec le productivisme, d’avec l’austérité, d’avec la haine de l’autre peut permettre d’échapper à la malédiction nord-américaine... Donnons du grain à moudre à la politique à gauche. Garantissons à chacun de quoi vivre même sans emploi. Prenons appui sur les cultures populaires plus à même de défendre les valeurs de partage. (…) Lire la suite »
Comment nourrir 8 milliards d’humains sans détruire les écosystèmes

Une histoire politique de l’alimentation

Paul ARIES

Entretien des Z’indigné(e)s avec notre ami Paul Ariès à l’occasion de la sortie de son livre : Une histoire politique de l’alimentation, du paléolithique à nos jours (Ed. Max Milo).

Les Zindigné(e)s : Paul Ariès, vous publiez un ouvrage que nous étions nombreux à attendre… puisque vous nous en parliez depuis plus de vingt ans et qu’il correspond largement aux enseignements que vous donnez en histoire, sociologie et psychanalyse de l’alimentation… Depuis vingt ans, des urgences politiques, donc éditoriales, vous obligeaient à faire d’autres choix, alors que tout était déjà là, et à ne pas prendre les six mois nécessaire pour finaliser ce qui, à vos yeux, est sans doute le plus important. Les désillusions politiques ont donc parfois du bon… car elles vous ont permis de prendre du recul et le temps nécessaire pour ce retour aux fondamentaux de l’alimentation donc de l’histoire. Pourquoi écrire une histoire politique de l’alimentation, certes savoureuse mais tout de même sacrément copieuse, puisqu’il vous faut 450 pages pour construire cette grammaire politique de l’alimentation. J’avoue qu’après vous avoir lu je ne mangerai plus comme avant… Disons que je sais un (…) Lire la suite »