1er avril 2016
Paul ARIES
Entretien avec Paul Ariès à l’occasion de la publication de son livre « La face cachée du pape François » (Editions Max Milo).
Question : Vous signez fin mars 2016 le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas existé sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins.
Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Eglise alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs. Le retour du religion c’est déjà la sanction d’une gauche mondiale aphone. La gauche comme la science se défilent même aujourd’hui devant leur fonction critique et laissent l’Eglise tenir la rue et imposer ses dogmes. Les cathos de gauche sont devenus incapables de tenir un discours critique et reprennent la thèse du bon pape mal conseillé, mal entouré ou simplement empêché d’agir par une Curie qui lui serait opposée. Une Eglise réactionnaire se mordrait les doigts d’avoir choisi un pape devenu subitement, par la grâce (…) Lire la suite »
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20 mars 2016
Crimes pédophiles et autres agressions sexuelles
Paul ARIES
L’église de France est à son tour prise dans des affaires de pédophilie et d’agression sexuelle. J’explique dans La face cachée du pape François (Max Milo, 2016) comment la Vatican a élaboré son système de défense pour fuir ses propres responsabilités et accuser l’esprit de « Mai 68 » d’être le vrai coupable.
Est-ce pourtant anecdotique si un des prêtres lyonnais accusé d’agression sexuelle est aussi celui qui animait des messes pour la mémoire de Louis XVI ? Est-ce aussi un hasard si Mgr Barbarin, déjà célèbre pour avoir déclaré au sujet des crimes pédophiles que « la majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits » est proche idéologiquement de l’Ordre occulte des Chevaliers de Colomb, cette mouvance ultraconservatrice nord-américaine qui est parvenue à faire canoniser en septembre dernier par le pape un prêtre génocidaire des indiens ? Ces champions de la « Manif pour tous » devraient balayer devant leurs portes avant d’accuser les partisans de l’égalité des droits d’être immoraux !
L’italien Massimo Introvigne, délégué général de l’Alleanza Cattolica, unr organisation d’extrême-droite, diplômé de l’Université pontificale grégorienne, enseignant au Regina Apostolorum Atheneum appartenant aux légionnaires du Christ, bien connu en France pour être le meilleur défenseur des sectes (…) Lire la suite »
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22 septembre 2014
Eau, transports, restauration scolaire, santé, éducation, culture, logement social, services funéraires...
Paul ARIES
Nous sommes nombreux à penser dans le champ de l’écologie sociale que la défense et l’extension de la sphère de la gratuité est un combat essentiel.
De Jean-Louis Sagot Duvauroux à Pierre Zarka en passant par Jean-Michel Drevon ou Gabriel Amard, nombreux sont les acteurs de la transformation sociale à prôner la gratuité en prenant appui sur des centaines d’expérimentations qui prouvent que « la gratuité c’est possible » et que « ça marche » : gratuité de l’eau vitale, des transports en commun, de la restauration scolaire et demain sociale, de la santé, de l’éducation, des services culturels, du logement social, des services funéraires, etc…
Raoul Vaneigem qualifie même la gratuité « d'arme absolue » contre le capitalisme et le productivisme, bref contre tout ce qui nous fait crever. On comprend mieux dès lors que les élites tentent de délégitimer la gratuité et de la rendre invisible, comme si plus rien de gratuit n’existait dans nos existences. La fondation en septembre 2014 de cet Observatoire International de la Gratuité (OIG) a une histoire. Non seulement nous sommes les héritiers des combats multiséculaires pour défendre les biens communs et leur libre accès contre l’appropriation privée et la marchandisation mais nous sommes amoureux du service public et de toutes les écologies qui donnent envie de changer de société.
Pourquoi la gratuité ? Parce que c’est la meilleure réponse à la crise économique, sociale, politique, écologique et anthropologique. Réponse économique car elle rompt avec la logique du « toujours plus », avec celles de la marchandisation et de privatisation des biens communs. Réponse sociale (…) Lire la suite »
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