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Auteur : Benedikt ARDEN

Géopolitique et guerre des classes

Benedikt ARDEN
Le 23 janvier 2019, un illustre inconnu nommé Juan Guaidó s’autoproclamait président de la République vénézuélienne devant une foule composée de ses partisans. Simple provocation ? Il semble que non, puisque le trublion reçut la reconnaissance quasi immédiate des États-Unis, du Brésil, de la Colombie, du Pérou et (bien sûr) de notre très « démocratique » Canada ! Les coups de force de l’opposition de droite sont monnaie courante au Venezuela depuis la première élection d’Hugo Chavez en 1998. Mais cette fois, la menace d’invasion militaire étasunienne semble d’autant plus probable que la guerre (pour le contrôle des hydrocarbures) semble se stabiliser en Syrie. Ce qui rend la situation d’autant plus urgente que bien rares sont ceux qui soutiennent la simple légalité internationale... Alors pour ce qui est des soutiens internationaux de la révolution bolivarienne... Néanmoins, certains irréductibles, d’ici ou d’ailleurs, se mouillent pour que les acquis sociaux du chavisme ne (…) Lire la suite »

« Appropriation culturelle » ? Mais de quoi parle-t-on ?

Benedikt ARDEN

L’actualité médiatique est vraiment friande de polémiques sociétales et celle-ci se prive rarement de les monter en épingle de manières excessives. Après tout, la santé financière des médias les y oblige, alors il n’y a pas de quoi s’en surprendre.

Si certaines de ces polémiques proviennent de la droite (surtout celles qui concernent l’islam et l’immigration), il faut bien avouer qu’une bonne part d’entre elles proviennent aussi de la gauche. Quand je dis « gauche », je ne parle évidemment pas de ces vieilles gauches socialistes, qui se tiennent généralement dans le domaine du concret, mais bien d’une « gauche » bien spéciale. Celle qui n’a pas de nom à proprement parler, mais qui s’est construite sur les doctrines sociologiques qui gravissent autour du postmodernisme et du poststructuralisme. Celles dont la doctrine était jadis appelée « French theory » par les Étasuniens et qui alimentent aujourd’hui ceux que l’on appelle les « justiciers sociaux » . Celle qui se préoccupe surtout de changer les mœurs et les pratiques sociales via la déconstruction des stéréotypes. Comme mentionné, ces militants et ces militantes focalisent leur attention sur des causes qui touchent moins l’économie et la politique que les comportements (…) Lire la suite »

Ce monde nouveau qui cherche à naître

Benedikt ARDEN
Ça fera bientôt plus de neuf semaines que le mouvement des « gilets jaunes » manifeste contre le gouvernement français. Contrairement à ce qui avait été prévu par le pouvoir et ses éditocrates, le mouvement maintient le cap dans ses objectifs. Et ceci, malgré les fêtes de fin d’année et les miettes que Macron leur a concédées il y a quelques semaines. Non, rien n’y fait ! Le mouvement le plus large que la France ait connu depuis l’après-guerre réclame plus. Il réclame d’avoir droit de regard sur les affaires publiques ... celles-là mêmes qui le concernent directement et dont le pouvoir cherche désespérément la totale mainmise. Le mouvement des « gilets jaunes » ne réclame pas seulement des mesures de justice sociales. Ça, c’était hier. Aujourd’hui, le point de non-retour a été franchi et le mouvement ne revendique rien de moins que le pouvoir ! Ce qu’il réclame, c’est la DÉMOCRATIE ! La vraie ! À ce souhait, le pouvoir répond par la répression policière et par le cynisme. (…) Lire la suite »
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Urbanisme & écologie, des concepts indissociables

Benedikt ARDEN

La préoccupation écologique et les problèmes qu’engendre notre mode de vie sur celle-ci ne sont plus une nouveauté pour grand monde et ceci depuis bien longtemps. Avec le temps, le pourcentage de gens qui croient que ces considérations doivent prendre le pas sur celles d’ordre purement économique, lorsqu’il est question de projets d’infrastructures majeures, ne cessent d’augmenter. Et c’est bien normal puisque ces futurs développements ont la fâcheuse tendance d’être en opposition directe avec les engagements écologiques, en termes de réduction des gaz à effet de serre (GES) et de biodiversité, que les gouvernements tentent, plus ou moins sérieusement, de mettre en place depuis des décennies.

Cette constante contradiction n’est pas non plus une nouveauté, puisqu’il est bien ardu de faire coïncider les intérêts d’une économie dite « libérale » aux impératifs écologiques qui caractérisent notre siècle. On comprend aisément que les acteurs du privé ont de la difficulté à articuler leurs intérêts à ceux de l’Humanité et de la vie sur Terre. Mais, pour ce qui est des infrastructures publiques, on aurait pu croire que les choses seraient plus faciles. Les décideurs n’ont-ils pas en tête leurs engagements lorsqu’il est temps d’inaugurer des projets d’envergure ? Hélas, les « vraies affaires » et les intérêts politiciens de court terme ont tendance à prendre le pas sur les bons sentiments que les politiques évoquent lors des cénacles internationaux. Quand ceux-ci ne font pas carrément partie de la mascarade. L’un des exemples que nous offre l’actualité est ce fameux 3e lien, entre la Rive-Nord et la Rive-Sud des villes de Québec et de Lévis. Issue de demandes répétées par la (…) Lire la suite »

Canada : Nouveaux enjeux, même lutte politique …

Benedikt ARDEN
Après une campagne électorale exaspérante à tous les niveaux, c’est dans un état d’agacement assez avancé que j’ai pu enfin contempler ses résultats. C’est donc avec une nette majorité de députés que cette fameuse « Coalition avenir Québec » (CAQ) s’est fait élire par un peu moins de 25% de la population québécoise. Même s’il faut bien sûr relativiser la masse de ce vote en faveur de la CAQ, il est incontestable qu’une bonne partie de la population a choisi de donner congé aux libéraux via une vague du genre de celle de 2011, avec le NPD de Jack Layton. Cette vague mit donc en grave déroute le Parti libéral (PLQ), mais frappa encore plus son ancien rival, c’est-à-dire le Parti Québécois (PQ), qui a fait un score record en termes d’effondrement. De son côté, Québec solidaire (QS) récolte l’ensemble de toutes les circonscriptions que le parti estimait « prenables ». Ce qui n’est pas anecdotique, étant donné que le parti de gauche prend enfin des places hors de l’île de Montréal pour (…) Lire la suite »

Québec : Perspectives d’avenir

Benedikt ARDEN
Depuis le 23 août 2018, un vent de démagogie frappe le Québec. Cette rafale de pancartes aux slogans creux, ces promesses souvent ridicules et ces sondages bidon... Tout cela nos compatriotes le reconnaissent fort bien, car il s’agit des 42e élections que connait le Québec depuis la constitution de 1967. Néanmoins, ces élections, sans pousser des enjeux à ce point extraordinaires, auraient bien pu être un évènement digne d’intérêt, si notre système électoral n’était pas à ce point bloqué. Malgré toute l’inertie que constitue ce simulacre de démocratie, les périodes électorales restent encore globalement les meilleures pour inciter notre population aux débats. Et ainsi revivifier leur esprit critique, un peu trop habituée à se laisser diriger par cette clique de beaux-parleurs. Dans ce contexte, il est tout à fait pertinent de mettre en place notre propre agenda électoral afin de mettre notre grain de sel dans ce flot de polémiques convenues pour ainsi rappeler que l’avenir du (…) Lire la suite »

Le racisme dans toute sa « complexité »

Benedikt ARDEN
Dans toute cette polémique, autour de SLÀV et sur l’esclavage, il y eut une bonne quantité de gens pour qui la tâche principale semblait être de maintenir la question raciale au centre de l’enjeu. Afin de rendre le sujet aussi simpliste que démagogique, plusieurs se sont donnés pour mission de présenter l’esclavage comme une pratique collective issue des personnes qualifiées de « blanches » sur celles qualifiées de « noires ». L’esclavage et le servage qui sévirent pendant plusieurs milliers d’années en Europe, de l’antiquité à l’époque moderne, n’auraient aucune importance, puisque les descendants d’esclaves européens, devenus serfs puis aujourd'hui prolétaires, seraient coupables au même titre que les grandes familles qui se sont enrichies dans le commerce triangulaire. Les centaines d'années qui se sont passées depuis la fin de cette pratique barbare ne seraient pas non plus suffisantes pour que l'accusation soit limitée aux contemporains de cette pratique, puisque l'écart de (…) Lire la suite »

Que retenir de l’héritage de Mai 68 ?

Benedikt ARDEN

Il y a 50 ans se produisaient certains des événements qui allaient avoir les plus grandes répercussions culturelles en France depuis la Deuxième Guerre mondiale. Au point de faire maintenant partie des références idéologiques principales du roman national français, au même titre que la résistance et la Révolution française. Cette suite de manifestations étudiantes et de grèves ouvrières a donc visiblement laissé de grandes traces sur la mentalité de cette génération comme il sera probablement le cas des prochaines.

Ce vent libertaire et progressiste a d’ailleurs largement débordé la France, puisque des forces similaires étaient à l’œuvre dans tout le monde occidental. Et ceci allant même jusqu’à toucher le monde soviétique (voir le Printemps de Prague). Le Québec n’échappa pas non plus à cet esprit de contestation, puisque nous avons eu notre propre « Mai 68 », avec le mouvement de grève étudiante de l’automne 1968. Mouvement qui fit également émerger certaines têtes encore bien connues du monde politique québécois actuel. Mais 50 ans plus tard, que reste-t-il de l’héritage de ce mouvement ? Au-delà des conquêtes sociales ouvrières, qui ne cessent aujourd’hui de s’éroder, il est évident que la société actuelle n’est pas en voie de devenir cette société libertaire tant espérée par les contestataire de l’époque. Pourtant, on ne cesse de nous rappeler que ces événements ont été un tournant culturel majeur et qu’ils n’ont été rien de moins que le déclencheur d’une libération des individus qui (…) Lire la suite »
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Pourquoi l’extrême droite monte-t-elle ?

Benedikt ARDEN

On le constate depuis des décennies déjà et cela s’est encore récemment observé en Autriche, avec l’avènement de plusieurs nouveaux ministres du FPÖ à des postes régaliens.L’extrême droite gagne en popularité partout dans les pays autrefois prospères. En Amérique du Nord, ce phénomène est surtout représenté sous la forme de groupes extraparlementaires, mais en Europe cela se présente de plus en plus sous une forme directement politique et donc de manière encore bien plus dangereuse.

Mais pourquoi ce constat ? Pourquoi ce phénomène est-il en plus grande croissance aujourd’hui que dans les années 60-70 ? Et, d’ailleurs, pourquoi dans les années 30 plus que dans la période de la fin du 19e siècle ? Serait-ce une fatalité de l’Histoire ou bien s’agit-il d’un phénomène structurel que les événements de l’Histoire provoqueraient plus ou moins involontairement ? Heureusement pour nous, loin de toute fatalité, la force de l’extrême droite est toujours le fait du pourrissement du jeu politique traditionnel, lié à son abandon face aux forces du capital, et par le repli temporaire des forces sociales. L'extrême droite monte un peu partout, aujourd’hui comme hier, pour des raisons qui sont certes conjoncturellement différentes, mais structurellement comparables. Il n'y a nulle magie là-dedans puisque les mêmes effets proviennent des mêmes causes. Il suffit d'enlever le voile d'idéologie pour comprendre pourquoi. Le néolibéralisme détruit tous les points de repère des (…) Lire la suite »

À quoi aurait ressemblé le monde sans la Révolution d’octobre ?

Benedikt ARDEN
Le 7 novembre 2017 [1] se voyait fêter le 100e anniversaire de la Révolution d’octobre. Anniversaire que nombre d’entre vous ont appris à appréhender comme une révolution totalitaire et qui avait comme projet d’imposer une « idéologie inhumaine » à tout un peuple. Il faut dire que l’autodestruction de l’URSS a laissé le champ libre aux affirmations les plus décomplexées, car n’ayant plus vraiment de contradicteur audible à faire face. Mais dans le cadre du centenaire de ces jours qui, comme l’écrivait jadis John Reed, « ébranlèrent le monde », ne vaut-il pas mieux réfléchir aux avenants et aux aboutissants de cet événement, au lieu de hurler son ignorance avec les loups du capital ? Cette révolution a eu pourtant des impacts fondamentaux sur notre monde. C’est pourquoi une révision de l’héritage soviétique pourrait nous sortir des caricatures et pourrait démontrer que le tableau est plus nuancé qu’il n’y parait. Puisque comme chacun sait, la démocratie et le socialisme ne peuvent (…) Lire la suite »