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Auteur : Benedikt ARDEN

Le bruit des bottes …

Benedikt ARDEN
Le 21 février dernier, le président russe déclarait la mort des accords de Minsk et proclamait officiellement la reconnaissance des républiques séparatistes du Donbass. Les conséquences de cette décision furent aussi radicales qu’immédiates, puisque celle-ci impliquait de répondre à l’aide militaire demandée par les représentants des républiques séparatistes, mais correspondait également à l’invasion de l’Ukraine, pour tous ceux qui ne reconnaissent pas ces territoires comme souverains. En cette période de forte tension entre l’Ouest et l’Est, ceci ne pouvait pas moins bien survenir et les conséquences de ce choix ne pouvaient qu’empirer la situation des Ukrainiens. Cette reconnaissance peut sans doute paraitre louable à tous ceux qui reconnaissent la légitimité du combat des gens du Donbass, mais la vérité est que les conséquences de cette opération militaire provoqueront de véritables catastrophes pour tout le monde. Ceci, incluant le peuple du Donbass qui n’est pas moins (…) Lire la suite »
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Des autodafés et des bonnes intentions …

Benedikt ARDEN

Ça a fait un badbuzz monumental et qui a résonné bien au-delà du pays. Près de 5000 livres jeunesse ont été retirés des bibliothèques de 30 écoles francophones d’Ontario pour servir de combustible à des cérémonies symboliques d’intérêts « éducatifs », dans le cadre de la réconciliation entre peuples autochtones et non autochtones du Canada.

Au centre de cette controverse, Suzy Kies, présentée comme une gardienne du savoir autochtone et accessoirement coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada. Celle-ci souligne que cette « cérémonie » a pour but d’enterrer « les cendres du racisme, de la discrimination et des stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité ». Le feu ayant pour objet d’engendrer l’engrais d’implantation d’un arbre et ainsi « tourner du négatif en positif ». Sans tenir compte du fait autrement plus symbolique de brûler des livres, qui ne va pas sans rappeler une époque que les Allemands aimeraient bien oublier, ce scandale est surtout lié aux critères douteux de cette sélection et surtout par la lecture particulièrement décontextualisée des œuvres choisies par ce fameux comité. Pour qu’un livre fasse partie du bûcher, à peu près toutes les raisons y sont passées. Des termes et appellations (…) Lire la suite »
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Avoir des opinions est une chose, tordre les faits en est une autre !

Benedikt ARDEN
Le problème que j'ai avec la critique sociale-démocrate des états socialistes*, c'est qu’elles tiennent rarement compte des conditions concrètes de l’exercice du pouvoir. Que ce soit les relations géopolitiques, la guerre imposée par la bourgeoisie ou des manigances secrètes des grandes puissances, toutes surdéterminent le champ d’action de ces fragiles États et impose des mesures qui une fois décontextualisée peuvent paraitres autoritaires, mais qui s’impose par la réalité de la guerre des classes. Ces critiques partent donc du principe que tout est possible et que seul le manque de volonté des dirigeants empêcherait l’émergence d’une utopie libérale ou libertaire et socialiste. Souvent issue d’informations partielles, décontextualisées ou de fausses nouvelles, l’opinion de ces critiques « de gauche » sous-entend ainsi que LEUR projet politique ne souffrirait pas de pareilles contraintes s’ils gagnaient les élections (ou une révolution) et que les États impérialistes et la (…) Lire la suite »

2021 : Odyssée de l’impasse

Benedikt ARDEN

Je sais, j’ai été assez silencieux dans les derniers mois. Je crois que j’avais besoin de prendre un peu de recul, mais c’est aussi la lassitude du débat public qui explique ce repli. Je sais que c’est loin d’être la première fois que je me plains de la pauvreté de l’argumentaire et de la confusion ambiante, mais disons que la période a encore clairement baissé d’un niveau.

Cet état d’esprit s’explique peut-être en bonne partie par les effets néfastes de l’isolement sur le moral des gens ? Pourtant, le climat de confusion et d’autosatisfaction, bien propre aux réseaux sociaux, était bien là avant la pandémie. Les effets néfastes des algorithmes sur nos vies semblent s’être grandement intensifiés depuis la dernière année et la disposition qu’ont nos contemporains à se complaire benoîtement dans leur bulle idéologique semble plus forte que jamais. Et ce n’est pas les influenceurs les plus à la mode (conspirationnistes, conservateurs identitaires, progressistes petits-bourgeois, néolibéraux, etc.) ou la propagande gouvernementale qui viendront améliorer les choses, puisqu’ils tirent désormais tous leurs succès de ces bulles et sont généralement à l’origine des conneries qui nous servent de débat public. Par chance, j’entends et je lis toujours ici où là des contenus dignes d’intérêt, mais ceux-ci se trouvent grandement dilués dans le flux et le pire (…) Lire la suite »
Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître...

Ce clair-obscur qui fait surgir des monstres !

Benedikt ARDEN

La pandémie de Covid-19 a déstabilisé l’ordre mondial en contraignant l’économie par des mesures sanitaires extrêmes. C’est un fait.

Il est d’ailleurs difficile de minimiser l’intensité du krach de mars 2020, puisque la crise de préconfinement a aussi été accompagnée d’un conflit entre pays de l'OPEP, ce qui fit chuter les bourses de manière spectaculaire. Peu importe votre opinion politique et votre avis sur la gestion de la crise sanitaire, les faits sont bien là et le monde est tombé dans une période particulièrement trouble. Une période qui impose donc un minimum de perspective et remise en question pour être correctement appréhendée. Bien sûr, tous les dirigeants du monde (ou presque) ont fait l’exercice du mea culpa et du « monde d’après », avec plus ou moins de sincérité. C’était un passage obligé envers des électeurs qui ont souffert de la crise et qui se devaient d’être rassurés, mais il est clair qu’il n’y aura pas de véritable changement de paradigme tant que le personnel politique traditionnel restera en place. Puisque le monde d’après ne peut qu’être un monde post-capitaliste ... ou (…) Lire la suite »

L’identité du Québec, du Canada et des autres

Benedikt ARDEN

Le début de l’été est sans doute la période la plus féconde en ce qui touche les polémiques moisies. Avec les vacances qui arrivent et suivant les fêtes du Québec et du Canada, le vide de l’actualité politique fait généralement émerger les traditionnels débats identitaires.

Suivant les bourdes de la fête nationale du Québec, la programmation culturelle de l’été ou un fait divers quelconque, le débat ne manquera pas d’émerger et de s’auto-alimenter, puisque tous les débattants sont particulièrement vigilants en cette période chaude. Cette année ne fait évidemment pas exception et le regain partisan de tout un chacun n’a pas manqué de faire repartir la machine. Il faut dire que les esprits avaient déjà été pas mal échauffés depuis le succès des manifestations contre le racisme, qui ont marqué l’actualité de juin dernier. Avec les années, le plan de match est assez prévisible et les arguments de tout le monde sont rarement bien innovants. Les nationalistes du Québec et du Canada veulent tous deux fêter leur hégémonie culturelle tout en revendiquant la flamme du progressisme à leur façon. De l’autre côté, les représentants des groupes minoritaires et leurs soutiens opposeront à ces hégémonies leur partition sur les privilèges et la discrimination tout (…) Lire la suite »
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Vaincre le racisme !

Benedikt ARDEN
Combattre le racisme, voilà tout un défi ! Comme vous le savez sans doute, c’est le pari que se sont donné les organisations et les militants antiracistes de plusieurs villes d’Amérique du Nord et d’Europe, depuis l’assassinat de George Floyd par un policier de Minneapolis, le 25 mai dernier. Les crimes racistes commis par des policiers aux États-Unis n’ont malheureusement rien d’exceptionnels, mais cette fois les circonstances ont fait que ce crime ne pouvait rester impuni, puisque celui-ci était beaucoup trop flagrant pour être étouffé. La vidéo de la scène était trop explicite et le passif du policier l’était encore plus. C’est pourquoi l’événement a pris l’ampleur d’une affaire politique internationale. Il faut dire que la brutalité policière est très liée à la discrimination sociale que subissent tous les pauvres du monde, même si celle-ci touche tout particulièrement les communautés noires d’Amérique du Nord et d’Europe. C’est donc un sentiment de colère, partagé par des (…) Lire la suite »

Le syndrome Georges Soros

Benedikt ARDEN
Avez-vous déjà entendu parler de Georges Soros ? Vous savez, ce milliardaire étasunien bien connu pour ses activités prétendument « philanthropiques » et sa fameuse fondation Open Society ? Vous l’avez peut-être aussi connu par le biais de ses détracteurs, qui s’en servent comme leur épouvantail maléfique. Et si vous êtes de gauche, il vous est forcément arrivé de vous faire accuser, par ces gens, d’être financé par lui ou, au moins, d’en être l’idiot utile ! Georges Soros et les fondations de « bienfaisance » Du haut de sa fondation et de son argent, le milliardaire prétend lutter pour la démocratie et les droits de l’Homme, mais est-ce bien vrai ? Disons que ce n’est pas totalement faux, même si évidemment il n’aide personne lui-même. L’effet de son militantisme (disons indirect) est cependant bien visible sur le terrain des luttes sociales, puisqu’il finance et conseille des groupes déjà existants et des opposants notoires. Mais ce qu’il faut savoir est que l’apparente (…) Lire la suite »
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Est-ce la fin du monde ou la fin « d’un » monde ?

Benedikt ARDEN

Depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19, nous vivons un moment que l’on pourrait vraiment qualifier « d’historique ». L’expression ne me semble pas exagérée, car une crise de cette ampleur n’est comparable avec absolument rien de connu dans l’histoire récente. Des pandémies ont bien eu lieu dans les dernières années, comme la H1N1 ou le SRAS, mais l’ampleur de l’actuelle pandémie est sans précédent dans le « monde actuel ». Je précise « monde actuel », car des pandémies meurtrières ont été légion dans le passé.

De la grande peste athénienne de la guerre du Péloponnèse, à la grippe espagnole, en passant par la peste noire du XIVe siècle, les épidémies et les pandémies qui ont décimé d’énormes pans de population ne sont pas rares. Mais dans le monde actuel (en gros, la période qui va de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd’hui) les pandémies meurtrières sont devenues des événements bien rares en raison de la constante augmentation de la salubrité. Ajoutons à cela le développement massif des services sociaux & des services de santé publics des décennies d’après-guerre et nous expliquons aisément la chute drastique de la mortalité dans le monde. Et ceci, même dans les pays les plus pauvres. Ce qui vient ironiquement poser le problème de la surpopulation mondiale. Tout cela explique bien le sentiment de sécurité face à la mort qui caractérise si bien notre monde. C’est aussi ce qui explique le présent sentiment de panique face à un virus, certes assez dangereux, mais dont la mortalité (…) Lire la suite »

Ironie dans la lutte parlementaire

Benedikt ARDEN
L’Histoire humaine est parfois cruellement ironique et celle des partis de gauche l’est souvent bien plus encore. Combien de fois nos esprits se sont vite emballés devant des avancées politiques qui ne pouvaient être que triomphantes, mais qui se sont finalement révélées de véritables fiascos ! Pourtant, la recette programmatique était parfaite et le soutient populaire au beau fixe, mais les événements en ont voulu autrement et c’est le statu quo, voir la réaction, qui en a remporté la mise... L’époque actuelle est riche en échecs et les exemples d’erreurs en politique ne manquent pas. Pourtant, si l’enseignement de ces luttes passées démontre bien que le dogmatisme idéologique et la croyance en une recette révolutionnaire sont des erreurs pour les divers mouvements socialistes, il ne faudrait pas non plus négliger l’expérience récente que nous ont fait profiter les échecs de la social-démocratie. Par exemple, l’expérience nous a prouvé, par l’échec de Syria, qu’un programme (…) Lire la suite »
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