par Antoine Manessis , membre de la direction nationale du PRCF www.prcf.fr
Sans doute rêvent-ils de cela...une seule chaîne (c’est le cas de le dire !) de radio et de télé pour répandre la bonne parole du capitalisme en crise, enfoncer dans le crâne de nos concitoyens la seule vérité acceptable : il y a 20 ans le Mur de Berlin tombait, la liberté triomphait du communisme totalitaire.
« 20 ans de liberté ! » proclament à l’unisson les Radios et télés publiques.
Mais il se trouve que ce vingtième anniversaire tombe mal.
Une nouvelle crise du capitalisme plonge les peuples dans le chômage de masse et la misère dans les centres du système, dans la famine et les guerres dans les pays néo-colonisés.
Car qu’est il arrivé depuis 20 ans ?
Le capitalisme a vaincu le socialisme réellement existant. Certes un socialisme qui avait ses défauts mais qui assurait le plein emploi et la sécurité sociale au sens le plus large du terme, l’accès à la santé, l’éducation et la culture à tous les citoyens des pays socialistes....c’est déjà ça !
Débarrassé d’un ennemi qu’ il n’avait de cesse de détruire, organisant pour cela une terrible guerre contre la jeune république des Soviets, puis le « cordon sanitaire » visant à étrangler l’URSS, puis lançant ses troupes de choc nazies contre l’Union Soviétique dans une guerre d’extermination, enfin menant une guerre « froide » sans merci.
Débarrassé de ce contre poids à sa puissance, le capitalisme pouvait s’en donner à coeur joie. Et il le fit. Guerres et pillages impérialistes (Irak, Afghanistan, Congo, Rwanda, Somalie, Yougoslavie....), guerres sociales : partout en Allemagne réunifiée, en France, en Grèce, en Espagne, en Amérique Latine, en Asie...partout la victoire du capitalisme se traduisit par un recul social gigantesque qui eut des conséquences anthropologiques énormes comme en Russie où l’espérance de vie recula pour la première fois depuis 1917 ! Partout les salaires baissent, les biens collectifs sont privatisés, la santé et l’éducation sacrifiés en attendant d’être
> privatisés, la lèpre du chômage détruit les solidarités et mine la société, partout les travailleurs sont mis en concurrence les uns contre les autres, partout s’abat sur le travail le talon de fer du capitalisme.
Les peuples en lutte pour leur indépendance, leur dignité, comme le peuple Palestinien, ne sont plus soutenus par ce grand arrière que constituait le bloc socialiste et voient une détérioration spectaculaire des conditions de leurs luttes.
Partout la réaction triomphe et les « 20 ans de liberté » ce sont traduits en fait en 20 ans de malheur, guerres et reculs sociaux !
Voila ce que l’orgie médiatique tente de cacher.
Tente mais ne réussit pas. Car il y a plus fort que toutes les propagandes, les diarrhées verbales hystériques de la radio unique du capital, de la télé unique du patronat, c’est l’expérience, le vécu des travailleurs Allemands, Français ou Boliviens, l’expérience et le vécu des peuples depuis la sombre année 1989. Aucune propagande ne fera croire à un ouvrier au chômage que le système, que la logique économique, qui le prive de son gagne pain est l’expression de la liberté...à moins que ce ne soit celle du loup dans la bergerie ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit. La liberté célébrée aujourd’hui c’est celle du capital d’aller et venir quand bon lui semble, comme bon lui semble, de fermer une usine pour gagner toujours plus ailleurs et de recommencer sans cesse en brisant au passage les vies des travailleurs. Et en épuisant la terre. Ce qui nous rappelle au passage qu’il n’y a pas de solution aux problèmes environnementaux dans le cadre du capitalisme.
Le déchaînement médiatique peut tromper et obscurcir les consciences.
Mais la lutte des classes continue. Et l’action du capitalisme, sa guerre contre les travailleurs ne peut que provoquer la réaction de ceux-ci. Les luttes continuent.
Ici et maintenant. Ailleurs et partout.
Cuba résiste et son exemple ouvre les nouveaux chemins aux peuples du sous continent sud-américain : au Venezuela, en Bolivie, au Nicaragua et dans encore bien des pays la lutte des peuples et des gouvernements anti-impérialistes créent les conditions du « socialisme du XXI ° siècle » selon la belle formule du Président Chavez.
Partout les résistances anti-impérialistes résistent et contre-attaquent mettant à mal la nomination des impérialistes.
Partout les peuples s’unissent pour la lutte.
Partout, malgré la mort proclamée du communisme, les travailleurs renouent les fils de leur histoire et affûtent les armes de leur libération, redécouvrant la pensée émancipatrice de Marx et Engels.
Partout renaît la nécessité de s’organiser pour être plus fort face aux assauts du capital. Et l’organisation de combat des travailleurs qu’est le Parti Communiste redevient un impératif de l’action de masse.
Partout aussi les renégats et les apostas sont démasqués. Dans le mouvement ouvrier, dans les syndicats où les collaborateurs de classe sont de plus en plus clairement désignés. Où les syndicalistes de classe reprennent l’offensive.
« 20 ans de liberté » disent ils....sans préciser pour qui ?
« 20 ans de liberté » disent ils....oubliant de signaler que 80% des citoyens de l’ex RDA proclament, après expérience, la supériorité du socialisme sur le capitalisme et sont tellement enthousiastes devant l’UE du capital que seuls 20% des citoyens ont voté aux élections européennes.
« 20 ans de liberté » disent ils....qui ce sont traduits par une attaque sans précédent contre les salaires et les conditions de travail des travailleurs de toute l’Allemagne, attaques menées conjointement, faut-il le rappeler, par les socialistes (SPD) et les démocrates-chrétiens (CDU-CSU).
Alors laissons les chanter « Il pleut bergère » en s’égayant dans les parcs de Berlin. Nous, nous savons bien qu’un jour prochain, sans doute plus proche qu’ils ne le croient, le « Ca ira » retentira.