25 février 2019
Marco TERUGGI
La relative normalité qui règne à la frontière colombo-vénézuélienne a de quoi déconcerter L’hypothèse d’une intervention militaire des responsables US et de l’opposition vénézuélienne semble de plus en plus crédible. « Les jours de Maduro sont comptés », a déclaré le secrétaire d’État Mike Pence
San Antonio, frontière avec la Colombie - Il y a quelque chose qui cloche quand on examine la situation du 24 février à la frontière colombo-vénézuélienne. Il y a une « normalité anormale » qui ne cadre pas avec le scénario dessiné par les déclarations internationales et celles de la droite vénézuélienne. La distance est telle qu'une question claire se pose : soit on fait face à un énorme bluff, soit une intervention internationale est en préparation.
« Les jours de Maduro sont comptés » , a déclaré Mike Pompeo, secrétaire d'État US ; Marco Rubio, sénateur de Floride, a tweeté une image de Muamar Khadafi souriant puis lynché, et Miguel Pizarro, du parti Justice d’abord, a déclaré dans une conférence de presse avec d'autres forces d'opposition qu’on est en train de vivre « un dénouement, une étape finale ».
En suivant le fil des déclarations, il n’y aura pas de marche arrière dans l'assaut. Les portes de la négociation ne seront pas ouvertes, « ils usurpent le pouvoir, il n'y a (…) Lire la suite »
24 février 2019
Marco TERUGGI
Malgré le déploiement permanent d’affrontements sur les ponts Bolívar et Santander, l’opposition, outre une tentative d’occupation de l’aéroport de San Antonio désactivé, a cherché à faire un usage politique de l’aide humanitaire.
Ureña, Táchira, Venezuela - Le 23 février, jour de l'entrée annoncée de l'aide humanitaire au Venezuela, est arrivé et s'est terminé. Les prévisions apocalyptiques ne se sont pas réalisées, Nicolás Maduro n'est pas tombé, Juan Guaidó est resté à Cúcuta, le pays n'est pas entré dans une confrontation hollywoodienne. Haute tension ? Oui, en particulier dans la zone frontalière qui sépare les deux pays par trois ponts sur une rivière presque à sec : Simón Bolívar, Tienditas, et Santander. D'un côté la Táchira, les villes de San Antonio et Ureña, de l'autre le Nord de Santander, avec la ville de Cúcuta.
La journée a commencé tôt avec ce qui était attendu : une pression frontale avec impact médiatique sur les ponts. Les actions ont eu des moments d'euphorie, due par exemple au fait qu'une poignée de membres de la Garde nationale bolivarienne (GNB) ont décidé de rejoindre les troupes de Trump-Rubio-Duque-Guaidó. L'euphorie s'est dissipée et au fil des heures, la certitude s'est (…) Lire la suite »
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24 février 2019
Feguenson Hermogène
Quel lien existe-t-il entre la crise politique haïtienne actuelle et l’impasse politique dans laquelle se trouve le gouvernement vénézuélien ?
Le 7 février dernier, plusieurs milliers de citoyen-ne-s ont gagné les rues dans les différentes villes du pays pour exiger le procès des dilapidateurs des fonds du programme Petro-Caribe * ; la démission du chef d’État et de son gouvernement. Cela a été aussi l’occasion de lancer un cri de colère contre l’inflation due, en partie, à la dépréciation de notre monnaie.
Rappelons que ce soulèvement populaire s’inscrit également dans la lignée des manifestations qui ont eu lieu les 6 et 7 juillet, le 17 octobre et le 18 novembre de l’an dernier. Celles-ci ont remis en cause non seulement la gestion désastreuse de la chose publique par l’équipe au pouvoir, mais aussi le fondement inégalitaire de la formation sociale haïtienne. Le saccage des supermarchés appartenant à des membres influents de l’oligarchie locale peut en témoigner.
Les insurrections de la fin de l’année 2018 ont ébranlé l’État profond haïtien (concept évoqué par Peter Dale Scott*) au plus haut niveau. L’option de (…) Lire la suite »
24 février 2019
Le communiqué du PCF ne mentionne pas le nom de Maduro, ni de son gouvernement légitime
José FORT, Jean ORTIZ, Maïté PINERO
Chers camarades
A l’heure où nous écrivons, la tension est à son comble aux frontières du Venezuela. L’Amérique latine retient son souffle et le secrétaire général de l’ONU se tient en contact permanent avec le gouvernement légitime du président Maduro. La 68ème intervention militaire étasunienne dans ce continent aura-t-elle lieu ?
Ce 24 février, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, a déclaré : « les Etats-Unis vont passer aux actes contre ceux qui s’opposent au rétablissement de la démocratie au Venezuela ».
Les raisons de l’agression, l’Administration Trump ne les dissimule même pas : mettre la main sur les immenses réserves de pétrole, anéantir ce régime chaviste qui a contribué avec Cuba à faire progresser l’unité et l’intégration latino-américaine. Le retournement de conjoncture et l’arrivée au pouvoir de gouvernements de droite et d’extrême-droite laissent croire à Washington qu’il serait possible de faire table rase de ce que les hommes de Trump désignent comme « la troïka du mal : Venezuela, Nicaragua, Cuba ». Leur hargne et leur morgue sont sans limites et chaque jour charrie son lot de menaces. L’armée bolivarienne est sommée par Trump de trahir et de se rendre. Les familles des militaires sont menacées (« nous savons où elles se trouvent »). Plusieurs déclarations précisent qu’après le Venezuela, « (…) Lire la suite »
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23 février 2019
John PILGER
Si le larbin de la CIA Guaido et ses suprémacistes blancs s’emparent du pouvoir, ce sera le 68e renversement d’un gouvernement souverain par les États-Unis, pour la plupart des démocraties.
En voyageant avec Hugo Chavez, j'ai vite compris la menace du Venezuela. Dans une coopérative agricole de l'état de Lara, les gens attendaient patiemment et avec bonne humeur dans la chaleur. Des cruches d'eau et de jus de melon étaient distribuées. On jouait de la guitare ; une femme, Katarina, se tenait debout et chantait avec une voix de contralto.
« Qu'est-ce qu'elle dit ? » ai-je demandé.
« Que nous sommes fiers », m'a-t-on répondu.
Les applaudissements qui lui étaient adressés se sont fusionnés avec l'arrivée de Chavez. Sous un bras, il portait une sacoche remplie de livres. Il portait sa grande chemise rouge et saluait les gens par leur nom, s'arrêtant pour écouter. Ce qui m'a frappé, c'est sa capacité d'écoute.
Mais maintenant, il lisait. Pendant près de deux heures, il a lu au microphone des extraits de la pile de livres à côté de lui : Orwell, Dickens, Tolstoï, Zola, Hemingway, Chomsky, Neruda : une page par ci, une ligne ou deux par là. Les gens applaudissaient et (…) Lire la suite »
22 février 2019
Alex ANFRUNS
Le Venezuela est aujourd’hui en grand danger de guerre, de chaos et de destruction avec le rôle actif des États-Unis et de la Colombie. Ces pays ont des intérêts économiques et utilisent un secteur de l’opposition pour faire croire qu’un « gouvernement parallèle » existe. En effet, le plus gros pari d’un certain secteur de l’opposition vénézuélienne a toujours été le putschisme.
Souvenons-nous en. Après un résultat majoritaire aux élections législatives de décembre 2015, la droite vénézuélienne avait défendu une « Loi d’amnistie et de réconciliation nationale ». Il ne s’agissait pas de libérer des « prisonniers politiques », mais les principaux responsables de l’opération putschiste intitulée « La Salida » en 2014.
Cette opposition s’était ensuite présentée à la table du dialogue sans que cela ait jamais été son intention. Cela provoqua l’incompréhension des médiateurs internationaux tels que l’ex-président espagnol Rodriguez Zapatero. Déjà en 2017, après sa tentative ratée de provoquer un coup d’État au moyen d’actions violentes dans la rue, l’opposition avait annoncé ce plan de « gouvernement parallèle ». Illusion fatale.
Trump veut détruire l’ALBA, un système dans lequel la coopération basée sur les besoins humains prend le pas sur la loi du marché sauvage. Le Venezuela, Cuba et le Nicaragua sont des obstacles dans le « destin manifeste ». A-t-il (…) Lire la suite »
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