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Thème : Répression

Silence sur l’assassinat d’un journaliste en Bolivie

Alan MACLEOD

Les médias et les groupes de défense des droits humains restent silencieux sur l’assassinat de Sebastian Moro, un journaliste engagé politiquement en Bolivie

Le 10 novembre, le journaliste argentin Sebastian Moro a été retrouvé inconscient, souffrant de multiples blessures, couvert d’ecchymoses, d’égratignures et d’autres signes de violence, tous enregistrés au centre médical où il a été soigné. Moro portait un gilet qui l’identifiait comme journaliste. Il couvrait le coup d’État soutenu par les États-Unis contre Evo Morales, le président de Bolivie démocratiquement élu. Il avait 40 ans et travaillait pour le quotidien argentin Pagina12. Quelques heures auparavant, il avait dénoncé ce qu’il considérait comme une prise du pouvoir par l’extrême droite. Ses derniers mots connus, publiés dans son journal quelques heures avant qu’on le découvre, dénonçaient l’enlèvement de fonctionnaires du gouvernement et les attaques de la mafia contre des journalistes et les moyens de communication. Il avait été l’une des seules voix à révéler au monde la campagne de terreur de l’opposition locale. Moro a passé six jours dans un hôpital de La Paz (…) Lire la suite »

Lycée Ampère, Lyon : où est la violence ?

Bernard GENSANE
6 décembre, devant le lycée Ampère Le caudillisme au quotidien du banquier éborgneur. Je passe après la bataille. Une bonne cinquantaine de flics, pour beaucoup armés de LBD, ont dégagé des lycéens peu nombreux et non violents de l'entrée du Lycée. Un jeune a reçu une balle de LBD dans la joue, ce qui a nécessité son évacuation par les pompiers. Il a subi une opération de deux heures. Une jeune fille a été plaquée au sol sans raison, puis emmenée dans un car de flics où elle a été insultée et giflée avant d'être relâchée. J'ai discuté une demi heure après les faits avec un ado qui pleurait encore. On comprend la stratégie du caudillo banquier : terroriser, humilier pour que les citoyens, les jeunes en particulier, redoutent fortement d'aller manifester. Honte, naturellement, aux cognes qui mettent cela en pratique ! L'assaut des CRS a été globalement violent et a duré environ 45 minutes. Il faudra déterminer si ces charges violentes ont été sollicitées par la direction, ou (…) Lire la suite »
Dotés de battes de base-ball, de chaînes, de grenades, d’armes à feu, ils chargent des paysannes sans défense

La haine de l’Indien

Álvaro GARCIA LINERA

Tel un épais brouillard nocturne, la haine parcourt voracement les quartiers des classes moyennes urbaines traditionnelles de Bolivie. Leurs yeux débordent de rage. Ils ne crient pas : ils crachent ; ils ne réclament pas : ils imposent.

Leurs slogans ne sont pas d’espoir ni de fraternité : ils sont de mépris et de discrimination envers les Indiens. Ils enfourchent leurs motos, montent sur des camionnettes, se regroupent dans leurs fraternités carnavalesques et leurs universités privées et partent à la chasse des Indiens soulevés qui ont osé leur ôter le pouvoir. À Santa Cruz, ils organisent des hordes motorisées 4 x 4, gourdin à la main, pour faire un exemple contre les Indiens, qu’ils appellent collas et qui vivent dans les quartiers marginaux et dans les marchés. Ils scandent des slogans : Tuons des collas, et s’ils croisent en chemin une Indienne portant la pollera, ils la frappent, la menacent et la somment d’abandonner leur territoire. À Cochabamba, ils organisent des convois pour imposer la suprématie raciale dans la zone Sud où vivent les classes nécessiteuses et chargent comme des régiments de cavalerie contre des milliers de femmes, des paysannes sans défense qui marchent en demandant la paix. Ils (…) Lire la suite »
Ces armes sont interdites lors d’un conflit armé selon les conventions internationales.

Gaz lacrymogène, une passion française

PERSONNE

Au commencement fut l’usage militaire. Puis d’un théâtre des opérations (Guerre de 14-18) à d’autres (conflits coloniaux dans les années 20), puis d’un type de combat à l’autre, les gaz lacrymogènes sont devenus l’arme de première intention des États dans le maintien de l’ordre établi.

Cette arme a comme vertu première d’être duale : elle assure « en même temps » la dispersion et la dissuasion collectives. Si le terme « lacrymogène » n’apparaît qu’en 1915 (cf. Le Robert), il y a eu en France une « commission secrète sur des substances puantes » en 1905. En 1912, l’armée et la police adoptèrent un produit suffocant (l’éther bromacétique, classé dans la catégorie des substances corrosives – non interdites par les conventions de La Haye de 1899 et 1907). Contrairement à la version officielle, la guerre chimique n’a pas commencé le 22 avril 1915 à Ypres avec l’armée allemande, mais avec l’armée française dès 1914. Mais comme l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs (malheur aux vaincus !), c’est la date d’Ypres qui a été retenue. (cf. 1) Dans l’Humanité du 30 avril 1920, on pouvait lire : « Protestation – La Commission administrative de la C.G.T. proteste contre les mesures terroristes prises par le gouvernement, d’accord avec les autorités militaires, (…) Lire la suite »
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Chili : « Ils nous ont tant volé, qu’ils nous ont même pris notre peur »

Jérôme DUVAL

L’important soulèvement populaire initié contre l’augmentation du coût de la vie et les inégalités sociales ne faiblit pas, malgré une répression sans précédent depuis la dictature.

Alors qu’en Équateur une insurrection populaire menée par le mouvement indigène a mis fin à une mesure économique imposée par le FMI impliquant une hausse spectaculaire du prix du carburant, et par conséquent des prix des aliments, le président du Chili, parfois surnommé le « Berlusconi Chilien », se voit contraint de renoncer à une hausse du prix des transports face à la contestation. Pour la première fois depuis la fin de la dictature, le gouvernement recourt à l’état d’urgence et l’armée se déploie dans tout le pays, déterminée à mater la révolte en cours contre le modèle néolibéral des Chicago boys. Le Chili entre dans une période insurrectionnelle dès le 18 octobre. Ce jour, des actions d’« évasion massive » [acte de protestation des étudiants qui consiste à passer en masse au-dessus des portiques afin de ne pas payer le métro] se multiplient et imposent l’interruption de l’ensemble du service. La colère de la population estudiantine s’intensifie alors contre une hausse, de (…) Lire la suite »
Le président chilien vient d’annoncer la démission de tous ses ministres

Chili : les grandes avenues s’ouvrent enfin

La JORNADA

Editorial du 26 octobre du quotidien mexicain La Jornada.

Quelques jours après que le président Sebastián Piñera a qualifié ceux qui manifestent contre ses politiques de poignées de délinquants, le préfet de Santiago a dû reconnaître hier que plus d'un million de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale pour exiger la fin du modèle néolibéral suffocant imposé par le dictateur Augusto Pinochet dans les années 1970, maintenu et même intensifié par tous les gouvernements élus depuis le retour de la démocratie en 1990. La journée de protestations, soutenue par des centaines de milliers de personnes dans d'autres régions du pays, a été jusqu'à maintenant le point culminant du plus grand soulèvement populaire de la nation andine depuis la fin de la dictature, il y a trois décennies. L'ampleur de la participation montre le rejet des mesures cosmétiques annoncées par Piñera pour tenter de contenir l'incendie social qu'il a provoqué en autorisant une augmentation du prix du métro de Santiago, mais surtout, en répondant aux (…) Lire la suite »

Londres : la police interdit les manifestations d’Extinction Rebellion – plus de 1 500 personnes arrêtées

Chris MARSDEN

Les militants d’Extinction Rebellion (XR) ont défié hier une interdiction par la police de manifester dans toute la métropole de Londres. La raison invoquée pour l’interdiction lundi soir était une ordonnance révisée en vertu de l’article 14 de la Loi sur l’ordre public stipulant qu’à 21h00, « tout rassemblement lié au« soulèvement d’automne » d’Extinction Rebellion [...] [devait] cesser maintenant de manifester à Londres ».

Cette interdiction a été suivie par l'envoi de centaines de policiers pour détruire des tentes installées à Trafalgar Square, la seule zone dans laquelle des manifestations avaient été autorisées auparavant, après que d’autres eurent été déclarées illégales et leurs participants susceptibles d’être arrêtés. La police a coupé les cadenas de quatre personnes, qui s'étaient enchaînées ensemble dans une tente. Pamela Williams, 71 ans, s'était collée à l'endroit où se trouvait sa tente. Elle a déclaré à la presse que les manifestants avaient été sommés de quitter les lieux 30 minutes seulement avant le dernier délai fixé à 21 heures. Parmi les personnes arrêtées, il y avait Ellie Chowns, députée européenne des Verts. Elle a déclaré dans une vidéo publiée sur Twitter : « Hier, toute manifestation publique a été interdite dans notre capitale. C'est une mesure totalement injustifiée et disproportionnée [. ...] Les règles ont été changées [. ...] Plus aucun espace à Londres n'est (…) Lire la suite »

Le peuple chilien en lutte contre le capitalisme et sa barbarie

Cecilia ZAMUDIO
Les peuples se soulèvent contre le capitalisme et l’appauvrissement qu’il entraîne pour la majorité, pour la classe exploitée. Au début du mois d’octobre, le peuple équatorien s’est massivement soulevé pour rejeter les injonctions du FM I[1], tout comme l’a fait le peuple haïtien appauvri par des siècles d’une « dette » fallacieuse datant de l’époque coloniale [2], maintenant, c’est le peuple chilien qui se soulève contre le pillage capitaliste, contre l’exploitation et la prévarication des conditions de vie. Il se soulève contre le pillage perpétré par les multinationales minières, énergétiques, agro-industrielles (etc.), celles qui dévastent des rivières, des forêts, des montagnes et des glaciers, celles qui exterminent le peuple Mapuche, les autres peuples indigènes et les petits paysans. Le peuple chilien se dresse contre la rapine légalisée du capitalisme. Il se soulève contre les diktats du Fonds monétaire international et d’autres institutions impérialistes, contre les (…) Lire la suite »

Le banquier justifie les yeux crevés et les mains arrachées des citoyens

Bernard Gensane
On ne le répètera jamais assez : les yeux crevés, les mains arrachées n'appartenaient pas à des grosses brutes habillées de noir, plus ou moins anarchistes fous, dénommés, pour simplifier, “ Black Blocs ”, mais à des citoyens qui exerçaient pacifiquement leur droit démocratique de manifester face à des types surprotégés, surarmés, et qui ont accepté l'ordre d'utiliser des armes de guerre contre des gens sans défense. Crever un œil avec un LBD est très simple : il suffit simplement de viser. Si l'on n'a pas bu deux litres de bière avant (il fait chaud dans les autocars de la police et de la gendarmerie), on gagne à tous les coups. Quant à arracher une main, c'est l'enfance de l'art : vous balancez une grenade dite de désencerclement dans un groupe de 10 personnes et vous faites bien du dégât. Un groupe d'experts de l'ONU a dénoncé l'usage « disproportionné ” du LBD, après plusieurs blessures graves du côté des manifestants. La commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de (…) Lire la suite »
Les barbares promettent de débarquer rue de Dunkerque à Paris

Communiqué de presse de La France insoumise

LFI (communiqué), J-L. MELENCHON (vidéo)

Sans garantie de protection de notre siège, malgré notre demande, suite à l’appel à manifester du syndicat de Police Alliance, le mouvement de La France insoumise demande aux salariés, militants et aux élus qui devaient s’y rendre demain comme à leur habitude de ne pas le faire.

Nous invitons les personnes fragiles à ne pas se rendre à proximité de son siège, rue de Dunkerque à Paris. Nous ne voulons pas d’incident, pas plus que de nouvelles images de l’émission « Quotidien » qui nous feraient subir un nouveau procès politique pour outrage ou rébellion en bande organisée ! Sous le régime de Macron, la démocratie et la capacité à apprécier et critiquer politiquement les ordres donnés à la police et la doctrine du maintien de l’ordre sont donc suspendues au bon vouloir d’un groupe corporatiste violent. Il s’est notamment illustré pour avoir menacé des magistrats, pris la défense d’un policier suspendu par le Préfet de Police ou encore avoir obtenu la diminution des moyens de surveillance du journal Charlie Hebdo avant les attentats. Christophe Castaner et le Préfet de Police Lallement préfèrent mettre de l’huile sur le feu plutôt que d’ordonner le retrait de cette bande agressive. De nombreux gilets jaunes qui organisaient des manifestations ne (…) Lire la suite »
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