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Thème : Répression

Colombie

Guerre totale contre le mouvement social

Maurice LEMOINE

« Si un peuple sort pour manifester au milieu d’une pandémie, c’est parce que le gouvernement est plus dangereux que le virus. » Sous cette forme ou sous une autre, ce slogan figurait sur d’innombrables pancartes, panneaux et banderoles quand, le 28 avril, dans les rues de Bogotá, Cali, Medellín, Pereira, Manizales, Neiva ou Pasto, des flots de manifestants ont commencé à se déverser.

Une indignation majuscule portait les participants : trois jours auparavant, le gouvernement avait annoncé sa nouvelle... « Loi de solidarité durable » (ou « soutenable », selon les traductions). C’était la meilleure, celle-là ! Préparée par le ministre des Finances, un néolibéral orthodoxe, Alberto Carrasquilla, cette réforme fiscale entendait recouvrer 6,3 milliards de dollars afin de réduire un déficit fiscal que la catastrophe sanitaire a considérablement aggravé. Soit. Mais en tapant essentiellement sur les classes moyennes et les milieux populaires. Coup pas trop élégant, on en conviendra. Surtout quand, au milieu des cris d’alarme des hôpitaux débordés, le pays subissait la troisième vague de la pandémie. « Solidaire », une loi faisant passer la TVA (IVA en espagnol) de 5 % à 19 % sur des produits comme l’essence ou, depuis les aliments jusqu’aux vêtements, les biens de première nécessité ? « Soutenable » l’augmentation de la taxe sur les services publics, dont l’eau, le (…) Lire la suite »

Y a-t-il un pilote dans la police ?

François RUFFIN

Le ministre de l’Intérieur n’est pas devant, mais derrière. Il court après les policiers. Il se tait lorsqu’une députée est jetée à terre. Et il laisse la police à une forme d’autogestion chaotique, entre syndicats, hiérarchie, préfecture. Cette désertion du politique, c’est un symptôme. D’une « classe dirigeante » impuissante à « diriger », qui ne fait plus que « dominer ».

« Comme la police n’est plus dirigée, c’est désormais elle qui dirige ». Je pointais cela, l’année dernière, dans mon rapport parlementaire : la désertion du politique. « Y a-t-il un pilote dans la police ? Je m’interrogeais. Y a-t-il un ministre à l’Intérieur ? Ou bien, en est-on à une autogestion chaotique, entre syndicats, hiérarchie, préfecture, sans cap politique fixé d’en haut ? » Les événements récents en témoignent, jusqu’à la caricature : le ministre n’est pas devant, mais derrière. Le mardi, il court après les syndicats de policiers, lors d’une manifestation où il se fait huer. Le jeudi d’après, c’est ma collègue députée Bénédicte Taurine qui, lors d’un rassemblement, est jetée à terre, un fait inédit, et sans une réaction derrière, ni de l’Intérieur ni de Matignon. Et il en est ainsi depuis près de trois ans, depuis les Gilets jaunes – dont il faut rappeler le bilan : 27 éborgnés, 5 mains arrachées, 321 crânes ouverts, et deux morts. Depuis cette crise, le (…) Lire la suite »
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Jour heureux ? non jour honteux !

Jose ESPINOSA
Ce mercredi 19 mai restera une tâche indélébile. Journée noire pour les forces républicaines. Des milliers de policiers français, ayant signé pour servir le peuple et non l’État, et leurs syndicats prétextant rendre un nouvel hommage à leur collègue assassiné, manifestent devant l'Assemblée Nationale en proférant de nombreux slogans contre la justice française qu’ils désignent comme leur adversaire. Ce fait se déroule au moment où des militaires actifs et retraités, des policiers actifs et retraités dénoncent ce qu'ils appellent "la déchéance du pays qui annonce le chaos et la violence" et se déclarent prêts à l'action autrement dit prêts à se compromettre dans des actes répréhensibles dans un état de droit. Ces groupes minoritaires créent une ambiance délétère qui peut déstabiliser notre république et à ce titre méritent d'être sanctionnés. S'abritant derrière de véritables revendications portant sur les moyens humains, matériels et financiers, les syndicats de policiers comme (…) Lire la suite »
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« L’État nous pousse à agir comme la police »

Vanessa CODACCIONI

Vanessa Codaccioni : «  L’État nous pousse à agir comme la police  »
Promouvoir la surveillance de tous par tous. Voilà ce que veut l’État, comme l’explique Vanessa Codaccioni dans son dernier ouvrage, « La société de vigilance ». Et en plus d’appeler les citoyens à la délation, il les surveille toujours plus en renforçant les pouvoirs de la police, comme l’illustre la loi de « sécurité globale ».

Ce samedi 16 janvier, près d’une centaine de marches des libertés devraient à nouveau avoir lieu en France, contre la proposition de loi relative à la « sécurité globale ». La mesure phare du texte, qui limite la diffusion des images des forces de l’ordre, devrait être remaniée. Reste un arsenal de dispositions pour, notamment, renforcer les capacités de surveillance des forces de l’ordre via la généralisation de l’utilisation des drones ou de caméras-piétons — des petites caméras portées par les agents pour filmer les interventions. Autant de mesures qui font écho à ce que décrit la politologue et historienne Vanessa Codaccioni, dans son ouvrage paru début janvier, La société de vigilance. Autosurveillance, délation et haines sécuritaires (Textuel, 2021). Signaler au commissariat que son voisin a reçu des invités en plein confinement ; rapporter à la police que son cousin s’est laissé pousser la barbe et va souvent à la mosquée ; inciter les enseignants à informer leur (…) Lire la suite »

24 membres du Parlement européen demandent la libération immédiate du prisonnier politique Saeid Sangar

Hamid ENAYAT

Suite à une récente vague d'exécutions et d'arrestations massives, lancée depuis décembre 2020, par le régime iranien, vingt-quatre membres du Parlement européen ont cosigné une déclaration rédigée à l'initiative des Amis d'un Iran libre (FoFI) du Parlement européen.

Cette déclaration qui porte sur le non-respect des droits de l'homme en Iran, se concentre sur le cas particulièrement préoccupant du prisonnier politique Saeid Sangar. Il y est écrit que : "L'un des cas les plus urgents est celui du prisonnier politique Saeid Sangar de la ville de Piranshahr, du fait que la justice iranienne s'acharne sur lui – après qu'il a purgé une peine de 20 ans de prison, pour avoir soutenu la principale opposition iranienne, l'Organisation des Moudjahidin du peuple d'Iran (OMPI/MEK) – en le condamnant à 11 mois de prison supplémentaire, à Urmia. M. Sangar, 47 ans, un des plus anciens prisonniers politiques iraniens, interrogé et torturé et mis à l'isolement pendant trois ans, a eu à subir pas moins de 13 simulacres d'exécution ». Comment interpréter une telle décision ? A ce jour, il est à remarquer que les autorités iraniennes ciblent particulièrement les prisonniers politiques ainsi que les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations nationales (…) Lire la suite »

Le rappeur Pablo Hasel bientôt en prison

T 34

L'état espagnol est une dictature franquiste depuis 1939, avec ravalement de façade par la constitution de 1978. A l'époque tout a changer pour que rien ne change et ceux qui dénonçait l'arnaque finissaient emprisonnés, torturés, assassinés, leurs partis politiques dissouts, leur journaux fermés comme Egin, etc. Ces dernières années suite à l'approbation de la “ ley mordaza ” (une sorte de loi Avia espagnole) beaucoup de chanteurs ont été condamné. Quoi de plus logique dans un état en crise légitimité entre les scandales de corruption des Bourbons et la politique anti populaire des gouvernements successifs ceci lors d'une crise majeure du capitalisme.

Le rappeur Pablo Hasel vient de recevoir un ordre d'incarcération sous 10 jours. Dans un tweet il déclare : Ils m'ont donné 10 jours pour entrer en prison. Au final il n'y a pas eu la solidarité suffisante pour empêcher ceci qui nous affecte nous la majorité qui n'avons pas notre liberté d'expression garantie. Il vont m'emprisonner pour relater des faits objectifs, mais jamais ils ne vont me soumettre. Dans un autre tweet il ajoute : Ils savent bien que je ne vais jamais me soumettre même si je vais en prison, ils m'utilise pour intimider les autres. Ceci est du terrorisme. Avec la complicité coupable d'Unidad Podemos dans le gouvernement tandis qu'ils protège la monarchie, ils gardent le silence qu'ils nous emprisonne pour raconter ce qu'ils font et dénoncer leurs injustices. Qui est Pablo Hasel ? Pablo Hasel est un rappeur communiste persécuté depuis de nombreuses années, sur Le Grand Soir un article parle de lui (Espagne : un rappeur risque 12 ans de prison pour des (…) Lire la suite »
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Le jugement de Julian Assange dévoile la monstruosité du système carcéral supermax

Luk VERVAET

Le jugement sur Assange est malgré lui l’aveu de la monstruosité du système carcéral qui se pratique aux États-Unis et qui se propage aussi bien en Europe que sur d’autres continents. Eliane Martinez, de Prison Insider, écrivait : « Le modèle supermax est en train de se généraliser au monde entier… Il est considéré comme un traitement inhumain par le Comité contre la torture de l’ONU »

Le 4 janvier 2021, la juge Vanessa Baraitser a rejeté la demande des États-Unis d’extradition de Julian Assange. C’est une victoire, certes. L’enfermement d’Assange pour le reste de sa vie aux États-Unis, pour avoir exposé les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité en Irak, en Afghanistan et à Guantanamo, a été bloqué. Du moins provisoirement. Parce que, sur le fond, Baraitser a accepté toutes les accusations étasuniennes contre Assange. Selon la juge, Assange aurait droit à un procès équitable aux États-Unis. Pour elle, le journalisme d’investigation, c’est de « l’espionnage ». La liberté d’expression ne veut pas dire « qu’on peut publier tout ce qu’on veut ». Même si l’article 4 de la loi britannique sur l’extradition dit que : « L’extradition ne sera pas autorisée quand il s’agit d’un délit politique », elle a jugé que le traité d’extradition (le UK Extradition Act de 2003) s’appliquait bien dans le cas d’Assange. Enfin, la protection par Assange de ses sources, (…) Lire la suite »

Selon la prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee, la vie n’existe pas à la prison de Qarchak

Golrokh Ebrahimi IRAEE
Dans une lettre choc, Golrokh Iraee a décrit la prison de Qarchak comme la plus grande prison pour femmes du Moyen-Orient La prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee a envoyé une lettre depuis la sinistre prison de Qarchak à l’occasion de l’anniversaire de l’exécution de trois prisonniers politiques kurdes, Zanyar et Loghman Moradi et Ramin Hossein Panahi. Qualifiant la prison de Qarchak comme « la plus grande prison pour femmes du Moyen-Orient », elle a écrit dans cette lettre bouleversante, « la vie n’existe pas dans cette prison et c’est ce que l’on peut en dire en quelques mots ». Voici la traduction du texte complet de la lettre de la prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee : La vie n’existe pas à la prison Qarchak de Varamine, la plus grande prison pour femmes du Moyen-Orient. Et c’est ce que l’on peut en dire en quelques mots. Ici, vous pouvez voir la profondeur de la catastrophe créée par ceux qui occupent les postes au pouvoir(...) C’est le reflet (…) Lire la suite »
Amputations, défigurations, fracas maxillo-facial ou dentaire, dilacération oculaire ou énucléation, fracas crânien, hémorragies cérébrales…

Couvrez ces plaies que je ne saurais voir…

Maxime VIVAS

Le 24 janvier 2019, le professeur Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon, après avoir constaté les dégâts occasionnés par les LBD, informe les pouvoirs publics et lance une pétition.

Il écrit : « J’ai été particulièrement choqué par les photos prises et les lésions observées chez les personnes blessées lors des mouvements de manifestation. Beaucoup, très jeunes (potentiellement nos enfants), ont été mutilés alors qu’ils ne représentaient aucune menace spécifique ». Et d’ajouter : « amputation de membre, défiguration à vie, fracas maxillo-facial ou dentaire, dilacération oculaire ou énucléation, fracas crânien, hémorragies cérébrales engageant le pronostic vital et entrainant des séquelles neurologiques, autant de mutilations qui produisent de nouveaux cortèges de « Gueules cassées »…Tant de vies ont été ainsi sacrifiées (…)…Pour toutes ces raisons nous, soignants (médecins, chirurgiens, urgentistes, réanimateurs, infirmiers, aides-soignants…) apolitiques et attachés à l’idéal de notre pays, la France, au travers de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Femme et du Citoyen, demandons qu’un moratoire soit appliqué sur l’usage des armes sublétales de (…) Lire la suite »

Les bonnes âmes me révulsent

Michel TAUPIN
Ah ! toutes ces bonnes âmes, la main sur le cœur, capables sans la moindre honte, de justifier la violence policière disproportionnée face à une soignante d'1m55 qui a osé lancer, ô terrorisme suprême, quelques pierres sur des robocops en armures, et leur présenter un doigt d'honneur après avoir été, avec d'autres, gazée et réprimée sauvagement : "Ah ! mais elle a jeté des pierres sur les forces de l'ordre... quand même !" Bien momifiées dans leurs canapés, ces bonnes âmes à la vertu de collabos, n'ont pourtant pas un mot pour justifier la colère légitime des soignants face à un pouvoir aveugle et sourd à leur souffrance, à la dégradation scandaleuse de leurs conditions de travail, au démantèlement de la santé publique, qui sont pourtant d'une violence extrême et autrement plus funestes. Il n'y a pas plus légitime que la colère des soignants. Leur rage même est justifiée. Ils se battent depuis plus d'un an pour être reconnus, valorisés et arrêter le massacre de l'hôpital public (…) Lire la suite »