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24 membres du Parlement européen demandent la libération immédiate du prisonnier politique Saeid Sangar

Suite à une récente vague d'exécutions et d'arrestations massives, lancée depuis décembre 2020, par le régime iranien, vingt-quatre membres du Parlement européen ont cosigné une déclaration rédigée à l'initiative des Amis d'un Iran libre (FoFI) du Parlement européen.

Cette déclaration qui porte sur le non-respect des droits de l’homme en Iran, se concentre sur le cas particulièrement préoccupant du prisonnier politique Saeid Sangar. Il y est écrit que : "L’un des cas les plus urgents est celui du prisonnier politique Saeid Sangar de la ville de Piranshahr, du fait que la justice iranienne s’acharne sur lui – après qu’il a purgé une peine de 20 ans de prison, pour avoir soutenu la principale opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidin du peuple d’Iran (OMPI/MEK) – en le condamnant à 11 mois de prison supplémentaire, à Urmia. M. Sangar, 47 ans, un des plus anciens prisonniers politiques iraniens, interrogé et torturé et mis à l’isolement pendant trois ans, a eu à subir pas moins de 13 simulacres d’exécution ». Comment interpréter une telle décision ?

A ce jour, il est à remarquer que les autorités iraniennes ciblent particulièrement les prisonniers politiques ainsi que les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations nationales de novembre 2019. Placées en prison, ces personnes sont soumises à de graves tortures et autres mauvais traitements tels que : flagellations et exécutions simulées, torture par noyade et violences sexuelles, privation de soins médicaux vitaux...

Ces faits ont amené Amnesty International a déclaré, dans son rapport du 2 septembre 2020 : qu’"Au lieu d’enquêter sur les allégations de disparition forcée, de torture, de mauvais traitements et d’autres crimes à l’encontre des détenus, les procureurs iraniens se sont rendus complices de la campagne de répression, en inculpant des centaines de personnes au nom de la sécurité nationale, uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ; tandis que les juges prononçaient des verdicts de culpabilité, sur la base d’"aveux" obtenus sous la torture.

33 exécutions en un seul mois !

Les exécutions de deux prisonniers les lundi et mardi 18 et 19 janvier 2021, respectivement à Sanandaj et Zahedan, ont porté à 33 personnes, au moins, le nombre de prisonniers pendus au cours des trente derniers jours, par ce qu’il faut bien appeler un fascisme religieux au pouvoir en Iran.

Trois autres prisonniers politiques baloutches ainsi que trois prisonniers sunnites, accusés de Moharebeh (guerre contre Dieu), ont été, les uns pendus à Zahedan le 3 janvier, les autres à la prison de Vakilabad, à Mashhad le 26 décembre. A la même période, le régime a fait pendre une femme à Sanandaj, au nord-ouest de l’Iran et exécuter, à Rasht, au nord de l’Iran, Mohammad Hassan Rezaei, après 13 ans d’emprisonnement. Celui-ci n’avait que 16 ans, lors de son arrestation.

C’est ainsi, que le régime clérical tente – désespérément – de prévenir les soulèvements populaires, en multipliant les exécutions criminelles et arbitraires, les arrestations massives et diverses mesures répressives.

Pour ce régime, l’exécution a toujours été un outil essentiel pour se maintenir au pouvoir. La République islamique d’Iran détient le record des exécutions par habitant et particulièrement celui des exécutions d’enfants.

Quand la politique d’apaisement fait face à un renouveau d’effusions sanglantes en Iran
À l’approche du troisième anniversaire des manifestations nationales de décembre 2017 et janvier 2018, Amnesty International a renouvelé ses appels auprès de la communauté internationale, pour que celle-ci rende justice à ces dizaines de manifestants, y compris des enfants, qui furent tués par les forces de sécurité iraniennes, dans tout le pays. Leurs familles endeuillées méritent certaines réponses, qui leur ont été refusées.

Les peines injustes et lourdes prononcées dans le cadre de la répression des manifestants et des dissidents sont l’arme de choix dont le régime iranien se sert pour repousser toutes formes de protestation et de soulèvement. Le régime n’hésite pas non plus, à utiliser les plus ignobles tortures pour étouffer les voix dissidentes.

Cette politique de « la peur et des lourdes peines » est désormais, la politique officielle de répression des manifestations de 2020, adoptée par le pouvoir judiciaire iranien, dont le chef actuel n’est autre qu’Ebrahim Raisi, ancien membre des comités de la mort, qui présidèrent au massacre des prisonniers politiques, à l’été 1988.

Toujours selon Amnesty International, une action internationale s’impose pour briser ce cycle des effusions de sang en Iran. Rappelons, le cas récent de Navid Afkari, qu’en dépit de toutes les protestations internationales, le régime iranien n’a pas hésité à exécuter.

Si, pour se maintenir au pouvoir et contrôler la population désespérée et indignée, le régime poursuit inexorablement sa politique d’exécutions, qu’en est-il de la politique d’apaisement à l’égard de l’Iran, prônée par les pays européens et plus récemment les Etats-Unis ?

On est en droit de se demander pourquoi, ces derniers, n’ont pas conditionné et soumis leurs interactions avec le régime iranien, à la cessation des exécutions ? Le régime iranien ne se serait pas alors, enhardi à utiliser la peine de mort et à prendre des otages à l’étranger en manière de chantage pour se maintenir au pouvoir.

Malheureusement, on peut constater que jusqu’à présent, la politique de l’UE et du responsable politique américain, revient à choisir le prix du sang aux dépens des droits de l’homme.

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Viktor Dedaj

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