Depuis qu’elle a mis Edward Snowden, l’auteur de fuites sur la NSA, en sécurité en Russie il y a deux ans, Sarah Harrison, militante et rédactrice en chef de WikiLeaks, vit tranquillement à Berlin. Sara Corbett rencontre celle que certains considèrent comme une héroïne politique et d’autres comme une complice de trahison.
Il est difficile d’exagérer la sociopathie des responsables de la sécurité nationale américaine : leur volonté de mentir de façon éhontée sur les sujets les plus graves est sans limite.
Message de solidarité du Comité Free Ali Aarrass, Bruxelles, Place Julian Assange, 29 janvier 2020
Lorsque les services de renseignement échouent, lorsque des institutions armées jusqu’aux dents de capacités de surveillance et de lois anti-terrorisme sont incapables d’empêcher ce qu’elles sont supposées empêcher, la tentation est forte de chercher des boucs émissaires. Edward Snowden, qui a exposé au grand jour la contradiction entre la croissance illimitée de l’appareil de surveillance et ses résultats très limités, est tout désigné pour jouer ce rôle après les attentats de Paris.
Le 24 novembre 2014, Edward Snowden a reçu le Prix Nobel Alternatif de la Paix au Parlement suédois, en reconnaissance de son travail pour la défense d’ « une société ouverte et libre et pour ne pas s’être excusé d’avoir fait connaître l’important réseau d’espionnage des communications téléphoniques et d’internet mis au point par les Etats-Unis. » (Ultima Hora. Asunción, 25 novembre 2014)
Le 28 octobre 2014, l’hebdomadaire américain The Nation a publié un grand entretien réalisé avec le lanceur d’alerte Edward Snowden [1].
Mémoire des luttes propose une version exclusive de ce document en français. Leur rédaction a enrichi le texte, présenté dans sa quasi-intégralité, de plusieurs notes. L’ensemble est publié en trois parties sur leur site.
Un Gulfstream banalisé a été suivi lorsqu’il est passé au-dessus du Royaume-Uni. Quand le lanceur d’alerte et administrateur système de la NSA Edward Snowden a effectué sa spectaculaire évasion en Russie il y a un an, un jet secret du gouvernement étatsunien – déjà utilisé dans les vols de « restitution » [rendition] de la CIA sur lesquels des suspects de terrorisme ont disparu dans d’invisibles sites « noirs » – a traversé l’Europe dans le but de le renvoyer en Amérique, révèle The Register.
En matière de secret d’Etat, les pays les plus démocratiques ont tendances à durcir leurs positions, et à mettre la nécessité d’informer le public (et la justice) au second rang derrière la défense de leurs intérêts. Pour les gouvernements, la justice devient alors une arme de pression redoutable.