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Thème : Edward Snowden

De Snowden à Assange, la nouvelle chasse aux sorcières

Jean-Marc Manache

D’Edward Snowden à Julian Assange, pour l’administration américaine les lanceurs d’alerte d’aujourd’hui sont les communistes d’hier, les «  sorcières  » du XXIe  siècle…

|Les États-Unis subissent une nouvelle attaque… de paranoïa aiguë. La première crise notable remonte à la guerre froide quand le gouvernement US décide de créer la NSA pour espionner les télécommunications du bloc communiste. Après 1989, une fois le mur de Berlin tombé, la psychose US passe au stade supérieur lorsque la NSA se met à espionner… le monde entier. Ironie de l’histoire, quelques années plus tard Edward Snowden, le lanceur d’alerte à l’origine des révélations sur l’ampleur des écoutes de la NSA, a trouvé refuge à… Moscou, tandis que Laura Poitras, la journaliste a qui il a confié des milliers de documents classés secrets, vit en exil à Berlin ! Idem pour Jacob Appelbaum, un hacker proche de WikiLeaks, lui aussi harcelé par les autorités américaines. Aujourd’hui, le nombre de lanceurs d’alerte poursuivis, voire condamnés, est tel que l’on pourrait parler d’une nouvelle « chasse aux sorcières » semblable à celle orchestrée par l’affreux McCarthy dans les années 1950. La (…) Lire la suite »

Il faut défendre Edward Snowden !

Bill VAN AUKEN
Dans un entretien dimanche sur la chaîne allemande ARD, l'ex-agent de la National Security Agency (NSA) a prévenu que les « responsables du gouvernement [des États-Unis] veulent me tuer. » « Ces gens, et ce sont des responsables du gouvernement, ont dit qu'il aimeraient me mettre une balle dans la tête ou m'empoisonner quand je sortirai d'un supermarché et me regarder mourir sous la douche, » a déclaré Snowden. La mise en garde de Snowden sur le fait que le gouvernement américain le veut mort pour mettre fin à ses révélations sur l'espionnage illégal de la NSA doit être prise avec le plus grand sérieux. Cela montre l'urgence qu'il y a à développer un mouvement de masse pour le défendre et s'opposer à la destruction des droits démocratiques. Snowden fait référence à un article affiché sur le site Web Buzzfeed qui s'appuie sur des entretiens avec des responsables américains du renseignement et de l'armée, qui discutaient avec franchise de leur désir de l'assassiner. Parmi eux, (…) Lire la suite »

Interview exclusive d’Edward Snowden

Tomjo

Nous avons interviewé Edward Snowden, le jeune informaticien reclus en Russie pour ses révélations sur les programmes d’espionnage américains. Il nous explique les raisons qui l’ont poussé à fuir son job et « balancer » son ancien employeur.
Du fait de sa connaissance des outils de contrôle, nous l’avons questionné à propos de la politique numérique lilloise : la banalisation des moyens de surveillance, Internet des objets ou capteurs, attaqueraient notre libre arbitre.
Pour lui, des parallèles doivent être faits entre la lutte contre le terrorisme, les mesures contre la « crise », et l’action des écologistes dans la mise au pas des populations.
Pour preuves, Edward Snowden nous rend compte des écoutes d’Euratechnologies, Sandrine Rousseau ou Éric Quiquet. Révélations.

Bonjour Edward, c’est un honneur de vous rencontrer, vous avez pris des risques énormes. Vous savez, je n’ai fait que ce qui devait être fait. Je ne suis pas un héros, juste un déserteur. Le « système », comme on dit, qu’il soit économique ou policier, tient pour une part sur des gens qui ne font que leur travail. Des gens qui ne font que mettre au point des alliages de métaux qui deviendront plus tard des engins atomiques ; qui ne font qu’un morceau d’algorithme qui analysera les conversations privées de la planète. Personne ne se sent responsable de rien. Or l’histoire du XX° siècle a montré que cette division des tâches, ce morcellement du travail peut conduire à des horreurs sans que personne ou presque n’en réalise la portée. Moi, je ne pouvais plus participer à la barbarie. Pour en faire l’expérience, je sais bien que tout le monde ne peut déserter facilement. Mais faire « fuiter » des informations, c’est déjà refuser d’être un rouage. C’est déjà subvertir cette (…) Lire la suite »
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Pourquoi la NSA espionne aussi votre papa (#oupas)

Jean-Marc MANACH

Les révélations d’Edward Snowden, le "lanceur d’alerte" américain, sur l’ampleur des opérations d’espionnage et de surveillance des télécommunications de la National Security Agency (NSA), ont incité de nombreux journalistes à me demander si cela pouvait aussi concerner des Français.

En l’espèce, votre papa, votre maman, vos grands-parents, vos enfants, collègues, amis, tous ceux avec qui vous êtes en contact peuvent effectivement être espionnés, ou l’ont peut-être même déjà été. L’explication figure noir sur blanc dans un rapport top secret de l’inspecteur général de la NSA révélé par le Guardian.

Contrairement aux écoutes téléphoniques classiques, ce qui intéresse la NSA, ce n'est pas tant le contenu des télécommunications que leur contenant, ce que l'on appelle des méta-données : qui communique avec qui, quand, d'où, au sujet de quoi, en utilisant quels logiciels, passerelles, fournisseurs d'accès, adresses IP, etc (voir à ce sujet l'excellent et très pédago guide du Guardian, ou encore comment les méta-données d'une photographie a permis de géolocaliser puis d'arrêter John McAfee). L'objectif est en effet de constituer un "graphe social" des personnes et organisations ciblées ("targeted") par la NSA, la CIA et le FBI, en demandant à ses analystes d'effectuer ce qu'elle qualifie de "contact chaining" : « En général, ils analysent les réseaux situés à deux degrés de séparation de la cible. » Autrement dit, la NSA espionne aussi ceux qui communiquent avec ceux qui communiquent avec ceux qui sont espionnés (exemple). La seule limite imposée aux analystes de la NSA est (…) Lire la suite »

« Presque orwellien » : un juge étasunien condamne l’espionnage de la NSA

Bill VAN AUKEN

Un verdict rendu par un juge du tribunal de district à Washington lundi dernier a qualifié de « presque orwelliennes » les opérations massives d’espionnages dans lesquelles l’Agence de sécurité nationale (NSA) collecte et emmagasine les données de pratiquement tous les appels téléphoniques aux États-Unis, locaux ou internationaux.

Même si la décision du juge Richard Leon ne fait rien pour empêcher l’espionnage illégal et anticonstitutionnel de la NSA, cette description remarquable est néanmoins l’admission que le gouvernement étasunien est coupable de méthodes associées à un État policier. Edward Snowden, le contractuel de la NSA qui a exposé les opérations d’espionnage à grande échelle, a, avec raison, présenté la décision comme une confirmation de sa décision d’exposer les opérations secrètes au public américain et mondial. « J’ai agi avec la conviction que les programmes de surveillance de masse de la NSA ne passeraient pas le test de la constitution et que le public américain mérite l’opportunité de voir ces questions décidées en audiences publiques », a déclaré Snowden. « Aujourd’hui, il a été établi qu’un programme secret autorisé par une cour secrète, après avoir été dévoilé au grand jour, violait les droits des Américains. » Dans son verdict, le juge Leon, qui a été nommé par l’ancien (…) Lire la suite »

La Fin de l’Hypocrisie - La politique étrangère des Etats-Unis à l’ère des fuites. (Foreign Affairs)

Henry Farrell et Martha Finnemore
Le gouvernement des États-Unis semble scandalisé que des personnes fuitent des informations classifiées sur ses actions les moins avouables. En tous cas, c'est ainsi qu'il se comporte : il y a trois ans, après que Chelsea Manning, un soldat alors connu sous le nom de Bradley Manning, ait transmis quelques centaines de milliers de câbles diplomatiques classifiés au groupe anti-secret WikiLeaks, les autorités américaines ont emprisonné le soldat sous des conditions que le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture a qualifié de cruelles et dégradantes. Peu après, le sénateur Républicain, Mitch McConnell, à l'émission Meet the Press, a qualifié le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, de « terroriste high-tech ». Plus récemment, à la suite des divulgations sur les programmes d’espionnage américains par Edward Snowden, ancien analyste de la NSA, les responsables américains se sont lancés dans une grande partie diplomatique pour tenter de convaincre les autres pays de refuser (…) Lire la suite »
Entretien avec Sarah Harrison de WikiLeaks, associée de Julian Assange et ange-gardien d’Edward Snowden.

Un courage contagieux (Sueddeutsche.de)

John Goetz, Bastian Obermayer
Elle est là : la femme qui a passé les quatre derniers mois aux côtés d’Edward Snowden. D’abord à Hong Kong, puis à Moscou. Ensemble, ils ont fait l’histoire et établi de nouvelles politiques mondiales dans ce court laps de temps. Sarah Harrison, 31ans, journaliste et membre de WikiLeaks, porte un caleçon noir, une chemise gris foncé et un cardigan en laine tandis qu’elle s’assoit sur une vieille chaise de bureau dans une salle de réunion d’un sous-sol, entre des dossiers, des câbles entremêlés, des CD vierges et des ordinateurs. Le lieu exact de la rencontre ne peut être révélé. « Désolée », dit-elle, en passant ses doigts dans ses cheveux : « Rien n’est facile en ce moment ». Qui est cette femme, qui a passé tant de temps auprès de Snowden, résistant aux pressions de la première puissance mondiale, les Etats-Unis, établissant des plans de vols pour les annuler ensuite, sans cesse en état d’alerte à cause des agents de renseignement ? Sarah Harrison ferme les yeux. Elle (…) Lire la suite »

Déclaration de la journaliste de Wikileaks Sarah Harrison au sujet d’Edward Snowden

Sarah Harrison
J’ai passé les quatre derniers mois, en tant que journaliste, avec Edward Snowden, le lanceur d’alerte de la NSA, et suis arrivée en Allemagne en fin de semaine. J’ai travaillé à Hong Kong dans l’équipe de Wikileaks qui tentât de négocier plusieurs demandes d’asile politique pour Snowden et ai négocié sa sortie de Hong Kong afin de mettre en œuvre son droit à un asile politique. Je voyageais avec lui en chemin pour l’Amérique Latine lorsque les États-Unis ont révoqué son passeport, le contraignant à rester en Russie. Durant les 39 jours suivants je suis restée avec lui dans une zone de transit de l’aéroport Sheremetyevo de Moscou, où je l’ai aidé à formuler des demandes d’asile politique dans 21 pays y compris l’Allemagne, garantissant son asile politique en Russie malgré une pression considérable de la part des États-Unis. Je suis alors restée avec lui jusqu’à ce que notre équipe soit confiante qu’il soit bien installé et qu’il soit libre de toute forme d’ingérance de la part (…) Lire la suite »

Julian Assange : « Les communications de l’Amérique latine passent par les États-Unis » (Granma)

Granma

« 98 % des télécommunications depuis l’Amérique latine vers le reste du monde, y compris les textos, les appels téléphoniques, les courriers électroniques, etc., passent par les États-Unis » (Julian Assange).

Le journaliste et créateur du site spécialisé dans la fuite d’informations WikiLeaks, Julian Assange, a révélé que la quasi-totalité des communications depuis l’Amérique latine passe par les États-Unis, et que ce pays utilise l’espionnage pour consolider son influence sur le monde. « 98 % des télécommunications depuis l’Amérique latine vers le reste du monde, y compris les textos, les appels téléphoniques, les courriers électroniques, etc., passent par les États-Unis », a déclaré Julian Assange lors d’une interview réalisée par Russia Today, depuis l’ambassade d’Équateur à Londres, où il est réfugié. L’objectif de Washington est « d’obtenir des informations sur l’état de l’Amérique latine, sur la destination des transferts économiques et sur les activités des présidents et autres personnalités importantes », a ajouté le militant australien. Selon Julian Assange, cet espionnage « permet aux États-Unis de prévoir, d’une certaine manière, le comportement des présidents et des (…) Lire la suite »

Le mensonge tarifé (Granma)

Fidel CASTRO

De graves événements sur le point de survenir me poussent à prendre la plume. À notre époque, tous les dix ou quinze ans, notre espèce court des dangers de disparition réels. Ni Obama ni personne d’autre ne pourrait garantir qu’il n’en soit ainsi. Je le dis par réalisme, car seule la vérité pourra nous offrir un peu plus de bien-être et un souffle d’espoir. En matière de connaissances, nous sommes devenus majeurs, et nous n’avons pas le droit de leurrer autrui ni de nous leurrer nous-mêmes.

L’immense majorité de l’opinion publique connaît assez bien le nouveau danger qui frappe à nos portes. Il ne s’agit pas seulement du fait que les missiles de croisière soient braqués sur des objectifs militaires en Syrie, mais que le peuple de ce courageux pays arabe, situé au cœur même d’une région habitée par plus d’un milliard de musulmans dont l’esprit de lutte est proverbial, ait déclaré qu’il résistera jusqu’à son dernier souffle à toute attaque. Tout le monde sait que Bachar al-Assad n’était pas un homme politique. Il a fait des études de médecine et il s’est spécialisé en ophtalmologie en 1988. Il a joué un rôle politique à la mort de son père Hafez al-Assad en 2000 et a assumé son poste à la mort accidentelle d’un de ses frères. Tous les membres de l’OTAN sont des alliés inconditionnels des États-Unis, ainsi que quelques pays pétroliers dans ce Moyen-Orient qui assure une grande part de la production mondiale de combustibles d’origine végétale que la Nature a (…) Lire la suite »