José Herrera Petere et Arturo Serrano Plaja

Poésie et exil (17)

José Herrera Petere est né en 1909 à Guadalajara et est mort à Genève en 1977. Il était le fils du IIe président de la République espagnole en exil, Emilio Herrera.

Il est l’auteur, entre autres de Dimanche, vers le sud (Hacia el sur se fue el domingo), publié en français par Seghers et de ¿Por qué no estamos en España ? (Pourquoi ne sommes-nous pas en Espagne ?).

Le très court poème suivant exprime la condition des travailleurs espagnols émigrés, sans nom, et même sans voix :

GARE EN EUROPE

Exportation d’esclaves
La valise sur l’épaule
Les Espagnols arrivent

Mordus par les lézards

Sans soleil ni famille
Va dehors et travaille
Et envoie des devises

Gare à toi !
Si tu parles au retour
Disant à tes voleurs
Que tu veux une patrie !

(Trad. : Alfonso Jimenez)

Également né en 1909, on pourrait mentionner, dans la même veine, Arturo Serrano Plaja lorsqu’il chantait de manière dramatique l’exil intérieur des travailleurs de ce qui était à l’époque une terre de grande misère, l’Andalousie :

De mes yeux, je les ai vus,

misérables, exilés,

marchant par les grands chemins

ces paysans andalous, 
hommes, femmes et enfants,

marchant je ne sais vers où,

cheminant perdus,

de mes yeux, je les ai vus
au bord de ces grandes routes

qui coulent tels des fleuves vers Cordoue...

(trad. : Bernard Gensane).

(Commentaires désactivés)