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« Mensonge, fausse bannière et vidéos », une politique américaine.

Pour justifier l’ingérence dans les affaires des autres, Washington manifeste à la fois un véritable génie de l’affabulation et un manque évident d’imagination. Les dirigeants US n’oublient jamais d’inventer une histoire à dormir debout, mais elle a toujours un air de déjà-vu. Le plus étonnant n’est pas que Washington fasse preuve d’une telle répétition dans son répertoire, c’est plutôt qu’on semble le découvrir à chaque fois. En attendant, les faits parlent d’eux-mêmes. L’analyse des conflits du demi-siècle écoulé révèle le même modus operandi, elle fait apparaître les mêmes grosses ficelles.

Premier cas d’école, la guerre du Vietnam. En août 1964, le fameux incident du Golfe du Tonkin fait subitement basculer l’opinion américaine dans le camp belliciste. Des vedettes lance-torpilles nord-vietnamiennes, accuse Washington, ont attaqué le destroyer de la Navy « Maddox » au milieu des eaux internationales le 2 août. Dans un contexte de tensions entre Washington et Hanoï, la Maison-Blanche soutient que cette provocation communiste ne peut rester sans réponse. Mis sous pression, le Congrès des Etats-Unis autorise le président Johnson, le 7 août, à riposter militairement. Dans les mois qui suivent, des centaines de milliers de soldats volent au secours du régime sud-vietnamien et les bombardiers US pilonnent les positions nord-vietnamiennes.

A l’époque, la presse occidentale reprend mot pour mot la version officielle, accréditant la thèse d’une agression des forces communistes nord-vietnamiennes qui seraient donc responsables de l’escalade militaire. Pourtant, cette narration de l’incident est totalement fictive. Elle a été fabriquée de A à Z. En réalité, aucune attaque n’a eu lieu. Le « Maddox » était dans les eaux territoriales nord-vietnamiennes et non dans les eaux internationales. Il a bien tiré 350 obus, mais dans le vide, contre un ennemi parfaitement imaginaire, pour faire croire à une attaque. Mais peu importe. Il fallait démontrer l’agressivité criminelle du camp adverse, lui faire porter la responsabilité d’une guerre totale. Elle fera trois millions de morts, et les USA la perdront.

Deuxième cas d’école, la guerre contre l’Irak. Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 fournissent à l’administration Bush un prétexte idéal pour lancer une vaste offensive au Moyen-Orient. Elle passe d’abord par la destruction du régime taliban en Afghanistan (pourtant installé avec la bénédiction de Washington), puis par l’attaque contre l’Irak de Saddam Hussein (mars 2003). Privée de toute légitimité internationale, cette agression militaire contre un Etat qui ne menace personne se prévaut, officiellement, d’un double « casus belli ». Bagdad détiendrait des armes de destruction massive représentant un danger mortel pour la sécurité collective, et le régime baasiste fournirait une aide logistique à l’organisation terroriste Al-Qaida.
Comme pour l’incident du Golfe du Tonkin, cette double accusation est une monstrueuse affabulation. On eut beau faire semblant de les chercher, on n’a trouvé aucune arme de destruction massive en Irak, ni aucune connivence entre le régime irakien et l’organisation terroriste fondée par Ben Laden. En revanche, l’implication des services secrets américains et saoudiens dans les attentats du 9/11 est un secret de polichinelle. La version officielle permet donc d’occulter cette responsabilité (qui reste obscure dans ses détails) en se livrant à une inversion accusatoire. Pour justifier la liquidation d’un Etat qui s’oppose à ses ambitions, Washington l’accuse de ses propres turpitudes. Habituée à avaler des couleuvres, la presse occidentale reproduira servilement l’argumentaire contre Bagdad.

Troisième cas d’école, la Syrie. A partir du printemps 2011, une contestation minoritaire et encouragée de l’extérieur, sur le modèle préfabriqué des « révolutions arabes », réclame la destitution du président syrien. Des provocations et des attentats créent un climat de guerre civile, aggravé par l’aide massive que fournissent à la rébellion armée les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golfe. Refroidi par les fiascos afghan et irakien, Washington préfère intervenir contre Damas en utilisant des « proxys », des organisations de mercenaires. Mais une partie de l’establishment, acharnée, veut provoquer la chute de Bachar Al-Assad en persuadant Barack Obama d’infliger des frappes aériennes aux forces syriennes.

Pour justifier cette intervention, il faut évidemment un prétexte. On va vite le trouver ! Par l’horreur qu’il inspire, l’usage de l’arme chimique contre des populations civiles constitue le motif idéal. Le 21 août 2013, des images d’enfants gazés dans la banlieue de Damas font le tour du monde. Faute de preuves, les enquêteurs de l’ONU ne désignent aucun coupable. Une étude menée par le prestigieux MIT révélera que cette attaque ne pouvait provenir que des zones rebelles. Mais c’est trop tard. La machine à mensonges tourne à plein régime. Accréditée par Washington, avalisée par ses alliés, la version officielle est reprise par la presse et les ONG subventionnées. Elle devient « la vérité » sur le conflit syrien, le prétexte de l’ingérence étrangère et le faux-nez du néo-colonialisme.

Vietnam, Irak, Syrie, trois exemples parmi tant d’autres ! La liste des pays qui ont subi l’ingérence fomentée grâce à la manipulation de l’opinion est interminable (Cuba, Cambodge, Soudan, Nicaragua, Somalie, Serbie, Libye, Yémen, Chili, Venezuela, Honduras, la liste est non exhaustive ..). A chaque fois, cette manipulation repose sur un mensonge inaugural, énorme de préférence, qui fabrique le casus belli requis par l’ingérence en tétanisant l’opinion internationale. Spécialité US, cette production de la guerre par l’invention pure et simple de son motif est la marque de fabrique de la maison-mère. Lyndon Johnson invente des vedettes-lance-torpilles, Colin Powell brandit sa fiole de jus de pomme à l’ONU, Barack Obama désigne le coupable d’une attaque chimique organisée par ses protégés. Tout est bon pour édifier le bon peuple.

La formule-clé de cette politique, c’est « mensonge, fausse bannière et vidéos ». Le mensonge est l’élément générateur de la guerre impérialiste, sa matière première, son carburant. La fausse bannière (« false flag ») est son mode opératoire préféré, car il autorise l’inversion accusatoire, l’imputation de ses propres crimes à l’adversaire qu’on veut abattre. Les vidéos, enfin, sont l’instrument de communication qui donne corps à la fable fondatrice. Avec la force persuasive de l’image, avec ses effets de réel, cette mise en scène permet de substituer une post-vérité construite à la simple véracité des faits. Ce n’est pas un hasard si le Pentagone a dépensé 500 millions de dollars pour fabriquer de fausses vidéos djihadistes, et si les Casques Blancs, en Syrie, montaient leurs vidéos dans des décors de cinéma.

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

13/01/2017 07:33 par résistant

Bon article globalement, mais qui, comme trop souvent, ne mentionne pas les véritables responsables : les politiciens des USA ne sont pas les patrons, ce ne sont que des exécutants de nos vrais ennemis : les grands banquiers et grands industriels qui eux, ont décidé et organisé ces "crises" artificielles (et tant d’autres).
Quant au comportement des médias de masse, aucune surprise, puisque leurs patrons sont les même que ceux des politiciens.
C’est la vérité la plus fondamentale qu’il faut expliquer sans relâche, parce que tout le monde semble passer à côté. Je pense que ça vient du fait que les médias de masse montrent les politiciens à longueur de temps, comme des leurres, et que celà répond à notre besoin bien humain de pouvoir désigner notre ennemi facilement. Malheureusement, c’est cette paresse qui nous fait perdre la plupart de notre énergie dans des faux combats contre des marionnettes délibérément mises en place comme des fusibles, de façon à ce que les vrais criminels (les pires que la Terre ait jamais porté) ne soient jamais inquiétés.

13/01/2017 10:47 par Justice

C’est pourquoi, qu’on le veuille ou non, il faudra bien un jour ou l’autre faire briser le mur de la soumission ou pour les plus tendres, briser le,miroir aux alouettes de nos fausses démocraties et employer des méthodes radicales, des méthodes que je n’hésite pas à qualifier de fascistes au grand dam des Bisounours hypercritique qui hantent ce site (Des travers de l’analogie et de la branlette théorique trotskyste...)

Aspirer à une autorité transcendante fondée sur la légitimité et la ’Justice et non sur la force illégitime d’une injustice veule et arrogante appliquée par une élite d’une médiocrité encore jamais attente au cours de l’Histoire humaine. Quand l’homme est devenu un ennemi,pour lui-même et pour la Nature, des solutions inédites s’imposent.
Des méthodes radicales.
2017 sera l’année de tous les basculements !

13/01/2017 18:30 par D. Vanhove

@Justice : avec un tel pseudo, avez-vous conscience des mots que vous utilisez...? pensez-vous vrmt qu’il faille vivre sous un Etat fasciste pour sortir de la dérive actuelle que nous traversons...? avez-vous si peu le sens de l’Histoire et de ce qu’elle nous a appris lors de ces périodes noires pour des centaines de millions d’individus à travers le monde et les époques...?

"Aspirer à une autorité transcendante fondée sur la légitimité et la ’Justice et non sur la force illégitime d’une injustice veule et arrogante appliquée par une élite d’une médiocrité encore jamais attente au cours de l’Histoire humaine. Quand l’homme est devenu un ennemi,pour lui-même et pour la Nature, des solutions inédites s’imposent. Des méthodes radicales"... les djihadistes n’en demandent pas plus et c’est précisément ce qu’ils voudraient nous imposer : une autorité transcendante qu’ils nomment Allah... voyez comme cela pourrait vite virer au cauchemar...

et qui êtes-vous, qu’avez-vous donc vécu pour penser que la médiocrité de "l’élite" (vos mots !) n’a jamais été telle "au cours de l’Histoire humaine"...?! vous pensez que c’était mieux du temps où les populations étaient réduites en esclavage et où "l’élite" n’avait qu’à baisser le pouce pour décider de leurs vies...?
oui, je sais, vous me direz que nous sommes aussi réduits en esclavage à cause de cette "élite"... mais pensez-vous simplement que cet esclavage confortable pour bcp d’entre nous est comparable à celui que d’autres ont connu au cours de l’Histoire humaine...?

allons... si je peux comprendre votre colère, je ne peux vous suivre dans les solutions que vous préconisez...

la Justice est toujours difficile... mais plutôt que de céder au pire, je préfère l’exemple d’un Mandela ou d’un Gandhi qui nous ont montré d’autres voies pour parvenir à nos fins, n’excluant pas la violence parfois, mais sans tomber dans vos souhaits quant à la radicalité, sauf à soi-même, dans la technique du jeûne p.ex... essayez donc pour voir... la première "soumission à briser" est p-ê celle auxquelles nos habitudes de nantis bien nourris nous a habitués, en lieu et place de vouloir les appliquer aux autres, toujours aux autres... c’est tellement plus aisé...

13/01/2017 21:39 par Geb.

mais pensez-vous simplement que cet esclavage confortable pour bcp d’entre nous est comparable à celui que d’autres ont connu au cours de l’Histoire humaine...?

"Confortable pour beaucoup d’entre nous" peut-être, mais ce "beaucoup d’entre nous" représente bien peu en nombre absolu à côté du nombre de ceux pour qui cet esclavage est bien moins "confortable" sinon pas "confortable du tout.

Quant à l’esclavage au cours de l’Histoire humaine, on pourrait peut-être aussi prendre en compte que l’esclavage subi par les exploités aujourd’hui est bien plus difficile à supporter que l’esclavage traditionnel tel qu’il était pratiqué avant le Capitalisme triomphant.

Ou vous n’avez pas remarqué que les esclaves traditionnels étaient vendus par des tierces personnes, les négriers" à ceux qui les exploitaient et que leur force de travail était payée par avance au vendeur ? Ce qui favorisait si on peut dire le fait que l’acheteur avait un minimum d’intérêt à garder l’esclave en bonne santé afin d’en tirer un rendement maximum. Et l’esclave ne se faisait aucune illusion sur le rapport qu’il avait avec son maître. Celui d’un esclave, point barre.

Et quand il pouvait se révolter il le faisait et avait la reconnaissance de ses camarades exploités.

Aujourd’hui, non seulement le travailleur est contraint de SE VENDRE LUI MÊME à son exploiteur, mais il n’est payé pour renouveler sa force de travail qu’après avoir produit et sans être sûr que ça continuera.
De plus il est sommé par la société d’être content de son sort et de faire semblant d’imaginer qu’on jour il pourrait-être à la place de celui qui l’exploite. Alors que tout le monde sait bien que ça ne se fera jamais.
Pire, on le contraint à mépriser celui-qui est rejeté au rebut par la société comme s’il était responsable de son sort.

Et s’il se révolte ce sont ses pairs aussi exploités que lui qui le traitent en paria pour le compte des exploiteurs qu rigolent en coulisses.
Il y en a peut-être qui considèrent que c’est ça "la démocratie" ???

Moi personnellement à subir cette démocratie-là je préférerais encore subir l’esclavage comme avant.
Au moins tout était clair et personne ne donnait de leçons à personne. Et si nos ancêtres ont été capables de mener à bien des révolutions de progrès c’est qu’ils n’avaient qu’un seul choix : Se situer de quel coté de l’épée ils étaient ; la lame ou la poignée.
Aujourd’hui, si quelqu’un s’avise de vouloir remettre en cause le pouvoir néfaste des possédants exploiteurs ce sont tes camarades exploités qui te donnent le coup de poignard dans le dos pour le compte des exploiteurs au nom du "politiquement correct".

Pas un seul propriétaire d’esclave n’aurait osé agir avec ses travailleurs comme peut le faire actuellement le Patronat. Pas plus qu’un paysan ne tue la vache qu’il a payée par avance, aucun esclavagiste "normal" n’aurait tué son esclave, car ça aurait été avant tout un manque à gagner et la perte d’un capital.

Alors oui, je le dis : Aujourd’hui la Prolétariat est confronté à un état bien pire que celui de la main-d’oeuvre esclave d’avant l’Ere capitaliste.

Il est aussi "esclave" avec la seule différence c’est qu’il ne se rend pas compte de son état réel et de qui en est responsable.

Et qu’il ne sait pas aujourd’hui si demain il sera toujours "esclave"... Ou remplacé gratuitement et déchet rejeté aux ordures.

13/01/2017 22:08 par Justice

Je comprends votre désarroi M. Vanhove, mais Justice sera pourtant faite. Loin des compromissions de toutes sortes dont le travers pacifiste n’en est pas le moindre. Il ne s’agit évidemment ni de délire individuel, ni de terrorisme organisé quand j’évoque une force transcendante. Effectivement, votre rapprochement avec le parasitisme islamiste peut sembler aller de soi, au regard de mes propos, à premier vue pourtant. Car tout réside dans l’intentionnalité et les fins elles-mêmes que les uns et les autres défendent, dont le but est la mise au pas de la population mondiale. Ils sont davantage le revers dont l’oligarchie parasite et la pseudo-élite mondialiste constituent l’avers. L’un et l’autre forme les deux faces d’une même médaille, dont nombre de leurs victimes subissent le joug avec un consentement presque jovial, finalement. La transcendance à laquelle je fais allusion est d’un tout autre ordre et est bien plus puissante que tous les naïfs précités et les autres peuvent seulement se l’imaginer. Maintenant, libre à quiconque, pour l’instant, de voir en ces termes un peu abscons les délires d’un fou. De la montagne à la caverne, il avance à pas de loup. Comprendra qui saura. Agira qui pourra.

14/01/2017 01:55 par babelouest

Je crains que Justice ne soit dangereux. Seul le Peuple souverain est important, soutenu par le principe primordial d’égalité, sur laquelle s’appuie la fraternité pour permettre la liberté de tous et chacun. Nulle transcendance là-dedans, simplement se serrer les coudes entre humains.

Quant à ceux qui actuellement détiennent le POUVOIR, ce ne sont que du déchet, des inhumains au sens vrai du terme. Bien pis que des rats qui, eux, pratiquent la fraternité.

14/01/2017 17:27 par D. Vanhove

@Geb : "Moi personnellement à subir cette démocratie-là je préférerais encore subir l’esclavage comme avant."...
derrière son clavier, un peu facile me semble-t-il, mais soit... et d’ailleurs, qui vous en empêche, si tel est vrmt le cas...? Allez-y donc... et p-ê pourrons-nous en reparler par la suite...

je préfère la réflexion de Cioran, qui lui a fait le pas, a changé de société et sait donc de quoi il parle :
"Toutes les sociétés sont mauvaises ; mais il y a des degrés, je le reconnais, et si j’ai choisi celle-ci, c’est que je sais distinguer entre les nuances du pire". (Histoire et utopie - Ed. Gallimard - Extrait)

encore une fois, que cette société dans laquelle nous sommes soit d’une injustice odieuse et d’une iniquité sordide, je le pense comme bcp d’entre nous... mais je me refuse à prôner comme solution, un retour au fascisme comme l’exprimait "Justice" auquel j’ai répondu... et là aussi, si cette forme de gouvernance en tente l’un ou l’autre, qu’il y aille et s’y établisse... il reste sur la planète quantité de pays où les méthodes et les règles étatiques ne sont pas éloignées du fascisme qui semble en séduire certains...

pour ma part, non merci... je préfère rester dans celle-ci où j’ai eu le hasard de naître, et travailler de l’intérieur à ce qui doit être changé... Evidemment, cela semble moins radical et moins efficace dans une époque où la rapidité semble tenir de loi pour chaque individu tellement pressé de vivre sa vie (et sa mort, du coup...?)...

et c’est aussi moins "héroïque" que de se rêver être une figure exemplaire des grandes causes que l’on défendrait seul contre tant d’adversités... très peu pour moi... et là, je rejoindrais G. Brassens :

"Mourir pour des idées, l’idée est excellente
Moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eu
Car tous ceux qui l’avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente

Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure
Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure
Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain
Or, s’il est une chose amère, désolante
En rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater
Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

Les saint jean bouche d’or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d’ailleurs, s’attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire
C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J’en conclus qu’ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente"

Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c’est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

Encore s’il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s’arrangeât
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l’âge d’or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez
Et c’est la mort, la mort toujours recommencée
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente

O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds !
Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente"

15/01/2017 05:11 par depassage

Je ne sais pas pourquoi, mais je rejoins Geb et D. Vanhove en même temps. Geb doit être fasciné comme je le suis moi-même par la sournoiserie, la perfidie et la dangerosité de ce système qui mène droit à l’abîme s’il ne se redresse pas ou qu’il ne prend pas un virage salutaire. Cela se comprend qu’il se présente comme un système les plus opaques de tous les systèmes du passé. Donc, difficile pour le commun des mortels de le déchiffrer pour savoir comment s’y opposer. Il y a quand même quelque chose de commun à tous les systèmes : les larbins d’en haut se grisent d’euphorie tant que ça marche pour eux et que ça contribue à leur confort, mais dés que ça tourne mal, ils perdent les pédales et deviennent les chantres de la reproduction du système, le même ou pire en se croyant différents. Me concernant, l’énormité de ce système je la vois en mettant côte à cote, un porte-avions et un bébé humain, tout en étant conscient que le porte-avions fait vivre beaucoup d’être humains qui font des bébés humains. On dit bien que le ridicule ne tue pas. Mais moi, je suis certains que le ridicule tue plus que n’importe quoi au monde. Je parle du ridicule des faits importants et non pas des petits faits de nos petites conditions de vie, de nos paroles ou de nos petits écrits.

D. Vanhove est dans une sagesse assez compréhensible, ne serait-ce par sa référence à Brassens qui enseigne que tout ce qui change n’est pas pour le mieux et tout ce qui demeure en l’état n’est pas pour le mieux. Il a raison de dire que notre monde a changé pour le mieux puisqu’il permet à environ sept ou neuf milliards d’êtres humains de survivre, ce qui n’est pas beaucoup si on savait vivre autrement que de passer notre temps à nous considérer comme les amis ou les ennemis des uns et des autres. Ce mieux ne revient pas au mérite de personnes particulières ou de civilisations particulières mais à notre adaptation qui reste encore primitive pour se dire qu’on s’en est sorti.
Où D. Vanhove se trompe avec Brassens, c’est que personne ne peut empêcher les personnes de mourir pour les idées les plus folles qui soient, alors pour des idées de justice et d’égalité plus aux moins possibles, alors pourquoi pas ?

L’exemple de Justice est assez édifiant au quel D. Vanhove a essayé de répondre.

Concernant, Justice et ses prévisions sur l’année 2017 : elle sera une année normale et positive globalement, chose qui se base sur une transcendance que l’autre, c’est moi.
Ceux qui s’attendent à des grands bouleversements qu’ils mettent leurs mains dans les poches et fassent leurs promenades en sifflant. Paroles de la voyante ma voisine.

15/01/2017 11:17 par alain

en un seul article je comprends pourquoi vous êtes fichés dans la liste des sites conspi/confusionnistes par les morbacks veners. Merci à eux de dénoncer Fakir, agoravox et autres dizaines d’attrape-nigaud. Pour ceux qui découvrent cette supercherie, comme moi , voici le jugement du grand soir, c’est croustillant. : Le Grand Soir : confusionnisme, conspirationnisme, antisémitisme, chauvinisme / nationalisme, pseudo-anticapitalisme mais vrais idiots utiles de l’extrême droite ; soutien à des régimes autoritaires et/ou pseudo-socialistes ; tient régulièrement un stand à la Fête de l’Huma ; Jean-Luc Mélenchon a longtemps été proche des animateurs et le serait toujours Lien Conspis hors de nos vi[ll]es : Oui, Viktor Dedaj du Grand Soir est un antisémite ! Lien Article 11 : LE GRAND SOIR : ANALYSE DES DÉRIVES DROITIÈRES D’UN SITE ALTER proprios : Viktor Dedaj et Maxime Vivas adresse : h*ttp ://www.legrandsoir.info/ eh ben, c’est du joli, les mecs. vos mensonges ne vous mèneront pas plus loin que les malades mentaux jugés à Nuremberg.

15/01/2017 12:19 par legrandsoir

Ah la la... Ca fait du bien de retrouver de temps en temps de vieux amis... Nostalgie.

15/01/2017 12:52 par D. Vanhove

@depassage : merci pour votre commentaire... mais, au risque de me répéter, pas plus que Brassens je "n’empêcherais" quiconque d’aller mourir pour ses idées... qu’ils y aillent donc, pas de souci... simplement, je me rallie au poète qui conclut :

"O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas"...

je suis né par hasard, comme n’importe qui, et n’ai rien demandé à personne... je fais donc comme tout le monde pour tenter de me débrouiller le mieux possible, guidé par certaines valeurs qui m’ont été transmises et qui m’ont indiqué que tout ne se vaut pas... je ne crois à prsq rien, sauf à ces qqs valeurs qui me servent de repères... pour le reste, je laisse à chacun le choix de son trajet et n’ai de leçon à donner à personne, je ne fais que suggérer qqs pistes qui me paraissent intéressantes pour essayer de survivre dans un monde que je ne serai pas fâché de quitter un jour... mais, à ce stade de ma vie, lentement si possible...

15/01/2017 16:22 par latitude zero

Je comprend l’impatience de Justice.mais comptons d’abord nos forces avec France Insoumise.
Je vois le point de basculement ( tipping point) plutôt vers le printemps 2018 , quand les premières mesures fillonnesques ou macronnesques viendront se sur-surajouter à l’exaspération de la population.
Un point de bascule selon le rapport de pareto évoqué sur ce site par un anarchiste de passage, un rapport de 20/80, suffisant pour agir, quand la majorité laissera faire , approuvera silencieusement, voire aidera.

Laissez s’approcher encore.les fillons et les macrons.

Prenez des notes les grandes oreilles , c’est cadeau, et rapportez les fièrement à vos maîtres !!!

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