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Le néo-colonialisme intellectuel de la gauche européenne

La gauche européenne a toujours eu de grandes difficultés à comprendre le nationalisme et le libéralisme dans des régions comme l’Amérique Latine. Elle développe des attitudes encore mues par le paternalisme de l’eurocentrisme et se tourne vers l’Amérique Latine non pour apprendre mais avec une posture de professeurs, comme s’ils étaient porteurs de l’ensemble de la connaissance et des expériences victorieuses, à partir desquelles ils donneraient un cours magistral sur nos processus.

La gauche européenne a été essentiellement socialiste – ou social-démocrate – et communiste. Elle avait comme composantes essentielles les syndicats et les partis politiques – avec une représentation parlementaire, participant aux des élections, alliés entre eux. Et des groupes plus radicaux, en général trotskistes qui faisaient partie du même scénario politique et idéologique. Une de ses composantes – qui allait devenir problématique – à savoir le nationalisme, fut classé comme une idéologie de droite à cause de son caractère chauviniste en Europe. La responsabilité attribuée aux nationalismes dans les deux guerres mondiales a renforcé cette classification.

Sur d’autres continents, particulièrement en Amérique Latine, cette classification apparaissait comme schématique, mécanique. L’inadéquation est devenue de plus en plus claire alors que surgissaient des forces et des leaderships nationalistes.

En Europe, l’idéologie de la bourgeoisie montante fut le libéralisme, par opposition aux blocages féodaux à la libre circulation du capital et de la main-d’œuvre. Le nationalisme s’est situé à droite du spectre politique et idéologique, exaltant les valeurs nationales de chaque pays en opposition à celles des autres pays et, plus récemment, en s’opposant à l’unification européenne, parce qu’elle affaiblit les États nationaux.

A la périphérie du capitalisme, le nationalisme et le libéralisme ont des traits distincts, et même opposés à ceux qu’ils ont en Europe. Le libéralisme a été l’idéologie des secteurs primaires exportateurs, qui vivaient du libre-échange, exprimant les intérêts de l’oligarchie traditionnelle, de l’ensemble de la droite. Par contre et à la différence de l’Europe, le nationalisme a toujours eu une composante anti-impérialiste.

La gauche européenne a toujours eu de grandes difficultés à comprendre le nationalisme et le libéralisme dans des régions comme l’Amérique Latine. Exemple d’une des erreurs provenant de la vision eurocentrique : des leaders comme Perón et Vargas ont parfois été comparés par les partis communistes d’Amérique Latine avec des dirigeants fascistes européens – comme Hitler et Mussolini – de par leurs composantes nationaliste et antilibérale. En même temps, des forces libérales latinoaméricaines ont été acceptées par l’Internationale socialiste parce qu’elles défendraient les systèmes politiques « démocratiques » (en réalité, libéraux) contre « les dictatures » dans lesquelles des leaders nationalistes joueraient le rôle principal avec leur charisme et leur idéologie supposée « populiste » et autoritaire.

Des processus comme les révolutions mexicaines, cubaine, sandiniste, et des leaderships nationalistes comme ceux mentionnés, ont été difficiles à digérer par la gauche traditionnelle compte tenu de son héritage colonial, eurocentrique. La même chose se passe, d’une certaine façon, avec la gauche latinoaméricaine du XXIème siècle, dont la gauche traditionnelle européenne éprouve des difficultés à comprendre le caractère et les luttes. Ces mêmes limites affectent les intellectuels d’une gauche européenne qui reste eurocentrique dans sa vision de l’Amérique Latine.

D’une part, il y a les intellectuels de la social-démocratie qui, en évoluant vers le social-libéralisme puis le néo-libéralisme, ont perdu toute possibilité de comprendre l’Amérique Latine et la gauche post-néolibérale de notre région.

Mais il y a aussi les intellectuels francs-tireurs ou liés à des courants de l’ultra gauche européenne qui lancent leurs analyses critiques sur les gouvernements progressistes latinoaméricains avec une grande désinvolture, expliquant ce que ces gouvernements ont fait de faux, ce qu’ils devraient faire, ce qu’ils ne devraient pas faire, etc. Ils parlent comme si leurs thèses avaient été confirmées, sans pouvoir présenter aucun exemple concret de ce que leurs idées ont produit et démontré, qui s’adapterait mieux à la réalité que les chemins que ces gouvernements suivent.

Ils se préoccupent des tendances « caudillistes », « populistes », des leaders latinoaméricains, jugent ces processus à partir de ce qu’ils estiment que devraient être les intérêts de tel ou tel mouvement social, ou de l’une ou l’autre thématique. Ils ont des problèmes pour comprendre le caractère nationaliste, anti-impérialiste, populaire, des gouvernements post néolibéraux, leurs processus concrets de construction d’une hégémonie alternative dans un monde encore très conservateur. Ils survolent les réalités comme des oiseaux, saluant quelque chose pour ensuite le critiquer, sans s’identifier profondément à l’ensemble de ces mouvements qui forment la gauche du XXIème siècle. Le temps passe et ces visions eurocentriques ne débouchent sur aucune construction concrète, parce qu’ils sont impuissants à capter les trames contradictoires de la réalité et à partir de cela, proposer les alternatives qui peuvent être portées par les peuples.

Ils se comportent comme s’ils étaient les « consciences critiques de la gauche latinoaméricaine » et comme si nous avions besoin d’elles, comme si nous n’avions pas conscience des raisons de nos avancées, des obstacles que nous avons devant nous et des difficultés pour les dépasser. Non seulement ils ne peuvent présenter les résultats de leurs analyses dans leurs propres pays – qui peuvent être la France, le Portugal, l’Angleterre ou d’autres pays –, là où l’on suppose que leurs idées devraient avoir des résultats, mais ils ne réussissent pas non plus à expliquer – ni même à aborder – les raisons pour lesquelles, dans leur propres pays, la situation de la gauche est incomparablement pire que dans les pays latinoaméricains qu’ils critiquent.

Ce sont des attitudes encore mues par le paternalisme de l’eurocentrisme et qui se tournent vers l’Amérique Latine non pour apprendre mais avec une posture de professeurs, comme s’ils étaient porteurs de l’ensemble de la connaissance et des expériences victorieuses, à partir desquelles ils donneraient un cours magistral sur nos processus. Ils représentent, en fait, malgré les apparences, les formes de la vieille gauche, qui n’a pas fait l’autocritique de ses erreurs, échecs et reculs. Qui ne sont pas disposées à apprendre des nouvelles expériences latinoaméricaines.

L’aura universitaire ne réussit pas à cacher les difficultés qu’ils ont pour s’engager dans des processus concrets et, à partir de ceux-ci, pour partager la construction des alternatives.

Les analyses qui ne débouchent pas sur des propositions concrètes de transformation de la réalité, présentent de moins en moins d’intérêt. Les postures critiques restent sur le plan de théories qui ne se projettent pas dans le champ du réel, sans aucune capacité à s’approprier la réalité concrète, moins encore de la transformer. Pour reprendre le vieil adage marxiste toujours actuel : leurs idées ne se transforment jamais en force matérielle parce qu’elles ne pénètrent jamais dans les masses.

Emir Sader

Emir Sader est philosophe, professeur de sociologie à l’Université de São Paulo (Usp) et de l’Université de l’Etat de Rio de Janeiro (Uerj) où il dirige le Laboratoire des Politiques Publiques.

EN COMPLEMENT

« Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum. »

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

 http://www.pambazuka.net/fr/category.php/comment/94393

COMMENTAIRES  

13/06/2015 13:12 par Dominique

Ce sujet et beaucoup d’autres sont abordés en détails dans le livre indispensable de Michel Collon, Les 7 péchés d’Hugo Chavez.

Par exemple, le populisme chez nous consiste pour les politiques à se faire élire sur des promesses qu’ils ne tiennent jamais. Des gens comme les frères Castro, Chavez ou Maduro eux tiennent leurs promesses, ceci dans un contexte très compliqué autant du point du vue local qu’international. Cette simple comparaison, que des médias comme le Monde ou le Figaro ne font jamais, suffit à démontrer que ceux qui se fichent de leurs électeurs sont ceux que ces médias nous montrent en bon démocrates.

Ce texte n’aborde pas la question des multinationales alors qu’elle est fondamentale pour comprendre le néocolonialisme d’aujourd’hui. L’Amérique latine fut colonisée pendant plusieurs siècles, colonisations qui laissèrent la place au néocolonialisme, c’est-à-dire à des bourgeoisies locales compradores qui ne faisaient qu’une chose : voler les richesses du pays soit en volant les terres des locaux pour se tailler de gigantesques domaines, soit en les donnant en pâture aux multinationales étrangères. Dans les deux cas, leurs fortunes personnelles fuyait à l’étranger. L’Amérique latine fut ainsi privée de développement industriel, et même dans le Venezuela d’aujourd’hui, alors que la gestion de la principale richesse du pays, le pétrole, est devenue publique et ses revenus sont réellement redistribués par l’état, ce n’est pas simple de développer des industries locales, car cela implique de changer les mentalités.

Autrement dit, nos gauchistes "Y a qu’a" feraient mieux de s’informer à la place de reproduire de façon dogmatique les schémas qui ont amené en Russie l’opportunisme de parti qui, dés Lénine, a pavé la voie au stalinisme. Dans un monde de plus en plus dominés par les multinationales, le nationalisme est indispensable pour que la puissance de l’état ne soit pas mise au service de ces sociétés privées tentaculaires et puisse être mise au service du peuple. Ce n’est pas contradictoire avec la Manifeste communiste : aujourd’hui l’état est un état bourgeois au service des multinationales (voir par exemple le traité secret de "libre échange" que Bruxelles s’apprête à signer avec les USA), et pour pouvoir détruire ces états bourgeois il est nécessaire de commencer par se les approprier.

Une des caractéristiques du fascisme est l’union du pouvoir de l’état et du pouvoir des multinationales, Hitler et Mussolini ont perdu la guerre, mais la politique de nos élus, de gauche comme de droite, montre qu’ils sont tous fascistes et que comme au Venezuela, il faudra les remplacer par des gens qui tiennent leurs promesses.

13/06/2015 13:36 par Arthurin

Le doute tout au long de la lecture, avec le complément complètement dissipé, que vient donc faire là le terme "gauche post-néolibérale" ? Exprimer la temporalité d’un concept intemporel, pour faire un distinguo sémantique avec ce qu’il était avant que d’être et ce qu’il est et sera toujours ??

Avec ses raisons et ses torts, ses travers et ses déterminations, c’est la gauche qui s’exprime en Amérique latine.
Et comme ma révolution, petite, m’offre la vision de l’ennemi qui se déchaine ici et du ciel qui nous tombe sur la tronche, je lèverai un verre de rhum à la lutte de l’autre côté de l’océan (et un de Tariquet pour la notre) (même pas peur des mélanges :p).

13/06/2015 14:00 par Triaire

Monsieur Sader, je suis Française et de votre gauche ; je m’escrime à expliquer ce que vous dites là à des gens d’extrème gauche complètement obtus !Hors des théories et des théologies, point de salut à leurs yeux ! C’est pourquoi, chez nous, les droites avancent gaillardement ;
Ils devraient vraiment réfléchir et etre plus modestes par rapport à vos avancées sociales et à vos luttes .Ici, on les attend !

13/06/2015 17:42 par aranega

je partage l’ensemble de ce texte,mais il est un peu"court" sur le trotskysme:en tant que membre de la IV eme internationale,mon courant a toujours soutenu,sans"donner de leçon",les luttes de nos camarades Américains du Sud
Quant au commentaire de Triaire...Désolé ;camarade ,mais sans idéologie ni théorie,tu ne peux donner aucun contenu
à ta Révolution...Marcher sur le Palais,pour mettre un calife à la place du Calife...Tout le monde sait faire
L"expérience " du Stalinisme,et la trahison de la Révolution d’Octobre,nous ont appris à demander des comptes
aux futurs"sauveurs suprêmes"....Changer ? d’accord,camarades,mais pourquoi et avec qui !
saluts
jpa

13/06/2015 18:37 par Dwaabala

À part la révolution spartakiste qui a été aussitôt anéantie, il n’y a pas un seul exemple historique de révolution dans un pays impérialiste.
Le grand pays qui est allé le plus loin est sans doute la France avec la courte période du Front populaire (sans participation mais avec le soutien communiste) puis celle de la Libération, avec un parti communiste fort, mais sous la domination yankee.
Il y a des raisons économiques et sociales qui expliquent cette impuissance.
Il est inutile d’attendre des Nations qui forment le donjon dans la citadelle du capitalisme que leurs forces progressistes puissent renverser la domination des classes possédantes.
Elles peuvent au mieux comprendre (ce que l’article leur reproche de ne pas faire) et soutenir avec leurs moyens les peuples en lutte.
C’est être injuste d’attendre d’elles qu’elles prennent la tête de mouvements de libération nationale et d’ironiser sur le fait qu’elles ne peuvent « présenter aucun exemple concret de ce que leurs idées ont produit et démontré ».
Les arrangements actuels dans la sphère économique impérialistes sont de grande ampleur et les masses populaires sont bien désarmées face à cette réorganisation.
Ici, on résiste aussi, au moins mentalement et politiquement, même si l’audience que rencontre cette résistance peut faire sourire le révolutionnaires purs et durs.

13/06/2015 19:47 par triaire

Dis donc camarade Aranega, qui te permet de dire qu’il n’y a aucune idéologie derrière mes propos ? !
Je dis juste que les foules se fichent des mots en ismes qui ne mènent à rien, le marxisme, le léninisme, le trotskysme..oui bien sur mais qui connait cela aujourd’hui et qui les a lus ?
Soyons plus simples, faisons comme un Chavez, prenons les gens comme ils sont, faisons les participer et là, tu verras qu’ils vont adhérer..On ne veut pas mettre un calife, on veut mettre le peuple au milieu et serrer de près ceux qui auraient obtenu des délégations de sa part .

13/06/2015 20:45 par Roger

De fait, ce n’est qu’en Amérique Latine qu’on peut observer des changements vers plus de démocratie, plus de social, moins de multinationales : globalement des changements de "gauche" . Et vu l’environnement géopolitique, économique et social dans lequel ça émerge et ça avance, chapeau !
Des leçons sont à prendre de ce côté-là.
Il n’ y a pas de Théorie révolutionnaire qui ne soit articulée concrètement à des pratiques. C’est ce que déjà les anciens grecs désignaient comme une praxis, ce dialogue (dialectique ?) entre une pratique qui informe la théorie et la théorie qui féconde la pratique. L’avantage de ce processus quand il est démocratique c’est que tout le peuple y participe et que ce .faisant il s’éduque, sans qu’il soit absolument indispensable qu’une avant-garde éclairée fasse de la "pédagogie", ou montre la voie...Ce qui n’empêche pas que ceux qui en ont le goût et les moyens s’efforcent de forger des outils pour "réfléchir" les situations , les pratiques, et théoriser sans autre ambition que de contribuer à la praxis révolutionnaire.

14/06/2015 10:38 par Cunégonde Godot

La gauche européenne a été essentiellement socialiste – ou social-démocrate – et communiste. Elle avait comme composantes essentielles les syndicats et les partis politiques – avec une représentation parlementaire, participant aux des élections, alliés entre eux. Et des groupes plus radicaux, en général trotskistes qui faisaient partie du même scénario politique et idéologique. Une de ses composantes – qui allait devenir problématique – à savoir le nationalisme, fut classé comme une idéologie de droite à cause de son caractère chauviniste en Europe. La responsabilité attribuée aux nationalismes dans les deux guerres mondiales a renforcé cette classification.

Un article qui va droit au but, dont nos marxistes européo-mondialistes en chambre devraient s’inspirer.
Un point, cependant, sur lequel je ne suis absolument pas d’accord, la soi-disant "radicalité" du trotskysme, qui n’a jamais été autre chose que du mondialisme (alter pour le fun), c’est pourquoi cette sous-idéologie typiquement petite-bourgeoise prolifère toujours dans les rédactions de la presse-système.
Ce qui révulse nos "marxistes" trotsko-formatés de la gauche "radicale" c’est le concept Etat-nation souverain qui pourtant reste le socle indépassable de toute démocratie — en Amérique latine entre autres. Et pourquoi donc ? Parce que cela les renvoie à leurs propres renoncements européo-mondialistes...

14/06/2015 11:05 par Peuple-classe 99%

Il s’agit de débattre calmement pas de "donner des leçons".

La gauche trotskyste IV et communiste III a pu défendre (je passe sur les nuances et les désaccords) un anticapitaliste à tonalité nationaliste car anti-impérialiste. Simple : les capitalistes extérieurs étaient de très grands prédateurs à combattre. Pas de souci ici donc. Solidarité.

Mais il ne suffit pas que le nationalisme soit anti-impérialiste, (c’est une leçon de l’histoire du mvmt communiste), il faut aussi combattre en interne, dans chaque nation, ses propres capitalistes nationaux. Ces derniers exploitent aussi très férocement les travailleurs et les travailleuses du pays, nationaux et simples résidents. C’est là qu’il y a peut-être désaccord.
Le nationalisme fait souvent les yeux doux au capitalisme national pour s’attaquer seulement à la bourgeoisie compradores, celle tournée vers les marchés extérieurs.

14/06/2015 13:39 par christophe

Chavez au Venezuela a tenu compte de l’existant, sans chercher à imposer des idéologies. Comme son peuple dont il était issu, il était croyant et bolivarien, il pouvait s’appuyer sur un peuple qui partage ces 2 valeurs. En France (et en Europe) les gens sont majoritairement de droite et anticommunistes (propagande peut-être).
Hors les valeurs un tant soit peu morales de la droite sont aussi bafouées par la mondialisation néolibérales. Les valeurs de famille et de nation, par exemple, sont victimes de l’ultra-capitalisme néolibéral.
Il ne serait sans doute pas sot d’investir la droite comme le capitalisme a investit la gauche... D’une façon ou d’une autre.
En 40 les communistes avaient compris que la réalisation du communisme ne pouvait passer que par la lutte contre le fascisme...
Podemos en Espagne semble avoir tiré quelques leçons qui pourraient nous être utiles : changer les mots, trouver des complicités là où l’on n’a pas l’habitude de le faire, laisser les grandes idées de côté jusqu’au jour où elles redeviendront efficaces.

14/06/2015 14:34 par Dwaabala

Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. »
Ailleurs, il fustigeait le « chauvinisme imbécile et bas » de ces « misérables patriotes qui, pour aimer et servir la France, ont besoin de la préférer. »
Le peuple français, la classe ouvrière en tête, sut défendre l’héritage national et révolutionnaire du drapeau tricolore et de la Marseillaise comme du drapeau rouge et de l’Internationale . M. Thorez, J. Duclos, le Parti Communiste, surent unir les symboles de 89 et les symboles de la révolution socialiste.
Il suffit d’autre part de relire les pages de l’Humanité depuis des décennies (certaines republiées ici, dans LGS mais que je ne retrouve plus) , depuis que se concocte l’« Europe », pour admettre que le PCF a toujours démontré ce qu’elle entraînerait, et au profit de quelle classe elle se construisait.
La lutte contre « l’européisme » est un bon moyen de dégueuler sa hargne contre « la gauche ».

15/06/2015 09:59 par placide prcf

La gauche en europe ? non pas toute la gauche, la Gauche Européenne au sens de PGE, oui sans aucun doute mérite la critique. Est elle d’ailleurs réellement de gauche quand elle contribue à renforcer de manière systématique l’impérialisme euro atlantique qui écrase l’ensemble des travailleurs de la planète.

Mais il demeure une gauche d’action, de solidarité internationaliste, qui ne se berce pas de mots et d’illusion, tel que l’europe sociale, qui ne se laisse pas impressionner par ceux qui crache leur haine de classe contre l’expérience socialiste à l’Est, contre les révolutions d’amérique latine.

Sur la question de la révolution, de la nation et du socialisme, je signale un livre à lire : Marxisme et Universalisme classes nations humanité(s). qui vient de paraître aux éditions Delga

15/06/2015 17:43 par Cunégonde Godot

Ils se comportent comme s’ils étaient les « consciences critiques de la gauche latinoaméricaine » et comme si nous avions besoin d’elles, comme si nous n’avions pas conscience des raisons de nos avancées, des obstacles que nous avons devant nous et des difficultés pour les dépasser. Non seulement ils ne peuvent présenter les résultats de leurs analyses dans leurs propres pays – qui peuvent être la France, le Portugal, l’Angleterre ou d’autres pays –, là où l’on suppose que leurs idées devraient avoir des résultats, mais ils ne réussissent pas non plus à expliquer – ni même à aborder – les raisons pour lesquelles, dans leur propres pays, la situation de la gauche est incomparablement pire que dans les pays latinoaméricains qu’ils critiquent.

N’est-ce pas bien senti ?
Et propice à faire réfléchir nos consciences européo-mondialistes et néanmoins "marxistes" (s’ils en sont encore capables) ?

22/06/2015 20:01 par alain harrison

Bonjour.

Mondialisation.

L’Humain d’Abord.......Le Parti L’Humain D’Abord......Pourquoi pas !!!

S’inspirer...... Venezuela infos wordpress....pour prendre le POULS VIVANT d’une Révolution en marche.

Avons-nous des solutions fondamentales, décisives, rassembleuses et incontournables.....

Sortons les politiciens affairistes et mettons des Hommes et de Femmes qui ont au coeur de leur vie l’Humain d’Abord.

Nationalisons les banques et passons à l’Économie du Monde, au service de la VIE.

Ayons un Discours irrécupérable.

Dans toute manifestation passons ce petit tracte-cartoon : les patrons sont-ils indispensables ?

Une Image vaut Mille mots, n’est-ce pas.

Saluons ces personnes qui nous ouvre les portes.

Le but ultime, n’est-ce pas de libérer l’Humain de son angoisse.

Revenu de base couplé aux coopéreatives autogérées.....Lébérer du temps de Vie (créativité, sens de chacun...),
faire reculer la criminalité, les maladies psychosomtiques induites.......

Prenons en main l’Initiative et faisons tomber le phénomène insidieux, sournois et ignoble qu’est l’exploitation de l’homme par l’homme.

En commençant par arrêter L’AECG, TAFTA et cie... Ce despotisme sans nom.

Un petit article :

Publié le 18 juin 2015 à 05h00 | Mis à jour le 18 juin 2015 à 05h00
L’accord Canada-Union européenne, une occasion en or pour les PME québécoises

« « (Québec) « Ça coûte cher en billets d’avion et en bouteilles de vin. C’est de même que ça marche. » »

« « Selon l’économiste en chef adjoint du Conference Board, l’AECG - l’accord de partenariat économique le plus important jamais négocié par le Canada - regorge d’opportunités pour les entreprises d’ici. Non seulement en matière de commercialisation de produits et de services, mais aussi au chapitre de l’accessibilité aux marchés publics et de celui de la mobilité de la main-d’oeuvre. Pedro Antunes prévient toutefois qu’il y aura des coûts pour les PME qui s’aventureront du côté de l’Europe, notamment au chapitre du marketing. » »

http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201506/17/01-4878969-laccord-canada-union-europeenne-une-occasion-en-or-pour-les-pme-quebecoises.php

Même au Québec, les prédateurs salives...

Les peuples doivent recouvrer leur vraie place : Peuple Souverain.
Mais éduquons-nous....nous avons du chemin à faire.
La Révolution, la vraie (Jean Jaurès) nous y invite.
Le temps partagé nous ouvrira plus de portes que nous pouvons l’imaginer, dans une socitété conviviale.

Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.

L’Humain d’Abord.......Mondialisé !!!!

22/06/2015 22:42 par Dwaabala

les patrons sont-ils indispensables ?

Questionnement profond.
Le patron a une double fonction. 1) Organiser et contrôler la production, et 2) Faire en sorte que cette production rapporte.
La première est d’ordre technique, la deuxième à proprement parler : capitaliste.
On peut dire du patron ce que Marx dit de la marchandise : ... au premier coup d’œil une personne qui a quelque chose de trivial et qui se comprend de soi-même....Cependant la forme de l’homme est changée, si l’on en fait un patron. Néanmoins,la personne reste un homme, un homme ordinaire et qui tombe sous les sens. Mais dès qu’il se présente comme patron, c’est une tout autre, affaire. A la fois saisissable et insaisissable, il ne lui suffit pas de poser ses pieds sur le sol ; il se dresse, pour ainsi dire, sur sa tête de d’homme en face des autres patrons et se livre à des caprices plus bizarres que s’il se mettait à danser

23/06/2015 08:53 par Dwaabala

Erratum
Au lieu de ... il se dresse, pour ainsi dire, sur sa tête de d’homme en face des autres patrons...
lire plutôt : en face des ouvriers

25/06/2015 17:35 par alain harrison

Bonjour Dwabala.
Les patrons sont-ils indispensables.
je ne sais si vous avez vue le documentaire LA PRISE, concernant le mouvement des coopératives aurogérées en Argentine.
Le documentaire n’est pas sur internet d’après mes recherches infructueuses...
Mais si vous tapez les Femmes de la Brukman, elles en soulignent les bienfaits, lorsqu’elles ont accédé aux livres...comptables...
Un boss, plus jamais point.
La comptabilité, tout le monde peu l’apprendre sur le tas comme on dit.
Mais il y a la magie de la finance.....Les contactes établis tout au long de l’histoire et le fignolage tout au long de l’histoire et le conditionnement tout au long de l’histoire et l’éducation a un rôle à jouer....

Maintenant, les adultes qui savent lire et comprendre n’ont qu’à passer à l’exercice du questionnement.
Le questionnement c’est ce qui fait la différence.

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