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La Grèce est le premier laboratoire d’une résistance concrète populaire et politique à la domination des marchés

Après « l’accord » insoutenable de l’Eurogroupe : un protectorat en Europe et une nouvelle ère sous domination de l’Allemagne

Après « l’accord » insoutenable de l’Eurogroupe : un protectorat en Europe et une nouvelle ère sous domination de l’Allemagne
Il existe un proverbe brésilien qui dit quelque chose comme « si tu restes à côté de la bête, elle te mange. Et si tu t’éloignes, elle te rattrape »... et te mange.

Voici qui s’applique à la pauvre Grèce aujourd’hui. « Grexit » non préparé de dernière minute ou poursuite de sa participation dans l’euro d’acier, la Grèce n’avait plus que des mauvaises solutions devant elle depuis ce week-end. Alexis Tsipras est resté fidèle à l’esprit de sa stratégie de toujours : rester dans l’euro – et rejeter l’austérité de son point de vue –. Jusqu’au bout, il a en réalité privilégié le fait de rester dans l’euro, quel qu’en soit le prix, quel que soit le niveau d’austérité à avaler pour cela. Cette fois-ci, ce prix est trop lourd pour pouvoir être acquitté sans conséquences. Cette stratégie – rester dans l’euro et rejeter l’austérité – , qui est en réalité la stratégie dominante au sein de toute la gauche non social-libérale européenne – au sein du Parti de la gauche européenne (PGE) notamment –, a échoué. Face à elle, l’intransigeance de l’Allemagne, de la France et des créanciers, qui ont compris qu’Alexis Tsipras ne voulait, in fine, rien qui puisse ressembler à une sortie de l’euro, a pu se doubler d’une gourmandise austéritaire accrue vis-à-vis d’Athènes. Désormais, le pays est à vendre et soumis à la loi du plus fort.

Alexis Tsipras a perdu dans le cadre d’une guerre inégale où la coalition des puissances, soudée autour de l’objectif d’anéantir devant l’éternité toute politique dérogeant au cadre austéritaire de l’Europe, n’a laissé aucune chance au dissident. Le miracle n’a pas eu lieu. Dans ces conditions, la lance de l’hoplite ne pouvait pas transpercer l’acier de la Grosse Bertha. Syriza en tant que projet de gauche en Europe est mort, hélas. Mercredi 15 juillet, les parlementaires du pays devront voter pour l’application du programme économique destructeur et humiliant que l’Allemagne et ses alliés ont décidé d’imposer à la Grèce récalcitrante. Le pays continuera donc de payer une dette impayable et de s’enfoncer dans une spirale récessionniste sans fin. A n’en pas douter, une crise politique et des changements d’alliances sont à prévoir sur place. Et rien ne saurait éviter dans ces conditions la montée de troubles sociaux et politiques dans le pays. Soyons sûrs que l’extrême-droite a toutes les chances d’en tirer les bénéfices. Les vainqueurs du jour seraient ravis de voir Alexis Tsipras tomber et d’obtenir un changement de régime. Ils n’ont pas abdiqué cet objectif. Que fera-t-il, lui ? Laissons lui le temps de nous le dire avant de le condamner comme le font avec délectation les médias dominants. Peut-il encore battre retraite pour se reconstituer et préparer un défaut sur la dette et une sortie de l’euro dans quelques mois ?

Le coup d’Etat en cours contre la Grèce, facilité par les dispositions du gouvernement grec à obtempérer, crée une nouvelle situation sur le Vieux Continent. Le Grèce est désormais placée sous protectorat Germano-européen. Et c’est la France qui jouera le rôle de gardien du territoire pour le compte de la puissance dominante dont elle partage le point de vue sur l’essentiel.
Il est clair que cette position acquise par l’Allemagne en Europe est d’abord le fait de l’alignement français. Berlin ne pourrait avoir un tel monopole en Europe si la France ne le souhaitait pas. En attendant, les choses sont claires : contrairement au 20e siècle, cette fois-ci, l’Allemagne a gagné, et par d’autres moyens que la guerre miliaire. Elle dirige l’Europe par l’économie et la finance. Et plus aucune puissance - pas même les Etats-Unis - ne lui impose quoi que ce soit.
Une nouvelle ère commence. La crise grecque n’a pas encore délivré tous ses enseignements et elle produira d’autres bouleversements politiques. Le combat de Tsipras et du peuple grec a révélé comme jamais la nature de « L"Europe » et le visage de sa « nomenkaltura austéritaire » (voir billet précédent : « Grèce : et maintenant ? »). La Grèce est le premier laboratoire d’une résistance concrète populaire et politique à la domination des marchés. Les défaites sont dures, mais elles doivent pourtant nourrir et éclairer le chemin de victoires futures. En attendant, il faut continuer de soutenir les forces populaires en Grèce dans la séquence qui va s’ouvrir. Il nous faut aussi abandonner l’idée que l’euro est réformable. L’euro n’est plus seulement une monnaie, c’est un projet de civilisation. Il est devenu une réalité matérielle qui agit sur les sociétés européennes. Mais s’il faut abandonner l’euro, nous devons l’imaginer dans le cadre d’une réflexion plus large sur l’Europe.

La crise actuelle nous instruit sur les propres faiblesses de la gauche en Europe. Ses forces ne sont pas en mesure d’offrir une alternative à la situation historique actuelle. Rien de ce qui constitue son corpus actuel n’adviendra : pas de « bon euro », pas d’autre Europe possible, sociale, écologique et démocratique.

Il y a beaucoup à remettre sur le métier. En attendant, continuons de nous appuyer sur l’un des acquis de cette séquence. L’unité « pays » est bien le talon d’Achille du système, sa « pétaudière » potentielle. Il constitue un champ de forces dont les dominants ne contrôlent pas, même s’ils en maîtrisent le terrain, l’ensemble des paramètres et des équations qui déterminent les énergies et leurs fluctuations.
L’incursion de la souveraineté politique dans le système des pouvoirs globalisés est notre seule arme. Si nous gouvernions en France, dont le poids économique et géopolitique est le seul à pouvoir freiner l’Allemagne, alors il faudrait assumer un programme et le proposer à tous les pays européens qui le souhaitent : un « euroxit » coopératif et une Europe politique des coopérations renforcées volontaires.

Christophe VENTURA, Mémoire des luttes.

 http://www.medelu.org/Apres-l-accord-insoutenable-de-l

COMMENTAIRES  

28/07/2015 17:20 par Cunégonde Godot

La crise actuelle nous instruit sur les propres faiblesses de la gauche en Europe. Ses forces ne sont pas en mesure d’offrir une alternative à la situation historique actuelle. Rien de ce qui constitue son corpus actuel n’adviendra : pas de « bon euro », pas d’autre Europe possible, sociale, écologique et démocratique.

Bien sûr. La gauche et la gauche "radicale", ferventes européistes, ne peuvent "offrir une alternative" à l’Europe germano-américaniste (comment des croyants fervents pourraient-ils offrir une alternative à leur croyance ?), et cela ne date pas d’aujourd’hui.

Il y a beaucoup à remettre sur le métier. En attendant, continuons de nous appuyer sur l’un des acquis de cette séquence. L’unité « pays » est bien le talon d’Achille du système, sa « pétaudière » potentielle. Il constitue un champ de forces dont les dominants ne contrôlent pas, même s’ils en maîtrisent le terrain, l’ensemble des paramètres et des équations qui déterminent les énergies et leurs fluctuations.

L’unité « pays » pour éviter absolument d’écrire Etats-nations, seuls dépositaires de la souveraineté populaire et nationale. On se croirait dans un bulletin paroissial ou dans une feuille de chou écologiste, au choix.

L’incursion de la souveraineté politique dans le système des pouvoirs globalisés est notre seule arme. Si nous gouvernions en France, dont le poids économique et géopolitique est le seul à pouvoir freiner l’Allemagne, alors il faudrait assumer un programme et le proposer à tous les pays européens qui le souhaitent : un « euroxit » coopératif et une Europe politique des coopérations renforcées volontaires.

"Souveraineté politique dans le système des pouvoirs globalisés"... Pourquoi ne pas écrire plus véridiquement : subsidiarité d’un Etat dans un système fédéraliste (à l’allemande). Ou plus franchement encore (comme les prêchi-prêcheurs Hollande, Valls, Sarkozy, Juppé, etc.) : "Plus d’Europe", toujours plus ! Le TAFTA en touche finale...
Au secours !

28/07/2015 22:49 par matthieu

Merkel construit aujourd’hui le quatrième Reich allemand ;c’est une grande défaite pour la France.

29/07/2015 08:28 par Radon

Il se dit, de plus en plus et dans des lieux divers, que la « gauche » dite « radicale » - terme qui signifie en principe « allant au fond des choses », va devoir remettre en cause un certian nombre de ses tabous. En voici deux...
1-Le Nationalisme- Eh non, ce n’’est pas NÉCÉSSAIREMENT un synonyme de nazisme. Ou il faudrait alors conclure que les révolutions sud-américaines sont d’essence nazie ?
2- La Souveraineté populaire exprimée dans l’ État-Nation.
On suppose que bien d’autres suivront.
Il était temps, mais peut-être déjà trop tard pour la Gauche, que nous avons jadis tant aimée.

29/07/2015 09:15 par Totor

La haute finance avait fabriqué Hitler pour empêcher le spartakisme de l’emporter. Maintenant elle a Merkel dans le même but. L’histoire se mord la queue. Les premiers à payer le prix seront les marxistes, les islamistes aussi, puis viendra le tour des autres comme dans les années 30.Le lavage de cerveau marche bien et les gens ont la mémoire courte.Ce matin un abruti de participant à France Inter avait la stupidité de parler des queues dans la Pologne communiste pour argumenter. Il a rappelé sans le vouloir l’intense propagande qui se faisait en occident sur les queues dans les pays socialistes.J’étais en Pologne en 1980 en stage linguistique et je peux dire que celles qu’il pouvait y avoir là -bas étaient ridicules par rapport à celles que nous avons en France(administrations, supermarchés,Poste, etc...)Et encore je me rappelle surtout de celles pour le ciné là bas, le théâtre, l’opéra et les glaces(délicieuses) aux allées de Jérusalem.

29/07/2015 19:59 par T 34

Ah, les files d’attente en Pologne ! En ce moment les médias capitalistes parlent des files d’attentes au Venezuela (tout en ne disant pas qu’elles sont dues au fait que la bourgeoisie contrôle 70% de l’économie et cache les aliments ou les envois en contrebande en Colombie). Par contre ils ne parleront pas des files d’attente en Espagne provoqué elle par la politique qu’ils soutiennent quotidiennement. et comme disait Maduro hier : "qu’est ce qu’on dirait sur moi si je faisait une loi bâillon comme Rajoy".

30/07/2015 08:09 par Tuile

La thèse consistant à dire que l’Allemagne agit comme prédatrice , est coupable des mesures d’austérité a du vrai, mais certaines réalités nous invitent à la nuancer.

L’Allemagne n’a pas d’armée importante, ni têtes nucléaires. La protection de son territoire repose exclusivement sur le parapluie nucléaire américain. Par ailleurs plus de 50 000 soldats américains sont stationnés encore aujourd’hui en Allemagne, ce qui en fait, de loin, le pays européen qui a le plus de soldats américains sur son sol ( le deuxième étant l’Italie avec 10 000 soldats US ).
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Répartition_des_forces_armées_des_États-Unis#Europe

Comme l’a montré l’actualité récente ( 2 - 3 ans ) , l’Allemagne n’est pas autonome en matière de renseignement. Elle dépend là aussi des américains. L’émoi en Allemagne causé par l’affaire Snowden n’a eu pour conséquence que le renvoi tardif de quelques officiels de la CIA, mais ne changent pas le fait que fondamentalement le BND reste une succursale du renseignement euro-atlantiste largement dominé par les Américains. L’affaire Snowden aurait dû créer une crise diplomatique de plus grande ampleur ( ceci est valable pour la France et d’autres pays, mais là nous parlons de l’Allemagne ).
http://www.courrierinternational.com/article/2014/07/11/berlin-met-la-cia-a-la-porte

Si l’Allemagne est dépendante des Etats-Unis en matière militaire et de renseignement, je doute fort qu’elle puisse entrer en choc frontal avec son suzerain, à moins de faire un revirement géopolitique à 180 degré. Dans ce cas elle devrait se tourner vers les BRICS et tourner son économie vers l’est. Elle sortirait de l’UE et de l’OTAN, serait diabolisé dans les médias ( y compris allemand ) et prendrait le risque d’un maïdan allemand.

Les dirigeants allemands ont fait donc le choix d’accepter les conditions américaines non-négociables : rester dans l’UE et dans l’Euro. Mais comme ce n’est pas n’importe quel vassal, les Etats-Unis ont accepté que l’Euro soit un euro calibré sur l’économie allemande et sur la pensée économique allemande ordolibérale.

Mais voilà que la crise des dettes souveraines vient troubler cet accord. Certains état comme la Grèce ne peuvent pas vivre avec un euro qui ne se déprécie pas assez, un euro trop fort. De plus la casse des salaires et des services publics ( impliqué par l’Euro ) n’est pas accepté par les populations, en résulte une explosion sociale généralisée.

Du rififi parmi les vassaux. Les Etats-Unis joue les arbitres. Le lobbying intense que les Américains mènent en Europe n’a pas pour but de préserver les intérêts de l’Allemagne, ni de sauver la Grèce, mais bien d’éviter que le glacis géopolitique qu’ils se sont fabriqués en Europe ne s’effondrent. La nature de l’accord importe peu, il faut simplement aboutir à un accord. Or les Etats-Unis estiment que si la dette grecque n’est pas restructurée, il risque de perdre la Grèce qui se tournerait vers des cieux géopolitiques plus cléments ( BRICS ).
Mais les Allemands leur rappellent que les mesures proposées par les Grecs entrent en contradiction avec les limites que les Allemands ont posées en acceptant leur entrée dans l’euro.
http://www.romandie.com/news/La-Maison-Blanche-appelle-la-Grece-et-lUE-a-trouver-un-compromis/609922.rom
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/les-etats-unis-s-inquietent-de-plus-en-plus-de-l-evolution-de-la-crise-grecque-491453.html

Donc oui les Allemands ont mis sous tutelle la Grèce, mais cet état de fait est structurel, il n’a rien à voir avec la personne de Merkel ou la folie supposée de Schauble. Les dirigeants Allemands estiment que si on doit faire un transfert de richesses vers la Grèce, alors on veut contrôler leur budget. Est-ce vraiment un argument inaudible ? Si vous accepter le principe de fédération européenne, vous obtenez la perte de souveraineté nationales des pays concernés.
Lorsque des pays entrent dans l’Euro ou bien décident d’y rester il faut s’attendre à une perte de souveraineté. Ce n’est pas du fait de la prédation, de la méchanceté, ou de la folie des Allemands, c’est juste mécanique.
Donc sortons de l’Euro.

30/07/2015 10:00 par legrandsoir

Les dirigeants Allemands estiment que si on doit faire un transfert de richesses vers la Grèce, alors on veut contrôler leur budget. Est-ce vraiment un argument inaudible ?

Tous les pays colonisateurs raisonnent ainsi : Je t’apporte ce que tu n’as pas et je te prends tout ce que tu as.
C’est inaudible et inadmissible. L’Histoire a tranché sur ce point-là et "colonialiste" n’est pas un compliment.
Quant au "transfert des richesses" allemandes en Grèce, hum, hum !

30/07/2015 12:30 par Tuile

Au grand soir

Je vous cite
"Tous les pays colonisateurs raisonnent ainsi : Je t’apporte ce que tu n’as pas et je te prends tout ce que tu as.
C’est inaudible et inadmissible. L’Histoire a tranché sur ce point-là et "colonialiste" n’est pas un compliment.
Quant au "transfert des richesses" allemandes en Grèce, hum, hum !"

Mon argument consistait à dire que le principe même de l’Euro ( et de l’UE ) amène mécaniquement les nations les plus puissantes du continent à se comporter en puissances impériales. Pointer du doigt la responsabilité de l’Allemagne et de ses dirigeants est stérile.
C’est un problème de structure, pas de personnes.

Or qui cherche à maintenir à tout prix ce château de cartes qu’est l’UE sinon les Etats-Unis.
J’ai rappelé aussi la dépendance militaire de l’Allemagne par rapport aux Etats-Unis. Ce qui est plus que suffisant pour parler de rapport vassal-suzerain. Si l’Allemagne était pleinement souveraine elle serait partie depuis longtemps de l’UE et a fortiori de l’Euro. Mais comme elle ne le peut pas, alors elle joue comme elle peut suivant ces intérêts avec les cartes que le croupier américain veut bien lui donner. L’Allemagne fait partie des grands vassaux ( avec la France, la Grande-Bretagne et d’autres dans le monde comme l’Arabie saoudite ou la Turquie, je simplifie je sais mais je ne veux pas trop m’éloigner du sujet ) , et en tant que grands vassal elle a une marge de manoeuvre suffisante pour faire valoir certains de ses intérêts quand ceux- là ne heurtent pas les intérêts du suzerain mais seulement les intérêts de petits vassaux comme la Grèce.

Les dirigeants allemands considèrent que répondre favorablement aux demandes grecs va à l’encontre des intérêts de l’Allemagne.
Ont-ils tort ? Sans doute. Mais ce n’est pas moi ni vous qu’il faut convaincre, mais le peuple allemand. Or celui-ci, y compris à gauche ( voir l’article de Lordon sur les 53 % des sympathisants de Die Linke qui approuvent la position de Merkel à l’Eurogroupe ) soutiennent le gouvernement de la CDU sur ce point.

L’auteur de l’article conclue que l’Euro est irréformable. J’adhère à cette idée. Mais il estime , comme beaucoup, que l’irréformabilité de l’Euro vient de la folie des dirigeants allemands. Laissant entendre ( implicitement ) que si l’Allemagne avait d’autres dirigeants ( mettons Die Linke ) les choses seraient différentes et on pourrait faire une Europe sociale ou tout simplement un euro qui pourrait être dévalué pour éviter la casse des salaires et des services publics.
C’est faux ! Et c’est très problématique car nous risquons encore d’éviter le vrai débat qui est de savoir si oui ou non l’Euro et la construction européenne sont des projets viables par nature.
Et ma réponse est que non.

Le choix que les dirigeants allemands ont est le suivant : mener une politique européenne contraire aux intérêts ( selon eux ) et au désir du peuple allemand ( qui soutient largement Merkel ) , ou bien mener une politique européenne contraire aux intérêts et au désir du peuple grec.
On ne peut pas penser sincèrement qu’un gouvernement allemand pourrait un jour choisir la première option. Et si cela devait arriver, ce gouvernement serait chassé du pouvoir et l’on retournerait à la case départ.

Ce n’est donc pas les dirigeants européens qu’il faut accuser pour leurs décisions récentes, car celles-ci sont le résultat de la non-viabilité par nature de l’UE et a fortiori de l’Euro. Ceux qui parlent du personnel politique s’égarent et ne voient pas que c’est les différences fondamentales entre les peuples et l’absence de peuple européen qui amènent à ces situations antidémocratiques.

Mais au moins l’auteur arrive à la conclusion que l’euro doit être abandonné. Je m’en contente, c’est déjà un pas dans ce que je crois être la bonne direction c’est-à-dire l’abandon de tout projet de construction européenne qui ne peut que être par nature antidémocratique.

30/07/2015 14:08 par Dwaabala

@ tuile
Il n’y a même pas « un transfert de richesse vers la Grèce », c’est plutôt l’inverse : les créanciers la tiennent au collet et desserrent juste ce qu’il faut sous la forme de nouveaux prêts destinés à régler les intérêts pour encore mieux la piller.
Dans l’Antiquité romaine l’individu tombait en esclavage sous l’effet de ses dettes : quand il ne lui restait plus à vendre comme bien que sa propre personne dont il devait continuer à assurer la survie.
Dans l’histoire moderne, une Nation peut donc se retrouver mutatis mutandis mise sous protectorat (« alors on veut contrôler leur budget ») pour la même raison

30/07/2015 17:14 par macno

@ Tuile,
C’est un raisonnement un peu tordu que tu nous sers là :
Tu dis,« l’Allemagne n’a pas d’armée importante » et tu ajoutes que :« plus de 50 000 soldats américains sont stationnés encore aujourd’hui » sur son territoire.
Arrêt sur image : C’est état de fait c’est son choix, on est bien d’accord.
Tout le reste de ta démonstration ne tient uniquement que parce que tu ne remets pas en question ce choix.
La guerre, enfin celle qu’on nomme à tort la dernière guerre est pourtant terminée depuis 70 ans, et ça ne t’étonne pas que cet état de fait perdure, non ?
Qu’il y ait d’autres troupes américaines ailleurs en Europe ça ne te dérange apparemment pas non plus...
Premier point, l’Allemand est hautement pragmatique : "si ça peut me faire faire des économies".
Deuxième point, et puis une armée pour se protéger de quoi, de qui ?
De l’Est ?
De là où sont tournés tous ces efforts de commercialisation de ses produits industriels c’est à dire de la Russie ?
De là où elle a sa Chine bien à elle sous la forme d’une main d’œuvre bon marché et bien contrôlable celle de ses pays limitrophes ?
Certainement aucune de ces éventualités, mais laquelle alors ?
Il ne reste qu’une possibilité, et elle crève les yeux surtout de ceux qui ne veulent pas la voir : elle est intérieure à l’UE. Partout où sont stationnées des troupes américaines c’est pour maintenir un certain Ordre politico-économique.
Et l’Allemagne en bon élève ou complice (rayez la mention inutile) se charge de maintenir l’Europe sous "une certaine coupe" et un "certain ordre".
Devine lequel...
Le seul gros souci qu’on les Américains (et il est très ancien), c’est celui d’une alliance entre les deux puissances que sont la Russie et l’Allemagne, la seule (à leurs yeux) capable de les concurrencer dans leurs projets d’hégémonie.
Je pense contrairement à l’Auteur de cet article, que l’Allemagne a perdu, même si apparemment elle aurait gagné une bataille, par le simple constat que même les médias "traditionnels" utilisent les termes de "guerre", de "bataille" etc, etc..., et à l’intérieur d’une "Union" ça serait plutôt synonyme de Cassure, et si ces médias utilisent ces termes, c’est que "on" leur a soufflé.
Il y aussi l’hypothèse que les Américains lâchent leurs anciens amis allemands, ou même pire, fassent tout en sorte de limiter leurs ambitions vers l’Est ; des mauvais coups coups du style Maïdan seraient alors à craindre...

30/07/2015 20:35 par Byblos

L’auteur mentionne l’intransigeance de « l’Allemagne, de la France et des créanciers ». Il y a un quatrième larron que, curieusement, personne ne mentionne. Tapi dans l’ombre, il a pourtant récolté les fruits -bien doux- de ce bras de fer qu’il s’est contenté de regarder de loin.

- Accord économique entre la Grèce et Israël sur l’exploitation du gaz et du pétrole grec en Méditerranée.

- Pacte militaire Israël-Grèce.

La Grèce ne sortira pas de l’Europe, certes. Mais surtout, c’est Israël qui a pénétré la Grèce. Et sans tirer un coup, si l’on peut dire.

Lire : http://arretsurinfo.ch/pacte-militaire-grece-israel/

Très instructif !

30/07/2015 22:55 par macno

À Tuile,
je n’avais pas lu ton dernier commentaire avec lequel, excuse moi mais il me semble que tu t’embourbes sérieux en disant :
« Mon argument consistait à dire que le principe même de l’Euro ( et de l’UE ) amène mécaniquement les nations les plus puissantes du continent à se comporter en puissances impériales. Pointer du doigt la responsabilité de l’Allemagne et de ses dirigeants est stérile. »
Mais qui a décidé de l’euro ( et de l’UE), de la forme et du fond que prendrait cette "usine à gaz", si ce n’est (en grande partie) l’Allemagne et ses dirigeants...Qui décide de sa structure financière, c’est en grande partie, heu... c’est le Liechtenstein, c’est ça ?
En admettant même que ce-ne-soit-pas-de-la-faute-de-l’Allemagne-d’écraser-ainsi-la-Grèce-mais-des-structures-de-l’EU, l’Allemagne est un grand pays rempli de gens et de dirigeants responsables, rien ne l’empêcherait de lui résister à ces "mécaniques" et de revoir de fonds en combles les structures de l’UE..., sinon le terme "d’Union" ne signifierait plus rien (notez que j’ai employé par mégarde le conditionnel).
Il est certain ce n’est pas dans les objectifs de l’Allemagne de revoir les structures de l’UE, car c’est qu’elles l’arrangent bien ces structures, mais par "mer calme", du temps que l’Allemagne ne trouvait rien à redire par exemple du fait de vendre de l’armement à l’armée grecque, et plein de voitures et de machines au reste de l’Europe, mais au tarif de l’économie allemande, pas à celle de la Grèce ou de l’UE.., bien évidemment, faut pas rêver !
Pendant que "le reste de l’Europe" se désindustrialisait, aidée en cela par les Américains, l’Allemagne restait droite dans ses bottes industrielles, et maintenant elle est pour ainsi dire armée pour un autre style de guerre...
L’Allemagne n’est nullement en porte-à-faux par rapport à la valeur de l’Euro, mais beaucoup d’autres pays de l’UE, pas qu’un peu...

31/07/2015 16:15 par cunégonde godot

macno :
En admettant même que ce-ne-soit-pas-de-la-faute-de-l’Allemagne-d’écraser-ainsi-la-Grèce-mais-des-structures-de-l’EU, l’Allemagne est un grand pays rempli de gens et de dirigeants responsables, rien ne l’empêcherait de lui résister à ces "mécaniques" et de revoir de fonds en combles les structures de l’UE..., sinon le terme "d’Union" ne signifierait plus rien (notez que j’ai employé par mégarde le conditionnel).
Il est certain ce n’est pas dans les objectifs de l’Allemagne de revoir les structures de l’UE, car c’est qu’elles l’arrangent bien ces structures, mais par "mer calme", du temps que l’Allemagne ne trouvait rien à redire par exemple du fait de vendre de l’armement à l’armée grecque, et plein de voitures et de machines au reste de l’Europe, mais au tarif de l’économie allemande, pas à celle de la Grèce ou de l’UE.., bien évidemment, faut pas rêver !
Pendant que "le reste de l’Europe" se désindustrialisait, aidée en cela par les Américains, l’Allemagne restait droite dans ses bottes industrielles, et maintenant elle est pour ainsi dire armée pour un autre style de guerre...
L’Allemagne n’est nullement en porte-à-faux par rapport à la valeur de l’Euro, mais beaucoup d’autres pays de l’UE, pas qu’un peu...

Involontairement, vous faites ici l’éloge in concerto de la souveraineté nationale allemande élargie à l’ "Europe". C’est bien cela l’ "Europe". Bien vu. Au reste, c’est bien Mme Merkel qui commande, même si certaines de ses décisions pourraient momentanément chiffonner l’empire yankee...

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