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A propos de la pièce de théâtre « 1336 (parole de Fralibs) », vue à la Maison des Métallos.

Vous reprendrez bien une petite Scop de Ti ?

On s’en souvient, des Fralibs ! On en a entendu parler aux infos pendant 4 ans. Ça n’en finissait pas, les jugements en leur faveur non appliqués, les retours dans la rue, le boycott des produits Unilever, la guerre de la communication, David provençal contre Goliath multinational.

Cette pièce de théâtre parle de tout cela. Elle parle aussi de tout le reste, que l’on n’a pas vu dans les média. De ce qui s’est passé dans les familles, avec les amis, les voisins, entre les ouvriers et en eux-même. Elle les fait parler, elle leur donne la parole.

Philippe Durand est seul en scène. Il est assis sur une chaise, derrière une table. Devant lui, un livret de feuilles A4, reliées. Derrière lui, sur une autre table, une pyramide de boîtes de thé et de tisanes, si reconnaissables. 1336 dans toutes ses couleurs.

Il nous regarde, public, installés autour de lui. Je ne sais pas s’il nous voit vraiment, lumière dans les yeux, ou s’il revoit celles et ceux qui lui ont confié leurs mots et leur histoire, il y a à peine quelques mois. Je lui aurais bien demandé comment il se sentait lorsqu’il les a rencontrés et écoutés, ces vaillants.

Et cela commence. Les unes après les autres, les histoires sortent de sa bouche. Les récits de quelques-uns de ceux qui ont fait repartir la production. Leurs accents, du Nord ou du Sud, les gros bras habitués aux piquets de grève, les impressionnables qui ont découvert leur force.

Cela dure 1h30, il nous dit qu’il a dû couper le texte et faire des choix, que la pièce aurait pu durer 4h. On le croit et on en redemande.

On a entendu l’amour du métier et du savoir-faire, la force et l’émotion de la solidarité, pendant la longue lutte et pour l’avenir, les réflexions sur la nature humaine, les hésitations, les pieds-de-nez aux prévisions.

Ils ont parlé de leur fierté d’avoir lutté (et d’avoir gagné !), de leur reconnaissance pour toutes les formes de soutien qu’ils ont reçu et qui les ont tenus et soutenus. Et aussi de la suite, du combat qui continue, mais dont ils maîtrisent les enjeux cette fois-ci.

Je pourrais citer des dizaines de phrases du spectacle (le texte est édité), mais il me semble que la chair que leur donne Philippe Durand est précieuse. Je vais quand même en citer une.

Lorsqu’il tourne la dernière feuille du livret devant lui (il ne lit pas ces pages, il s’y réfère peut-être, mais les tourne régulièrement, transitions ou respirations), Philippe Durand prononce ces mots, ses yeux dans les nôtres : « Ça a été dit ».

Les mots concluent le récit de l’intimidation, au tribunal, des ouvriers par les avocats d’Unilever qui les comparaient à une « meute de loups ».

Oui, ça a été dit, on les a traités d’animaux.

« Ça a été dit », témoignage de vérité et de vécu, ces derniers mots du spectacle sont comme une signature, un sceau sur la fierté de leur victoire qui continue de rayonner. Comme un bâton de course de relais que l’on a envie d’empoigner pour l’emmener encore plus loin et le passer de main en main, de tasse d’infusion en tasse de thé ...

Le spectacle est actuellement en tournée dans toute la France, ne le ratez pas !

Eva DUXERI

Détails sur www.lacomedie.fr/evenement/1336-parole-de-fralibs

Texte édité aux éditions d’Ores et déjà. www.doresetdeja.fr

On peut voir aussi les films documentaires de Claude Hirsch « Pot de thé, pot de fer » et « 1336 jours, des hauts, débats, mais debout ». Troisième période en cours de finalisation. Production Pol’Art www.asspolart.com

Et bien évidemment www.1336.fr, www.scop-ti.com et https://boutique.fraliberthe.fr pour acheter en ligne. Les produits 1336 et Scop-Ti (bio) sont également disponibles en grande surface.

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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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