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Votre forfait, pour se déclarer

Nous sommes en période préréférendaire. Faut-il le rappeler ? Je me souviens de 2005. Le TCE. Le dernier référendum national, si je ne m’abuse. 15 ans bientôt. Ça méritera une belle fête.

A l’époque, les médias parlaient du contenu du texte. La rue s’était emparé du sujet. On entendait des choses simples : une constitution doit être formulée en langage clair, tenir en quelques pages, être lisible de tous... J’avais acheté, au tabac du quartier, le texte de VGE pour vérifier. Comme moi, beaucoup ont lu sa prose, en ont parlé, ont travaillé le sujet. Des blogs naissaient. Des yeux s’ouvraient. On se rendaient en masse à la ville pour assister aux conférence de Jacques Généreux... Bref, un référendum en bonne et due forme. La puissance publique consultait le peuple. Je dirais, pour plagier un journaliste (1), que l’État, étant neutre, portait en toute confiance cet acte institutionnel au suffrage du peuple, la seule source de la souveraineté (dont l’expression est d’autant plus univoque qu’il s’agit de voter un texte, et non pas d’élire des représentants). Il n’y avait bien que certains chroniqueurs de la radio publique pour oser dire que si les Français répondaient non, ils ne répondraient pas à la question, mais que s’ils répondaient oui, ils auraient bien répondu à la question. On aimerait à nouveau entendre ce genre d’âneries sur nos ondes, ce serait au moins l’occasion de parler de ce qui se trame, la vente d’ADP, qui illustre le continuel versement des biens et services publics du côté du privé, afin de sauver la manne des très riches.

Certains diront que l’on ne sait même pas si le référendum va avoir lieu. Cela ne doit pas nous décourager. Il y a beaucoup plus décourageant, par exemple, se laisser aller à penser que les élections peuvent être truquées. Ce serait proprement insupportable. On ne peut pas instiller le doute dans l’esprit des gens, à soutenir que le ministère de l’Intérieur fait ce qu’il veut des chiffres si l’on n’a pas moyen de vérifier la centralisation des données (2). Donc, faisons comme si nous étions dans un état de droit, voire même : faisons confiance à nos représentants. Certes, le gouvernement ne met pas du sien dans la consultation du peuple. Remplir le formulaire est ardu. Savoir en direct le nombre de signataire n’est pas permis. Peu de publicité est faite à l’organisation du référendum. Mais sur ce dernier point, je crois qu’on peut collectivement agir.

Je suis passé à l’action cet été. Oh, pas grand-chose, juste un geste à portée de main, par la grâce de mon portable et de son forfait illimité. Après avoir alerté tous mes contacts, donc être assez vite tombé en rade, l’idée m’a traversé de composer un numéro au hasard, et d’envoyer à un(e) inconnu(e) l’invitation à soutenir le projet. Un, deux, cinq, dix. Par jour. J’ai envoyé pas mal de sms à des quidams, comme on lance une bouteille à la mer. Une sorte de lancer de bouteilles à la chaîne.

Oui, cher lecteur, c’était moi, l’auteur du sms qui se terminait par : https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1 Faire passer, merci.

Puis, assez vite, je me suis rendu compte que, à moi tout seul, je n’y arriverais pas. Mais que si tous les lecteurs du Grand Soir se mettaient à jouer ce jeu amusant et gratuit, peut-être qu’une énergie accrue irait, par on ne sait quelle voie, augmenter le nombre des signataires. Suffit de penser que peut-être, à l’autre bout de ce fil de vie, se trouve un homme influent, un conseiller du prince, un préfet, un procureur, voire l’illustre bhl lui-même, qui, à n’en pas douter, seront tous favorables à ce que le peuple fasse valoir son droit à disposer de lui-même.

1 Romaric Godin à 34 min : https://www.youtube.com/watch?v=0PyVoYUadxM
2 https://www.youtube.com/watch?v=n9HMk_4ATgY&feature=youtu.be

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