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Violence sexuelle et viol - Si la famille écoutait ?

Les conséquences de la violence sexuelle et du viol n’ont pas de limites dans le temps. La victime devra vivre avec ses traces, physiques et psychologiques, toute sa vie. Je parle de traces, car il s’agit bien de l’empreinte laissée par l’agresseur, indélébile comme une marque au fer rouge. Cette marque, invisible des autres, agit comme un miroir déformant. Un miroir qui empêche la victime de se voir et de voir la vie, telles qu’elles sont, et qui la tient enfermée dans sa prison. Survivre à un viol est un combat de chaque minute. Il n’y a plus d’intégrité du corps et le bien-être psychologique a disparu à la minute où l’agresseur a terminé de commettre son acte. Commence alors un long chemin de croix : souvent, la victime ne sait pas vers qui se tourner. Quand elle ose parler, on ne la croit pas. Si, par chance, quelqu’un tient ses dires pour véridiques et l’encourage à porter plainte, elle doit affronter sa honte et le doute des autorités. En effet, quand une victime parle, la première réaction des interlocuteurs est de douter. La victime est menteuse, où c’est de sa faute.

Être violée quand on est adulte est probablement l’expérience la plus destructrice. Cela anéantit à la fois l’intégrité du corps et de son intimité, mais aussi l’image de soi. On devient morcelé. Plus jamais on ne sera la même personne. La honte, fortement alimentée par les propos généralement tenus au sujet des femmes abusées sexuellement, gruge peu à peu la confiance en soi.

Mais qu’en est-il quand on est enfant ? Comment survivre à un acte barbare, souvent commis par un proche ? Comment comprendre qu’on n’est pas responsable ? L’agresseur utilise la force, la violence physique, la séduction ou la manipulation. « C’est un secret. » « Tu es aussi coupable que moi, si tu parles… » Un oncle, un frère aîné, un père. La famille devrait être l’endroit où un enfant se sent le plus en sécurité. Les parents devraient être vigilants et les premières personnes à écouter leur enfant. Pourtant, c’est loin d’être la réalité. Combien de familles ferment les yeux, nient ce qu’elles soupçonnent ou voient ? Combien de familles trouvent qu’une fillette est bien difficile ! « Elle a mauvais caractère », dit-on pendant les réunions familiales. « Elle est bizarre. »

Si, devenue adulte, la victime trouve le courage et la force de parler, la famille a tendance à l’ignorer, à la traiter de menteuse. En agissant de la sorte, la victime est condamnée pour un acte dont elle n’est pas responsable. Condamnée par les personnes qui devraient la protéger. Je pense toujours avec admiration au superbe film Festen, de Thomas Vintenberg. Terrible secret de famille révélé par Christian, abusé ainsi que sa sœur jumelle par son père quand ils étaient enfants. Cette dernière s’est suicidée, seule issue possible pour elle. Ce film montre comment une famille peut être criminelle. Criminelle en cachant un serpent dans son sein. Criminelle en refusant de croire l’enfant victime. Criminelle en faisant comme si tout allait bien.

Des enfants abusés sexuellement, se suicident une fois devenus adultes. D’autres, hantés par ce souvenir, passent à côté de leur vie et ne peuvent jamais devenir ce qu’ils auraient pu être. Leurs rêvent ont été tués par le viol. Un trou dans le cœur, ils survivent. Ceux qui parlent doivent accepter d’être considérés comme les perturbateurs d’une pseudo-harmonie familiale. Enfin, les victimes sont souvent condamnées à côtoyer leur agresseur, sauf si elles coupent les liens avec leur famille et acceptent tout ce que cela implique. Solitude et incompréhension de l’entourage devant une telle ingratitude. La famille a un devoir de protection envers ses enfants, même quand ils sont devenus adultes. Parents, oncles, tantes, cousins, cousines, frères et sœurs ne devraient pas ostraciser la victime qui ose parler, mais lui tendre la main et surtout l’écouter. En agissant de la sorte, ils lui redonneront confiance en elle ainsi que sa légitimité d’exciter dans sa famille et dans sa vie.

Claude Jacqueline Herdhuin
Autrice, réalisatrice

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Le Printemps des Sayanim
Jacob COHEN
Interview de l’auteur. Pourquoi ce titre ? J’ai voulu que le terme « sayanim » apparaisse d’emblée et interpelle le lecteur. On se pose la question, et la définition se trouve juste dans les premières lignes de la 4e. La problématique est installée, sans faux-fuyants, et sans réserve. Idéalement, j’aimerais que ce terme entre dans le vocabulaire courant, dans les analyses, et dans les commentaires. Voulez-vous nous la rappeler ? Les sayanim - informateurs en hébreu - sont des juifs (…)
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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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