RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

D’éloquence et de lumière

S'esclaffer de RIRE pour ne pas s'étouffer est une thérapie efficace quand on subit l'inertie d'un écosystème indigent. Le rire étant signe de générosité d'âme et d'intelligence quand il cherche à échapper à l'impuissance et à la bêtise. Ainsi, entre Reliance et Intelligence, entre Résonance et Insolence (RIRE), tout vibre d’éloquence et tout rayonne de lumière. Comme autant d'échos de RIREs étincelants venant rappeler que certaines éloquences laissent rythmer dans l’espace des vibrations d'insolence qui aident à se retrouver pour se regrouper par-delà l'obscurité. Alors, ivres d'intelligente colère, les mots deviennent des marqueurs d'humanité qui révèlent la lumière des âmes. Mais, nul ne peut briller pour autrui, s'il n'est pas lui-même illuminé de l'intérieur. Cette nouvelle résonance dissidente est une invitation pour que chacun se laisse enflammer par l’engagement de quelques mots qui disent, avec humilité, la valeur des hommes voulant se regrouper pour chasser les maux d'une réalité déshumanisante. Quand l'intelligence se mettra debout, malgré la nuit, malgré les peurs, malgré les douleurs, la foule, noire, dense et immense, se réveillera et se laissera vibrer au rythme de l'éloquence des chants dissidents, dans la lueur étincelante de l'aube d'une utopie naissante. De même que les plus beaux chants resteront, de toute poésie et de toute beauté, ceux qui magnifient la dignité humaine, l'intelligence résonnera toujours par vibrations d'éloquence et de lumière.

Chercher la reliance pour faire émerger l’intelligence

En surfant sur le net et en relisant mon article sur le MOI du repère indigent afin de déceler quelques incohérences à rectifier, je suis tombé sur cette phrase d’Albert Einstein. « Je détermine l’authentique valeur d’un homme d’après une seule règle : à quel degré et dans quel but il s’est libéré de son Moi ? ». Revisiter cette citation m’a montré la pertinence de ma réflexion orientée sur le MOI indigent. Et, intrigué, emballé, j’ai voulu creuser plus loin pour trouver le lien entre ce moi porteur d’égo démesuré évoqué par Einstein et la structure du MOI toxique que j’ai évoquée pour situer l’échec haïtien.

Dans la construction de cette reliance pour trouver des solutions contre l’impuissance collective dans laquelle je suis plongé, j’ai trouvé deux autres citations qui corroborent ma réflexion. La première est d’Antoine Saint Exupéry qui postule : « Dans la vie il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent ». Évidemment pour créer les solutions, il faut une force motrice pour drainer l’énergie collective, mobiliser les foules et éveiller les consciences. Cette force n’a pas d’autre nom, elle s’appelle l’intelligence. Et c’est ce dont parle justement la seconde citation qui est de Pierre Theillard de Chardin : « Rien dans l’univers ne saurait résister à l’ardeur convergente d’un nombre suffisamment grand d’intelligences groupées et organisées ».

Ainsi, il m’est venu la certitude que l’échec haïtien est bien dû à une totale absence d’intelligence collective. Pourtant, force est de reconnaitre qu’il y a une énorme dispersion de talents individuels dans le pays et dans la diaspora. Ce qui me ramène à mon postulat du MOI indigent facilitant le succès individuel au détriment du collectif.

Mais quelle peut bien être cette pesanteur individuelle qui plombe le talent et invalide le savoir ? C’est là, au gré de mes élucubrations intellectualistes, pour reprendre la critique virulente que m’a adressée récemment sur Twitter quelqu’un qui ne digère visiblement pas mes textes, que j’ai découvert à nouveau l’équation d’Albert Einstein. Non pas celle de la relativité restreinte, mais celle reliant l’ego et la connaissance dans une dynamique inversée. Pour Einstein, « Plus il y a d’ego dans un collectif, moins il y a de connaissance ; et inversement, plus il y a de connaissance, moins il y a d’ego ». L’ego est donc le plus grand destructeur de reliance et d’intelligence collective. Et objectivement, c’est en partie ce qui plombe et freine la dynamique du progrès en Haïti.

Ainsi, il y a bien un lien entre le moi de l’ego d’Einstein et le MOI toxique qui structure dans ma réflexion l’échec du collectif haïtien. Objectivement, les deux renvoient à une forme d’individualisme où l’intérêt personnel prend le dessus sur tout et prive le collectif de ses forces structurantes, de ses reliances intelligentes.

C’est bien l’absence d’intelligence qui empêche aux talents dispersés en Haiti de se regrouper et de se donner un leadership éthique pour l’action intelligente. Il y a une forme de malice en Haïti qui pousse les gens à se débrouiller pour survivre soit dans la plus grande indigence, soit dans une totale indignité, soit dans une déshumanisante désespérance.

Vibrer d’éloquence et résonner d’insolence pour nouer les alliances fortes

Une certaine métaphore laisse croire que le feu ardent, qui éclaire et fait reculer l’obscurité, n’est qu’une structure intelligente créée par des étincelles qui se recherchent et se regroupent pour ne pas rester isolées et se perdre dans la nuit. En Haiti, beaucoup de ceux et celles qui ont les diplômes et les titres, agissant au nom d’un prétendu savoir, manquent d’intelligence pour taire leur égo et chercher les divergences aptes à construire les alliances structurantes pour vaincre la sainte indigence.

Il va de soi qu’une telle attitude demande beaucoup d’abnégation, de renoncement et de valeurs. En effet, il faut avoir de la valeur pour savoir taire son égo et accorder publiquement de la valeur au travail d’autrui. Aujourd’hui si la bêtise triomphe en Haïti, c’est parce que beaucoup d’Haïtiens préfèrent relayer la bêtise qui conforte leurs certitudes indigentes plutôt que de supporter la pensée critique qui les déstabilise pour mieux les structurer. Aux divergences structurantes, presque tous préfèrent les alliances malsaines convergentes.

C’est justement l’alliance forte entre l’ego et la médiocrité qui structure l’échec haïtien. Quand l’ego de ceux qui ont les diplômes et les titres rencontre l’arrogance des médiocres et que les deux se joignent à l’irresponsabilité des puissants, ça vous donne une indigence déshumanisante. C’est une règle algébrique bien connue : deux négations, qui se renforcent l’une l’autre, engendrent une force résiliente. C’est cette résilience des forces occultes qui consacre la déroute de l’intelligence, comme l’exprimait déjà Roger Gaillard.

À l’évidence, partout où l’intelligence règne, les gens de savoir brillent de leurs étincelles et font émerger la lumière pour éclairer, sur les chemins rocailleux et tortueux, les détours ombrageux afin d’humaniser la vie. Mais quand ceux qui tiennent les projecteurs les orientent sur eux, ils ne peuvent plus éclairer la route pour les autres. Et tout devient chaotique et obscur. De fait, la lumière qui brille pour soi n’est qu’enfumage.

Dans sa sagesse, Confucius a dit « Si vous rencontrez un individu de valeur, cherchez à lui ressembler. Si vous rencontrez un médiocre, cherchez ses défauts en vous ». Mais quand tout autour de soi est enfumage, trouver les hommes pour expérimenter leur valeur peut être difficile. Alors. Il faut d’autres repères. Et c’est encore le sage qui nous oriente, puisqu’il a aussi dit « Qui ne connait pas la valeur des mots ne peut connaitre la valeur des hommes". Alors, il faut apprendre à nous fier à l’éloquence éthique qui est l’intelligence de l’âme.

Entre Reliance et Intelligence, entre Résonance et Insolence (RIRE), tout vibre d’éloquence et tout rayonne de lumière. Comme autant d’échos de RIREs étincelants venant rappeler que certaines éloquences laissent rythmer dans l’espace des vibrations d’insolence qui aident à se retrouver pour se regrouper par-delà l’obscurité. Alors, ivres d’intelligente colère, les mots deviennent des marqueurs d’humanité qui révèlent la lumière des âmes. Mais, nul ne peut briller pour autrui, s’il n’est pas lui-même illuminé de l’intérieur. Cette nouvelle résonance dissidente est une invitation à se laisser enflammer par l’engagement de quelques mots qui disent, avec humilité, la valeur des hommes voulant se regrouper pour chasser les maux d’une déshumanisante indigence.

Toute l’intelligence est de savoir bouger dans l’obscurité en suivant les échos des mots dont l’éloquence laisse retentir les vibrations d’une humanité qui se cherche et qui espère. Tout est dans la dextérité des mouvements qui doivent remuer le moins d’air possible pour que toutes les étincelles disponibles s’enflamment et se regroupent pour porter la lueur, ardente et irradiante, de l’intelligence plus loin dans l’obscurité. Là où résonnent, dans une angoisse infinie, les appels de lancinante détresse : SOS, collectif mutilé, population déshumanisée par des intérêts privés et étrangers ! Là où trépassent, dans la nuit obscure et froide, les rêves d’un repas digne partagé, à la hâte, dans la peur de l’aube qui viendra brûler la peau de douleur, de famine et de soif. Alors dans le silence angoissant des peurs et des douleurs, combien palpables, laissons éclater nos RIRES comme des échos d’insolence et des reflets de lumière pour répondre par une solidarité inébranlable à l’appel de cette humanité morcelée.

Qui, dans un geste profondément éthique, viendra prêter sa voix pour densifier cette éloquente solidarité ? Qui, dans un dépassement de soi, joindra sa petite étincelle pour se consumer dans la braise et laisser le feu s’intensifier et s’embraser ? C’est là où se joue le destin du collectif que le savoir doit agir pour briser la structure obscure et immonde. C’est là où l’enfumage asphyxie qu’il faut irradier de lumière et d’air pur pour sortir du cycle de l’instabilité et de l’indigence. C’est de ce MOI indigent qu’il faut se libérer pour que la connaissance nous imprègne et nous oriente vers les alliances structurantes et les synergies intelligentes.

Gardons-nous cependant de toute impatience qui nous pousserait vers des actions brusques et précipitées dans l’obscurité. Les vents contraires de nos mouvements inversés peuvent contribuer à éteindre les étincelles isolées. C’est d’ailleurs ce que l’équation du flux de la connaissance postule en certifiant que les actions faites précipitamment mènent toujours à des impasses et à des récurrences aliénantes. Il n’y a pas de solutions à trouver dans l’obscurité, pas plus qu’il n’y a de réussite à protéger quand tout autour de soi est indigent. Il n’y a que des forces à mettre en œuvre et des énergies à drainer pour bousculer l’inertie et transformer l’impuissance. Une fois que l’intelligence se mettra en marche, malgré la nuit, malgré les peurs, malgré les douleurs, la foule, noire, dense et immense, se réveillera et se laissera vibrer au rythme de l’éloquence des chants dissidents, dans la lueur étincelante de l’aube d’une utopie naissante. De même que les plus beaux chants resteront, de toute poésie et de toute beauté, ceux qui magnifient la dignité humaine, l’intelligence résonnera toujours par vibrations d’éloquence et de lumière.

Erno Renoncourt

URL de cet article 34555
   
Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
Bernard GENSANE
Ce très beau livre, qui montre à quel point le cyclisme relève du génie populaire et comment il a pu devenir une « province naturelle de la littérature française », me donne l’occasion d’évoquer des ouvrages qui m’ont, ces dernières années, aidé à réfléchir sur la pratique du vélo, sur le cyclisme professionnel et la place du sport dans notre société. Ce n’est pas l’argent qui pourrit le sport (l’argent, en soi, n’est rien), c’est le sport qui pourrit l’argent. La première étape du premier (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Nous pouvons faire sauter un navire américain et en rejeter la faute sur les Cubains. La publication des listes des victimes dans les journaux américains accroîtrait encore l’indignation. Nous pouvons aussi détourner des avions. Dans des endroits bien choisis où l’impact serait énorme, nous pourrions poser des charges de plastic. Nous pourrions également repeindre des B26 ou C46 de nos forces aériennes aux couleurs cubaines et nous en servir pour abattre un avion de la République dominicaine. Nous pourrions faire en sorte qu’un prétendu appareil de combat cubain abatte un avion de ligne américain. Les passagers pourraient être un groupe de jeunes étudiants ou de vacanciers. »

Général Lyman LEMNITZER (1899 – 1988)
Chef d’état-major des armées (1960-62) et Supreme Allied Commander de l’Otan (1963-1969)

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.