Un État, un peuple et un espoir.

Trois cent soixante-cinq jours sont passés et la tragédie est encore dans toutes les mémoires. Le responsable ? Un État, mais un État qui ne ressemble à aucun autre. Un État fondé sur une immense injustice. Face à lui, un peuple qui subit chaque jour les pires persécutions et les pires humiliations mais qui est toujours debout.

Il s’agit d’un État au-dessus de toutes les lois.
Un État qui tue froidement hommes et femmes, enfants et vieillards, filles et garçons.
Un État qui viole tous les jours le droit international et toutes les résolutions de l’ONU.
Un État où le racisme est érigé en institution.
Un État qui défie tous les peuples et tous les autres États du monde.
Un État dirigé par un gouvernement d’extrémistes et de fanatiques.
Un État qui au nom du droit à l’existence d’un peuple est déterminé à exterminer un autre peuple.
Un État qui dresse un mur de quelques 700 Kilomètres de longueur et de plusieurs mètres de hauteur et fait construire par, gouvernement interposé, un autre mur souterrain entièrement en acier de 20 à 30 mètres de profondeur pour assiéger et étouffer toute une population.
Un État qui sème des check-points un peu partout pour briser tout mouvement libre de l’autre peuple.
Un État qui fait inlassablement la guerre au nom de la paix.
Un État qui capture les enfants et les rend la nuit à leur famille le corps recousu du menton à l’abdomen et vidé de ses organes vitaux.
Un État qui bombarde sans scrupules écoles, hôpitaux, ambulances, maisons d’habitation et lieux de culte.
Un État qui pratique des crimes de guerre en toute impunité.
Un État sans véritable opposition interne ni réelle pression externe.

Face à cet État oppresseur, se dresse un peuple opprimé.
Un peuple qui a été arraché à sa terre comme on a arraché ses vignes, ses oliviers, ses citronniers et ses orangers.
Un peuple dont on a effacé jusqu’aux noms de ses villages détruits et sur leurs ruines on a élevé kibboutz et colonies.
Un peuple qui, transformé en exilé et en réfugié, est réduit à errer à travers le monde et à survivre dans des camps de concentration sous des tentes .
Un peuple qui continue à payer de son sang et de sa chaire la complaisance, l’hypocrisie et la lâcheté de ce que l’on appelle encore la communauté internationale.
Un peuple dont le nom évoque irrésistiblement les massacres les plus cruels et les plus horribles qu’aient connu le XX et ce début du XXI siècle.

Mais aujourd’hui à l’intérieur même de cet État, quelques bourgeons ici et là éclatent. Ils fleurirons peut-être demain sur l’ensemble de cette terre martyre. Ouvriers solidaires, soldats désobéissants, religieux ouverts, pacifistes humanistes, journalistes, intellectuels et universitaires courageux s’opposent de toute leur énergie à la barbarie de leur propre État.

De son côté, la résistance, comme ces petites fleurs sauvages qui traversent les murs les plus solides, ira rejoindre celle, encore embryonnaire, de ces hommes et de ces femmes admirables qui refusent et rejettent avec courage ce monstre/ État qui se place au-dessus de tout.

De leur lutte commune naîtra un autre État et un autre peuple formé des deux peuples qui, auparavant, s’opposaient et s’entretuaient. Ils démentiront et remplaceront par leur existence même le mensonge qui a fait couler trop de sang :« une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

Ensemble, ils mettront un terme à des décennies de drames, de souffrances et de malheurs.

Mais le chemin à parcourir est encore long, très long. Des morts viendront s’ajouter à d’autres morts. Des tragédies succéderont à d’autres tragédies.

Cependant cet État très singulier et très puissant n’est pas invincible ; car élevé sur les cadavres et les terres d’un autre peuple.

Les puissances qui l’ont porté à bout de bras des décennies durant ne sont plus aujourd’hui les maîtres absolus du monde. D’autres États contestent de plus en plus ouvertement cet État devenu anachronique.

Cet État n’a plus en face de lui comme avant des armées régulières qu’il peut vaincre en quelques jours, mais des hommes et des femmes armés qui sont partout et nulle part qui le harcèlent en permanence. Incapable de leur venir à bout, il retourne alors sa puissance de feu démesurée contre des civils innocents.

Des citoyens de plus en plus nombreux, de toutes nationalités, de toutes professions et de toutes confessions, boycottent les activités économiques et culturelles de ce régime d’apartheid. C’est un phénomène ancien dans son principe mais nouveau par son ampleur. Il se nourrit de la résistance armée en même temps qu’il la consolide.

Des fissures fines et minuscules encore apparaissent sur le visage hideux de ce monstre/État. Il faut les élargir pour que cette terre tant aimée et tant disputée devienne ce qu’elle a toujours été, une terre de paix.

Les murs tomberont et le soleil pourra alors « passer sans que les soldats lui tirent dessus » comme le disait le poète Salim Jabrane.

Mohamed Belaali

COMMENTAIRES  

31/12/2009 10:13 par Math

Puisse cette fissure grandir et faire tomber les murs. En cette année où tant se sont gargarisés de décembre 1989 à Berlin, il fait bon rappeler qu’il y a un an, Gaza subissait une guerre épouvantable.
J’espère que les alternatives à la "communauté internationale" pourront se renforcer jusqu’à faire abattre ces murs avant qu’il ne reste plus de peuple palestinien...

31/12/2009 15:37 par patrice sanchez

Votre article aurait plus de crédibilité sans l’outrance "les enfants recousus aprés avoir été vidés de leurs organes" ...

01/01/2010 21:52 par isabelle

je souhaite que 2010 soit l’année où le peuple palestinien voit la fin de son cauchemard mais il faut qu’ils se rassemblent et qu’ils arrêtent de se diviser.

La façon dont ils sont parqués est vraiment dégueulasse . ET j’espère que de plus en plus de personnes prennent conscience de cette injustice bien que nos médias en parlent peu evidemment ?

02/01/2010 10:15 par alex

Merci....infiniment...

02/01/2010 11:04 par Anonyme

Beau texte.
L’espoir dont parle l’auteur mérite d’être porté...jusqu’à sa réalisation. C’est possible !

02/01/2010 15:26 par dootjeblauw

Etant alitée j’ai suivi le massacre durant 3 semaines du peuple Palestinien sur Al Jazzera (cette chaîne a d’ailleurs été supprimée de mon abonnement télé après la guerre). Je ne comprends pas l’Arabe mais les images étaient tellement insoutenables que j’ai fait une dépression (Deux exemples seulement : un bébé tué par une balle en plein front et des ambulanciers tués par balles pour les empêcher de secourir les blessés des bombardements). A la suite de quoi j’ai fait des recherches approfondies sur internet et j’ai vu que les horreurs dataient de très longtemps et que 90% de la population Israélienne soutenait le gouvernement durant la guerre de décembre-janvier 2009. Donc, pour ne pas faire comme les trois singes, j’applique mes principes à la réalité.
J’ai vu effectivement un reportage avec la photo du corps d’un Palestien adulte remis à sa famille qui était cousu sur toute la longueur du corps.

23/01/2010 09:02 par PAZOF myspace.com

Monsieur,

Vous etes remis en cause sur " les enfants recousus... "

Donnez moi la possibilité de défendre ce que vous dites par des preuves. Ces idées ne sont pas nouvelles ! Mais sur quelles réalités reposent t-elles ? Je refuse de m’appuyer sur des "on-dit". Ouvrez moi "la porte" malgré la souffrance que cela puisse m’occasionner.

Je compose de la musique et sur celle-ci je cherche à mettre du texte qui ait du sens. Qui repose sur une ethique , de la réalité...pour dénoncer ou plutôt soulever les "voiles" de ce que l’on veut nous cacher ou faire croire... ( comme d’autres auteurs )

20/02/2010 07:36 par Anonyme

"Le soleil passe les frontières sans que les soldats lui tirent dessus"

20/02/2010 07:53 par Anonyme
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